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Olivier Dumas (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070406708
305 pages
Gallimard (01/03/2000)
3.51/5   90 notes
Résumé :
Quelques jours avant sa mort, Jules Verne remit à son éditeur Jules Hetzel le manuscrit de ce roman. L'éditeur trouve que cette œuvre ne correspond pas à l'image "éducation et récréation" à laquelle il a cantonné Jules Verne. Il impose à Michel Verne de modifier l'ouvrage de son père.
Le résultat est une œuvre dénaturée, amputée de la fantastique inspiration de Jules Verne.
C'est un chercheur qui découvre en 1977 dans les archives de Hetzel une copie d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Roman posthume de Jules Verne, le secret de Wilhelm Storitz s'inscrit dans la lignée des dernières oeuvres de l'auteur, qui tendaient à s'éloigner des aventures scientifiques et géographiques. Largement remanié par son éditeur et son fils, ce roman retrouve ici sa version d'origine, qui avait longtemps été cru perdue. On y raconte le périple de Henry Vidal, qui rejoint son frère Marc en Hongrie, lequel doit épouser Myra Roderich, l'héritière d'une riche famille. Malhereusement, la jeune femme est l'objet des convoitises (et des obsessions) de Wilhelm Storitz, le fils d'un célèbre inventeur allemand.

D'ailleurs, une des inventions est une boisson qui rend invisible. La ressemblance avec un autre roman, L'homme invisible, de H.G. Wells, paru un peu plus tôt, est trop frappante pour être ignorée. Bien sur, le reste de l'intrigue est fort différente. Storitz se sert de la science pour parvenir à ses fin, évidemment mauvaises. L'invention de son père lui permet de troubler les fiançailles et même l'éventuel mariage des amoureux. Jamais on ne sympathise avec lui. Aussi, la fin est fort surprenante. Il s'agit d'un roman de Verne, alors le dénouement de l'intrigue se devait d'être heureux, mais il comporte une fin surprenante. À vous de voir.

Comme beaucoup d'autres des romans de Jules Verne, le secret de Wilhelm Storitz représente le meilleur et le pire. le meilleur, parce qu'il propose des histoires originales (pour l'époque), à la frontière du fantastique mais sans jamais la traverser, trouvant toujours une epxlicaiton scientifique (aussi douteuse soit-elle) aux inventions et autres phénomènes étranges. Aussi, il fait voyager. Depuis quelques années, j'ai une fascination pour la Hongrie et l'auteur a su intégrer plusieurs éléments de ce pays, de la topographie précise des lieux à quelques traditions locales. Peut-être pas autant que je l'aurais souhaité.

Là où j'ai moins accroché, c'est au parti pris de Verne, très ou trop visible à travers sa narration. Je n'aime pas qu'un auteur me dise (ouvertement, explicitement) comment penser. Ça manque de subtilité. D'un côté, il se montre optimiste à l'excès, tous les Hongrois rencontrés sont gentils et des fervents admirateurs de la France. Et, évidemment, en ce début de XXe siècle, le méchant se devait être Allemand. Pire : Prussien !

Enfin, on dit toujours que Jules Verne était un visionnaire, eh bien, ce roman datant de 1901 et remanié en 1910 contient ce passage : « le Serbe naît soldat, vit soldat, meurt soldat et en soldat. N'est-ce pas d'ailleurs vers Belgrade, sa capitale, que se tendent toutes les aspirations de la race slave, et, si un jour, cette race se lève contre la race germanique, si la révolution éclate, ce sera la main d'un Serbe qui tiendra le drapeau de l'indépendance. » (p. 153) Quelqu'un se rappelle de l'attentat d'un certain Serbe, Gavrilo Princip ? Ce n'est pas de L'homme invisible que Verne s'inspire, plutôt de la machine à explorer le temps
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Voici une belle histoire d'aventure à la fois surprenante et très enjouée, le grand Jules nous le sert avec une grande simplicité qu'on se laisse embarquer par la haine humaine qui au fil du temps fait appel au surnaturel plutôt à la science avancée pour semer la terreur ou encore assouvir simplement sa vengeance, mais en même temps, on découvre que ce que l'homme peut nouer, il peut aussi le dénouer, on a besoin de l'intelligence pour combattre une autre intelligence...

