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Noël Arnaud (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253144311
120 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.4/5   110 notes
Résumé :
" Sexuellement, c'est-à-dire avec mon âme ", écrivit un jour Boris Vian. Si le bouleversant roman d'amour de L'Ecume des jours peut apparaître comme l'expression d'une forme de romantisme moderne, l'auteur des Cantilènes en gelée sait aussi explorer sans tartufferie les dimensions charnelles de l'amour, les ombres et les lumières du phantasme et les éclats de rire de la plaisanterie gauloise. On le découvrira ici avec ces petits chefs-d'oeuvre intitulés " La Messe e... >Voir plus
Que lire après Ecrits pornographiques, précédé de 'Utilité d'une littérature érotique'Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
J'avais adoré "j'irai cracher sur vos tombes", un peu moins "Un automne à Pékin", et encore moins" L'écume des jours". Ces "écrits pornographiques", il faut bien le dire, ont beaucoup vieilli. le prologue de "L'utilité d'une littérature érotique"paraît également bien dépassée. Écrits dans les années 50, ces propos se lisent très difficilement aujourd'hui et me paraissent assez dénués d'intérêt. Les"Écrits", quant à eux, sont gentillets, assez grivois, sans plus. On est plus dans le genre des chansons paillardes de nos grands parents, voire même de comiques troupiers, plutôt que dans la littérature. Je considère que tout cela constitue un égarement de l'auteur. Pour ma part, je préfère rester sur mon souvenir du "déserteur"ou du "dentiste".
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Micro mini préambule :

Soit,
de nos jours, pour cette matière, la pornographie, les images, les vidéos d'hommes et de femmes nues remplacent les textes, le texte, la réflexion.
C'est fugace cela fait passer du bon temps.
C'est plaisir ? C'est immédiat.
Cela passe le temps.
C'est important ?

Observations avant lecture :

Le texte se travaille.
Le texte provoque des émotions physiques, des satisfactions.

L'image mentale naissant durant la lecture des mots devient le lien émotionnel fertile.
Le livre est mon objet de prédilection, mon fétiche, mon évasion hebdomadaire quasi vitale.

Parlons de ce que nous sommes.

Parlons à travers le texte, d'intimité, parlons de cette évidence que nous sommes ce mélange d'esprit et de corps ayant besoin d'exulter, de jouir, de réfléchir.

Le commerce des corps connait une limite : il ne peut être dans l'imaginaire de tous et il ne satisfait que quelques uns et quelques unes.

Notre sexualité est plus vaste que ce simple commerce.

Notre imaginaire sexuel individuel et collectif est plus vaste.
Il dépasse ce simple commerce des corps.

Le texte coquin, grivois, giclant, scabreux, bandant, humide, inondant de mouille, pervers, érotique, explicite à l'avantage de te transporter grâce aux images qu'il crée en toi.
Des images qui s'enfoncent bien profondemment en toi, tu t'en souviens plus longuement qu'une simple image choquante.

Tu t'en souviens des années plus tard.

Tu jouis grâce à ta réflexion par rapport au texte et à sa signification.
Tu jouis grâce à ta relation avec B.Vian même s'il a disparu.

Le texte, même pornographique intellectualise invariablement.

Alors Boris Vian et ses écrits pornographiques ?

Boris explique l'effet des mots sur mon esprit, il explique que n'importe quel texte peut susciter une émotion sur moi. Boris énonce cette possibilité.

Effectivement les littératures érotiques ou non provoquent des effets physiques sur les lecteurs.
Ainsi on se souviendra avec plus ou moins d'intensité d'une lecture.

Ensuite, interrogations, affirmations :

La littérature érotique vole t-elle au secours de nos bas instincts guerriers et guerrières ?

Sert-elle à calmer le jeu ?
Veut-elle calmer le jeu ?

Elle met en scène des interdits beaucoup plus plaisants que le fait de s'affronter pour un territoire ?

De tuer pour un territoire ?

Cette littérature érotique peut-elle calmer la sauvagerie résidant en chacun de nous ?

Convient-elle d'un objectif précis avant de se lancer vers nous ?

