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Édouard Riou (Illustrateur)Henri de Montaut (Illustrateur)Roger Borderie (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070429332
736 pages
Gallimard (24/03/2005)
3.91/5   123 notes
Résumé :
[...] Hatteras était debout, immobile, les bras croisés suivant son habitude, muet et regardant l'avenir dans l'espace. Sa figure avait repris sa fermeté habituelle. A quoi pensait cet homme extraordinaire ? Se préoccupait-il de sa situation désespérée ou de ses projets anéantis ? Songeait-il enfin à revenir en arrière, puisque les hommes, les éléments, tout conspirait contre sa tentative ? [...] (extrait). Dans ce roman, décrit par Théophile Gautier comme étant l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Comme souvent avec Jules Verne, le sujet de ses romans finit par trouver une réalisation concrète dans la réalité. Et comme souvent, j'ai d'abord été fasciné par cette réalité avant de découvrir le récit d'anticipation du génial auteur nantais (ou amiénois, selon le côté de la revendication territoriale où on se place) ! Je me souviens très bien des lectures des exploits d'Amundsen dans l'encyclopédie Je veux savoir. Pour un enfant né dans le Nord de la France, les expéditions polaires présentaient un certain attrait et peut-être moins de craintes que les expéditions aux Tropiques !

Je n'avais pas du tout eu connaissance des aventures du capitaine Hatteras étant jeune, alors que mon goût pour l'espace m'avait fait lire très jeune de la Terre à la Lune et que j'ai eu très tôt connaissance du Voyage au Centre de la Terre ou du Tour du Monde en Quatre-Vingt Jours. Sans doute le titre beaucoup moins explicite ne m'a-t-il pas permis de connaitre facilement le sujet d'un roman qui m'aurait pourtant bien tenté à l'époque.

Au risque de me répéter, l'expédition la plus complexe aurait alors sans doute été la traversée des explications scientifiques pointues du début de l'oeuvre. Les expéditions dans les terres arctiques étaient vraiment à la mode à l'époque de Verne, et l'auteur y a puisé ses descriptions réalistes. Il n'oublie pas de rendre hommage aux nombreux explorateurs de l'époque qui y ont risqué (et même parfois perdu comme Franklin) leur vie. Il fait bien attention de n'en oublier aucun... ce qui mène tout de même à un ennui certain dans la première moitié du roman.

Heureusement le talent de Verne est aussi dans le choix du casting : un capitaine Hatteras qui ne manque pas de points communs avec un certain Nemo et dont l'ambition démesurée forge un caractère bien trempé et quasi automatiquement taciturne et enragé, un docteur Clawbonny qui forme le parfait contrepoint (à l'image d'Aronnax face à Nemo) avec sa gentillesse débonnaire et ses explications scientifiques qu'il parvient à rendre agréables... Les personnages secondaires, que ce soit l'équipage rebelle, les quelques alliés du capitaine ou la rencontre internationale au milieu des glaces (mais chhhhht ne dévoilons pas tout). Bref, les personnages sont parfaitement choisis pour nous mener dans les moments de pure aventure, qui se multiplient une fois passé le voyage jusqu'aux régions polaires.

Passant de moments de découragements extrêmes à des rebondissements relançant parfaitement l'intérêt, Verne mène son aventure à bon port malgré les écueils glacés de la précision scientifique. Comme souvent aussi, le dénouement n'est pas parfaitement conforme à ce que la réalité nous révélera... même si l'intelligence de l'auteur lui ménagera toujours une sortie possible et que la vraisemblance remplace presque avantageusement la réalité !

Près de cinquante ans d'écart entre les exploits d'Amundsen et le récit de Verne, sans doute un des écarts les plus courts entre réalité et monde "vernique" (y a un adjectif officiel ?). Il serait intéressant de savoir si Amundsen avait lu Verne... et s'il était aussi peu causant et jovial que le déterminé Hatteras !

