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EAN : 9782207113745
160 pages
Denoël (07/02/2013)
3.07/5   37 notes
Résumé :
Par une journée grise et ordinaire, une brève nouvelle apparaît sur Internet : Jésus-Christ va bientôt faire son entrée à Bruxelles. Les Belges accueillent l'information avec sérieux et sérénité. Leur pays est une destination favorite de la Sainte Famille et la Vierge y est plus d'une fois apparue. Les questions se posent cependant : qui aura le privilège d'accueillir le Christ ? À qui donnera-t-il ses premières interviews ? En quelle langue ? Une fièvre de préparat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
L'annonce de l'arrivée du Christ à Bruxelles donne prétexte à Verhulst pour nous abreuver de tristes constats sur Bruxelles et la Belgique, aberrant pays aux 6 gouvernements, désastres sociaux, scandales religieux.

C'est joliment écrit mais lu après 'La soutane', j'ai trouvé le texte lourd et un peu creux.
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Un miracle va se produire à Bruxelles : la venue de Jésus Christ est annoncée pour le 21 juillet (jour de fête nationale en plus). Les mondes politique et religieux sont en effervescence, la capitale se met au diapason de cette nouvelle incroyable, les touristes affluent, les organisateurs de la cérémonie d'accueil cogitent et les Belges sentent en eux un regain si pas de foi, en tous cas, de bouillonnement intérieur. Un narrateur nous conte ce bouleversement à travers son quotidien de Bruxellois pur jus, des jours de dingue nous dit-il.
Et quelle jubilation que cette histoire ! L'auteur épingle les travers de la Belgique avec un humour teinté d'absurde. Les querelles communautaires, la politique d'asile, la justice... et même l'état des routes sont passés en revue. Si le ton est parfois critique, il n'est jamais incisif. On y ressent une tendresse pour ce pays dont les fondements vacillent ces derniers temps.
L'auteur nous parle de Bruxelles en connaisseur (quel plaisir de la (re)découvrir) et profite de son histoire pour déplorer la froideur qui entoure les gens des grandes villes. « Si je m'étais mis à croire à quelque chose durant ces jours-là, c'est qu'il était finalement possible d'habiter un endroit où les gens se regardent au moins dans les yeux lorsque leurs chemins se croisent ».
J'ai adoré ce roman drôle et intelligent, un peu fou sur les bords et « très belge » dans ses pages. A savourer comme une bonne praline achetée près de la Grand-Place…
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C'est le deuxième roman de Dimitri Verhulst que je lis (il précède Comment ma femme m'a rendu fou dans la bibliographie de l'auteur) et j'ai encore une fois passé un bon moment devant ce concentré de vie à la Belge, certes un peu pessimiste mais à l'ironie efficace.

C'est une sorte de conte moderne en quatorze stations, comme un chemin de croix, lancé par l'annonce de la venue du Christ à Bruxelles le 21 juillet (jour de fête nationale pour ceux qui ne connaîtraient pas). Personne ne vérifie l'information, tout le monde fonce tête baissée dans la bonne nouvelle, non sans nourrir quelques questions et inquiétudes. le narrateur, qui vit en couple avec Véronique (un des personnages féminins du chemin de croix…), suit les événements avec une certaine naïveté : pendant les semaines qui précèdent l'arrivée du Fils de Dieu en personne, il voit subtilement évoluer son couple, sa relation à sa mère, à ses voisins. C'est l'occasion pour Dimitri Verhulst de parler de la société belge, son ouverture (ou non) aux étrangers, son mille-feuilles politique aux niveaux de pouvoir incompréhensibles même des Belges parfois, sa réputation de « surréalisme à la belge ». On se balade en Flandres, en Ardenne et bien sûr dans Bruxelles, du Sablon au palais royal en passant par la rue des Bouchers, on observe les efforts déployés pour cette Joyeuse Entrée d'un genre inédit en se rappelant au passage des anecdotes plus ou moins célèbres dans le pays. Tout le monde devient gentil, les langues se délient, les inhibitions sautent… jusqu'au dénouement en pleine canicule.

