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Critique de viou1108_aka_voyagesaufildespages


Voilà un titre qui situe d'emblée le lieu de ce drame. Nous sommes dans l'ouest de la France, haut lieu de la chouannerie, autour de 1848. Les nobliaux blancs ont dû céder la place aux bleus républicains, avant que n'advienne l'Empire de Napoléon III.
Au château des Perrières, le vieux baron de l'Aubépine a trépassé, et son fils, guère aimé dans le pays, prend sa place. Tel père tel fils, rien n'est moins vrai ici, et un vent nouveau mais mauvais se met à souffler sur ce bout d'Ouest.
Le roman chronique une décennie de vie commune entre les occupants du domaine, avec dans les rôles principaux le garde-chasse Lambert et son maître le baron. Participent aussi la femme, la fille et les chiens de Lambert. On ne peut pas dire que l'harmonie prédomine dans ces relations. On assiste en réalité, sous un vernis de courtoisie de plus en plus écaillé, à une sorte de guerre froide larvée entre Lambert et le nouveau baron. le premier, domestique jusque là loyal et dévoué à sa tâche, plein de bon sens, attaché aux traditions autant qu'à ses chiens et ses forêts, n'apprécie pas son maître, personnage fantasque (on dirait aujourd'hui « maniaco-dépressif »), pervers et manipulateur, qui, bien que de souche noble, se targue de défendre les valeurs de la République, et voue un culte obsessionnel à son idole exilée à Guernesey, Victor Hugo.
Entre hypocrisie et chantages, chacun prend tour à tour la main sur l'autre, sans qu'on n'arrive, à la fin, à déterminer le vainqueur.

Ce roman est déroutant, je ne sais pas trop quoi penser de ce huis-clos psychologique. C'est le style, très particulier, qui m'a laissée perplexe : tout est écrit en continu, les dialogues ne sont jamais signalés par des tirets ou des guillemets. Il est parfois malaisé de comprendre qui parle, et de distinguer les paroles des pensées. Ce style m'a paru original pendant les 50 premières pages, j'étais même plutôt emballée. Mais c'est là le problème, ça ne fonctionne qu'à petites doses et sûrement pas pendant 300 pages. On a l'impression d'être dans la tête des personnages, et Dieu sait si leurs esprits sont tourmentés. Tant de cérébralité est lassant, c'est plat et monotone, alors que paradoxalement j'ai bien ressenti la hargne constante des personnages. Mais ceux-ci ne sont pas attachants, et la trame est insipide.
Lecteurs voyageurs, évitez donc le chemin vers cet Ouest
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