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EAN : 9781091504059
L'Arbre vengeur (23/09/2013)
3.09/5   17 notes
Résumé :
Un nouveau fléau dévaste les familles : les gamins ne parviennent plus à s’endormir, transformant la vie de leurs parents éreintés en enfer. Heureusement il y a l’ours Doux Dodo, la peluche fantastique qui, parce qu’elle refuse de céder au sommeil, épuise les petits insomniaques acharnés.
Estrella Gutiérrez a réussi par miracle à en dégoter un et se réjouit d’une nuit enfin calme… Naïve et épuisée, elle mésestime cependant Otto, le nouveau compagnon nocturne ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Mon libraire m'en avait vanté toutes ses qualités dans un post scriptum à sa newsletter et j'avoue que ça m'avait mis l'eau à la bouche. du coup, sitôt le salon du livre arrivé, je me suis précipitée (façon de parler bien sûr) au stand régional de la maison d'édition, L'Arbre Vengeur. Bon accueil et marques pages en cadeau je repars avec le trésor sous le bras. Bien entendu, comme d'habitude, je ne le lis pas de suite. J'attends le moment propice. Et ce fameux moment est arrivé. J'ai terminé la lecture de ce petit roman de 142 pages.

Ours n'a rien à voir avec une histoire à raconter aux enfants. C'est plutôt une histoire à conter aux adultes, tout fraîchement sortis de l'enfance, et même avec encore un orteil dedans.



À Buenos Aires, les enfants sont frappés d'insomnie incurable qui rend la vie de leurs parents impossibles. Mais il existe un remède, sous la forme d'un ours en peluche qui aide les enfants à s'endormir. Une jeune mère part en quête de ce miracle, mais elle fait très vite face à la dure réalité des miracles : ils sont rares et difficiles voire impossibles à atteindre. Dans le magasin de jouets où elle se résout à repartir bredouille, elle trouve un ours en peluche qu'elle pense être le fameux Doux Dodo dans un bac à l'écart. La vendeuse lui rétorque que ce jouet n'est pas à vendre car défectueux. Mais la mère désespérée décide de le voler... Comme vous l'aurez deviné, l'ours en peluche ainsi volé est totalement diabolique.



Alors non, ce n'est pas non plus un livre d'horreur et l'ours ne va pas chercher à tuer l'enfant (j'entends déjà des "dommage !" au fond). Il va simplement faire l'inverse de ce pour quoi la mère l'a subtilisé, à savoir empêché l'enfant de s'endormir. Comment ? En lui racontant des histoires. Et c'est ainsi que l'on apprend comment les enfants de Buenos Aires ont été frappés d'insomnie. Il y a des ours, des ogres, des grenouilles et des baisers A. C'est sympathique et frais, c'est assez drôle et sans prétention. C'est à découvrir absolument. Les pages se tournent toutes seules et le ton est léger, l'écriture bien tournée. On compatit avec la mère, on tremble face à l'ogre et on apprécie Esméralda la grenouille. C'est très agréable et surtout ça change, apporte un peu de renouveau dans les lectures.

À lire !
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Ce livre est un conte, mais pas un conte pour enfant, loin de là. À première vue, l'écriture est infantile, les personnages sont manichéens et digne d'un livre pour les petits, les animaux sont trop choux, etc. Mais quand on creuse, on trouve quelque chose de complètement différent.

De quoi ça parle donc ? L'intrigue tourne autour du fait que les enfants de Buenos Aires n'arrivent plus à dormir. Bon, connaissant déjà Diego Vecchio avec son livre Microbes, je m'attendais à de l'exagération – et je ne me suis pas trompée : tous les enfants qui apparaissent dans le livre sont insomniaques, les parents sont fous de fatigue, ils font des pieds et des mains pour les forcer à dormir, inventent des moyens toujours plus ingénieux, mais qui échouent les uns après les autres… le cas est tellement grave (échelle nationale, s'il vous plaît) qu'une industrie dans les jouets pour enfants se lance dans la création d'un ourson spécial, très spécial… Mais il ne faut pas compter sans le méchant ogre de Buenos Aires, qui veut se venger des pitits n'enfants (qui lui ont rien fait, soit dit en passant, mais bon).