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Je crains de ne pas être bien original en disant que Jules Verne a représenté une étape marquante entre mes dix et douze ans, avec la découverte d'une oeuvre possédant la densité d'une véritable mythologie. Si Verne était pour moi la garantie de l'émerveillement, c'était aussi celle d'une lecture exigeante car il me fallait l'aborder par le versant abrupt du texte intégral (ma grand-mère, qui me les offrait les uns après les autres, était intraitable là-dessus, et elle a toujours soutenu que je n'avais pas lu Voyage au centre de la terre sous le prétexte que je ne le connaissais qu'en Bibliothèque Verte). Jules Verne, donc, c'est un âge de la vie, un âge qui passe comme tous les autres. Je n'avais même jamais eu l'idée d'y revenir jusqu'à une discussion qui se tint ici-même il y a quelques mois. Quel délice pourtant de s'y replonger !
Comme on s'en doute assez vaguement dès le titre, l'histoire est celle du capitaine Hatteras. Ce marin anglais est obsédé par son ambition de parvenir le premier au pôle Nord, et le livre raconte par le détail son expédition sur le brick qu'il a spécialement armé pour les mers polaires, le Forward.
Curieusement, Hatteras est assez absent de sa propre aventure : intelligent mais hiératique, inflexible, insensible aux éléments, il n'offre pas grande prise aux diverses calamités, ni aux débordements d'humanité. Il applique à tous, lui le premier, une règle de fer dont il ne dévie jamais. Fil directeur du récit, il n'en est pas la figure la plus intéressante. Les autres personnages ont davantage d'épaisseur, le véritable héros de l'histoire étant sans conteste le docteur Clawbonny, un puits de science pétri d'humanisme, bon vivant, éternel optimiste et incroyable débrouillard. L'ambivalence de caractère entre Hatteras et Clawbonny m'a fortement rappelé l'opposition que l'on pourra retrouver six ans plus tard entre le capitaine Nemo et le professeur Aronnax dans Vingt mille lieues sous les mers, comme si le premier couple préfigurait d'une certaine façon le second. Quant à d'éventuels personnages indigènes, ils se résument tout au plus à de vagues silhouettes « d'esquimaux » à peine entr'aperçues, ethnocentrisme oblige. Sur ce point, Verne est vraiment de son temps.
En indécrottable scientiste, l'auteur prête une attention maniaque à la véracité de son récit et consacre de longues digressions pédagogiques à l'histoire des explorations polaires. Elles sont d'autant plus intéressantes que l'écrivain s'appuie sur la correspondance et le journal de bord que l'explorateur Emile de Bray avait mis pour l'occasion à sa disposition. Autant dire que le caractère immersif du récit reste assez extraordinaire à cent-cinquante ans de distance. C'est tout simple : on a l'impression d'y être, et j'ai rarement eu aussi froid pendant une lecture.
Bien entendu, en 1865, Verne ne peut savoir à quoi ressemble le Pôle Nord, lequel ne sera pas atteint avant le début du XXème siècle. L'écrivain fait cependant preuve d'une retenue méritoire lorsqu'il livre enfin au lecteur ce que ses personnages y découvrent. Disons qu'il reste pour son époque dans les limites du plausible, et son erreur ne dénature finalement pas la valeur quasi-documentaire que possède son roman sur de nombreux aspects. Certes, on sait aujourd'hui que l'océan Arctique n'est pas (encore) libre de glaces, et que le Pôle ne se distingue pas spécialement par son activité volcanique. le lecteur s'accommode pourtant fort bien des tableaux saisissants qui hantent les dernières pages, et d'autant mieux qu'ils renvoient à d'autres sublimes décors verniens que même la Bibliothèque Verte m'avait permis d'imaginer, n'en déplaise à ma grand-mère.
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On quitte les six principaux personnages (Hatteras, Clawbonny, Johnson, Bell, Altamont, Duk) de ce roman - paru en 1865 - avec mille regrets.

Julien GRACQ (1910-2007) a eu mille fois raison d'insister dans ses "Lettrines" (1967) sur le caractère de "chef d'oeuvre" de ce roman au suspense climatique exceptionnel dans la longue carrière si prolifique du romancier "professionnel" que fut Jules VERNE (1828-1905).

Caractères humains bien campés, suspense savamment dilué au sein des 59 chapitres de cet ouvrage magique et heureusement long qui fut dès son origine scindé en deux tomes ("Les Anglais au Pôle Nord" puis "Le Désert de Glace").

Soit un petit joyau de 725 pages réédité à prix dérisoire en collection de poche "folio classique", pour notre plus grand bonheur.

La monomanie polaire de Sir John Hatteras (sujet de Sa Gracieuse Majesté) sera l'axe magnétique de tous nos émerveillements.

