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Pierre Comberousse (Traducteur)
EAN : 9782070361113
384 pages
Gallimard (31/05/1972)
3.84/5   74 notes
Résumé :
Un matin de mai 1963 les murs d'Athènes se couvrirent d'innombrables «Z» : le député de gauche Lambrakis venait d'être assassiné en pleine rue sous l'oeil complice de la police. «Z» pour «zei» - il vit - devenait le symbole, le cri de révolte du peuple grec.
L'étude des minutes du procès a permis à Vassili Vassilikos de faire, à travers l'autopsie d'un meurtre politique, celle du mécanisme universel qui fait d'un homme un assassin et d'une caste, ses complice... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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En 1963, le député Grigoris Lambrakis est assassiné dans les rues de Salonique dans le nord de la Grèce et le prolifique auteur Vassilis Vassilikos s'inspirera grandement de cette histoire véridique pour créer son chef d'oeuvre, Z. Lors de sa sortie en 1966, le roman fit un tapage sans précédent. Son succès fut tel que, à peine trois ans plus tard, il fut adapté à l'écran par Costa-Gavras avec le même retentissement.

Le roman s'ouvre sur une conférence qui se tient à Salonique. Des ministres, haut dignitaires et hommes d'affaires discutent de la situation économique de cette région de la Grèce mais, ce qui retient l'attention de quelques uns, c'est la visite imminente d'un député socialiste, surnommé tout simplement « Z ». En 1963, le communisme est la grande menace et il faut l'éradiquer à tout prix. de pauvres bougres, Yangos et Vangos, membres d'une organisation radicale, sont chargés de la situation et profitent du chaos d'une manifestation turbulente pour agir. En roulant sur un triporteur, ils frappent à la tête le député qui succombera à ses blessures quelques heures plus tard.

Ce crime a lieu au premier tiers du roman. le reste se met l'accent sur la fuite des hommes de main mais surtout par l'enquête qui s'ensuit. Comment se fait-il que la sécurité de « Z » n'ait pas été suffisante ? Et que les supposés responsables aient pu s'enfuir ? Bien sur, ils sont retrouvés assez facilement mais il y a anguille sous roche. le juge d'instruction, qui semble au premier abord inoffensif et peu apte à la situation, en fait un combat acharné pour la vérité. Plus son enquête avance, plus l'affaire semble être davantage qu'une simple histoire d'assassinat, ressemblant chaque jour à un complot de grande envergure.

La narration se promène des politiciens aux simples citoyens qui militent pour une meilleure Grèce, des policiers aux criminels, des juges aux journalistes. Il est difficile de classer le roman Z, ce n'est pas qu'un roman policier ou d'enquête. Il y est question de la situation explosive dans le pays, de la corruption qui semble gangrener la politique grecque jusqu'à sa tête. Et, en tant que lecteur, on ne peut que se sentir concerné.
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Un roman qui raconte une histoire vraie, une histoire de la fin des années soixante, dans le pays qui aurait inventé la démocratie…

Ce n'est pas un roman d'action, on y passe de longs moments dans les pensées des protagonistes. On lit les réflexions de Z avant sa mort, les émotions et les sentiments, l'amour de sa femme qui lui en veut d'être parti, de l'avoir laissée seule.

Une écriture pas très facile à lire dans ces longs monologues, mais surtout un roman désespérant, tant il est horrifiant de voir la mesquinerie et l'ampleur de la corruption (et de savoir aussi que le changement apporté par cette rébellion sera renversé quelques années plus tard par la junte militaire.)

Un roman d'espoir aussi, car il existe des hommes comme le petit juge d'instruction, un homme qui n'a pas le profil d'un héros, mais dont le travail honnête et acharné résiste à la dictature qui emprisonne, exile et torture.

Un espoir qui peut inspirer les générations actuelles et futures…
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Dans la Grèce aux relents fascistes des années 60, un jeune juge d'instruction et un journaliste tentent de retrouver les vrais coupables du meurtre de Z.

Inspiré d'un fait réel, on découvre le monde corrompu et un peu idiot de la gendarmerie qui a commandité ce meurtre à des milices nationnaliste en faisant passer Z pour un dangereux communiste alors qu'il n'est qu'un inoffensif député pacifiste...

J'ai assez mal digéré le style, les détails futiles, les ressassements, les répétitions, la construction brouillonne.
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À Salonique, une figure politique sans étiquette dénommée Z s'apprête à tenir un meeting avec pour mots d'ordre la concorde et la détente entre les peuples. C'est dans un climat délétère qu'a lieu cette assemblée; des groupuscules réactionnaires d'extrême-droite bénéficiant de sympathie en haut lieu ont sonné le rappel des troupes afin de tenir une contre manifestation à l'extérieure du meeting . La tension monte, devant le regard apathique sinon complaisant des forces de police.

