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Citations sur Jours sans faim (205)

Elle étouffait.
Elle n'avait plus de place pour exister, dans le regard de ses parents, dans ce désir de leur plaire, dans cette quête de réussite, de perfection qu'elle avait faite sienne. Au début, elle voulait seulement rétrécir un peu, pour se soustraire de cette emprise, et puis un jour elle avait voulu disparaître. Parce que c'était tellement facile.
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Sur une photo prise quelques jours avant son hospitalisation, elle découvre ce rictus qu'on ose maintenant lui décrire. La fixité de son regard, son visage tiré, sa presque transparente. Une copine lui raconte un jour les stratagèmes dont elle usait lorsqu'elles avaient rendez-vous, pour voir Laure d'abord à son insu, cachée derrière un pilier ou un Abribus, avoir le temps de s'habituer.
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Fatia sait qu'elle reviendra, le temps de perdre tous ces kilos qu'on lui a collé sur le corps. Elle est anorexique, un mot qui n'existe pas dans sa langue, ni dans sa culture, un mot qui s'accroche à elle, dans l'humidité de sa cuisine, porte de Clignancourt.
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Dans ce wagon qui la ramène chez elle, elle prend la mesure de son corps en abîme. Elle a pris sept kilos qu'ils ne remarquent même pas, invisibles, comme sept kilos de honte.
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Elle ne veut pas perdre le contrôle. La vie d'avant n'est qu'un souvenir anesthésié et la vie d'après se chuchote comme une promesse impossible. Elle ne veut pas guérir parce qu'elle ne sait pas comment exister autrement qu'à travers cette maladie qui l'a choisie, cette maladie dont on parle dans les journaux et les colloques, une quête aveugle et obscure qu'elle partage avec d'autres, complices anonymes et titubantes d'une crime silencieux perpétré contre soi.
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Ses jambes ne la portent plus. Plus comme avant, quand elle engloutissait des kilomètres le ventre vide et qu'elle montait les escaliers comme d'autres enfoncent des aiguilles dans leurs veines.
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Laure s’enfonce des bouillottes dans le ventre, le soir surtout, pour endormir la douleur. Le ventre gonfle et gargouille. La sensation de son corps l’empêche de dormir. Il peine, il broie, il rumine. Elle l’entend qui couine, qui se plaint.
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Plus tard elle comprendra qu’elle cherchait ça entre autres choses, détruire son corps pour ne plus rien percevoir du dehors, ne plus rien ressentir d’autre dans sa chair et dans son ventre que la faim.
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Elle ne veut pas guérir parce qu’elle ne sait pas comment exister autrement qu’à travers cette maladie qui l’a choisie, cette maladie dont on parle dans les journaux et les colloques, une quête aveugle et obscure qu’elle partage avec d’autres, complices anonymes et titubantes d’un crime silencieux perpétré contre soi.
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Anorexique. Ça commence comme anorak, mais ça finit en hic. Dix pour cent en meurent à ce qu’il paraît. Par inadvertance peut-être. Sans s’en rendre compte. De solitude, sûrement. Elle y pense parfois.
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