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EAN : 9782253012740
340 pages
Le Livre de Poche (01/03/1976)
3.71/5   395 notes
Résumé :
Le richissime Chinois Kin-Fo vient de se trouver soudainement ruiné.
La vie, qui lui paraissait jusqu'alors insipide, lui devient insupportable. Il contracte une assurance-vie de 200.000 dollars en faveur de sa fiancée Lé-ou et du philosophe Wang, son mentor et ami à qui il demande de le tuer dans un délai de deux mois, tout en lui remettant une lettre qui l'innocentera de ce meurtre.
Avant le délai imparti, Kin-Fo recouvre sa fortune, doublée. Il n'es... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
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Il faut susurrer le titre pour se rendre compte à quel point il est doux à l'oreille. Impossible de résister à l'envie de « tribuler » les pages de ce livre.

On l'a échappé belle. J'ai appris que le roman de Jules Verne avait eu pour titre initial "L'assassiné volontaire". Un intitulé certes évocateur, parfait pour un polar de transat, mais peu propice aux rêveries orientales. « Les tribulations d'un chinois en Chine » suggère bien mieux, aventures et mésaventures, promet voyages et introspections, garantit la découverte des mystères de l'Orient.

Passé la magie du titre et de vagues souvenirs de rediffusions estivales de l'adaptation cinématographique avec Jean Paul Belmondo et Ursula Andress, je dois confesser que la lecture du roman, sans me décevoir, n'a pas su passionner ce qu'il reste du gamin qui dévorait les vieilles éditions de Jules Verne pendant ses vacances chez ses grands-parents.

Pourtant l'histoire est prenante. Kin-fo, riche héritier, traîne une mélancolie qui aurait fait la fortune d'un psy. Il ne s'intéresse à rien et l'annonce de sa prochaine ruine ne l'incite qu'à précipiter sa mort. Il contracte une assurance vie au bénéfice de sa fiancée Lé-ou et de son guide spirituel, Wang. En échange, il obtient de son mentor la promesse qu'il le tuera dans un délai de deux mois.
Kin-fo recouvre peu après sa fortune et n'a plus du tout l'intention de trépasser. Mais Wang a disparu et le jeune homme sait que son fidèle ami tiendra sa promesse. Il part alors à sa recherche et traverse la Chine pour sauver sa vie, accompagné de deux détectives engagés par sa compagnie d'assurances.

Jules Verne nous fait ainsi découvrir la Chine, ses descriptions sont comme toujours minutieuses mais cela relève hélas ici plus du relevé topographique que de la découverte de l'âme de l'empire du Milieu. On reste sur les bordures. La muraille de Chine est dépeinte avec la platitude d'un plan d'architecte. J'ai presque eu envie d'interpeller l'auteur :

- Allez Jules, arrête tes chinoiseries !!!!
Oui, je tutoie Jules Verne. Quand on lit les Voyages extraordinaires depuis l'enfance, cela autorise une certaine familiarité.

Heureusement, dès que l'auteur laisse aller son imagination, il retrouve ses fulgurances visionnaires et les illustrations de S.Benett sont magnifiques.

La morale de ce conte philosophique est claire - Pour retrouver le goût de la vie, il faut en connaître le prix.

Jules Verne délocalise avec habileté le spleen ambiant de la fin du 19ème siècle en Chine mais je préfère ses épopées sous-marines ou lunaires.

Reste le titre. J'aurai préféré que mes professeurs ou mes parents me punissent en me faisant recopier cent fois « Les tribulations d'un chinois en Chine », plutôt que dix fois «ne doit pas bavarder pendant la classe ou dormir contre le radiateur »….
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Lorsque j'ai attribué des étiquettes à cet ouvrage dans ma bibliothèque Babelio, je lui ai affecté "classique" et "littérature jeunesse".

On ne me contestera sans doute pas la première. La seconde fera débat. Car si je l'ai affublé de cette étiquette pour l'avoir lu alors que mon corps était encore élastique et mon esprit plein de rêves, je retrouve Jules Verne avec le même plaisir en cette année alors que beaucoup d'eau a passé sous les ponts. Un plaisir peut-être même accru car le seul nom de ce géant du conte fantastique est un peu la madeleine de Proust de tous ces jeunes lecteurs que nous étions. Il nous fait remonter en mémoire des univers qui se sont embrumés depuis, des souvenirs d'un temps d'insouciance, de secrets entres copains et tout ce qui peuple les rêves de jeunesse, avec au premier chef l'urgence qui était la nôtre de devenir grand, d'avaler le monde.

Mais au-delà de ces souvenirs, la maturité venue, puisque grand je suis devenu, donne à pareille lecture un éclairage forcément différent. Un éclairage dénué de la naïveté juvénile qui caractérise les jeunes années. Cette naïveté perdue est sans doute le plus grand dommage causée par l'accumulation des années. On se pose trop de questions lorsqu'on a perdu la puérilité de croire à des choses qui ne peuvent exister, si ce n'est que dans l'imagination d'un conteur.

