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EAN : 9782711859320
160 pages
Réunion des Musées Nationaux (19/10/2011)
3/5   1 notes
Résumé :
Il est des territoires restés longtemps ignorés, ainsi d'une partie de l'histoire de la peinture espagnole. Réputée pour ses maîtres anciens, l'Espagne a légué à l'histoire de l'art universel les plus grands noms de la peinture, et il n'est pas un ouvrage d'histoire générale de l'art qui ne consacre un chapitre à cet "âge d'or" commençant avec le Greco et s'achevant à la mort de Goya, en 1828. Il n'en va pas de même pour le XIXe siècle qui n'occupe plus qu'une place... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce fut une petite, mais belle exposition que L'Espagne entre deux siècles, présentée au musée de l'Orangerie de Paris fin 2011. Force est de constater que le catalogue n'est pas tout à fait à la hauteur. Certes, il présente l'intégralité des oeuvres présentes à l'exposition, ce qui est un minimum pour un catalogue ; s'y ajoutent, en fin d'ouvrage, huit pages consacrées au catalogue des peintures espagnoles du musée d'Orsay, reproduites en assez petit format.

On aurait aimé un ouvrage un peu plus imposant, de taille plus grande, afin de mettre en valeur les tableaux comme ils le méritaient. Et puis des textes, histoire de ne pas simplement avoir sous les yeux un livre d'images, mais un livre qui prenne le temps de se consacrer au sujet de l'exposition. D'autant que celui-ci est peu connu en France : comme le fait très justement remarquer Marie-Paule Vial, "citer des noms d'artistes de l'école espagnole du XIXème siècle relève d'un exercice difficile, réservé à quelques spécialistes." Présenter un panorama de la peinture espagnole au tournant des XIXème-XXème siècles (qui vécurent tous, il me semble, à Paris à un moment ou à un autre), tout en étudiant ses influences et ses spécificités, ses liens avec la "grande" peinture espagnole, mais aussi ceux avec les peintures française et belge de la fin XIXème et du début du XXème, le paradoxe entre l'attachement aux racines espagnoles et l'attirance pour une modernité peut-être plus internationale, voilà qui promettait.

Malheureusement, nous n'avons droit qu'à trois courts essais , dont le dernier, consacré aux artistes espagnoles et aux expositions parisiennes entre 1880 et 1910, s'avère prendre la forme d'une liste d'expositions et d'artistes médaillés : c'est d'un ennui mortel. Ça relève quasiment de la statistique, on croirait le texte écrit par un mauvais économiste, à tel point qu'on ne sait même pas, à la fin, quel en est le but. L'essai qui ouvre le catalogue se veut, lui, un historique de la création espagnole à l'époque qui nous intéresse ; trop court pour aller au fond des choses. Enfin, c'est Pablo Jiménez Burillo qui touche à l'essentiel du sujet, avec son essai sur l'Espagne blanche et l'Espagne noire - deux conceptions de la peinture espagnole, l'une lumineuse, l'autre sombre, qui s'affrontèrent au tournant du XXème siècle. Mais, là aussi, quelques pages ne suffisent pas à explorer le sujet. Il eût fallu l'exploiter ensuite avec d'autres essais, qui auraient aidé le lecteur à analyser et comprendre les différents peintres et tableaux présentés dans le catalogue et les enjeux auxquels ils avaient donné naissance.

Nous restent donc les reproductions d'oeuvres et d'artistes peu connus du grand public français - bien que, depuis 2011, Casas et Rusiñol soient devenus plus visibles dans les expositions françaises. C'est évidemment avec plaisir que j'ai retrouvé les oeuvres qui m'avaient marquée au moment de l'exposition : celles de Mir, de Rusiñol, de Casas et d'Anglada-Camarasa, sans doute mon préféré. Mais vous y découvrirez aussi -enter autres - le solaire Sorolla. En revanche, gros défaut : beaucoup de tableaux au format paysage sont imprimés sur deux pages, soit littéralement coupés en deux, ce qui leur nuit grandement. Et je regrette que, pour la conception de ce catalogue, on ait préféré laisser le lecteur quasiment livré à lui-même : il devra en effet faire appel à sa seule culture et à son seul sens de l'analyse pour détecter les influences De Toulouse-Lautrec chez Amada-Camarasa, celles de Gonzàles sur les périodes rose et bleue de Picasso, les différentes formes que prennent le symbolisme, l'impressionnisme ou le néo-impressionnisme dans les oeuvres reproduites, et j'en passe. Faire oeuvre de pédagogie ne comptait visiblement pas parmi les préoccupations des concepteurs du catalogue. Au final, on dispose de moins d'informations que dans un bête album d'exposition à 10€ (qui, certes, ne présente pas l'intégralité des oeuvres). On aurait d'ailleurs pu penser qu'un catalogue de petit format nous vaudrait un prix réduit. Ben, 35€ pour 150 pages, c'est quand même pas donné !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Cette première bifurcation de l'art n'est pas sans éclairer ce qui marquera le pays pendant près d'un siècle : la division de l'Espagne en deux parties s'affrontant, l'une "blanche" et l'autre "noire". Il s'agit là de deux manières de comprendre l'Espagne et de la définir : l'Espagne "blanche" est lumineuse, c'est l'Espagne de la fête, de la santé, du beau, de la vérité, du bien et des formes, tandis que l'Espagne "noire", plus sombre, est faite de tragédie, de profondeur, de laideur, elle correspond à l'Espagne du mal et de l'incompréhensible. Alors que la première définit son identité par rapport à l'avenir, la seconde se tourne vers le passé. Si cette dichotomie est valable dans le domaine artistique, elle déborde aussi sur le monde de la politique et de la pensée. Mais, c'est surtout à partir de 1898, et la "crise morale" provoquée par la perte des dernières colonies (en particulier Cuba), que le débat sur les deux Espagne acquiert un élan, une énergie et une actualité qui semblent réellement scinder le pays en deux.

L'Espagne en 1900 : une Espagne, deux images
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Tombés dans l'oubli donc, toute une génération de peintres actifs à la charnière des deux derniers siècles, à l'exception notable de Picasso, Miro, Dali, Juan Gris, représentants des avant-gardes du XXème siècle. Comme si désormais seuls étaient dignes d’intérêt les artistes ayant bousculé les codes de la représentation. C'est tout au moins ce qu'on peut déduire de la lecture d'une histoire attachée uniquement à l'étude des bouleversements et nouveautés, laissant ainsi dans ses marges tout ce qui n'est pas réductible aux critères qui définissent la modernité. Cette conception de l'histoire qui a prévalu dans le domaine des arts et fort heureusement révolu depuis quelques décennies, en témoignent les expositions citées plus haut et comme le souligne ici Pablo Jiménez Burillo.

Le temps pour un autre regard
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Videos de Marie-Paule Vial (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie-Paule Vial
La présentation de l'exposition le Grand Atelier du Midi en compagnie de ses commissaires Bruno Ely (musée Granet, Aix-en-Provence) et Marie-Paule Vial (Palais Longchamp, Marseille).
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