AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B003W0PZPU
10-18 (01/01/1963)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Quatrième de couverture :
De 1519 à 1530, Maître Nicolas Versoris a tenu son livre de raison. Pluies et gelées, mariages, décès, mauvais garçons, spectacles de la rue - supplices et pendaisons - et, planant sur le tout, l'ombre de la peste : tel est, surgissant du fond des ans, l'univers quotidien, à la fois proche et lointain, que nous restitue ce journal, captivant en sa modestie, d'un Français moyen de la Renaissance.
Que lire après Journal d'un bourgeois de Paris sous François IerVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Durant onze ans Versoris, tient une chronologie des événements dont il veut garder une trace : événements familiaux, climatiques, judiciaires, parisiens ou nationaux...

Ainsi peut-on savoir les échos de la politique nationale qui lui parviennent et ses centres d'intérêts. Par exemple, il n'accable pas le connétable de Bourbon, comme on le fait encore, comprenant bien qu'il est victime d'une injustice, lui qui est avocat.

Bien sur, il relate souvent les décisions de justice et les exécutions. On brûle, on écartèle, on coupe le poignet, on décapite, on pend... La Renaissance, tant ventée, n'est pas différente du moyen age.

Une justice qui n'en a que le nom. Faites appel et alors même ceux qui ont fait les papiers sont poursuivis, ruinés...

S'il relate les persécutions religieuses, il relate aussi les conflits à l'intérieur de l'église catholique, pour les sinécures et même les prêtres assassins.

Si, chaque fois qu'il note la mort de quelqu'un, il recommande son âme à dieu, il s'en garde bien quand il s'agit de son voisin !!!

De cette lecture reste comme impression : l'omniprésence de la mort, par les décès, les épidémies et exécutions ; l'oppression de l'église catholique et de François Ier ; le peu d'informations « politiques » autres que celles des guerres d'Italie ; l'absence de toutes notes de lectures de toute citation ou référence à un livre... Ce texte par son style, par son orthographe vous fait voyager... dans le temps.

(Texte complet voir ci-dessous)
Lien : https://archive.org/stream/l..
Commenter  J’apprécie          90

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
(août 1522) - Est à noter que durant ce temps, en la ville de Paris, regnoit une mervileuse et dengereuse peste, en façon que l'on dissoit que en l'ostel Dieu de lad. ville trespasserent plus de douze vings personnes en trois jours. Au cymetiere des Sainctz Innocenz, pour ung jour furent enterrés plus de quarente, mais communément estoient enterrez xxvm ou xxx persones, qui estoit gros nombre en deux ou troys moys, sans compter ne nombrer des aultres esglisses. L'on dissoit que principalement la mort c'estoit tournée sur les pauvrez, en manière que des crocheteurs, gaigne deniers de Paris, qui auparavant la fortune estoient à Paris en grant nombre, ne demoura que bien peu, combien que auparavant ce feussent en nombre extiméz de sept à huyt cens. Au regard du quartier des Petiz Champs, tout le pays feust nestoié de pauvres gens qui auparavant y habitoient en grant nombre. A brief parler, ceste année peult estre dicte et appellée la grant mortalité, laquelle ne fust pas seullement en la ville de Paris, mais par tout le reaulme de France et mesmement en Normandie et en la ville de Rouan. Dieu le créateur aist pitié de leurs âmes !

2273 – [10/18 n° 69, p. 39]
Commenter  J’apprécie          100
De l'an V cent XXIII - Le mardy XXIIIe jour de may, survint ung mervileus cas en la ville de Troys, car plus de quinze cens maisons furent arses et bruslés avec cinq ou six osglises et y fust boutté le feu de nuict par quelques espions jeunes enffans envoyez, comme l'on dissoit, par les Hemuiers (gens du Hainaut), Flamens ou aultres ennemis du reaulme. L'on dissoit desd. botte feuz en estre prins oucuns dont l'on esperoit scavoir toute vérité. Toutesfoys de ce ne fut oucun avéré. Il y eust perte si grande en la ville, tant es maison, meubles, blez, vins, marchandisses que c'estoit chose admirable, car l'on dissoit que les habitans avoient perdu plus beaucoup que ung million d'or, car oucuns grant riches marchant auparavant ce furent destruictz du tout. L'on dict et est certain que c'estoit feu gregois, à l'exterminacion duquel ne pouvoit pourfitter l'eau. Soit noté que, après si grosse fortune advenue en lad. ville de Troyes, furent desd. enffans boutte feuz oucuns prins et confessèrent avoir esté envoyez pour mecttre le feu aux meilleures villes du reaulme, le nombre desquelz boutte feuz estoit bien de quattre cens, tant d'enffans que aultres personaiges, qui avoient la charge et intellection de ce.

