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EAN : 9782262032203
256 pages
Perrin (18/02/2010)
3.26/5   21 notes
Résumé :
Chaque époque a ses plaisirs, ou du moins sa façon de les accommoder. Ainsi, au Moyen Age, la jouissance sexuelle n'allait pas sans trouble ni ruse, en raison du contrôle exercé par l'Eglise prompte à réprimer des pratiques réputées sataniques. La bonne chère aussi était à l'honneur, sous des formes aujourd'hui surprenantes quant à la nature et à la quantité des mets consommés, en particulier le vin coulant à flots jusque dans les réfectoires des monastères.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Personne comme Jean Verdon ne sait nous familiariser avec nos ancêtres des temps féodaux et mieux nous affranchir des images et clichés véhiculés à propos du Moyen-Âge. Il nous le prouve à travers cet ouvrage qui, s'inscrivant - partiellement - en faux contre la représentation d'une ténébreuse période encadrée par deux époques lumineuses - l'Antiquité et la Renaissance - où l'on aurait donné libre cours à toutes les formes de jouissance, montre au contraire que les hommes et femmes du Moyen Âge surent trouver eux aussi, à leur manière, les chemins du plaisir. Les séquences en tranches chronologiques marquées sont donc à la fois une réalité et une pure convention, pour ne pas dire une invention : il n'y a pas une Antiquité avec des moeurs totalement débridées, un Moyen Âge grave, austère et étouffant et une Renaissance joyeuse et sans scrupules ; les frontières sont parfois floues, et les humains trouvent les moyens d'exister et de bien vivre, quelle que soit la période.

L'ouvrage se découpe en trois parties, où sont traités les thèmes suivants :
- Faire l'amour (y compris en tenant compte des déviances et du masochisme) ;
- L'Église et le refus du plaisir (preuve que cela n'est pas facile et qu'il faut résister - mais pourquoi ? - à des tendances naturelles) ;
- Plaisirs en tous sens (avec les sous-divisions traitant de la Table, des Distractions, de la Beauté et de la Culture) et se termine par une conclusion sur l'art de beaucoup sublimer qui fut particulier au Moyen Âge, et dont il nous reste quelque chose, en dépit des apparences.
Une bibliographie sommaire complète l'ensemble, qui se lit sans difficulté aucune.

