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3,9

sur 6315 notes
Horusfonck et No et moi, c'est une rencontre qui secoue, qui interpelle, qui émeut.
Une rencontre en retard.
Mon exemplaire de No et moi est cassé-fripé et vient d'une librairie Emmaüs dans laquelle son précédent lecteur (ou lectrice) l'avait déposé. Celui-ci (ou celle-ci) avait même porté, au crayon, des numéros en tête des chapitres ! Mais ce n'est pas avec moi que ce numéro 31277 du Livre de poche aura trouvé son dernier lecteur (ou dernière lectrice).
Ce livre a la grande intelligence du coeur, la sensibilité de l'espoir, la générosité de la jeunesse. Il possède aussi l'accessibilité indispensable pour l'écriture des messages essentiels.
No et moi m'a parlé.
Delphine de Vigan s'adresse à nous tous, ados comme adultes, et nous interroge à travers Lou et son amie No, à travers les autres personnages, aussi.
Pas exactement de morale, dans ce récit de rencontre, de partage, d'amitié... d'amour, aussi.
Mais un constat et une alerte: Combien de No, de Mouloud, et d'autres livrés à l'atrocité d'une précarité extrême. Combien dorment et meurent dehors? Combien de vie secouées tellement qu'elles se brisent, se figent sur le trottoirs et dans les recoins des villes.
Cette urgence qui dure sans vergogne.
Jean- Louis Degaudenzi avec Zone et Jean-Luc Porquet avec La débine en avaient déjà témoigné de cette misère sans abris, en…1988 !
Des clichés, disent certains commentateurs babéliotes. La belle affaire, devant une réalité qui s'éternise désespérément: celle d'une misère jamais éradiquée à cause de promesses faites et non tenues.
Alors, c'est Lou qui va s'y mettre, s'y investir: La petite, la pépite qui prend sa part, qui va héberger No dans sa famille cassée. Lou, qui s'attèle à une tâche juste, une tâche peut-être trop grande pour elle... Un travail qui lui apparaît comme essentiel, vital. Car il s'avère que Lou a besoin de No comme No a besoin de Lou.
Elle ira jusqu'au bout, Lou, parce que son coeur s'est ouvert avec ses bras et qu'elle met son intelligence précoce, sa curiosité, au service d'une action qui impliquera ses parents et le cancre « bad boy » de sa classe... Une belle équipe où chacun porte ses souffrances et ses failles et dont les membres feront de leurs mieux possible.
Alors, plus qu'un roman parmi les autres, No et moi est une lumière, un éclairage avec un bouleversant mot de la fin qu'adresse le prof Marin à son élève Lou :
« Ne renoncez pas »
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Le moi dans le titre c'est Lou, une adolescente de 13 ans surdoué, intellectuellement précoce, qui sort du cadre et cherche à rouler correctement sur la route qu'est sa vie. No, c'est Nolwenn, 18 ans et sans domicile fixe. No et moi c'est l'histoire d'une rencontre, une rencontre improbable entre deux jeunes filles, une rencontre de laquellel il va pourtant naître une très belle amitié. Que dire après 558 critiques si ce n'est que j'ai trouvé ce roman beau, oui vraiment très beau. La plume de Delphine de Vigan est simple mais efficace, percutante :

« On est capable d'envoyer des avions supersoniques et des fusées dans l'espace, d'identifier un criminel à partir d'un cheveu ou d'une minuscule particule de peau, de créer une tomate qui reste trois semaines au réfrigérateur sans prendre une ride, de faire tenir dans une puce microscopique des milliards d'informations. On est capable de laisser mourir des gens dans la rue. »

Oui, aujourd'hui encore on laisse des gens mourir dans la rue, c'est une bien triste réalité que celle-là. Delphine de Vigan avec de très beau personnage auxquels on s'attache au cours de notre lecture nous parle de sujets bien difficiles, de ceux que l'on ne voit pas en marchant dans la rue

« … Il y a cette ville invisible, au coeur même de la ville. Cette femme qui dort chaque nuit au même endroit, avec son duvet et ses sacs. À même le trottoir. Ces hommes sous les ponts, dans les gares, ces gens allongés sur des cartons ou recroquevillés sur un banc. »

Mais aussi de l'exclusion, exclusion ressentie par No, Lou, mais aussi Lucas, une exclusion différente mais qui est pourtant bien là. Delphine de Vigan montre que rien n'est simple, que parfois même une main tendue ne suffit malheureusement pas

