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3,8

sur 1272 notes
Laure n'a pas vingt ans, elle est hospitalisée dans un service spécialisé en gastro-entérologie, son état de dénutrition la place en danger de mort. Il lui faut passer de 36 à 50 kilos : on comprend vite que les indicateurs cliniques ne sont rien à côté du combat qu'elle mène contre l'anorexie mentale.

Le choix d'un "narrateur hétérodiégétique à focalisation interne" (spéciale dédicace pour ceux qui préparent leur bac français) permet de garder une distance pudique tout en levant le voile sur certains mécanismes très contradictoires de cette maladie (une sorte de "je t'aime moi non plus" qui rend la guérison très incertaine) mais je ne crois pas que cette introspection soit généralisable - pour cela je conseille plutôt le site de recherche Cairn.info qui propose des articles très instructifs sur les maladies liées aux troubles alimentaires ou à l'alcoolisme. En revanche elle met en avant les préjugés qui isolent encore plus les malades dans un cercle vicieux de solitude et d'incompréhension sans toute fois accabler Madame Toulemonde et ses poncifs, l'entourage démuni, la maladresse de ceux qui ne devinent pas la souffrance cachée.
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Un récit court mais intense. Une lutte contre l'anorexie, contre la vie, contre la mort. La peur de guérir et la peur de s'en sortir….

Jours sans faim nous plonge aux côtés d'une jeune anorexique hospitalisée dans un état critique. du bout de sa plume, Delphine de Vigan nous permet de frôler les pensées et les émotions de Laure. La douleur des aliments qui peu à peu reprennent possession de son estomac, des graisses qui se réinstallent sous sa peau, de la vie qui investit à nouveau ce corps frêle.

Coincée plusieurs semaines à l'hôpital, elle a tout lieu de faire une introspection sur elle même et de comprendre pourquoi cette maladie s'est emparée d'elle. Depuis son lit, elle observe aussi les autres patients, et le médecin grâce à qui elle s'accroche encore à la vie.

Ce récit est saisissant, parfois oppressant dans cette douleur et dans cette contradiction qui animent Laure. Guérir ou sombrer, accepter de se nourrir ou tricher, vivre ou se laisser aller. le plume de l'auteure est habile, incisive. Les phrases sont brèves, vont à l'essentiel ! C'est hyper efficace.
Lien : https://merveilleusesescapad..
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Éprouvant de lire un texte traitant de l'anorexie, peut-être même plus quand on sait qu'il s'agit de l'histoire vraie de l'autrice, Delphine de Vigan qui par peur d'heurter sa famille l'a écrit en 2001 sous un pseudonyme…

Laure raconte sans filtre son anorexie mentale, le point de quasi non-retour, la lutte, la souffrance, l'envie de vivre aussi qui est cachée parfois mais qui reste et que le corps hospitalier, en particulier un médecin, le docteur Brunel essaye de conserver à tout prix. Laure/Delphine raconte toutes les rencontres au sein de l'hôpital, les bonnes comme les mauvaises comme un journal intime.

J'ai - égoïstement - eu du mal avec le début du récit, la précision de la maladie mais surtout du froid, ce froid qui prend jusqu'aux os, où Laure/Delphine est tellement faible qu'elle ne peut plus se réchauffer, ça revient souvent lorsque l'on mentionne les contrecoups de la maladie et pour cause c'est une réalité peu connue des effets de l'anorexie. Ainsi, le début est difficile, lourd à lire. Delphine de Vigan retranscrit cette éprouvante année et c'est aussi pour cette raison que le texte sonne aussi juste.

Très vite, elle se fait hospitaliser mais ce n'est pas fini, il ne faut pas confondre et se dire que ça y est elle est guérie. Loin de la, il faut tout réapprendre, apprendre à manger, apprendre à ne pas éliminer les calories, réapprendre à vivre.

Puis il y a cette fin,

On se questionne, on s'inquiète, on aimerait soutenir autant que possible toutes ces personnes, femmes, hommes qui sont prisonniers de cette maladie mentale…

A la fin de cette lecture ce qui en ressort, c'est que ça prend aux tripes, toutes cette douleur, tous ces sentiments. Je pense que j'attendais une explication, j'attendais de lire « je suis devenue anorexique à cause de » sauf que bien souvent, il n'y a pas de raison, il n'y a pas d'explication et ce pourquoi du comment que je me posais inconsciemment s'est envolé en refermant ce livre car clairement ça n'a aucune importance et la seule question à se poser c'est : comment aider ?

