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Mistress Branican tome 0 sur 3
EAN : 9782010189791
504 pages
Hachette (26/02/1992)
3.61/5   38 notes
Résumé :
L'histoire du roman commence aux États-Unis pour emmener le lecteur jusqu'en Australie profonde, celle des bushs désertiques, à travers les deux parties du livre.
Mistress Branican est la jeune épouse du Capitaine John, un marin au long cours malgré ses 29 ans au début de l'intrigue, qui lui dit au revoir avant de partir en campagne lorsqu'il quitte le port de San Diego.
Le couple a un jeune fils, Watt, qui malheureusement décède en passant par dessus ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Il y a deux semaines, dans un vide-grenier de la Sarthe, au moment où je m'apprêtais à revenir presque bredouille je repère dans une caisse en carton ce que j'identifie immédiatement comme étant des Jules Verne dans une édition reproduisant la fameuse collection Hetzel du XIXe siècle. Dans ce carton une vingtaine de titres parmi lesquels « Mistress Branican » que je souhaitais vivement acquérir. Il ne me faut pas beaucoup de temps pour trouver dix autres titres qui manquaient à ma collection. C'est le genre de découverte que l'on rêve de faire sans y croire vraiment, surtout quand le prix est à défier toute concurrence, j'ai pu emporter le tout pour une vingtaine d'euros, sachant que la plupart étaient encore dans sous film et donc neuf. Il s'agit de la collection Hetzel des oeuvres de Jules Verne, l'une des plus complètes (plus de 70 titres), publiée par la société RBA et que l'on peut se procurer chez les marchands de journaux ou par abonnement. La reliure est en carton épais façon toile les plats sont décorés à la manière très reconnaissable des éditions Hetzel. Chaque ouvrage est illustré (pour Miss Branican on dénombre 83 dessins de Léon Benett en noir et blanc), la typographie est soignée et le papier crème offre un excellent confort de lecture.

Je viens de terminer ce livre commencé il y a 3 jours. Mistress Branican est un roman très peu connu de Jules Verne et l'un des rares où le héros est une héroïne ! L'histoire est en deux parties d'égale importance, chacune divisée en 17 chapitres relativement courts. Cette division en petits chapitres permet au lecteur d'installer des pauses dans sa lecture.

L'histoire débute par un drame, Mrs Dolly Branican se rend au port de San Diego (aux États-Unis) prendre, auprès d'un navigateur, des nouvelles de son mari le capitaine John Branican récemment embarqué sur le Franklin pour un voyage de 6 mois. Pour se rendre à bord d'un navire, elle emprunte une chaloupe, celle-ci chavire, Mrs Branican tombe à l'eau avec son bébé Wat âgé de 9 mois, elle est sauvée in extremis par un courageux marin, mais le bébé disparaît sous l'eau. Son malheur ne s'arrête pas là. On apprend quelque temps plus tard que le Franklin aurait fait naufrage, Dolly Branican sombre dans la folie. Pour corser le tout Len Burker l'époux de Jane (cousine de Dolly) est intéressé par l'héritage que celle-ci devrait recueillir de son oncle Edward Starter. Len Burker est un sinistre personnage prêt à tout pour réaliser ses ambitions. Dolly reste plusieurs mois sans recouvrer la raison. Sa situation semble désespérée, mais elle va pouvoir compter sur l'amitié de William Andrew le patron de son mari et sur l'affection de Jane sa cousine, l'épouse du sinistre Len Burker. La situation se retourne quand Mrs Branican retrouvre la raison et hérite d'une fortune, elle décide de mener une expédition pour retrouver son mari qu'elle croit vivant.

Le dénouement de cette histoire, qui ne concerne pas uniquement la disparition de son mari, est extraordinaire et intervient après 15 années de recherche qui vont nous faire traverser plusieurs fois l'océan pacifique jusqu'à Singapour puis l'Australie. Au cours de ce trajet, nous pouvons compter sur Jules Verne pour nous décrire les manoeuvres nécessaires pour diriger un clipper (voile) puis un steamer (vapeur) à travers des mers déchaînées. On apprend aussi la géographie des îles et des mers de l'océan pacifique jusqu'en Inde et rien de ce qui concerne le peuple, les tribus, le relief, les fleuves, la végétation, la faune et les déserts d'Australie n'est occulté. Suivre sur une carte les trajets des expéditions sur terre et sur mer des protagonistes est un excellent moyen de réviser sa géographie avec Jules Verne. On apprend aussi le vocabulaire de la marine « Le “Franklin”, arrivant d'un quart sur bâbord, prit l'allure du largue, de manière à sortir sans changer ses armures ». Mais ceci n'est qu'un aspect de l'oeuvre, l'histoire est parfaitement structurée et rien n'est laissé dans l'ombre, tous les mystères sont élucidés en temps voulu, les rebondissements multiples et les personnages sont originaux et forts à l'image de Mrs Branican qui posséde « une âme haute, une volonté forte ». Jules Verne décrit avec enthousiasme la force morale, l'indomptable énergie de l'héroïne et son intraitable résolution d'atteindre le but, au prix de n'importe quels sacrifices. L'auteur qui pensait ne pas être doué pour décrire des personnages féminins dans ses romans y parvient très bien avec « Mistress Branican ». Un très bon roman, un excellent Jules Verne, une belle histoire qui m'a procuré un grand plaisir de lecture au même niveau que d'autres oeuvres plus connues comme « Voyage au centre de la Terre » ou « Vingt mille lieues sous les mers ».