Oui, la façon dont je le raconte n'est pas très crédible. Mais les thèmes abordés sont beaucoup plus noirs qu'à première vue. La forme, toute naïve et innocente, cache bien son jeu. L'auteur fait apparaître des animaux protecteurs (les grenouilles Esméralda et Espéranza, les ours en peluche), des animaux malfaisants (l'ogre maudit, le rhinocéros blanc et le rhinocéros noir), et d'autres qui sont issus directement de l'imaginaire des enfants, comme les moutons qu'on compte avant d'aller se coucher.
Diego Vecchio évoque – doucement – la Seconde Guerre mondiale en apparentant les rhinocéros aux SS (mais apparemment, c'est un effet de traduction, car en version originale il fait référence à une guerre qui a eu lieu en Argentine, non pas à la Seconde Guerre mondiale), les mensonges que font les adultes pour ne pas éveiller la méfiance des enfants, l'amitié, le besoin l'un de l'autre, le respect de la nature. Il emploie des hyperboles amusantes et volontairement hors de propos qui ont le mérite de faire rire : « Si, au bout d'une semaine, votre fils ne dort pas comme la momie d'un pharaon de la dix-huitième dynastie dans la chambre secrète d'une pyramide, nous vous rendons votre argent. »

C'était amusant de lire ce livre. Un peu irritant parfois, à cause d'une trop grande utilisation de l'écriture pour enfant, mais sympathique. L'imagination de Diego Vecchio est surprenante : par exemple il a inventé le concept de la materline, une molécule qui fournit l'énergie nécessaire à toute femme pour être une bonne mère. À la lecture, ça faisait un peu robot. Ou drogué^^

En fait, ce qui fait surtout ressortir la juvénilité de l'écriture, c'est bien le comportement même des enfants dans l'histoire. Tout est crédible : leurs jeux, leur façon de penser, leur manière de passer au-dessus du risque, de ne pas penser à la probable colère maternelle s'ils font une bêtise... Je me suis très bien reconnue en eux, et j'imagine que ça ne doit pas être évident pour un adulte d'écrire comme un enfant.
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Panique dans les foyers : les enfants ne s'endorment plus. Les parents qui déployaient au début des trésors de patience commence à souffrir du manque de sommeil et ne pourront bientôt plus contenir leur agacement... Heureusement, une société chinoise commercialise un ours en peluche capable d'endormir garnements les plus résistants ou les plus apeurés une fois la nuit tombé. Résultat garanti. Puisque nous sommes chez l'Arbre Vengeur, personne ne sera surpris en apprenant que l'ours parle et que ses méthodes sont pour le moins originales...

Voilà la première trame du roman. Car ensuite, une fois l'ours acheté, c'est un tout un bestiaire bavard qui est convoqué par Diego Vecchio pour former un récit plus débridé qu'il ne l'était déjà : vous y croiserez un ogre maudit et vengeur, des grenouilles enchanteresses et même un inquiétant Casimir. C'est du grand n'importe quoi, comme seuls savent le faire les enfants lorsqu'ils se racontent des histoires. Si vous aimez qu'on vous en raconte et que vous appréciez l'imagination débridée des enfants, ce livre est fait pour vous.

Un livre, comptine bizarre, qui manque sans doute d'ambition mais qui reste très agréable et léger.
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Rien ne va plus à Buenos Aires, dévastée par une épidémie d'insomnie infantile. Les bambins, victimes depuis plusieurs mois d'un mystérieux sortilège les rendant incapables de trouver le repos, transforment les nuits de leurs malheureux parents en enfer. Face à ce fléau, un seul remède, l'ours Doux Dodo, la peluche miraculeuse qui casse la résistance des petits insomniaques en leur inventant quantité de jeux et d'histoires à dormir debout, jusqu'à les mener, sans qu'ils s'en rendent compte, dans les bras de Morphée. Dans un magasin dévalisé, une jeune mère de famille parvient à subtiliser in extremis un exemplaire du doudou prodigieux qu'elle offrira à sa progéniture, laquelle s'apprête à passer une étrange nuit auprès d'un ours plus retors que ce que son allure innocente laisse présager. Malgré les apparences ce livre n'est pas un conte initiatique pour enfant, ni un récit d'épouvante ou une parabole sur le rêve et les mystères du sommeil mais un joyeux mélange de toutes ces composantes et bien d'autres encore, récit à tiroirs parfaitement maîtrisé. On y croise, bien sûr, quantité d'ours bienveillants ou maléfiques, une grenouille vedette de la télévision, un ogre rancunier changé en kleenex, des moutons emprisonnés, des rhinocéros guerriers et même un clone crasseux de Casimir. Tout ce joli monde s'étant retrouvé dans les égouts de la métropole par l'entremise des tuyaux de salles de bain à la suite d'une ignoble machination que je vous laisse découvrir. Il en résulte un ouvrage surréaliste décapant que je conseille à tous les amateurs de contes et de contraintes oulipiennes.
Lien : https://leventdanslessteppes..
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Ours nous plonge dans le quotidien d'Estrella Gutiérrez, mère de famille épuisée au possible par son garçon, Vladimir, insomniaque depuis quelques mois. Elle espère vainement trouver un remède miracle, quel qu'il soit, afin de pouvoir ENFIN se reposer. Au magasin de jouets, la vendeuse lui conseille un ours en peluche Doux Dodo, nouvelle gamme miraculeuse qui ferait vivre aux enfants ce qu'eux-mêmes font vivre à leurs parents, les poussant à bout jusqu'à ce qu'ils trouvent le sommeil.

