Canal + début septembre, le Grand journal intervention d'
Augustin Trapenard, voici l'origine du comment, du pourquoi, du qu'est-ce, de la lecture que je vous propose aujourd'hui.
En lisant ce roman j'ai redécouvert notre belle et riche langue, le Français. C'est immensément beau, je me redresse, je suis fière.
Ce livre est un « herbier » représentant la puissance des mots, le pouvoir de l'imaginaire et des expressions de notre belle langue. Un « herbier » pour parler de culture quoi de plus naturel, et hop ça c'est fait !
Je vous vois venir, vous allez me dire : « hou, là ! Attention l'emphase, les prises de tête, le sirop sirupeux et dégoulinant jusqu'à l'écoeurement de la récitation de « beaux » mots du dictionnaire mis bout à bout, très peu pour nous ! »
Erreur grave que vous feriez là, amis lecteurs. Ici point d'écoeurement, la légèreté a conduit la plume de
Jean Védrines. Ce récit est une cascade de qualificatifs, de clichés, de visions, c'est beau on dirait du… Monnet dans son jardin au bord de l'eau.
L'histoire en elle-même est bâtie sur l'amitié indestructible entre deux jeunes garçons, leurs découvertes, leurs passions, leurs aspirations, leurs déceptions, leurs parcours…
Giovan est issu d'une famille italienne immigrée en France pour des raisons politique. Sensibilisé très tôt par son milieu familiale et par un frère ainé très engagé, il est révolutionnaire dans l'âme ce qui le conduira dans les années 70 à retourner en Italie pour travailler dans le usines Fiat et participer aux mouvements ouvriers. « En punir un, pour en éduquer cent », une autre manière de voir l'éducation, vous ne trouvez pas ?
Giovan dit, en se comparant à l'élève Paul, son ami : « Pas moi, empêtré encore dans les italieneries de mes parents, leur baragouin approximatif d'immigré de fraiche date, ce qui expliquait sans doute qu'en classe j'aie deviné bien moins de merveilles que lui ! » Il se rattrapera plus tard, à chacun son rythme.
Paul, un père très manuel et une mère maitresse d'école, une alchimie qui reste délicate.
Pour Paul son père représente « l'austérité de l'ouvrier », le turbin, la machine, les outils, « le sang du vieux frileux et crevard ». En opposition avec sa mère qui dessine et souffle les mots, fait bondir les phrases qui font apparaitre les images.
Vous l'aurez compris, les bases jetées à l'enfance, nous allons voir leur aboutissement à l'âge adulte lorsque nous retrouverons nos deux protagonistes à l'occasion d'une cérémonie dans un amphithéâtre, « une fosse à gradins ». Un moment privilégié pour faire le point, remonté dans le temps…Régler ses comptes !
Entre temps vous aurez lu un très beau roman.
« Tous les gueux et les puissants, apprenant dans leur chair, leur carcasse, l'ordre du monde, du travail, nus dès lors pour eux-mêmes, et durs, inflexibles bientôt aux prochains, aux subordonnés ».
Au cours de ma lecture, j'ai pris les choses une à une et je me suis laissé porter. J'ai réellement été heureux pendant les 347 pages de ce roman.
Ah, oui, je peux me tromper mais j'ai cru déceler un peu de « langage des oiseaux ». Donc amis lecteurs, il faudra bien ouvrir vos yeux et faire quelques recherches. Un exemple ? « La première de cent victoires » en parlant du combat contre la mort, justement au sujet du rapport de la mort à la vie nous pourrions dire que c'est « la première de sans victoire », non ?
Allez ça aussi c'est fait,
@bientôt amis (es) lecteurs (trices).
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