2285 - [10/18 n° 69, p. 61/62]
Commenter  J’apprécie          90
De l'an V cent XXIII - Le samedy, douziesme jour du moys de septembre, survinrent nouvelles dignes de mémoire à la ville de Paris, car le Roy, estant à Lion, fust adverty que des grans personnages avoient conspiré contre la personne du Roy et de Messieurs ses enffans, cause pour laquelle le sieur Sainct Valier et sieur de Prie, les évesques d'Authun et du Puys furent pris et menez prisonniers à Loches comme participans ou aultremens advertis de ladite traison que l'on disoit estre machinée par monseigneur de Bourbon, lors connestable de France ayant bien à Paris et ailleurs. Pour cette à raison et pour éviter la fureur du Roy, monseigneur de Bourbon fust contraint de quitter le pays de France et gaigna la Franche Conté. Finablement, et après que le Roy, eust fait crier à son de trompe [que] quicunques pourrait avoir, prendre ou enseigner pour prendre led. seigneur de Bourbon, comme traitre ayant conspireé contre sa personne, ses enfants, le royaume, il luy baillerait dix mille escuz, et où serait l'un de sa maison, il luy baillerait xx mille escuz, alors le seigneur de Bourbon partit de la Franche Conté et pour soy deffendre, comme il estoit tenu en droict de nature, se rettira en diligence aux Hespaignoix et gens de l'Empereur,

2278 – [10-18 n° 69, p. 50]
Commenter  J’apprécie          60
Charles de Bourbon était le prince le plus puissant en France après le roi. A la suite de la réunion d'héritages féodaux, il possédait tout le Centre de la France. Dans sa capitale Moulins il avait un hôtel considérable et ses institutions copiaient celles du roi. Mais la plupart de ses domaines provenaient de sa femme qui meurt sans enfant en 1521. La succession de celle-ci donne lieu aux contestations les plus graves. Une partie de l'héritage est réclamée par le roi, une autre par la mère du roi, cousine de la défunte. Le parlement fut saisi du différend mais sans attendre la fin du procès, le roi donna des terres de la succession à sa mère et en mit d'autres sous séquestre. En droit féodal, c’était un « déni » de justice qui déliait le Connétable de toute fidélité envers son seigneur et l'autorisait à aller porter son hommage ailleurs. Ce fait explique pourquoi le Parlement de Paris lui-même hésite à approuver le roi et pourquoi l'opinion est divisée, d'autant plus qu'elle sent derrière l'influence du Chancelier Duprat « haï du peuple de Paris » et l’avidité de Louise de Savoie, la mère de François Ier, peu populaire. Le ralliement du Connétable à l'Empereur apparaît à beaucoup justifié par le tort qui lui a été fait.

2298 - [10/18 n° 69, p. 182]
Commenter  J’apprécie          30
1520 - Le dix-septiesme jour dud. moys de mars, en ung vendredy après disner, environ quattre heures, fust vu courrir par tout le royaume de France ung sy grant vent, et sy aspres et impétueux, qu'il n'estoit homme sur la terre lors qui en eust ouï ung samblable, en manière qu'il fist ung donmaige merveilleus aux boys, car il arrachoit les chênes aussy gros que six hommes. L'on dissoit que le Roy en ses forés y avoit perte de plus de quattre cens mille escuz; quant au regard des ediffices rompuz et dissipez, l'on ne scauroit exstimé (sic) le donmaige que l'on en receut ne la perte des gens et biens lors estant sur la mer qui furent periz et perduz.

2272 – [10-18 n° 69, p. 29]
Commenter  J’apprécie          50

Livres les plus populaires de la semaine Voir plus

Lecteurs (4) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3175 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}