Et dans ces souvenirs d'une lecture de jeunesse, je suis sûr de n'avoir pas su discerner le fabuleux observateur des choses de ce monde, le visionnaire, et surtout le philosophe qui se cachaient derrière le conteur. Cela donne moins de regret d'avoir perdu un peu de naïveté et faire ce bond en arrière, en un temps où avec les copains on se parlait encore à la sortie du collège, notre attention n'étant pas en ce temps-là monopolisée par un écran guère partageux. On se disait que quand on serait grand on irait en Chine vérifier s'il y a bien un mur aussi long que Jules Verne le dit dans Tribulations d'un chinois en Chine. Et puis alors que nous rêvions d'avaler le monde, c'est ce dernier qui a été le plus fort et s'est goinfré de notre candeur.

Elle est superbe cette collection du Livre de Poche avec sa belle couverture rouge et argent et ses illustrations originales.
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Je suis loin d'avoir lu les quelques quatre-vingts oeuvres qui composent les Voyages extraordinaires, aussi ne me permettrai-je pas d'asséner un coup définitif aux Tribulations d'un Chinois en Chine en clamant que c'est sans conteste le plus mauvais Jules Verne. Mais, bon, force m'est d'avouer qu'à coup sûr, je n'avais jamais connu l'auteur aussi peu inspiré.

Le titre nous fait miroiter une aventure toute en péripéties, courses effrénées et rebondissements multiples... Malheureusement, on est plutôt noyé sous un déluge de petites leçons de géographie : les Chinois vivent comme ci, ils mangent ça, ceux qui sont ennuyeux s'accrochent à tout prix aux traditions, ceux qui sont intéressants vivent à l'occidentale (on croirait entendre un discours d'Emmanuel Macron sur la gauche rétrograde et la gauche progressiste), la ville de Shang-Haï est comme ceci, la ville de Peking est comme cela... Et ça dure, ça dure, ça dure... D'ailleurs on sent là-dessous l'accumulation de documentation mais, à mon avis, peu de réel intérêt pour la Chine de la part de l'auteur. J'aurais encore préféré que Jules s'en tienne à un contexte plus fantaisiste et fantasmé, mais au moins plus attrayant. Il me semble qu'on sent ici les limites du projet de Hetzel, l'éditeur, qui souhaitait éduquer intelligemment la jeunesse avec ses livres. Certes, ce roman était une occasion pour les jeunes lecteurs du XIXème d'apprendre deux ou trois chose sur la Chine, mais l'aspect distrayant est tellement absent que la pédagogie tombe à plat.

Les personnages n'ont pas beaucoup plus d'intérêt que les discours à visée géographique et, pire que tout, la situation dans laquelle se retrouve le héros - qui, après avoir souhaité mourir puis changé d'avis, doit fuir la personne qu'il a payée pour l'assassiner - n'accroche pas un instant l'attention : c'est terrible, mais à aucun moment on se prend à trembler pour Kin-Fo. Bien au contraire, on serait soulagé de le voir succomber pour pouvoir refermer enfin le roman, pourtant bien court (200 pages environ). On s'ennuie donc ferme, puisqu'en fait de tribulations, on suit bien plutôt les déambulations molles et vaines des personnages principaux, tout en baillant plus que de raison. D'autant que l'oeuvre est emprunte d'un racisme social un peu étonnant (quoique pas si étonnant, quand on y réfléchit) sous la plume de l'auteur du Tour du monde en quatre-vingts jours : les domestiques y sont décrits comme des imbéciles finis ; on est bien loin de Passepartout ! Enfin, ce n'est que dans les trente ou quarante dernières pages qu'il se passe enfin quelque chose, que l'histoire accroche enfin son lecteur. On a même droit à un peu de démonstration scientifique... Mais c'est bien trop tard !

Un roman dont on peut donc tout à fait se passer, qui manque malheureusement à la fois de rythme et d'imagination.
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Du Jules Verne pur jus: toujours à la pointe des innovations scientifiques de son époque et le souci de faire découvrir, dans ses romans de la Terre, une nouvelle civilisation à ses lecteurs tout en l'accompagnant d'aventures exotiques.

Dans cet opus, Jules Verne décline cette recette avec des différences notables. le personnage principal est dépressif, voire suicidaire au point de mettre un contrat sur sa propre tête.
En dépit de ce thème macabre, c'est aussi un roman drôle. le personnage du valet multiplie les situations cocasses.
Et, les deux agents chargés de la protection du jeune déprimé sont, avec leurs tics de langage et leur apparente gémellité, de véritables ancêtres des Dupondt.

J'aurais aimé cependant entendre davantage un petit bruit, cette petite musique dans la tête du héros défaillant, le pourquoi du comment, comme les stridulations de la sauterelle dans le tourbillon d'aventures.
J'aurais, pour tout dire, aimé un peu plus de noirceur et de vérité, que l'auteur approfondisse ce mal si répandu aujourd'hui, mais peu évoqué à l'époque, la dépression.

Le début du roman s'y prêtait, mais le grand Jules a choisi une autre direction plus "toc toc badaboum" comme dirait l'acteur Jean Paul Belmondo, à moins que cela ne soit sa caricature dans "Les Guignols", qui a joué dans l'adaptation cinématographique éponyme.