La messe en Jean Mineur vaut le détour :
Les aspects de cette prose sans concession me plaisent.
La soumission est décrite.
Le crescendo de la scène approche la perfection.

Drencula, sa micro nouvelle.

Sur une peau d'ours confortable encore chaude Mr Benson se livre à plusieurs 69.
Ils et elles sont tour à tour assis sur son visage.
Il lèche et se délecte de cette succion appétissante pendant ce temps son sexe va et vient tour à tour dans des bouches ou des trous. Ils et elles s'enivrent de stupre.
Description d'une forme luxuriante.
Description d'une scène de luxure.

On peut imaginer que tous, hommes et femmes, gémissent.
Ils crient leurs plaisirs dès que leurs bouches sont enfin libres.
Leurs bouches sont libres après avoir manger leurs sexes respectivement.
Imaginez cette orgie.

Le côté explicite et court offre la caractéristique du texte :
la clandestinité.
Un parfum de scandale se dégage de ce texte, tu respires mieux, tu te détends, ton membre est leste, tu soupires.
Ta frustration s'évapore.

Pour l'époque (années 50-60) oui c'était scandaleux ?

Le bourgeois sans histoire est choqué ?

Boris Vian pense t-il dans le fond que la liberté de jouir sans entrave doit primer ?

Aujourd'hui jenserais curieux de savoir si ces textes choquent ?

Je ne sais pas si le véritable objectif poursuivit par Mr Vian était de choquer son lectorat.

Souhait-il simplement offrir une façon de parler de scènes orgiaques ?

Voulait-il simplement exposer sa version d'un érotisme plus hard ?

Lettre,

Cher Boris, voici les mots s'écoulant après ma lecture de ta micro nouvelle Drencula :

Bestialité, sensualité scabreuse, plaisirs scandaleux, exercices visuels.

Cher Boris, je te remercie de m'avoir offert ton antre pleine de formules jouissives.

Conseils :

A lire aux différents moments de tes journées ou de tes nuits.
A lire plusieurs fois.

Ne pas juger précipitamment ces quelques phrases innocentes.
Miser sur la candeur du lecteur.

Conseil de Mr Boris Vian :

