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EAN : 9782221047910
278 pages
Robert Laffont (01/09/1985)
4.06/5   50 notes
Résumé :

"Dieu, qu'elle va me manquer ma Mayrig !... C'est comme cela que l'on dit maman dans ma langue d'origine." Ce livre est né d'un coup de coeur. Le coup de coeur de plusieurs millions de téléspectateurs européens qui, après avoir vu et écouté Henri Verneuil évoquant l'enfance d'un petit émigré arménien, ont formé une grande chaîne d'amitié réclamant la suite. Alors, l'année 198... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Comment dire ? Comment débuter cette critique ? Ah , si , ça y est . Mayrig , vous l'avez lu ? Oui ? Alors vous savez...Vous ne l'avez pas lu ? Et bien alors , à quoi pensez-vous ? Mayrig c'est un livre d'amour , d'émotions , de rires, de pleurs , un livre qu'on garde à portée de main de peur qu'on nous le dérobe. L'écriture est ciselée , l'intrigue vous transporte d'Arménie à Marseille . On est là , au coeur d'un exil traumatisant , deux pauvres valises à la main , parmi des gens hostiles dont la langue nous est étrangère , au coeur d'une nouvelle vie de labeur de pleurs , mais surtout de fierté et d'amour . Là , ce n'est pas une fiction , c'est une histoire vécue , une histoire qui ne peut pas avoir inventée tant les mots sont justes , les phrases aériennes , les situations tellement soignées que même les odeurs se détachent des pages pour venir vous titiller les narines , dès que vous mettez les pieds dans l'escalier qui mène au modeste logement .Et puis , il faut le dire , ce livre déborde d'amour , n'est qu'amour ; une famille d'amour , à ce point là , c'est du jamais vu , pas de pathos , non , pas d 'exagération non plus , de l'amour , du vrai , du beau . du partage , une leçon , une belle leçon de courage et de bonheur dans une situation compliquée . Henri Verneuil n'a pas inventé mais je pense que son oeil de cinéaste a été le principal acteur et l'a aidé à écrire un roman de toute beauté, un roman dont on aurait aimé être le héros malgré le côté dramatique de la situation .Que dire de plus sinon que c'est beau , vraiment beau , émouvant , très émouvant mais empreint de fierté , de refus de compassion , empreint d'une grande volonté de se faire accepter , de s'insérer dans une société pas forcément prompte à tendre la main . Un livre qui ouvre les yeux , fait réfléchir , titille les consciences....Un livre extraordinaire ,à mon humble avis . Vous l'avez lu ? Ben , vous savez alors . Vous l'avez pas lu ? Quelle chance , vous avez un trésor à découvrir.
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Si je vous dis Achod Manakian ? Illustre inconnu, allez-vous me répondre.
Maintenant, si je vous dis Henri Verneuil ? Ah, celui-là, bien sûr !
Il s'agit de la même personne.
Henri Verneuil est né arménien, et il est arrivé avec ses parents et ses deux tantes adorées à Marseille à l'âge de 4 ans, fuyant les massacres perpétrés par les Turcs sur son peuple.

Et voilà ce petit garçon à la merci d'une horde d'écoliers et de maîtres d'école pour la plupart complètement obtus, fermés à l'Etranger, marionnettes bien-pensantes d'une France des droits de l'homme et par principe accueillante...
Il nous narre son enfance solitaire, relégué au dernier banc, ignoré des uns si tout va bien, moqué des autres si tout va plus mal :
« C'était leur école, leur maître, leur pays, et je n'étais dans ce domaine réservé qu'un admis par faveur spéciale. Mon père avait ses propres règles du droit d'asile : ne jamais s'occuper de politique – c'était l'affaire exclusive des Français -, n'exiger aucun droit, puisque nous n'en avions aucun.
Dans ce statut de l'étranger qu'il s'imposait, il n'y avait aucune délectation masochiste à une soumission aveugle. C'était tout simplement pour éviter le serrement de gorge, ce spasme dans la poitrine, devant le choc de l'argument suprême : « Si vous n'êtes pas content...retournez dans votre pays ! » »

Mais son enfance est aussi un paradis, et ce grâce à sa Mayrig, càd sa maman en arménien, à son papa, à ses tantes Anna et Kayané. Les quatre adultes l'entourent de tout l'amour du monde, de toute la tendresse de la Terre, et cela lui forgera une cuirasse bienvenue. Les journées seront rythmées par le bruit des machines à coudre (les trois femmes deviendront des couturières hors-pair, spécialistes dans la création des chemises) et les repas toujours savoureux malgré leur pauvreté.