Et puis l'envie de revenir, jour après jour, aux nombreuses - incroyablement romantiques et poétiques - illustrations de ce "Maître" du clair-obscur que fut Riou, à la précision et l'imagination graphique toujours inégalées...
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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La foule se presse sur les quais de Liverpool pour voir partir un brick nouvellement construit : le Forward. Ce navire est environné de mystère : personne ne connaît sa destination, même s'il semble bâti pour affronter les rudes climats de l'Arctique, et personne ne connaît, non plus, son capitaine, pas même le second, capitaine par intérim, Richard Shandon. le seul maître à bord après Dieu (et encore) ne semble devoir révéler son existence qu'au moment qu'il jugera opportun. L'équipage, trié sur le volet, est surtout motivé par la prime exorbitante qui lui est promise. Cela suffira-t-il à l'entraîner jusqu'au bout de la plus extraordinaire expédition jamais tentée ?

J'avais déjà testé les voyages polaires de l'agence Jules Verne avec Un hivernage dans les glaces et le pays des fourrures, les deux textes considérés comme ayant préparé Voyages et Aventures du capitaine Hatteras. Un hivernage dans les glaces m'a surtout laissé le souvenir d'un court texte sympathique mais pas très mémorable. Par contre, le Pays des fourrures, malgré quelques longueurs, m'a marqué par son final tendu et haletant et ses personnages éminemment sympathiques.
Cette troisième expédition vernienne dans le Grand Nord s'annonce sous de moins bons auspices. Dès le début, on sent que le maillon faible de l'aventure du Forward, ce sera le facteur humain. L'équipage est surtout motivé par l'argent et, s'il commence déjà à regimber avant même que le capitaine ne se fasse connaître, qu'est-ce que ce sera quand les conditions de navigation et de vie deviendront plus dures ? Ce roman de Jules Verne présente, à mon avis, un double intérêt : à la fois, il récapitule l'état des connaissances de l'époque sur cette région du monde et, en même temps, il montre en quoi les motivations humaines peuvent entraver ou au contraire permettre ce genre d'expéditions aventureuses. Par contre, la plupart des personnages sont beaucoup moins attachants que dans le Pays des fourrures ou Les enfants du capitaine Grant (roman auquel celui-ci m'a beaucoup fait penser, même s'il ne se déroule pas sous la même latitude). L'autre divergence avec Les enfants du capitaine Grant, c'est que l'action est beaucoup moins soutenue. On entre vite dans cette histoire, avec tout le mystère (relatif) qui entoure la personnalité du capitaine mais, une fois celui-ci dévoilé, le récit relate surtout la difficile avancée du navire au milieu des glaces. J'ai trouvé particulièrement utile de me rapporter à la carte de Wikipédia pour m'y retrouver. Sinon, les noms des détroits et des îles ne me disaient rien. Cela dit, la première partie finit sur un climax terrible (un peu comme le Pays des fourrures). On se demande bien comment nos héros vont pouvoir s'en sortir. La deuxième partie retombe un peu, le temps d'un nouvel hivernage suivi d'une nouvelle expédition. Cette fois, Jules Verne ne peut plus se baser sur les connaissances scientifiques de l'époque : il est obligé d'extrapoler, un peu comme dans de la Terre à la Lune ou Voyage au centre de la Terre. C'est néanmoins curieux de voir comment il pouvait imaginer les régions du Pôle, à partir des connaissances de son époque. Néanmoins, cette partie n'est pas hyper passionnante car Jules Verne ne peut pas tellement varier les péripéties dans ces régions vides de toute présence humaine. La dernière partie, une fois le but d'Hatteras atteint, est traitée un peu trop rapidement. On a l'impression que Jules Verne est obligé de bâcler en quelques chapitres alors que les personnages se retrouvent dans des conditions particulièrement terribles et poignantes.