— “Mistress Branican”, Jules Verne, Collection RBA (2019), Illustrations Léon Benett, 416 pages.
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Dans l'univers de Jules Verne, les femmes sont souvent sous-présentées. Rarement en héroïnes principales, elles sont pourtant là, à côté du héros principal : on se souvient de Miss Aouda dans « le Tour du Monde en 80 jours », ou lady Glenarvan et Mary Grant dans « Les Enfants du Capitaine Grant ». « Michel Strogoff » quant à lui montre trois beaux portraits : la mère (Marfa Strogoff), la compagne (Nadia) et la femme fatale, la méchante de service (Sangarre). Et dans « le Testament d'un excentrique », deux femmes antinomiques (et complémentaires) figurent dans les candidats : Lissy Wag et Jovita Foley. Mais les têtes d'affiche, celles sur lesquelles sont bâtis les romans, se révèlent plus rares : trois sortent du lot : Helena Campbell, la fantasque et romantique héroïne du « Rayon vert », Paulina Barnett, la Dora exploratrice (en beaucoup plus conventionnel) du « Pays des fourrures », et Dolly Branican.
« Mistress Branican » est le seul roman des « Voyages Extraordinaires » qui dans son titre, fasse allusion à un personnage féminin. On sait que la description des sentiments amoureux n'est pas le point fort de l'ami Jules, sauf dans certains romans comme « le Rayon vert » ou « le Château des Carpathes ». Ici l'occasion lui est donnée de faire un portrait complet : Dolly Branican est une épouse courageuse, une mère aimante et une amie sincère, mais c'est surtout une femme de tête, d'une volonté de fer, déterminée à amener son projet jusqu'à son terme.
Jules Verne, pour ce roman, s'est inspiré d'une histoire vraie : celle de l'épouse de l'explorateur Franklin, disparu lors d'un voyage ; elle organisa plus d'une quarantaine d'expéditions pour partir à sa recherche. le bateau du capitaine Brannican, celui qu'on recherche, s'appelle le Franklin, ce n'est pas un hasard.
John Brannican et le Franklin sont partis pour un voyage commercial, a priori sans histoire entre San Diego (Californie) et Calcutta (Inde). Avant de partir John confie sa femme Dolly et son fils Wat au couple Burker (Jane la cousine de Dolly, femme effacée sous l'emprise de son mari, Len Burker, fourbe, vil, intéressé, le méchant de l'histoire). le petit Wat tombe à l'eau et meurt accidentellement. Dolly perd la raison et Burker la séquestre, espérant mettre la main sur l'héritage qu'elle doit toucher incessamment d'un vieil oncle richissime. Burker, rattrapé par son passé, doit fuir. Dolly retrouve la raison, apprend la mort de son fils et la disparition de son mari. En même temps elle touche l'héritage. du coup elle frète un bateau, le Dolly hope, (l'espoir de Dolly), recrute un équipage et part à la recherche de son mari…
A partir de là s'ensuit une aventure qui ressemble beaucoup aux « Enfants du Capitaine Grant » : voyage en mer, péripéties nombreuses et dangereuses, peuplades inconnues… Mêlant l'utile à l'agréable Jules Verne nous donne une fois de plus une plaisante leçon de géographie (avec une découverte particulièrement intéressante de l'Australie) entrelacée avec un beau roman d'action, d'amitié, d'amour, et de suspense.
Un grand roman vernien, injustement méconnu. A redécouvrir d'urgence si vous ne le connaissez pas.
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Le Capitaine Branican et son équipage quittent la Californie à bord du Franklin pour livrer de la marchandise. le Franklin ne reviendra pas. Mais qu'est-il arrive à son équipage dont on n'a aucune nouvelle? Dolly, l'épouse du Capitaine fera l'impossible pour le savoir.
C'est le premier Jules Verne que je lis. Et je commence par un peu, voire pas connu. Et bien j'ai beaucoup aimé. J'avais peur d'avoir à faire à un style lourd et des descriptions interminables, et bien pas du tout. Ça se lit tout seul et c'est même addictif. J'en lirai d'autres.
Je me suis même demandée si j'aurais eu la ténacité de Dolly !
