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Marc Le Bris (Préfacier, etc.)
EAN : 9782916053301
284 pages
tempora (12/05/2008)
4.75/5   6 notes
Résumé :
Ce récit de vie, qui rapporte toute l’existence de l’auteur au travers de l’éducation nationale, se révèle particulièrement plaisant à lire. On y voit certes, l’école péricliter. Mais on y découvre aussi des hommes et des femmes pleins de courage et de pugnacité, qui font quotidiennement tout leur possible pour apporter le maximum aux enfants qu’ils ont dans leur classe. Cela se révèle parfois très difficile, tant certains sont réfractaires à l’éducation pour de mul... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le livre de Bernard Viallet est le témoignage d'un hussard de la République.
Ce livre retrace la longue carrière de cet instituteur puis directeur passionné. Il analyse son parcours, son rapport à l'enseignement et à l'éducation. Il a vu passer de nombreuses réformes qui ont toutes, après quelques années d'application, révélée leurs faiblesses et pour certaines ont ruinée l'apprentissage de nombreux jeunes.
"L'école est le reflet de la société. Si l'école ne va pas bien, c'est que la société elle-même va mal". Nous en avons la preuve au quotidien.
Son inspectrice le disait désabusé en fin de carrière? Il n'est qu'un homme de terrain, de la base, qui se prend la réalité de la société au quotidien en pleine figure. Et qui ne baisse pas les bras. Chapeau bas, Monsieur Viallet pour avoir témoigné, et je vous crois, je suis bien placée pour cela.
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Ce récit est édifiant par son honnêteté et implacable par son objectivité qui ne saurait être mise en doute. On éprouve pour l'auteur une compassion de chaque instant qui force l'admiration. Quel beau métier, quel beau gâchis; Celui de notre administration à l'encontre de cette vocation essentielle entre toutes à l'élévation de notre société. Cette humilité qu'ont les gens de savoir, comme Bernard Viallet, et cette ferveur qui les anime lorsqu'il le transmette avec passion, méritent une médaille de la légion d'honneur. le peu de cas que fait le Ministère de l'Education nationale envers nos enseignants devrait même élever ces Chevaliers de l'Ecole au rang de Grand Croix avec palmes, académiques bien sûr, pour actes de bravoure face à l'ennemi. Mais évidemment, il n'en sera rien… L'ennemi étant le plus souvent l'employeur lui-même.

Mais l'auteur s'en moque éperdument. Il n'a pas choisi ce métier pour les honneurs. Il l'a choisi pour combattre l'ignorance, la médiocrité, l'inégalité, le racisme. Il l'a choisi pour l'avenir de notre pays: la jeunesse. Il brandit les valeurs de la connaissance et celles de la République, car ce sont des vertus, et en reconnaissance, les représentants officiels de celle-ci, l'ignorent du haut de leur Ministère. Ce livre est un témoignage vivant dont la lecture devrait être obligatoire pour tous les responsables du corps enseignant, à commencer par le Ministre lui-même. ! Sans parti-pris, ni religieux, ni politique, bien loin de la leçon de morale républicaine que pourrait à juste titre administrer ce serviteur de l'enseignement, devenu Directeur d'établissement, on applaudit ses initiatives, on se prosterne devant son abnégation, en même temps que l'on frémit devant les obstacles, parfois insurmontables, que l'Education Nationale, les syndicats, et même les parents d'élèves s'évertuent à ériger en barricades. Ce livre empreint de la sagesse de l'auteur à avoir su franchir ces barricades tout au long de trente cinq ans de carrière, conduit cependant le lecteur que je fus, et le père de famille que je suis à exiger cependant la révolution au sein de cette vénérable mais ...dégénerescente institution. A lire en ouvrant les yeux!
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Sous-titré « Témoignage d'un instit' en banlieue », ce livre retrace le parcours de Bernard Viallet, entré dans l'Education Nationale « par la petite porte » avant la création (?) de l'Ecole Normale et des IUFM et qui a appris le métier sur le terrain mais en partant d'une réelle vocation pédagogique. Il raconte par la suite comment il est devenu chargé de direction d'école, soutenu au début (parfois) puis plus tard presque systématiquement en butte aux directives relayées par les inspecteurs.
De ses diverses expériences d'enseignement et de direction dans des milieux variés (mais en majorité en zone d'éducation prioritaire face à un public issu d'un contexte socio-culturel très pauvre) l'auteur analyse l'évolution du système éducatif au fil des ans et l'appauvrissement de l'apprentissage destiné aux élèves. C'est bien aussi l'inutilité, pour ne pas dire les nuisances, de ce fameux mammouth tellement en décalage avec la réalité du terrain qui est décrite. C'est un constat triste (car terriblement réaliste) mais qui n'arrive pas à masque l'amour du métier et des valeurs de transmission du savoir et partage des connaissances qui devraient appartenir au bagage de tout enseignant....
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De rapports alarmistes en témoignages accablants, les écrits ne manquent pas pour déplorer la dégradation continuelle du système scolaire français. Parmi ceux-ci, l'ouvrage de Bernard Viallet arrive à point nommé. Cet ancien instituteur et directeur d'école nous plonge dans l'univers stupéfiant des zones d'éducation prioritaires (ZEP) où il a enseigné pendant trente ans. Pour qui ne connaît pas, le spectacle vaut le détour : violences quotidiennes, classes où le françai n'est parfois la langue maternelle que d'un élève sur dix, professeurs souvent inexpérimentés...