C'est l'aventure dont se souvient Henri, il nous le raconte car le malheur a bien forer la peau de son frère Marc, un peintre sur le point d'épouser Myra Roderich mais le précédent prétendant, Wilhelm Storitz, à qui la famille Roderich avait refusé la main de leur fille, étant le fils d'un grand savant qui aurait fait des grandes découvertes que le monde n'aurait pu imaginer, clame ouvertement vengeance contre Henri et Marc Vidal car Myra n'épousera personne d'autre que lui. Ainsi une série d'épouvante va gagner la ville de Ragz., les affiches déchirées, le contrat de mariage déchiré par le vent, le bouquet de fleurs volant dans le vide, des voix tonnant dans le vide, des personnes percutées par le vent...hé oui ce sont les oeuvres Wilhelm Storitz, il a choisit l'invisible pour faire échouer ce mariage...mais Henri n'est pas prêt abandonner son frère dans cet enfer, il y a toujours moyen de combattre l'invisible, il suffit de dénicher son secret...
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Un Jules Verne bien différent de ses autres romans et pourtant c'est une excellente découverte.

Henry, notre narrateur se rend en Hongrie pour le mariage de son frère Marc, avec la jolie Myra. "Je quittai Paris le 14 avril, à sept heures du matin, dans une berline attelée en poste. En une dizaine de jours, je serais arrivé dans la capitale de l'Autriche. Je glisserai rapidement, sur cette première partie de mon voyage. Elle ne fut marquée d'aucun incident, et les contrées que je parcourais commencent à être trop connues pour mériter une description en règle. Strasbourg fut ma première halte sérieuse. Au sortir de cette ville, je me penchai à la portière. La grande flèche de la cathédrale, le Munster, m'apparut toute baignée clés rayons du soleil, qui lui venaient du Sud-Est." Mais tout ne se passe pas comme prévu car Wilhelm Storitz qui avait demandé la main de Myra avant a décidé de se venger et de tout mettre en oeuvre pour empêcher les noces.

Jules Verne revisite ici le mythe de l'invisibilité avec brio et nous entraîne dans un court roman passionnant et comme toujours magnifiquement écrit. "Myra ne tarda pas à se rendre compte de son état. En passant devant la glace de la cheminée, elle n'avait pas aperçu son image… Elle se retourna vers nous, en jetant un cri d'angoisse, et ne vit pas son ombre à ses côtés… Il fallut alors tout lui dire, tandis que des sanglots s'échappaient de sa poitrine, tandis que Marc, agenouillé près du fauteuil où elle venait de s'asseoir, essayait en vain de calmer sa douleur. Il l'aimait visible, il l'aimerait invisible. Cette scène nous déchirait le coeur."
L'intrigue est prenante, les évènements s'enchaînent et l'on ne s'ennuie pas une seconde. J'ai d'ailleurs dévoré le roman dans la journée, en quelques heures. C'est sans doute une oeuvre peu connue comparé aux autres grands écrits de l'auteur mais pourtant elle vaut le détour.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Jules Verne déploie dans ce roman tout son art du récit pour nous faire croire au merveilleux. Sans oublier de nous faire visiter le Hongrie où l'action se déroule, il nous entraîne dans une histoire d'amour fantastique dans l'esprit de son très beau « Château des Carpathes ».
Le style est vif, maîtrisé, les mots semblent pesés ; l'auteur alterne des images fortes, des traits d'humour et de belles descriptions des personnages et de leur environnement. Si dans certains de ces derniers romans, comme « L'Ile à hélice », j'avais senti une certaine pesanteur, les descriptions géographiques prenant souvent le pas sur l'action, ici, l'équilibre est respecté et le récit m'a emporté.
L'introduction est un exemple de concision. En quelques lignes, Jules Verne dresse la situation et nous invite à suivre son protagoniste Henri Vidal, ingénieur français. Une introduction réussie qui rappelle celle du célèbre « Voyage au centre de la terre ». On s'attache rapidement au protagoniste parti rejoindre son frère cadet, peintre de talent, qui doit se marier avec une belle Hongroise ; rapidement, encore, les premiers éléments d'un mystère sont exposés de façon à poser les fondations du drame à venir. Un drame où la science a son mot à jouer puisque Jules Verne reprend à son compte le thème du secret de l'invisibilité percé par un savant qui en fera un très mauvais usage…
Non seulement ce roman m'a permis de retrouver tout ce que j'aime chez cet auteur, mais il m'en a fait découvrir des facettes moins connues : le sens du drame, le romantisme, le fantastique pur…

