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Critique de traversay


En cette rentrée littéraire, trois auteurs latino-américains, de la même génération, se penchent sur le passé récent de leurs pays respectifs, tumultueux et violent, qu'ils n'ont connu qu'enfant ou adolescent : le chilien Alejando Zambra (né en 1975), l'argentin Patricio Pron (1975) et le colombien Juan Gabriel Vasquez (1973). Trois romans qui ont en commun d'être à la fois une quête, existentielle, et une enquête, sur des événements qui symbolisent le legs sanglant d'une époque. Aucun n'affronte directement les faits qui, reconstitués, n'ont qu'une valeur symbolique pour compléter les failles de toute une génération dont l'héritage est trop lourd. Des trois romans évoqués, celui de J.G Vasquez est le plus touchant et le plus convaincant. Parce qu'il réussit le mieux la jonction entre deux périodes avec son personnage principal qui a souffert dans sa chair la barbarie d'un pays livré aux narco-traficants. Inutile de dire que cet homme ne s'est jamais remis de l'attentat qu'il a subi même s'il n'était pas directement visé. Tout l'art de l'écrivain colombien, qui signe ici son meilleur livre, est d'entrer dans l'intime, de plonger au plus profond dans la psychologie de ce trentenaire déboussolé, sur le point de gâcher sa vie, qui n'a de cesse de comprendre ce qui lui est arrivé. le style fluide et évocateur de l'auteur fait merveille et raconte avec une sérénité inquiète l'histoire de son pays. Il y a de très belles pages sur Bogota, cette incroyable ville haut perchée, sur son âme, ses habitants et leur fatalisme. le bruit des choses est bourré de détails qui font sens sans que jamais le romancier n'ait besoin de crier son désarroi ou son indignation. C'est un livre écrit mezza voce, qui a d'autant plus le pouvoir d'émouvoir.
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