Une lecture touchante mais difficile, le récit est court et les impressions de longueur retranscrivent ces longues journées que Delphine de Vigan a connu cette année-là.
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Étudiant la psychologie, j'ai mieux saisi l'anorexie mentale à ma lecture de cet ouvrage. Je ne comprends jamais aussi bien un trouble psychologique qu'en parlant avec une personne l'ayant ou en lisant un livre qui en témoigne. Ce livre est d'une intensité extrême. Ça fait mal. Ça dérange. Ça bouscule. Un flot d'émotions négatives se déverse en nous. Delphine de Vigan a très bien dépeint ce trouble, elle qui en a été victime. Ouvrage touchant d'une part, éducatif de l'autre, car on parle trop souvent de l'anorexie mentale sans la connaître réellement.
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La quatrième de couverture cite l'appréciation du journal le Monde : "Jours sans faim, remarquable de sobriété et d'élégance, sonne juste". Je suis tellement d'accord avec cela que je me permets donc de le reprendre ici. En 125 pages, bien des choses sont dites, souvent avec pudeur, parfois crûment sans que cela soit vulgaire. J'ai réussi à ressentir un peu de ce dont l'auteur voulait témoigner, je pense. L'introspection est faite à la fois en profondeur et en douceur mais elle s'intègre très bien dans l'histoire. J'avais peur de m'ennuyer mais non, je me suis installée dans cette parenthèse de vie à l'hôpital, dans le combat difficile (fort justement expliqué) pour retrouver le goût de la vie, dans le quotidien routinier dans lequel viennent se greffer anecdotes, histoires de vie compliquées... J'ai plutôt bien aimé le style fait de phrases courtes, de mots choisis. J'ai trouvé que ce livre permettait d'apporter un éclairage intéressant sur ce que peuvent vivre les personnes confrontées à l'anorexie, qu'il s'agisse de la personne malade mais aussi de son entourage, au-delà des préjugés hâtifs que l'on pourrait avoir parfois, faute de compréhension.
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Après « D'après une histoire vraie » qui l'avait lassée, laissée à côté des pages, de ses pompes, déçue, elle avait relu « Rien ne s'oppose à la nuit », pour voir si elle pouvait revivre ce que cette lecture lui avait la première fois procuré. Peut être pas la même ivresse, mais l'étincelle était toujours là. Alors elle a eu envie d'en lire d'autres. Ceux mentionnés en filigrane dans le livre de Lucile.

Jours sans faim. Où l'on a l'autre versant de l'histoire de son enfance (et quelle enfance) qui semble tellement indissociable du livre qui le mentionne.
Un roman qu'on lit comme on lirait un journal.

D'un patient qui aurait oublié ses notes sous son lit et dont on ne se sent pas le destinataire légitime. Des notes qui relatent une reconquête de soi. de quelqu'un qui se serait perdu dans une peur-attraction de la mort, de la solitude, de ce cycle qu'il semble tellement plus apaisant de contrôler pour ne plus avoir aucun contrôle. de ceux qui vous tendent la main, qu'on adore-haine, parce qu'on sait qu'ils ne sont là que pour vous remettre en selle.

Un écrivain qu'on aimerait tellement connaître, juste pour avoir la chance de la prendre dans ses bras, oser lui dire sans être déplacé que c'est formidable de pouvoir écrire tout cela, que c'est formidable aussi, après tout cela d'avoir pu revenir, de toute cette histoire personnelle, auteure.
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J'ai découvert Delphine de Vigan en lisant le livre " No et moi " qui m'a beaucoup interpellée.
J'ai donc cherché d'autres livres d'elle dont " Jours sans faim ", écrit sous le pseudonyme de " Delvig Lou ".
A l'époque ( 2013 ), je m'étais interrogée. Est-ce du vécu ?
Je viens d'aller voir sur Wikipédia. Il semblerait, en effet, que ce roman soit d'inspiration autobiographique.
Les souffrances vécues sont tellement bien restituées que je n'en suis pas étonnée. Cette maladie est vraiment un fléau !
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Un roman court et sûrement autobiographique de Delphine de Vigan ( dont je n'avais jamais lu d'ouvrage avant Jours sans faim). On arrive à comprendre à travers une histoire, un personnage, ce qu'est l'anorexie mentale. le combat psychologique intense et impressionnant que l'on mène quand on souffre de ce genre de trouble alimentaire.
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Laure, 19 ans, est anorexique. Arrivée aux limites de ce que son corps peut endurer, elle décide de se donner une dernière chance et se fait hospitaliser. De son entrée à sa sortie de l’hôpital, nous suivons le combat de Laure.

Dans ce premier roman autobiographique, Delphine de Vigan nous fait partager la lutte qu’entame son personnage Laure contre l’enfer de l’anorexie. Dans un style très sobre, distancié avec l’utilisation de la troisième personne, l’auteur nous présente une jeune femme en proie à ses contradictions : elle veut s'en sortir mais, comme toute anorexique, a peur de se voir avec des kilos en plus. Nous suivons donc son quotidien, les relations avec le personnel hospitalier et avec les autres patients, ainsi que ses obsessions. Parfois, elle revient avec parcimonie sur son passé. Certes le chemin est difficile mais avec le soutien d’un médecin attentif, Laure apprend à maîtriser son corps de même que Delphine de Vigan maîtrise son récit. En effet, sans tomber dans des descriptions pénibles que le sujet pourrait amener, l’auteur nous oriente avant tout ici vers une reconstruction et une renaissance.

« Jours sans faim » est un court roman qui se lit d’une traite et qui laisse présager tout le talent de Delphine de Vigan pour raconter l’intime sans voyeurisme.
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Ce livre est particulier pour moi.
Je l'ai découvert lors du festival du premier roman à Chambéry, elle faisait partie des invités.
Cela a été une rencontre inoubliable, d'autant plus qu'une de mes amies traversait cette période.
Ce livre a agit comme un déclic pour elle et pour d'autres. Il est fort, très fort. En discutant avec d'autres, beaucoup en ont dit la même chose.
Mettez le entre les mains d'un(e) anorexique, elle/il ne pourra pas le finir, mais elle/il réalisera la nécessité de se soigner, de prendre soin d'elle ou de lui.
Je n'oublierai jamais se souvenir très fort.
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