Lire le blé en herbe de Colette.
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Il s'agit ici plus d'écrits grivois que pornographiques qui ne devraient plus choquer grand monde . D'ailleurs la conférence "Utilité d'une littérature érotique", sous sa forme drolatique, est tout à fait chaste. L'ouvrage est par ailleurs constitué de quelques poèmes et d'une micro-nouvelle.
Le texte de la conférence est assez brillant parce que je l'ai trouvé efficace dans ces différentes démonstrations. La première d'entre elles consiste à établir que c'est avant tout le regard et l'état d'esprit du lecteur qui qualifie l'érotisme, l'obscénité ou la pornographie d'un texte plus que son contenu. La deuxième démonstration est un constat d'hypocrisie sur l'appréciation faite des littératures de guerre ou policières (parfois extrêmement choquantes et irréalistes), jamais qualifiées de pornographiques et la littérature sexuelle ou liée à l'amour charnel qui pouvait être facilement censurée (à l'époque en tout cas). La distinction de Vian entre amour et sexe n'est cependant pas très claire. le dernier point important de la conférence est l'habileté à démonter des lieux communs sur les auteurs de littérature érotique. En premier lieu, Vian voit en Sade, non pas le maître de l'érotisme, mais un auteur plutôt médical et sans émotion. L'éclairage de Vian sur la production actuelle (plutôt audiovisuelle que littéraire) serait intéressant ...
Les poèmes semblent être des récréations (sauf peut-être Liberté) en décalage avec le brio habituel de Boris Vian.
La micro-nouvelle Drencula est, je trouve, très audacieuse, non pas tant pour son contenu "licencieux" que par la mise en scène d'une créature bisexuée et la description d'actes clairement bisexuels consentis. Ça m'a paru très en avance pour l'époque.
Ouvrage certainement pas indispensable dans une bibliographie essentielle de Boris Vian mais je suis heureuse d'avoir redécouvert la micro-nouvelle.
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Ce livre n'est pas le meilleur de Boris Vian, à mes yeux du moins, mais il est tout de même très intéressant car il dévoile l'intérêt de Vian pour le sexe.
Cet intérêt était déjà visible dans les écrits de Vernon Sullivan mais le sexe n'était utilisé que pour enrichir la psychologie des personnages. Dans ces autres récits, signés Boris Vian, le sexe est quasi-absent aussi on pouvait se demander si Boris n''avait pas une vision adolescente de la sexualité. Les Écrits pornographiques dévoilent un homme adulte qui justifie l'utilisation du sexe dans la littérature (la conférence sur l' utilité d'une littérature érotique est à la fois bien pensée et amusante) et qui n'hésite pas à y aller de sa propre prose. "La marche du concombre" est hilarante et "Drencula" assez troublant.
L'ensemble est tout de même un peu mince et d'inégal intérêt.
A lire pour découvrir une autre facette de l'auteur...
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Un livre donne du plaisir pour un ensemble de choses : bien sûr le texte, mais aussi l'objet livre ( la couverture, la qualité du papier, etc...).
J'ai ouvert ce livre par curiosité, mais déja la couverture bien laide ne donnait pas d'entrain à la lecture.
Et que dire du contenu ?
Rien qu'un bréviaire de carabin, au ras des paquerettes.
J'ai cherché ce livre dans ma biblio perso pour vous faire quelques citations.
Il n'y est plus et je n'ai pas eu tort de le remettre dans les cartons.Tout est faux : le titre, la couverture, le texte.
A oublier.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il n'y a de littérature érotique que dans l'esprit de l'érotomane ; et l'on ne saurait prétendre que la description... disons d'un arbre ou d'une maison soit moins érotique que celle d'un couple d'amoureux savants... le tout est de préciser l'état d'esprit du lecteur...
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Le rôle de l'écrivain est bien ingrat, d'ailleurs : car le lecteur peut à tout instant fermer le livre et le flanquer à la poubelle, ce que l'écrivain ne peut pas lui rendre avec usure. L'écrivain est dans la situation d'un muet pieds et poings liés qui ferait marcher un phonographe en poussant la manivelle avec son nez ; (libre à vous d'ailleurs d'imaginer des situations plus cornéliennes encore ; aucune ne sera exacte car en réalité l'écrivain est dans la situation de l'écrivain et le lecteur dans celle du lecteur ; c'est tout ce qu'on devrait en dire ; mais il faut compliquer un peu les choses, sans quoi les conférences perdraient leurs raisons d'être).
[dans Utilité d'une littérature érotique]
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Il y a un paradoxe amusant dans le fait que le gouvernement encourage par tous les moyens les citoyens à boire du cognac et à griller de l'herbe puante, et dans le même temps, arrête et condamne les satyres qui ne font en somme que tenter d'exercer une fonction parfaitement normale mais compliquée à plaisir par les préjugés et autres règlements. Ou plutôt, il n'y a pas de paradoxe ; ce sont les deux aspects d'une conspiration pour le nuisible. Car il est parfaitement sain, physiquement parlant, de se livrer avec une partenaire choisie à toutes les possibilités du joyeux mistère, selon la plaisante expression de nos pères; tandis que l'on attrape des cirrhoses à boire de l'alcool.
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Puisque l'amour, qui est tout de même, je le répète, le centre d'intérêt de la majorité des gens sains, est barré et entravé par l'État, comment s'étonner que la forme actuelle du mouvement révolutionnaire soit la littérature érotique ?
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Oui, les vrais propagandistes d'un ordre nouveau, les vrais apôtres de la révolution future, future et dialectique, comme de bien entendu, sont les auteurs dits licencieux. Lire des livres érotiques, les faire connaître, les écrire, c'est préparer le monde de demain et frayer la voie de la vraie révolution.
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Vidéo de Boris Vian
Lecture par Judith ChemlaDans le cadre du cycle de lectures « À voix haute », la comédienne Judith Chemla lit des textes de jeunesse de Boris Vian, dont la nouvelle Les Fourmis qui met en scène de manière grinçante le débarquement en Normandie. C'est l'occasion aussi de découvrir un Boris Vian moins connu à travers ses « ballades » et les lettres à sa mère.Lecture enregistrée le 4 mars 2024 à la BnF I Richelieu.
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