Nous voilà donc accompagnant Achod qui, nourri d'amour, d'attachement à ses racines mais aussi d'espoir en une France plus accommodante, grandit peu à peu et décide d'entamer des études d'ingénieur des Arts et Métiers. C'est là que sa narration s'arrête.

Mais les premières pages de celles-ci ont été pour Mayrig, sa frêle petite maman, « toute douce, toute proprette, sereine dans sa solitude devant la mort », et les dernières pages y reviennent encore, pour clore enfin ce chapitre de sa jeunesse, cet « heureux quotidien » malgré tout : « Cet enchaînements de non-événements qui émergent de mes souvenirs, ce tram de l'espérance parce que je vais retrouver les miens, un morceau de jardin pourri qui devient Eden, un mot qui fait rire quand la tristesse n'est pas loin, un geste qui prévient la peine, tous ces trois fois rien, chargés de tendresse. Et de cette enfance, dont on dit beaucoup plus tard : « Si c'était à recommencer », c'est par cette enfance-là...que je recommencerais bien. »

Je n'ai plus rien à dire face à ce morceau d'amour écrit d'une plume alerte et subtile qu'est « Mayrig » , si ce n'est qu'il met du baume au coeur de ceux qui sont tristes, qui ont perdu des êtres à qui ils tenaient, qu'ils soient de leur enfance ou de leur présent.
L'amour, ça soigne toujours.
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Mayrig signifie maman en arménien. C'est la langue du petit Henri Verneuil qui est encore Manoukian. Il débarque à Marseille avec ses parents et ses deux tantes. C'est presque trois mères qu'il a, vu la tendresse toute maternelle de Aya et Kayané, les soeurs de la douce Mayrig. Trois femmes hors du commun dans leur ordinaire, lumineuses et bienveillantes.

Ces pages de souvenirs d'enfance forment un somptueux bijou d'amour et d'affection familiale. C'est aussi les difficultés d'intégration, immigrés arméniens, dans un nouveau pays pas toujours tendre avec eux. Une question qui reste d'actualité avec la crise des migrants.

Une scène en particulier éclaire bien ce ressenti. Invité chez un camarade d'école, Manoukian apporte en cadeau de délicats baklavas que ses mères ont passé des heures à confectionner. Telle que racontée par Henri Verneuil, c'est toute leur infinie bonté et leurs espérances pour le bonheur de l'enfant qu'elles déposent entre chaque fine couche de pâte. Avec pour résultat que, méfiants, les parents du camarade de classe remet ces délices aux domestiques. Et le majordome de conclure la bouche pleine de pâtisserie : "Ouais, pas mauvais ". Au vu et au su de l'enfant. Terrible blessure infligée par des gens sans savoir-être.

Je n'ai pas vu l'adoption télévisée des années 1980 mais je garde un souvenir très fort des émotions procurées par ce beau livre.
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Ce roman chronique l'enfance d'Achod Malakian, alias Henri Verneuil.
Le réalisateur d' “Un singe en hiver”(mon film préféré de Verneuil) est un exilé arménien qui a débarqué à Marseille à l'âge de 4 ans avec sa mère (Mayrig en arménien), son père et ses deux tantes.

Il a d'ailleurs adapté son livre pour le cinéma (“Mayrig” en 1991, avec Claudia Cardinale et Omar Sharif dans les rôles de la mère et du père).

Cet apatride, dont la famille a échappé au génocide arménien, nous conte son intégration en France durant sa jeunesse dans une famille de chemisiers à façon.