Ce roman est basé sur des faits réels, il est publié en 1966, trois ans après l'assassinat politique de Grigóris Lambrákis. La prose de l'auteur se ressent de cette actualité et de la réalité des faits. le roman préfigure la reprise en main de la Grèce par l'extrême-droite et la dictature des colonels en 1967. Il est assez clair que les sympathies de l'auteur ne vont pas aux forces de la réaction. C'est un chant aux inflexions humanistes qui nous est proposé ici. C'est un appel à la lutte. L'engagement de l'auteur passe à travers une prose ardente, déclamatoire, élégiaque. le tout est entraînant, la narration n'est pas linéaire, on est complètement entraîné par les répliques du séisme initiale de l'agression de Z, les épisodes sont repris par les nombreux personnages qui concourent au récit. C'est absolument passionnant. le roman a été immortalisé par l'adaptation cinématographique de Costa Gavras avec Yves Montand et Jean Louis Trintignant. Je suis étonné qu'un tel magistral roman sois aussi peu l'objet de critiques sur Babelio.
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Inspiré du terrible fait divers qui ébranla la Grèce en 1963, à savoir l'assassinat du médecin et député grec Gregoris Lambrakis, "Z", est un ouvrage qui retrace ces évènements, tout en les romançant.
Ce fait divers fit scandale car le juge d'instruction chargé de l'affaire mit en évidence la culpabilité du gouvernement et notamment de l'armée et de la police.
Le roman débute ainsi : le lendemain de l'assassinat du député sous les yeux de la policeoce, tous les murs de la ville d'Athèmes sont recouverts de la lettre "Z" pour "Zei".
Qui est ce fameux Z ? S'agit-il d'un seul homme, de plusieurs, de toute une caste, d'un complot gouvernemental ?
Roman rempli de suspense et à l'écriture extrêmement travaillé. J'ai beaucoup aimé ce roman d'autant plus qu'il s'agit d'une histoire vraie et qui n'est pas si vieille que cla puisqu'elle remonte à moins de cinquante ans en arrière. A découvrir !
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Le juge est jeune, beau, courageux. Espoir de guérison pour la gangrène. Rêve amarré à la jetée. Porte ouverte sur la prison. Sans eau. Sans lumière. Il fouille l'obscur réduit. "J'accomplis mon devoir." Patience. Il travaille. Il tisse la toile dont les marchands vont venir estimer le prix. Il la veut à toute épreuve. Avec deux aiguilles, fourchettes chinoises il compte chaque point, dévide le riz, grain par grain. Chaque geste d'aiguille est bien calculé. Chaque point en relation avec un autre point.
Le juge possède un grand stéthoscope. Il est une lune fouillant le stade quand le match se déroule sous les projecteurs. Des milliers de spectateurs sont pris par le jeu. Lequel d'entre eux a payé les joueurs en leur demandant de mal jouer? Qui a misé une fortune dans leur dos? Le juge examine le cliché cinématographique du crime : il lui faut préciser la nature des taches suspectes. Aucun doute ne doit subsister.
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"Mes cohabitants de cette planète", disait le président Kennedy dans un discours. Et c'est vrai. À l'heure où s'ouvrent les portes de l'Espace, il est insensé que nos propres portes demeurent fermées et que nous vivions toujours comme au siècle passé. La science fait des bonds prodigieux en avant, et ces bonds doivent devenir une conscience commune pour tous. [...]
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Mai est un mois cruel. La terre réabsorbe ses fruits. La première floraison et la deuxième sont déjà finies. Maintenant, lourdement, comme des épis, tout retourne à son commencement. Tout est fini. Même la mémoire va se perdre. Elle revivra chez d'autres, nourrie d'un autre sang.
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Combien d’années me reste-t-il à vivre? Peu importe, Dans cette terre qui t’a recouvert, je dépose tout mon amour. Dans cette terre, pour un nouveau printemps, pour que refleurisse les fleurs du mois de mai. (p. 257)
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Songe à la quantité d’encre que tu as fait couler, au nombre de négatifs! Si tout cela se changeait en sang, tu vivrais éternellement. Mais tu vis éternellement, car le sang de ton sang, s’est changé en lumière. (p.331)
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Vidéo de Vassilis Vassilikos
Z de Costa Gavras, bande-annonce
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