Ce roman est intéressant pour l'état qu'il fait des connaissances de l'époque sur les régions arctiques et sur l'éclairage qu'il jette sur ses grandes expéditions que des aventuriers ont pu tenter vers les coins les moins hospitaliers du globe mais il n'est pas aussi attachant et marquant que d'autres. Son personnage principal et éponyme est trop absolu dans sa quête pour qu'on puisse vraiment s'y attacher. D'autres, comme Johnson et Bell, aussi sympathiques et utiles qu'ils soient, ont plus pour rôle de représenter le public visé par Jules Verne (les enfants) en servant d'auditoire aux explications du docteur Clawbonny. Celui-ci n'est pas sans rappeler le Paganel des Enfants du capitaine Grant, véritable puits de science mais aussi « savanturier », capable de réaliser des exploits. Il a des qualités humaines qui en font le personnage le plus intéressant et le plus sympathique de tout le roman.
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Curieusement « Voyages et aventures du Capitaine Hatteras » est la septième oeuvre publiée par Jules Verne en feuilleton (1864), la deuxième en librairie (1866, après « Cinq semaines en ballon » - 1863). C'est lors de la parution en feuilleton dans le « Magasin d'Education et de Recréation » que sont créés les « Voyages extraordinaires », d'où une controverse : quel est le premier « Voyage extraordinaire » ? « Cinq semaines en ballon » ou « Voyages et aventures du Capitaine Hatteras » ? Laissons les spécialistes trancher, tous les deux sont d'excellents romans, disons qu'ils sont premiers ex aequo, il n'y aura pas de jaloux.
Moins connu que « Cinq semaines en ballon », mais sans doute plus étoffé, plus profond, plus « sérieux » en quelque sorte, « Voyages et aventures du capitaine Hatteras » est le premier roman typiquement « vernien » de l'auteur. J'irai même plus loin, il porte en lui tous les éléments (bien plus que dans le premier roman) qui feront l'essence-même de l'oeuvre vernienne. Car, en définitive, à quoi reconnaît-on un roman de Jules Verne ? le voyage ? de Liverpool au Pôle nord en passant par toutes les mers des régions arctiques, le « Forward » (navire du Capitaine Hatteras) nous mène en bateau (c'est le cas de le dire). le mystère ? le « Forward » n'a pas de capitaine : tout l'équipage a été recruté de façon individuelle, et c'est un chien mystérieux qui semble avoir la direction du bateau. L'aventure ? Entre les péripéties maritimes et les drames humains (mutinerie, naufrage, hiver passé à terre), on ne s'ennuie pas sur la banquise. L'humour ? le personnage du docteur à la fois savant et optimiste (c'est le Jules Verne du début de carrière) apporte une note de fantaisie chaleureuse dans cet univers glacé. Enfin un héros charismatique ? Hatteras est le premier d'une longue série de personnages à la forte personnalité, poussés vers leur destin par une grande ambition, un grand dessein, ou une grande folie. Il y a déjà du Nemo chez Hatteras. L'avenir nous montrera que ce type de héros finit souvent d'une façon tragique (mort ou folie).
Liverpool, 1860. le Forward va partir sans capitaine : « Demain, à la marée descendante le brick le Forward, capitaine K.Z,. second Richard Shandon, partira de New Prince Dock pour une destination inconnue » C'est une ouverture à la Jules Verne : ici pas de message crypté, mais une annonce toute aussi mystérieuse : un capitaine fantôme (seul un chien, Duk, accueille l'équipage), un bateau dont on ne connaît rien, une destination inconnue… En fait le capitaine figure incognito parmi l'équipage, il ne se dévoile que bien plus avant dans le voyage : le capitaine Hatteras, marin rompu à toutes les mers du globe a une obsession : le Pôle Nord, et il est prêt à tout pour y arriver. Certains n'hésiteront pas à le suivre d'autres choisiront la révolte : entre naufrages et mutineries, les relations entre les marins se resserreront ou au contraire se relâcheront. Arriveront-ils au Pôle ? Et à quel prix ?
On sent déjà les grandes influences qui ont marqué Jules Verne, et qui vont le marquer tout au long de sa carrière : les études des grands géographes et les relations de voyageurs (terrestres ou maritimes), sont un préalable à tout roman vernien. L'auteur ne manque jamais de les citer. Deuxième influence capitale : Edgar Poe. Contrairement à Baudelaire, ce n'est pas l'homme Poe qui l'intéresse avec ses fantasmes, ses obsessions, son esprit torturé, son rapport à l'étrange et à l'insolite, mais plutôt le romancier : pas celui des contes fantastiques, mais celui des « Aventures d'Arthur Gordon Pym », ou celui du conte « Une descente dans le maelstrom », il s'en souviendra souvent dans ce roman. Enfin, thème majeur dans l'univers de Jules Verne : la mer. Omniprésente, elle est un personnage de ce roman à trois : Hatteras, le Pôle et la mer, situation qu'à certains égards on peut rapprocher de Moby Dick : Achab, la baleine, et la mer.
Un beau roman à redécouvrir, à lire avec son pendant du Pôle Sud « le Sphinx des glaces » (une suite réussie des « Aventures d'Arthur Gordon Pym » d'Edgar Poe).