« Avant de rencontrer No, je croyais que la violence était dans les cris, les coups, la guerre et le sang. Maintenant je sais que la violence est aussi dans le silence, qu'elle est parfois invisible à l'oeil nu. La violence est ce temps qui recouvre les blessures, l'enchaînement irréductible des jours, cet impossible retour en arrière. La violence est ce qui nous échappe, elle se tait, ne se montre pas, la violence est ce qui ne trouve pas d'explication, ce qui à jamais restera opaque. »

J'ai fini ce livre un peu triste, moi aussi comme Lou, j'aurai bien voulu que cela marche.

No et moi fut donc une très belle découverte, c'était mon tout premier roman de Delphine de Vigan et ne sera assurément pas le dernier.


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Etant attirée naturellement par les littératures de l'imaginaire, je me dois, du fait de mon métier de bibliothécaire, me tourner régulièrement vers des genres et des livres pour lesquels je ne me dirigerais pas nécessairement de moi-même (et ce n'est pas pour me déplaire car j'ai eu de très bonnes surprises). Dans cette optique, je me suis lancé le challenge de lire au moins un roman de grands noms de la littérature contemporaine française, parce qu'il faut dire que je ne m'y connais pas du tout dans ce domaine…

J'ai décidé d'entamer cette nouvelle résolution avec Delphine de Vigan, auteure reconnue dans le milieu et très appréciée dans mon entourage. No et moi est le roman qui est le plus souvent sorti quand on me parlait d'elle et c'est donc vers celui-ci que je me suis tournée.

No et moi est un roman qui, pour le coup, a vraiment su me toucher et que j'ai eu du mal à lâcher une fois commencée. Ce roman est une vraie leçon d'humanité. J'ai beaucoup aimé le personnage et le message véhiculé par Lou : malgré que l'on soit précoce, intelligente à un point sidérant et curieuse de tout ce qui nous entoure, il y certaines choses de la société moderne qu'on ne peut comprendre.

« On est capable d'envoyer des avions supersoniques et des fusées dans l'espace, d'identifier un criminel à partir d'un cheveux ou d'une minuscule particule de peau, de créer une tomate qui reste trois semaines au réfrigérateur sans prendre une ride, de faire tenir dans une puce microscopique des milliards d'informations. On est capable de laisser mourir des gens dans la rue. »

Delphine de Vigan a vraiment une écriture fabuleuse. Chaque mot est pesé et l'auteure nous montre qu'on n'a pas besoin de phrases trop alambiquées pour faire passer des messages forts et des émotions intenses.