François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)
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Aucun titre n'aurait put être plus explicite que celui là. Jean Verdon nous propose effectivement une analyse du plaisir au Moyen Âge. Je suis de nature assez sceptique avec les livres thématiques sur ce Moyen Âge car il me semble difficile d'avoir une vision "homogène" des moeurs et coutumes d'époques s'étalant du VIe au XVe siècle. Mais connaissant déjà le travail de cet historien, je me suis laissé tenter.
Durant la lecture de cet ouvrage on s'instruit souvent, on s'amuse un peu, on s'étonne parfois, on s'offusque aussi.
L'auteur s'appuie sur les oeuvres des lettrés (médecins, religieux, auteurs et trombadours) pour évoquer les plaisirs de l'amour,du sexe, et des sens. Sans oublier la pression morale de la Religion.
Si l'on s'amuse, c'est en lisant les analyses des médecins sur le corps humains et son fonctionnement. Mais qui dit que dans quelques siècles nos descendants ne riront pas également de nos indéniables certitudes médicales d'aujourd'hui?
Si l'on s'offusque, c'est en se rappelant l'état de grande infériorité des plus humbles et des femmes. Si l'on est comme moi aussi hermétique, voire même réfractaire, à la morale religieuse et à son emprise sur la société, on pourra aussi sentir poindre un certain dégoût de cette pression moralisatrice qui n'a pour but que d'interdire toute sorte de plaisir terrestre, dans l'espoir du plaisir éternel dans un très hypothétique au-delà. Que penser de ces lourdes condamnations par la Religion de tout manière d'agir hors de ses règles. Personnellement, j'ai pu constater que si la forme a certes un peu changé, le fond de leurs discours n'ont guère évolué.
Toujours est il que j'ai assez apprécié ce livre, même si je l'ai trouvé de lecture inégale. Autre petit bémol: je trouve que la troisième partie qui traite des «plaisirs en tous sens» (la table, les distractions, la beauté et la culture), qui fait quasiment la moitié du livre, n'est qu'un condensé d'un autre livre de J. Verdon «S'Amuser au Moyen Âge». ( aussi paru sous le titre «Les loisirs au Moyen Âge»). Pourquoi, dans ce cas, ne pas faire un seul et unique livre? Une logique commerciale plutôt qu'une logique de savoir?
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Petit livre (200 pages tout mouillé) qui veut s'essayer à traiter d'un vaste sujet : le plaisir au Moyen-Âge.
Sachant que le Moyen-Âge s'étale sur 10 siècles, 200 pages c'est un peu court. Surtout si la moitié du livre ne s'intéresse qu'à la sexualité, et plutôt à celle des puissants, des châtelains. Parce que l'amour courtois (la drague, quoi), les conseils des clercs sur la seule position admise par l'Église pour la procréation (je vous laisse deviner laquelle est-ce), tout ça ne devait pas intéresser des masses Jean le paysan qui sautait sur la Marie quand ça le démangeait et sans lui demander son avis, surtout qu'elle se baladait toute la journée sans culotte.
La société médiévale étant soumise à l'Église, toute une partie du livre traite des interdits religieux concernant la sexualité : le sexe ne sert qu'à la procréation ; il ne faut surtout pas en retirer du plaisir ; pas d'homosexualité ; pas de masturbation... des règles édictées par des célibataires misogynes dont certains vont jusqu'à prôner l'érémitisme dans leur haine des plaisirs.

La seconde moitié du livre aborde les plaisirs des sens, mais toujours ceux des aristocrates selon mon avis et pas ceux de la paysannerie qui représentait l'immense majorité de la population.
Ainsi, pour les plaisirs de la table, les épices et les banquets ; les joutes et tournois pour les distractions physiques ; ou les arts (peinture, sculpture) qui sont tous des thèmes abordés mais qui ne concernaient en fait qu'une faible minorité. Et c'est la majeure critique que je ferais à cet ouvrage qui ne devrait pas s'intituler "Le plaisir au Moyen Age" mais "Le plaisir au Moyen Age dans les châteaux".
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Si l'on en croit André le Chapelain, la recherche du plaisir ne saurait concerner véritablement les paysans: ils sont, dit-il, tout naturellement conduis à accomplir les oeuvres de Vénus comme le cheval et le mulet, suivant l'instinct de nature. Les travaux de la terre et les plaisirs du labour et du binage leur suffisent.
Le noble, lui, a le droit de jouir: si l'amour d'une paysanne l'attire, qu'il n'hésite pas à la posséder de force (...)
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L'excès d'humidité, la passivité de la femme la rendent toujours prête pour le coït; celui-ci la laisse fatiguée, mais non rassasiée. À partir du XVIe siècle s'ajoute une précision: le plaisir féminin est plus grand en quantité, mais plus réduit en qualité et en intensité. Et le plaisir, souvenir d'un plaisir éprouvé, explique pourquoi la femme fécondée, À la différence des animaux, recherche de nouveau les rapports sexuels.
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Les plaisirs amoureux ne proviennent pas du seul coït. Ce dernier est l'aboutissement d'une longue préparation. La forteresse ne se rend qu'après un siège en règle!
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À la différence des troubadours prônant le pur amour, les trouvères du nord démontrent que l'amour courtois n'a souvent rien de platonique.
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Au VIIIe siècle les couples soucieux de respecter les enseignements de l'Église ne peuvent s'unir que quatre-vingt-onze à quatre-vingt-treize jours par an, sans compter les périodes d'impureté de la femme.
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