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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Peu à peu, la zone brillante s’élevait dans le ciel suivant le méridien magnétique, et apparaissait striée de bandes noirâtres ; des jets d’une matière lumineuse s’élançaient, s’allongeaient alors, diminuant ou forçant leur éclat ; le météore, arrivé à son zénith, se composait souvent de plusieurs arcs, qui se baignaient dans les ondes rouges, jaunes ou vertes de la lumière. C’était un éblouissement, un incomparable spectacle. Bientôt, les diverses courbes se réunissaient en un seul point, et formaient des couronnes boréales d’une opulence toute céleste. Enfin, les arcs se pressaient les uns contre les autres, la splendide aurore pâlissait, les rayons intenses se fondaient en lueurs pâles, vagues, indéterminées, indécises, et le merveilleux phénomène, affaibli, presque éteint, s’évanouissait insensiblement dans les nuages obscurcis du sud.
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Le gouverneur, sa femme et ses cinq enfants, tous de race esquimau, vinrent au-devant des visiteurs. Le docteur, en sa qualité de philologue, possédait un peu de danois, qui suffit à établir des relations fort amicales; d'ailleurs, Foker, interprète de l'expédition en même temps qu'ice-master, savait une vingtaine de mots de la langue groënlandaise, et avec vingt mots on va loin, si l'on n'est pas ambitieux.
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A midi, et pour la première fois, on put admirer un magnifique phénomène solaire, un halo avec deux parhélies ; le docteur l’observa et en prit les dimensions exactes ; l’arc extérieur n’était visible que sur une étendue de trente degrés de chaque côté du diamètre horizontal ; les deux images du soleil se distinguaient remarquablement ; les couleurs aperçues dans les arcs lumineux étaient du dedans au dehors, le rouge, le jaune, le vert, un bleuâtre très faible, enfin de la lumière blanche sans limite extérieure assignable

Le docteur se souvint de l’ingénieuse théorie de Thomas Young sur ces météores ; ce physicien suppose que certains nuages composés de prismes de glace sont suspendus dans l’atmosphère ; les rayons du soleil qui tombent sur ces prismes sont décomposés sous des angles de soixante et quatre-vingt-dix degrés. Les halos ne peuvent donc se former par des ciels sereins
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La comète est le "Deus es machina" ; toutes les fois qu'on est embarrassé en cosmographie, on appelle une comète à son secours. C'est l'astre le plus complaisant que je connaisse, et, au moindre signe d'un savant, il se dérange pour tout arranger !
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Si le caprice du public peut s'égarer un instant sur une oeuvre tapageuse et malsaine, son goût ne s'est jamais fixé en revanche d'une façon durable que sur ce qui est fondamentalement sain et bon.

Pierre-Jules Hetzel : ""Avertissement de l'éditeur."
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In the same year that Jules Verne published Around the World in 80 Days, Henri Cernuschi set foot in Asia – the ultimate goal of a journey that would give rise to one of the most impressive collections of Asian art in Europe. Starting in Japan before moving on to China, Indonesia, Ceylon and India, our traveller was struck by the artistic wealth of the countries he visited. In a matter of months, he collected several thousand objects, particularly bronzes, whose value he was the first to understand.
Upon returning to Paris, Cernuschi immediately exhibited his collection. Artists and craftsmen of the time were quick to view his Chinese and Japanese pieces as extraordinary sources of inspiration. The range of shapes and patterns and the technical innovation showcased in Cernuschi's collection became models for an entire generation of creators. True to his visionary intuitions, Cernuschi had an hôtel particulier built, which he designed as a museum space from the get-go. This property would go on to become the City of Paris' museum of Asian arts by the end of the 19th century.
This exhibition celebrates the 150th anniversary of Cernuschi's return from Asia and invites the public to rediscover the traveller's journey and the collector's contributions to the revolution in taste that would become known as “Japonisme”. From the start of the tour and throughout the exhibition, a projection and five audio stations punctuate the display, with each step painting a portrait of this outstanding collector.
New for this anniversary, this summer the museum's permanent collections will unveil restored Japanese sculpted dragons, which have not been exhibited in their entirety since 1930.
En savoir plus sur l'exposition : www.parismusees.paris.fr/en/exposition/return-from-asia
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