Jules Verne admirait les oeuvres de Victor Hugo (cela se reflète surtout dans ces premières tentatives de roman et dans son théâtre) et d'Edgar Allan Poe. Quelques nouvelles de Jules Verne telles que « Maître Zacharius » avaient déjà indiqué son goût pour le fantastique. Mais, engoncé dans son costume de vulgarisateur scientifique, surveillé de près par son éditeur puis par le fils de ce dernier, le romancier eut du mal à dévier de la route tracée pour ses « Voyages extraordinaires ».
Vers la fin de sa vie, pourtant, il se mit à alterner la rédaction des « romans géographiques » et celle de romans au ton plus personnel. « le Secret de Wilhelm Storitz » appartient à cette deuxième catégorie ainsi que « le Sphinx des glaces », suite plus ou moins avouée aux « Aventures d'Arthur Gordon Pym » d'Edgar Allan Poe.

On sait que Jules Verne retravailla longuement son manuscrit pour le confier finalement à son éditeur 19 jours avant sa mort. Malheureusement, Hetzel fils fut effrayé par la force de cette histoire et demanda au propre fils de Jules Verne de la réécrire avant de l'éditer.
Grâce aux recherches des spécialistes de Jules Verne, le manuscrit original fut retrouvé et édité dans les années 1980. Et cela vaut le coup de retrouver le romancier au sommet de son art, offrant à la postérité un dernier message plein d'amour envers l'art d'une part et une réflexion en creux sur les dérives de la science !
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Ce roman, dans sa version originale, est une oeuvre posthume de Jules Verne.
Remis à son éditeur peu avant sa mort en 1905, le manuscrit a été totalement dénaturé par l'intervention inopportune de son fils, Michel.
On doit au hasard d'une découverte de retrouver cette belle histoire dans sa vraie version.
Wilhelm Storitz est dépositaire de secrets qu'il utilise pour se venger d'une famille hongroise qui lui refusa naguère la main de sa fille.
Superbement racontée, cette histoire nous tient en haleine et Jules Verne nous fait explorer cette fois les profondeurs de l'âme humaine.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
— Eh bien, Monsieur, demanda Mlle Myra en se retournant vers Marc, tandis que je montre la Maison de Ville à votre frère, que regardez-vous donc ?

— La cathédrale, mademoiselle Myra… sa masse imposante, les tours de sa façade, sa flèche centrale qui monte vers le ciel comme pour y conduire la prière et, par-dessus tout, son escalier monumental.

— Et pourquoi, dit Myra, tant d’enthousiasme pour cet escalier ?

— Parce qu’il conduit juste sous la flèche, à un certain endroit du chœur, répondit Marc en regardant sa fiancée dont la jolie figure se colora d’une légère rougeur, où…

— Où ?… interrogea Myra.

— Où j’entendrai de votre bouche le plus grand de tous les mots, bien qu’il n’ait qu’une syllabe, elle plus beau ! »
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La Serbie est considérée comme le vestibule de l'Orient, dont Belgrade, la cité administrative, est la porte. [...] S'il est un pays d'où l'on puisse faire sortir des bataillons en frappant la terre, c'est bien cette province patriote et guerrière. Le Serbe naît soldat, vit soldat, meurt soldat et en soldat. N'est-ce pas d'ailleurs vers Belgrade, sa capitale, que se tendent toutes les aspirations de la race slave, et si un jour, cette race se lève contre la race germanique, si la révolution éclate, ce sera la main d'un Serbe qui tiendra le drapeau de l'indépendance.
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Myra ne tarda pas à se rendre compte de son état. En passant devant la glace de la cheminée, elle n’avait pas aperçu son image… Elle se retourna vers nous, en jetant un cri d’angoisse, et ne vit pas son ombre à ses côtés…