Un coup de coeur pour commencer ce challenge, ce qui me motive grandement pour le continuer. Alors qui sera le prochain ?
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No et moi est un roman à mettre entre toutes les mains.
Lou, jeune ado surdouée, est confrontée à la vie réelle et dure par sa rencontre avec une jeune fille elle même à peine sortie de l'adolescence.
Comme tous les jeunes, Lou a un idéal de vie, une utopie à gravir. Peu à peu, elle est face à la réalité et veut changer les choses à tout prix. Comment trouver un équilibre entre ce qui est juste et ce qui est injuste ? Comment vivre avec notre conscience et nos idéaux face à la vie et ses réalités ?
Peut on faire tourner la roue dans le bon sens alors qu'elle est lancée à grande vitesse dans l'autre sens ?
Face à toutes ces questions, Lou va apprendre, va grandir et se rendra compte que chaque moment de la vie n'est qu'un passage, et qu'on ne peut pas décider pour les autres...
Une superbe histoire d'apprentissage, d'entraide, d'amitié, d'amour, de Vie...
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Un récit émouvant, qui montre les difficultés d'être différent, sans idéalisme. Trois adolescents, seuls chacun à leur manière, des personnes très différentes qui se rencontrent et tentent de se comprendre. Une belle lecture, qui reste longtemps en mémoire.
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Le drame touchant d'une adolescente précoce et délaissée qui s'intéresse à une jeune sans-abri : on est forcément touché par l'actualité de ce roman et par cette jeune fille qui manifeste une empathie quasi anachronique, à une époque où des laissés-pour-compte meurent dans la rue et dans l'indifférence générale. La solitude des trois jeunes gens évoqués dans le roman frappe également par sa justesse : jamais on n'a eu autant de moyens de communication, et pourtant jamais la solitude n'a frappé autant de gens, peu ou mal aimés, au sein de familles disloquées et meurtries.
Lorsque j'ai lu « No et moi » il y a quelques années, j'avais trouvé que non, vraiment, l'auteure exagérait un peu : une fille de 13 ans qui vit dans un tel dénuement affectif et sécuritaire, ayant suffisamment d'empathie pour s'intéresser à une SDF, c'était quand même un peu utopique…
Depuis j'ai lu « Rien ne s'oppose à la nuit » et le drame qui a accompagné l'enfance de Delphine de Vigan, ce qui donne un autre éclairage à une oeuvre qui m'apparait maintenant beaucoup plus personnelle.
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Lou est une jeune jeune fille de milieu bourgeois, en décalage avec son environnement, son lycée, ses camarades, ses parents.
Dans le livre, on insiste sur sa particularité de surdouée et c'est vrai que cela augmente sa sensibilité et la perception de son monde.
De plus, Lou a vécu un drame. Sa petite soeur est décédée de mort subite et sa mère reste brisée par ce drame. Pas moyen de rebondir.
Au Lycée, Lou propose de réaliser un exposé sur les SDF.
Elle rencontre No, une adolescente qui vit dans la rue et va lui confier ses blessures. Lou va se rendre compte de la violence vécue par tous ces êtres oubliés.
Une amitié va naître entre les deux filles. Lou va ramener No chez elle mais un jour No disparaît, reprise par son ancienne vie, marquée à jamais.
Le roman se termine heureusement sur une note optimiste.
La richesse du livre réside dans les multiples réflexions de Lou sur le monde qu'elle découvre, sur ses impressions, son hypersensibilité.
J'ai lu "No et moi" en 2013. Je l'avais prêté à une jeune fille de ma connaissance qui sympathisait avec les "sans abris" de son quartier et miracle, elle me l'a ramené hier. C'est assez rare qu'un livre prêté revienne.
Nous avons longuement discuté sur les possibilités de sortir de la rue.
Quand je parle avec des jeunes adultes qui ne lisent pas, qui ont des métiers très concrets ( coiffeuses, vendeuses...), elles me citent souvent "No et moi" comme le seul livre qui les ait intéressées comme lectures proposées à l'école.
C'est vrai que c'est une belle histoire qui résonne " vrai" et qui touche, pas pour le misérabilisme mais pour les pensées intérieures des deux jeunes filles.
Une lecture qu'on n'oublie jamais.
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Quand Lou rencontre Nolwenn alias No dans le cadre d'un exposé scolaire, deux univers se percutent.
No est SDF, maudite par le destin depuis le jour de sa naissance et les terribles circonstances de sa conception, bat le pavé dans les rues de Paris.
Lou est une HPI (Haut Potentiel Intellectuel). Agée de 13 ans, elle a sauté deux classes et tente de se maintenir à flot dans un milieu où elle ne trouve pas sa place.
Malgré leurs vies radicalement différentes, elles ont en commun leur solitude qu'elles conjuguent pour faire naître une improbable amitié.

L'enfer de No, c'est l'absence de foyer, l'abandon de sa mère et à ses 18 ans, de la société qui l'a reléguée au rang des marginaux.
De soupes populaires en hébergements précaires, l'insécurité permanente, la peur chevillée au corps, telle est l'impitoyable loi de la rue car comme le dit très justement No : « Dans la rue, on n'a pas d'amis. »

L'enfer de Lou, c'est l'indifférence apparente de sa mère depuis la mort de sa petite soeur Thaïs. La jeune fille doit survivre dans une famille brisée par le chagrin, dont les membres ressemblent plus à des fantômes qu'à des parents. Son père a baissé les bras depuis longtemps, tentant de fuir la situation par ses nombreuses absences, laissant Lou face aux trop nombreuses questions qui assaillent son cerveau de surdouée.

« On est capable d'envoyer des avions supersoniques et des fusées dans l'espace, d'identifier un criminel à partir d'un cheveu ou d'une minuscule particule de peau, de créer une tomate qui reste trois semaines au réfrigérateur sans prendre une ride, de faire tenir dans une puce microscopique des milliards d'informations. On est capable de laisser mourir des gens dans la rue. »

Galvanisée, Lou est bien décidée à changer les choses, aidée par son ami Lucas. Après tout, le destin n'est pas inéluctable !