Le regard de Dimitri Verhulst est très ironique, noir parfois au point que je me suis demandé s(il croit encore en l'avenir de la Belgique. Il y a quand même des touches d'optimisme, ouf. En tout cas, a contrario il fait, je crois, voler en éclats ce fameux cliché du surréalisme à la belge : je ne peux vous révéler la fin mais tous les Belges pourraient en prendre de la graine.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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C'était une bonne occasion de parler de la Belgique que cette fable de l'entrée du Christ à Bruxelles, écrite avec beaucoup d'humour à froid et d'ironie efficace. Malheureusement cela reste très superficiel, les poncifs abondent, et cette attente de la venue du Christ, qui prend vite des allures de farce, m'a rappelé un peu par moments la pièce de Beckett "en attendant Godot" , devenant à la longue un peu lassante ( comme disait Guitry, c'est long l'éternité, surtout sur la fin). Mais, en dépit d' une vision un peu caricaturale de l'Eglise et de la société, les travers de notre époque sont tout de même bien vus et ce livre (qui se lit très vite) reste tout de même un bon moment de lecture dans lequel chacun peut retrouver un peu de son vécu.
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L'entrée du Christ à Bruxelles est au départ un tableau de James Ensor. Dimitri Verhulst a la brillante idée d'en faire une oeuvre littéraire et une visite de Bruxelles en 14 stations ! J'avais vu à l'époque le film "La merditude des choses" (De helaasheid der dingen) tiré d'un autre de ses livres dont j'avais apprécié la crudité empreinte de tendresse, ainsi que la justesse, ayant moi-même vécu quelques années en Flandre. Il n'est pas inintéressant de rappeler que l'auteur qui écrit en néerlandais a passé une partie de son enfance dans une famille d'accueil - dans la "merditude", mais aussi lorsqu'il évoque sa maman dans l'Entrée du Christ.
Il profite sinon de son idée de départ, ô combien porteuse, pour se livrer à une foule de réflexions, avec humour et causticité, sans échapper au risque d'une certaine superficialité - l'écume de l'actualité se dispersant vite. Excellente idée aussi : choisir une jeune demandeuse d'asile pour être l'interprète du fils de Dieu, supposé parler l'araméen ! le passage "Même les rabbins de la Grande Synagogue de la rue de la Régence, où, d'après certains, les nouvelles lois passent bien avant que la Chambre ou le Sénat ne se penchent dessus, se sont hissés sur une échelle armés d'une brosse et d'un pot de peinture, pour barbouiller sur leur mur, sabbat ou pas sabbat, la paraphrase : « Salut Jésus, Roi des Juifs. » m'a fait un peu tiquer je dois dire, mais bon, je lui accorde le bénéfice du doute.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Ça m'a frappé ces dernières années: lorsque je voyage à l'étranger, il me faut de plus en plus expliquer que chez nous règne aucune guerre civile. Le décalage entre discours politique et vie civile ne peut être plus flagrant. Flamands et Wallons ne sont pas face à face le couteau entre les dents; nos maçons travaillent ensemble sur les mêmes chantiers et ce qu'ils construisent est d'équerre, l'orchestre de la Monnaie se compose de musiciens du Nord comme du Sud et ils jouent néanmoins La Finta Giardiniera dans la même clé, on se marie ensemble sans égards pour la frontière linguistique et, dans ces ménages mixtes, on ne casse pas plus de vaisselle et on ne claque pas plus fort les portes qu'ailleurs, on trouve dans les bras les uns des autres la même chaleur, ou la même froideur. Mais les slogans populistes de nos aboyeurs les plus bruyants font croire le contraire à certains étrangers, et chassent d'importants investisseurs.
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Le Christ pouvait... être conduit dans une cabine de verre blindé jusqu'à la tribune d'honneur de la famille royale. Quoique l'on pût se demander si, avec une dette publique de 296 milliards d'euros, il était judicieux d'investir dans la sécurité d'une Personne qui jouissait de la vie éternelle. Bien sûr que non. Un attentat sur le Messie était bien la chose la plus ridicule qu'un terroriste pût imaginer.
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C'est la pensée la plus mesquine que les temps nouveaux aient produite : un passeport dit, pour l'essentiel, ce que tu es!
Il a bagué des oiseaux, marqué des vaches. La dernière chose que l'homme pouvait encore placer dans un catalogue, c'était lui-même. La foi de l'espèce en sa propre faculté de penser et d'agir avait manifestement atteint un niveau tellement lamentable que l'on estimait impensable que quelqu'un puisse se libérer de son terreau natal.
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Mais j'ai ressenti de la gaieté [...] en voyant notre Manneken déguisé en Jésus, une auréole sur la tête, sortant son petit robinet de son pagne, et pissant, pissant sans interruption, une main de coté, les genoux légèrement pliés pour pouvoir admirer ce qui était caché à la vue par sa petite bedaine. Là, j'étais preneur. Un pisseur. On ne pouvait symboliser mieux le sentiment de délivrance.
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"Mais qui voilà, mon fils prodige! Tu bois quelque chose?"
(...)
"Je ne prendrai rien, merci.
- Claudia t'a accompagné?
- Véronique!
- Tu dis quoi?
- Véronique! Ça fait plus de quinze ans que je ne suis plus avec Claudia. C'est Véronique maintenant, maman, retiens-le une fois pour toutes.
- Ça ne fait rien, tu es venu tout seul, ça en dit long."
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