Pourtant, il ne faut pas bouder cette oeuvre qui marie si bien le "toc toc badaboum" et la culture.
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Jules Verne nous emmène en Chine dans une aventure un peu rocambolesque , qui est très divertissante ! le jeune Kin-Fo , soudainement ruiné, engage son fidèle compagnon Wang à le tuer dans un délai de deux mois. Sauf qu'entre-temps la fortune lui sourit à nouveau et qu'il ne veut plus mourir. Mais Wang a disparu et tiendra parole …
J'ai apprécié cette plongée dans la Chine du XIXéme siècle , les descriptions et les dessins nous permettant de nous immerger complétement. L'intrigue est faites de rebondissements qui nous empêchent de reposer ce roman , court et efficace. J'ai particulièrement aimé l'invention des hommes-bateaux ^^. le fait de placer l'intrigue en Chine apporte vraiment un plus car on en apprend beaucoup sur ce peuple !
Multi-défis 2019
Challenge XIX siècle
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
C’est que ces Taï-ping, ennemis déclarés des Tartares,
fortement organisés pour la rébellion, voulaient remplacer la dynastie des Tsing par celle des Wang. Ils formaient quatre bandes distinctes; la première à bannière noire, chargée de tuer; la seconde à bannière rouge, chargée d’incendier; la troisième à bannière jaune, chargée de piller; la quatrième à bannière blanche, chargée d’approvisionner les trois autres.

Il y eut d’importantes opérations militaires dans le Kiang-
Sou. Sou-Tchéou et Kia-Hing, à cinq lieues de Shang-Haï,
tombèrent au pouvoir des révoltés et furent repris, non
sans peine, par les troupes impériales. Shang-Haï, très
menacée était même attaquée, le 18 août 1860, au
moment où les généraux Grant et Montauban,
commandant l’armée anglo-française, canonnaient les
forts du Peï-Ho.
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En passant devant la porte de l'Est, son regard s'accrocha , par hasard, à une douzaine de de cages en bambou, où grimaçaient des têtes de criminels, qui avaient été exécutés la veille. "Peut-être, dit-il, y aurait-il mieux à faire que d'abattre des têtes ! Ce serait de les rendre plus solides !"
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Le Rouang-Ro, c'est le fameux fleuve jaune. Il descend directement du nord pour aller, à travers les provinces de l'Est, se jeter dans la mer qui porte son nom, sans être plus jaune que la mer Rouge n'est rouge, que la mer Blanche n'est blanche, que la mer Noire n'est noire. Oui ! fleuve célèbre, d'origine céleste sans doute, puisque sa couleur est celle des empereurs, Fils du Ciel, mais aussi "Chagrin de la Chine", qualification due à ses terribles débordements...
p 107
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Un proverbe chinois dit :
Quand les sabres sont rouillés et les bêches luisantes,
Quand les prisons sont vides et les greniers pleins,
Quand les degrés des temples sont usés par les pas des fidèles et les cours des tribunaux couvertes d'herbe,
Quand les médecins vont à pied et les boulangers à cheval,
L'Empire est bien gouverné.
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Le voyage par terre, à travers une province peu sûre, offrait des difficultés très sérieuses.

S’il ne s’était agi que de gagner la Grande Muraille, dans le nord de la capitale, quels que fussent les dangers accumulés sur ce parcours de cent soixante lis, il aurait bien fallu les affronter. Mais ce n’était pas dans le Nord, c’était dans l’Est que se trouvait le port de Fou-Ning. À s’y rendre par mer, on gagnerait temps et sécurité. En quatre ou cinq jours, Kin-Fo et ses compagnons pouvaient l’avoir atteint, et alors ils aviseraient.
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Vidéo de Jules Verne
In the same year that Jules Verne published Around the World in 80 Days, Henri Cernuschi set foot in Asia – the ultimate goal of a journey that would give rise to one of the most impressive collections of Asian art in Europe. Starting in Japan before moving on to China, Indonesia, Ceylon and India, our traveller was struck by the artistic wealth of the countries he visited. In a matter of months, he collected several thousand objects, particularly bronzes, whose value he was the first to understand.
Upon returning to Paris, Cernuschi immediately exhibited his collection. Artists and craftsmen of the time were quick to view his Chinese and Japanese pieces as extraordinary sources of inspiration. The range of shapes and patterns and the technical innovation showcased in Cernuschi's collection became models for an entire generation of creators. True to his visionary intuitions, Cernuschi had an hôtel particulier built, which he designed as a museum space from the get-go. This property would go on to become the City of Paris' museum of Asian arts by the end of the 19th century.
This exhibition celebrates the 150th anniversary of Cernuschi's return from Asia and invites the public to rediscover the traveller's journey and the collector's contributions to the revolution in taste that would become known as “Japonisme”. From the start of the tour and throughout the exhibition, a projection and five audio stations punctuate the display, with each step painting a portrait of this outstanding collector.
New for this anniversary, this summer the museum's permanent collections will unveil restored Japanese sculpted dragons, which have not been exhibited in their entirety since 1930.
En savoir plus sur l'exposition : www.parismusees.paris.fr/en/exposition/return-from-asia
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