De courts textes poétiques, comme des signes laissés par les Touaregs... Chaque texte est accompagné par une photographie...
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Et dans le désert de mon coeur,
qui agrandit le désert de sable,
le silence ajoute un voile sur mon voile,
avec ses mains d'air et de sable.
Le silence ajoute un cri à tous les cris,
avec sa bouche d'air et de sable.
Le silence ajoute une image
à toutes les images,
avec ses yeux d'air et de sable.
Et sous mes deux voiles, je vis deux fois,
pour t'entendre et pour te voir, ô Dassine,
toi que je ne voulais plu nommer,
et que je nomme sans cesse
à chaque battement de mon coeur.
L'homme noir
ne comprend pas les Kel Tamacheq,
comme le sédentaire ne comprend pas
le nomade.
Est-ce qu'il faut tuer ce qu'on ne comprend pas ?
Hamadi,
dans un camp de réfugiés en Mauritanie
Faut-il qu'un peuple disparaisse pour savoir qu'il existe ?
Mano Dayak
Alors la soif est passée,
la soif aux mains de cendres chaudes.
Elle a mis ses mains à mon cou,
elle a serré si fort,
que ton nom est sorti de ma bouche,
et tu es apparue,
portant sur ton épaule
une amphore emplie d'eau,
de l'eau la plus fraîche du monde.
Ne te lasse pas de crier
ta joie d'être en vie
et tu n'entendras plus
d'autres cris.