Coup de coeur pour ce magnifique roman de Delphine de Vigan que je découvre avec cette terrible histoire tristement d'actualité, finalement banale. Et c'est à juste titre cette banalité qui heurte. Au-delà du roman social, l'auteure met en exergue l'importance de garder les yeux grands ouverts car l'indifférence tue autant que la misère.
Je vous recommande ce beau moment de vie, tout en sensibilité, emmené par des héroïnes attachantes.
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Lou Bertignac est une enfant intellectuellement précoce, meilleure élève de sa classe, asociale et muette.

Sa sensibilité lui permet de comprendre les autres. Elle sait par exemple reconnaitre et comprendre la tristesse de son père et celle de sa mère, comme des lames de fond, depuis un terrible drame, qu'ils font mine d'avoir dépassé, l'un comme l'autre à leur manière.

Lorsqu'elle tombe sur No, une adolescente sans domicile fixe, elle voit là le sujet d'un exposé qu'on l'oblige à réaliser en classe : elle va "retracer l'itinéraire d'une jeune femme sans abri, sa vie, enfin... son histoire. Comment on se retrouve dans le rue".

Mais la proximité avec cette adolescente va se muer en amitié et va également pousser Lou à mettre en pratique ses rêves d'idéaux et de justice. Alors, pourquoi ne pas accueillir No chez elle ? Un peu comme une soeur. Celle qu'elle n'a pas eue.

Seulement les blessures ne se referment pas si facilement, notamment pour No, qui elle aussi est une enfant abimée par la vie...

A mon avis :
No et Moi est sans doute un roman pour adolescent.
Il évoque des soucis et des histoires d'ados, avec cependant une belle description du monde des sans abris et de leur quotidien, entre les centres, les associations, les lieux de regroupement, les espaces de nuit, etc.
Je n'ai pas été saisi immédiatement par cette impression de roman pour ado. Elle est venue au fil de la lecture, justement par ces petits soucis de jeunesse que l'on vit avec Lou.
On se retrouve donc assez rapidement tout de même dans un entre-deux.
Entre des vérités tristes et sombres et des problématiques insignifiantes ou des histoires d'amour de jeunesse.
Ce mélange rend de fait parfois les situations improbables... ou plutôt un peu trop simplistes pour être le véritable reflet de la réalité.
Peut-être y a-t-il de la part de l'auteur une vision idyllique de la vie des sans domicile fixe, qui sert le récit, mais qui en gâche le réalisme.

Néanmoins, j'ai apprécié l'écriture de Delphine de Vigan, que j'avais également aimée dans un autre roman (Les loyautés) et que j'ai retrouvée avec plaisir.

Par ailleurs, l'idée de départ est plaisante et bien amenée. On se pose assez rapidement la question de la fin de cette histoire, de cette rencontre entre deux mondes : la jeune Lou va-t-elle sombrer, entraînée par les souffrances de No et par son besoin de la sauver, ou bien cela sera-t-il l'inverse et c'est bien No qui verra sa vie transformée positivement, grâce à l'influence de sa nouvelle amie ?

Les dernières pages du récit vous livreront la réponse, que j'ai trouvée assez originale bien que frustrante... mais qui est le reflet d'une intrigue bien menée. Au point d'ailleurs de faire l'objet d'une adaptation cinématographique (par Zabou Breitman), en 2010.

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Voici un roman que je conseillerais sans problème à des adolescents; le thème social très actuel -la vie en tant que SDF-, l'amitié, le début de l'amour, le mal-être, la précocité, l'école, les parents, tout y est pour qu'un jeune s'y retrouve, et l'histoire est traitée avec subtilité et simplicité.
Les phrases sont simples, parfois un peu stéréotypées tout comme les réflexions mais font quand même réfléchir, et les personnages sont très attachants, tout en étant hors normes. le roman est initiatique sous plusieurs aspects - l'amour, l'amitié, la société et l'apprentissage de la précocité - et bien documenté, presque trop tant on y retrouve des informations glanées visiblement lors des recherches préalables au livre.
Je l'avais commencé une première fois et le ton de la narratrice m'avait rebutée. Je l'ai repris et ai accepté que c'est une jeune ado précoce qui parle, d'où ce ton décalé et sérieux. Il est plus subtil que l'impression que j'en avais eu et flirte avec les limites d'un roman jeunesse.
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Où se sont rencontrées No et Lou pour la première fois?

Dans un parc.
A la gare.
Dans un café.
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