Treize nouvelles vaudou

Aujourd'hui direction Haïti.

Avec 13 nouvelles de l'auteur Gary Victor ayant pour fil conducteur : le vaudou.

Cette religion qui a inspiré romanciers et cinéastes. Qui évoque les poupées, les poulets sacrifiés et le sang.

Pour autant, comme tout, le vaudou n'est-il pas ce qu'en font les hommes ?

Dans ces treize nouvelles, l'étrange s'immisce dans l'univers des personnages. Certains craignent le vaudou, d'autres n'y croient pas mais tous seront confrontés à leurs pires cauchemars.

La nuit devient menace, les rêves cachent une réalité effrayante. Les morts ne le sont pas forcément et la cupidité se paye au prix fort.

L'occasion est aussi belle pour évoquer les maux qui ravagent Haïti : la violence, la corruption, la condescendance des étrangers qui pensent savoir mieux, la condescendance des haïtiens qui ne voient dans le vaudou qu'une superstition.

J'ai retrouvé l'impression que je ressentais en lisant des nouvelles de Bradbury : une impression de malaise, d'étrange qui englue le lecteur, qui l'empêche de poser le livre avant de l'avoir achevé.

Je me suis régalée à découvrir la plume de cet auteur haïtien, même si attention pour les âmes sensibles, certains passages sont sanglants.

Pour la part, je n'ai pas boudée mon plaisir et je vais certainement lire d'autres récits de cet auteur.

Treize, le nombre de la superstition par excellence.
Le Vaudou, cette religion d'essence africaine présente de part et d'autre de l'Atlantique et qui a eu une place si importante dans le processus de libération du premier état noir de l'ère moderne que fut Haïti.

Treize petites histoires tenues par le même fil directeur, le Vaudou, croyance fascinante aux manifestations extrêmement surprenantes sous la plume de Gary Victor.

Tout d'abord, je tiens à souligner que cet auteur haïtien maîtrise l'art de la nouvelle en jouant chaque fois avec des personnages différents confrontés à une intrigue et en proposant une chute complètement hallucinante. J'ai donc lu ces petites chroniques avec l'avidité du lecteur qui attend le fin mot de l'histoire. Un peu comme quand j'étais adolescent, on avait toujours dans mon quartier à Brazzaville ou au collège un mec qui avait, le temps d'une pause entre deux cours, le logos approprié pour vous balancer une de ces histoires à dormir debout sur des phénomènes surnaturelles. Griot et transmetteur de croyances souvent complètement délirantes, mais que le public avalait avec appréhension car ces chroniques s'appuyaient sur des faits " réels"…

Ce recueil de nouvelles a été l'occasion de constater les survivances culturelles africaines dans les croyances populaires haïtiennes. Je dois même avouer que cette proximité m'a déconcerté.
Ensuite, j'ai découvert un formidable narrateur dont je compte poursuivre l'exploration de son oeuvre littéraire.

Mais surtout, ces chroniques mettent en scène les haïtiens de toute catégorie sociale, hommes politiques en ascension ou déchus, militaires, chauffeurs, jeunes femmes délurées, aide-comptable complexé le jour mais chasseur sanguinaire la nuit, époux envoûté ou empoisonné… le tout dans un pays rongé par la corruption et la misère où tout le monde se cherche parfois par des moyens pas très catholiques.

En fermant ce bouquin où on voit nombre de personnages qui ont plus ou moins contracté un pacte faustien, je me suis tout de même posé la question de savoir si ces croyances vaudou possédaient leur part de lumière, d'altruisme.

Cet auteur n'a rien à envier à Stephen King, pour cet ouvrage en tout cas.

Lien : http://gangoueus.blogspot.co..

Si « L'aube éteint les ténèbres », Gary Victor nous y replonge. On est dans le morbide avec un grain de fantastique. Juste un grain car le vaudou, c'est réel!
Lecture des plus agréables pour celles et ceux qui aiment ce type de nouvelles courtes et efficaces.

C'est fin, c'est drôle, et c'est bien ancré dans les réalités et les croyances en Haïti. Les lecteurs les plus carthésiens seront quand même un peu bousculés 😁

Je manque cruellement de temps en ce moment pour lire comme je le voudrais et ce recueil de nouvelles était le format idéal pour me remettre en route. Aucun frustration sur la longueur des textes - parfois seulement 2 pages - car l'écriture est tellement bien ficelée qu'il ne manque rien à ces récits. On lit, on se retrouve à Port-au-prince ou dans la campagne, et on savoure!

Ma connaissance de la littérature haïtienne se limitait à la bibliographie du grand Dany Laferrière dont j'ai tout lu... à présent il y aura aussi Gary Victor dont je compte bien découvrir l'ensemble de l'oeuvre au plus vite!

          《La phrase à retenir》
Que prévoit la justice pour ces cas? Il n'y a aucune provision légale pour les choses qui sont censées ne pas exister.
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