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Critique de tynn


tynn
02 septembre 2015
Inconditionnelle lectrice de Vargas Llosa, je me fais régulièrement plaisir en découvrant sa bibliographie à rebours. Ce premier roman, écrit à Paris à l'âge de vingt-trois ans, donne déjà une idée de la puissance narrative de l'auteur et de sa capacité à nous immerger dans une histoire colorée.

A Lima, Les Chiens sont les jeunes recrues d'un collège militaire aux méthodes musclées.
S'appuyant sur sa propre expérience d'internat, Mario Vargas Llosa nous fait un tableau d'une scolarité basée sur les rapports de force entre éducateurs et élèves, mais aussi au sein même des adolescents. C'est un univers quasi carcéral où tout se négocie en sous-main, un microcosme aux organisations clandestines de meutes, un mélange hétéroclite de jeunes issus de tous les milieux, depuis la bourgeoise jusqu'aux tranches les plus modestes de la population.

On rentre au Collège pour devenir un homme, pour éviter la délinquance, pour ne pas devenir "pédés" (sic). C'est l'éducation de la virilité et du machisme par bagarres organisées, représailles, délations.
On s'y fait bizuter, maltraiter, consigner. On peut être caïd ou souffre douleur. On subit des officiers, obtus la plupart du temps ou intègres avec un peu de chance.

Roman d'apprentissage par excellence, ce livre à l'écriture dense, parfois étouffante, virevolte en tours en détours, en temps et en lieux. Paragraphes de dialogues emmêlés comme une cacophonie de conversations, imbriquant insultes, provocations, menaces à caractère sexuel, jurons et humour potache. Cela demande souvent de la concentration! La vie parallèle des garçons dans leur milieu familial extérieur et dans leurs désirs amoureux en devient une recréation...

Excellente chronique de la société latino américaine, qui s'ajoute à la bibliographie de l'auteur concernant son cycle péruvien.

Je ne m'en lasse pas!
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