C'est bien écrit, intimiste et touchant à souhait, comme peuvent l'être les souvenirs chargés du parfum de nostalgie et des difficultés d'intégration dans une France hostile aux immigrés.

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Attention, ce bouquin est une PEPITE!

Si certains peuvent se demander pourquoi lire "Mayrig" et craignent de se procurer une simple version papier ou numérique du célèbre film du même nom, qu'ils se rassurent immédiatement!
Il s'agit des souvenirs d'Henri Verneuil, écrits après le tournage du film à la demande des spectateurs qui souhaitaient savoir qui était la véritable Mayrig...

D'abord , c 'est un livre extrêmement bien écrit où Henri Verneuil fait chanter les mots.
Ensuite, c'est un superbe hommage de Verneuil à sa maman. Il procure une foule d'émotions : d'une ligne à l'autre, vous passerez sans vous en rendre compte du sourire aux larmes.

Mais il y a une autre raison qui a fait de "Mayrig" un de mes gros coups de coeur. A chaque mot, à travers l'anecdote d'apparence la plus anodine, c'est la fierté, la richesse et le courage du peuple arménien qui sautent aux yeux! Et ce, tout en pudeur et en tendresse...

Une vraie réussite littéraire que vous aurez certainement beaucoup de mal à fermer une fois la dernière page tournée...


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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
C'est dans cette apocalypse que l'on avait vu Nazareth enfant, tout barbouillé du sang de sa mère, se dégager de sous le corps éventré, ramper sous les cadavres de ses frères et s'enfuir au milieu des flammes.
La suite était transcrite dans un rapport de la Croix Rouge. Une famille de paysans kurdes avait trouvé l'enfant évanoui dans la montagne. pendant des mois, on avait soigné sa profonde blessure à la tête. Quand sa plaie fut cicatrisée, on l'avait habillé avec des vêtements kurdes et transporté d'un village à l'autre, caché sous le foin d'une charrette. Il était ainsi arrivé à la frontière perse où il n'y avait pas la guerre. Là, on avait remis l'enfant à un centre de la Croix Rouge et raconté son périple.
Sur le carnet médical que l'on avait attaché autour de son cou, il y avait un prénom: Nazareth, et le constat d'une très profonde cicatrice du front à la nuque.
En face de "signes particuliers", on avait noté: "intelligence sous-développée". Dans cette autopsie sommaire d'un corps qui marche, qui parle, qui rit, mais que la raison a déserté, on avait oublié de signaler un lien possible, de cause à effet, entre le quotient intellectuel de l'enfant et le sillon qu'avait laissé la lame tranchante d'une hache.
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Dans cette nuit de fin de vie, éclairée par sa veilleuse, comme un fanal dans les ténèbres, ma vaillante Mayrig des années difficiles ne lutte plus. Sereine, elle attend ce moment où il lui faudra quitter son corps pour un Au-delà de ses certitudes.
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"Je réalise, avec le recul du temps, que durant toutes ces années où nous nous sommes tant aimés, jamais nous n'avons dit que nous nous aimions. Dans une commune pudeur, par crainte de souligner lourdement un état évident, permanent, irrévocable, le recours des mots paraissait dérisoire. On s'aimait de naissance."
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Pourvu qu'il frappe fort du pied ou de ses poings, l'homme de couleur, enrubanné dans le drapeau national du plus offrant, devient soudain notre frère humain...pour un but de plus. Dans des arènes modernes, archicombles, une foule fanfaronnante, hurlante, sifflante, trompettante et pétaradante, heureuse ou endeuillée selon la victoire ou la défaite de ses gladiateurs, est prête, par sotte vanité, à nationaliser, à "cocoricoter" ces dieux du stade venus d'ailleurs, pourvu qu'ils soient déguisés aux couleurs de leur équipe favorite.
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Nous étions en paix comme nos montagnes
Vous êtes venus comme des vents fous.

Nous avons fait front comme nos montagnes
Vous avez hurlé comme les vents fous.

Éternels nous sommes comme nos montagnes
Et vous passerez comme des vents fous.
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