Le rayon est malheureusement dévalisé dès sa livraison, à cause des hordes de parents n'en pouvant plus de leurs enfants insomniaques. Mais Estrella va tout de même parvenir à s'en procurer un exemplaire...

Et le récit va partir loin, très loin dans le côté conte surréaliste pas vraiment destiné aux enfants. Un peu à la Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, avec un enchaînement de situations plus improbables les plus que les autres !

Une sorte de cauchemar halluciné peuplé d'une princesse grenouille qui veut sauver la planète, d'une famille d'ours dont l'ourson est insomniaque, de rhinocéros qui présentent leur version très (très) mouvementée de Bonne nuit les petits, d'ogres mangeurs d'enfants qui tiennent des restaurants connus et d'un saurien qui chante le générique de l'Île aux enfants d'une voix nasillarde.
(...)
Lien : http://lesnotesdanouchka.com..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
C'est bien connu, les enfants ont, pour leur premier jouet, un attachement très particulier, surtout pour ceux qui sont confectionnés avec des matières textiles non molletonnées et ont une forme animale, tellement propice à la projection des émotions. Ce bout de chiffon, qui peut sembler plutôt insignifiant aux adultes, acquiert une importance insoupçonnée à l'heure d'aller au lit. C'est pour l'enfant, comme pour l'homme primitif, une espèce de totem protecteur qui lui apporte l'aide nécessaire pour qu'à la nuit tombée, il s'immerge sans angoisse dans les eaux troubles de lui-même, et émerge au matin, sain et sauf, en constatant avec soulagement que, dans le ciel, les astres suivent toujours les mêmes trajectoires et que, sur terre, les choses sont toujours au même endroit, là où on les avait laissées.
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Du salon, lui parvinrent des rires cristallins, contagieux, parfois stridents, qui ne tardèrent pas à dégénérer en éclats de rires et en cris. L'indice d'excitabilité nerveuse infantile qui régnait dans son foyer était en train d'approcher un seuil d'alerte. Si ça continuait comme ça, personne n'allait dormir cette nuit, pas même le cactus de la cuisine, une des plantes pourtant les plus léthargiques du règne végétal.
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-Vous dites à votre fils avec la voix la plus tranquille possible : "Très bien, Vladimir, si tu ne veux pas dormir, ne dors pas. Il n'y a aucun problème. Moi, je vais me coucher parce que je suis très très fatiguée et que demain j'ai beaucoup beaucoup de choses à faire." Et avant que Vladimir n'ouvre sa gueule de putois, se mette à hurler à la mort et réveille tout le voisinage, vous lui dites, cette fois sur un ton complice : "Mais puisque tu es réveillé, tu peux me rendre un service ? J'ai un petit copain qui n'arrive pas non plus à s'endormir ; il s'appelle..." Quel est votre nom préféré d'ours en peluche ?

-Pas la moindre idée.

-Vous pouvez choisir entre Odilon, Olivier, Olaf, Oscar...

-Oscar.

-Parfait ! Oscar est un ours qui ne peut pas s'endormir parce qu'il a mal aux dents.
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" - Crôaac ! Crôac ! Crôaaaaaac ! (Hypochlorite de sodium poule poison poison. Compte tenu de la difficulté de traduire toutes les nuances que suggèrent ces coassements, la version que je propose et que d'autres pourront améliorer est : Cervelle de poule ! Tu veux continuer à m'empoisonner ! C'est de l'eau de javel !)
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— Si, au bout d'une semaine, votre fils ne dort pas comme la momie d'un pharaon de la dix-huitième dynastie dans la chambre secrète d'une pyramide, nous vous rendons votre argent.
— Et le prix ?
— Avec des produits d'une telle qualité, il ne faut pas penser au prix. Le prix est un détail.
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Video de Diego Vecchio (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Diego Vecchio
Diego Vecchio - Ours .Diego Vecchio vous présente son ouvrage "Ours" aux éditions Arbre vengeur. Traduit de l'espagnol (Argentine) par Stéphanie Decante. http://www.mollat.com/livres/vecchio-diego-Ours-9791091504058.html Notes de Musique : Générique de "Bonne Nuit le Petits"
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