Face à cela, l'exaspération n'est jamais loin de prendre le pas sur un remarquable dévouement. Tout y passe, des magouilels semi-mafieuses pour bénéficier des allocations familiales aux lourdeurs bureaucratiques. Et, pour couronner le tout, des sommes faramineuses jetées par les fenêtres !

Les vérités décrites par Bernard Viallet ne sont pas toujours bonnes à dire. Pour refuser la fatalité, l'ouvrage se clôt sur une série de propositions aussi urgentes que nécessaires : réformer de fond en comble les IUFM pour qu'ils soient enfin efficaces, praitquer un enseignement à la carte, réaffecter les moyens pour qu'il n'y ait plus "un fonctionnaire quelque part, occupé à quelque chose, pour chaque enseignant placé face aux élèves". Au final, un livre rafraîchissant, qui fourmille d'anecdotes. On serait parfois porté à rire si le tableau n'était celui d'enfants sacrifiés sur l'autel des idéaux égalitaristes.
Guillaume Clérel (Le Cri du contribuable)
Lien : http://etpourquoidonc.fr/
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Ce fut un réel plaisir que de lire ce livre, avec beaucoup de nostalgie, puisque que cela me plongeait dans un passé personnel, à peu prés aux mêmes dates, donc tous ces faits me sont très parlant.
La plume, agréable, transcrit sans effet de prétention, avec beaucoup de réalisme toute une vérité pas toujours honorifique à mettre au grand jour...celle " de notre mammouth" qu'est l'éducation nationale , avec ses failles, sa lenteur, ses retours en arrière, ses erreurs....mais , quel beau métier que celui d'instituteur ou professeur....!
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
En effet, dans ces situations de précarité extrême, les enfants sont les plus à plaindre car ils se retrouvent victimes de scolarités totalement chaotiques, quinze jours ici, trois mois par-là... Résultat : certains arrivent au cours moyen sans savoir lire du tout, d’autres avec des vécus d’une extrême violence. Ils ont connu la faim, le froid, la peur, ils ont été témoins de la déchéance amenée par la drogue ou l’alcool. Et il faudrait faire des miracles ! Comme on n’a pas de baguette magique, on n’en fait pas. Loin de là ! Depuis pas mal de temps, l’Institution ne s’occupait plus que de futurs chômeurs assistés et peu lettrés, voilà que s’y ajoutent les asociaux, les toxicos et les malades mentaux...
L’école est le reflet de la société. Si l’école ne va pas bien, c’est que la société elle-même va mal. Et cela me fait beaucoup de peine de voir l’ascenseur social en panne depuis tant d’années et la machine à intégrer commencer à désintégrer des populations devenues de moins en moins intégrables.
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Le témoignage de mon collègue Bernard Viallet est un livre de soldat, un livre du front. Un livre qui montre bien plus clairement que n'importe quel travail savant de sociologue, de gauche ou de droite, sur quels écueils se brisera le XXIe siècle. Parce que Viallet dit vrai, parce qu'il était au front, par ce qu'il dit ce qu'il voit et ce qu'il a vu. Il n'est pas de droite ni de gauche, il est humain, il voit et il dit. Bienfaisante cruelle vérité. Un livre qui ne parle que d'école, mais qui pourtant décrit très précisément notre monde actuel dans son ensemble.
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Quant aux équipes, elles bougent beaucoup. Cela dépend de la pénibilité du travail. Plus c'est dur, plus ça bouge, et plus ça bouge et moins on trouve de gens anciens et chevronnés sur les postes. On appelle ça le turnover, c'est un baromètre de l'énorme malaise de l’Éducation Nationale en banlieue...
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En préface : Cette solution, qui privilégie la classe de niveau, qui considère le niveau de réussite des élèves, et non leur âge, leur état civil, est la bonne. Elle est la seule. Viallet le dit. Je le dis comme lui. Mais elle nous est interdite. Elle est interdite par la théorie pédagogique qui prétend qu"avoir un an de plus que ses copains de classe, traumatise. Ce qui est faux. La réussite scolaire rassure. Mais une année scolaire dans un milieu qui est capable de ce que vous ne pouvez pas, qui comprend ce que vous ne comprenez pas, tue l'élève qui est en vous. (p.11)
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Ces idéologues pensaient qu'en cassant les thermomètres, on devait permettre aux plus faibles de progresser. Ils parvinrent juste à faire travailler moins l'ensemble et à couler encore plus les faibles ! (p.45)
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Vidéo de Bernard Viallet
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