Il fallut alors tout lui dire, tandis que des sanglots s’échappaient de sa poitrine, tandis que Marc, agenouillé près du fauteuil où elle venait de s’asseoir, essayait en vain de calmer sa douleur. Il l’aimait visible, il l’aimerait invisible. Cette scène nous déchirait le cœur.
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Mais que dire de Myra Roderich ? Elle vint à moi, souriante, la main ou plutôt les bras tendus. Oui, c’était bien une sœur que j’allais avoir en cette jeune fille, une sœur qui m’embrassa et que j’embrassai sans plus de cérémonies. Et j’ai lieu de croire que Marc, en me voyant faire, connut l’aiguillon de l’envie.

« Moi, je n’en suis pas encore là ! soupira-t-il, non sans jalousie.

— Parce que vous n’êtes pas mon frère, » expliqua plaisamment ma future belle-sœur.

Mlle Roderich était bien telle que Marc me l’avait dépeinte, telle que la représentait cette toile que je venais d’admirer. Une jeune fille à la tête charmante couronnée d’une fine chevelure blonde, avenante, enjouée, ses beaux yeux d’un bleu noir pétillants d’esprit, le teint chaud de la carnation hongroise, la bouche d’un dessin très, pur, des lèvres rosées s’ouvrant sur les dents d’une éclatante blancheur. D’une taille un peu au-dessus de la moyenne, la démarche élégante, elle était la grâce en personne, d’une distinction parfaite, sans afféterie ni pose.

En vérité, si l’on disait des portraits de Marc qu’ils étaient plus ressemblants que leurs modèles, on eût pu dire plus justement encore que Mlle Myra était plus naturelle que nature !
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Je quittai Paris le 14 avril, à sept heures du matin, dans une berline attelée en poste. En une dizaine de jours, je serais arrivé dans la capitale de l’Autriche.

Je glisserai rapidement, sur cette première partie de mon voyage. Elle ne fut marquée d’aucun incident, et les contrées que je parcourais commencent à être trop connues pour mériter une description en règle.

Strasbourg fut ma première halte sérieuse. Au sortir de cette ville, je me penchai à la portière. La grande flèche de la cathédrale, le Munster, m’apparut toute baignée clés rayons du soleil, qui lui venaient du Sud-Est.
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Vidéo de Jules Verne
In the same year that Jules Verne published Around the World in 80 Days, Henri Cernuschi set foot in Asia – the ultimate goal of a journey that would give rise to one of the most impressive collections of Asian art in Europe. Starting in Japan before moving on to China, Indonesia, Ceylon and India, our traveller was struck by the artistic wealth of the countries he visited. In a matter of months, he collected several thousand objects, particularly bronzes, whose value he was the first to understand.
Upon returning to Paris, Cernuschi immediately exhibited his collection. Artists and craftsmen of the time were quick to view his Chinese and Japanese pieces as extraordinary sources of inspiration. The range of shapes and patterns and the technical innovation showcased in Cernuschi's collection became models for an entire generation of creators. True to his visionary intuitions, Cernuschi had an hôtel particulier built, which he designed as a museum space from the get-go. This property would go on to become the City of Paris' museum of Asian arts by the end of the 19th century.
This exhibition celebrates the 150th anniversary of Cernuschi's return from Asia and invites the public to rediscover the traveller's journey and the collector's contributions to the revolution in taste that would become known as “Japonisme”. From the start of the tour and throughout the exhibition, a projection and five audio stations punctuate the display, with each step painting a portrait of this outstanding collector.
New for this anniversary, this summer the museum's permanent collections will unveil restored Japanese sculpted dragons, which have not been exhibited in their entirety since 1930.
En savoir plus sur l'exposition : www.parismusees.paris.fr/en/exposition/return-from-asia
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