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Mistress Branican, un Jules Verne que je ne connaissais pas.
Le roman est bien mené et serait fluide sans les interminables descriptions tant géographiques que naturalistes.
Tout cet étalage de savoir, certes de bon aloi s'il s'adresse à un public du XIXème siècle, peu informé, est ici un peu indigeste.
Et que dire des clichés (démodés ?) sur les femmes et autres êtres simples, sur les nègres et autres cannibales ?
Un livre d'aventure à lire avec un certain recul, donc.
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Jolie découverte de l'univers de Jules Verne avec ce roman atypique, mettant en scène pour la 1ère fois une héroïne forte et têtue, qui va tout mettre en oeuvre pendant des années pour retrouver son mari.
Après un petit temps d'adaptation pour m'approprier le style de l'auteur, j'ai trouvé le roman finalement plus accessible que je ne le pensais.
Il y a beaucoup de descriptions mais l'ensemble se lit quand même assez rapidement.
Ne vous fiez pas au résumé, il ne correspond pas totalement à l'histoire... Cela m'a d'ailleurs quelque peu perturbée, moi qui aime lire les quatrièmes de couverture après avoir lu une cinquantaine de pages...
Je ne sais pas si je retenterais l'expérience de lire un autre roman de l'auteur mais je suis ravie de m'être lancée avec ce roman d'aventure totalement dépaysant et pittoresque !
➡️ Un roman peu connu à lire si vous souhaitez découvrir Jules Verne !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
D'abord, les médecins purent constater que la folie de Dolly affectait la forme d'une mélancolie douce. Nulle crise nerveuse, aucune de ces violences inconscientes, qui obligent à renfermer les malades et à leur rendre tout mouvement impossible. Il ne parut donc pas nécessaire de se précautionner contre ces excès auxquels se portent souvent les aliénés, soit contre autrui, soit contre eux-mêmes. Dolly n'était plus qu'un corps sans âme, une intelligence dans laquelle il ne restait aucun souvenir de cet horrible malheur. Ses yeux étaient secs, son regard éteint. Elle semblait ne plus voir, elle semblait ne plus entendre. Elle n'était plus de ce monde. Elle ne vivait que de la vie matérielle.
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Il y a deux chances de ne jamais revoir les amis dont on se sépare pour un long voyage : ceux qui restent peuvent ne se plus retrouver au retour ; ceux qui partent peuvent ne plus revenir.
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Il y a deux chances de ne jamais revoir les amis dont on se sépare pour un long voyage : ceux qui restent peuvent ne se plus retrouver au retour ; ceux qui partent peuvent ne plus revenir. Mais ils ne se préoccupaient guère de cette éventualité, les marins qui faisaient leurs préparatifs d’appareillage à bord du Franklin, dans la matinée du 15 mars 1875. Ce jour-là, le Franklin, capitaine John Branican, était sur le point de quitter le port de San-Diégo (Californie) pour une navigation à travers les mers septentrionales du Pacifique.
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Décidément, c'était un de ces rudes fermiers du Nord-Amérique, qui meurent centenaires et encore ne s'explique-t-on pas pourquoi ils veulent bien se décider à mourir.
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Devant une folie calme, réservée, languissante, que ne troublait aucune surexcitation physiologique, les médecins ne semblaient point garder le plus léger espoir, et ils ne tardèrent pas à cesser leurs visites.
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Vidéo de Jules Verne
In the same year that Jules Verne published Around the World in 80 Days, Henri Cernuschi set foot in Asia – the ultimate goal of a journey that would give rise to one of the most impressive collections of Asian art in Europe. Starting in Japan before moving on to China, Indonesia, Ceylon and India, our traveller was struck by the artistic wealth of the countries he visited. In a matter of months, he collected several thousand objects, particularly bronzes, whose value he was the first to understand.
Upon returning to Paris, Cernuschi immediately exhibited his collection. Artists and craftsmen of the time were quick to view his Chinese and Japanese pieces as extraordinary sources of inspiration. The range of shapes and patterns and the technical innovation showcased in Cernuschi's collection became models for an entire generation of creators. True to his visionary intuitions, Cernuschi had an hôtel particulier built, which he designed as a museum space from the get-go. This property would go on to become the City of Paris' museum of Asian arts by the end of the 19th century.
This exhibition celebrates the 150th anniversary of Cernuschi's return from Asia and invites the public to rediscover the traveller's journey and the collector's contributions to the revolution in taste that would become known as “Japonisme”. From the start of the tour and throughout the exhibition, a projection and five audio stations punctuate the display, with each step painting a portrait of this outstanding collector.
New for this anniversary, this summer the museum's permanent collections will unveil restored Japanese sculpted dragons, which have not been exhibited in their entirety since 1930.
En savoir plus sur l'exposition : www.parismusees.paris.fr/en/exposition/return-from-asia
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