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EAN : 9782757842249
336 pages
Points (25/09/2014)
3.91/5   22 notes
Résumé :

Les canons de la beauté ont varié selon les époques: ce sont leurs transformations que restitue ce livre. Cette histoire décrit ce qui plaît ou ne plaît pas du corps dans une culture et dans un temps: allures et traits valorisés, contours soulignés ou dépréciés, moyens d'embellissement repensés. L'imaginaire y prend part au même titre que les valeurs d'une époque. La beauté n'a ces... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, Georges Vigarello propose ce livre au titre aguicheur. le voyage commence au XVIe siècle pour se terminer vers l'an 2000 et se déroule dans le monde occidental. C'est donc à l'évolution du concept dans notre culture, à partir de la Renaissance, qui s'intéresse l'auteur.

Georges Vigarello place d'une certaine manière la naissance de la notion à l'époque de la Renaissance. Il s'agit surtout de la beauté féminine, et elle est très concentrée sur le visage, les parties hautes du corps. le bas, caché par les vêtements, n'existe pas. L'homme, quand à lui, n'a pas à être beau : il travaille et combat, et la rudesse ne le dépare pas, elle affirme son identité. La beauté de la femme, la douceur des traits, signifie aussi soumission à la force masculine. La différence dit une hiérarchie.

Le XVIIe siècle va polir le langage qui va célébrer la beauté, en mettant l'accent sur certaines de ses parties : bouche, oreilles, genoux ou pieds. le port, la taille, la manière de se tenir, deviennent signifiants, au-delà de l'harmonie ou de la joliesse des traits il s'agit de rentrer dans un jeu social policé, d'exprimer une âme, des sentiments, de communiquer, et signifier son rang, sa place dans le jeu des rapports humains raffinés, aristocratiques. La grâce est essentielle, il s'agit d'assujettir le corps à la raison, quitte à le travailler pour correspondre à cet idéal. C'est donc un corps maîtrisé qui est célébré, opposé aux corps des paysannes, dont le naturel dénote d'un laisser-aller qui n'est pas valorisé.

Le XVIIIe siècle annonce un retour de la volupté : est beau ce qui plaît, ce qui attire. Les sens priment plus qu'une conception normée. La beauté devient relative :  « Demandez à un crapaud ce que c'est que la beauté ! » écrit Voltaire.
Mais en même temps, il y a une tentative d'analyse scientifique : on mesure, on évalue les proportions. le regard médical scrute, adopte une attitude systématique, notamment pour l'armée, pour repérer les mutilés, les infirmes, les inaptes.
La revendication d'une forme de naturel fait son apparition : le corset s'assouplit.

Le XIXe siècle apporte de nombreuses transformations. La gymnastique fait son apparition, la respiration et la musculature sont indissociables de la beauté, qui se traduit notamment par le buste, sa tenue. Pas de beauté féminine sans les hanches, sans une chevelure lourde, opulente. La beauté masculine quand à elle prend différentes formes : l'homme sportif, en pleine forme, mais aussi le dandy. Les glaces se répandent, on peut se scruter, travailler son apparence. Certaines parties du corps se montrent davantage, comme les jambes. Les grands magasins, le commerce qui se développe, se mettent au service de la beauté, les produits se démultiplient, sont promus par la publicité.

Le XXe siècle met l'accent sur la volonté : la beauté se travaille, s'achète aussi, les hommes sont aussi concernés que les femmes. L'androgynie et l'idéologie du bien être affichées, cachent une forme d'injonction, à trouver certes sa beauté propre, mais sans laisser aller. D'où l'explosion du marché des produits, des services.

C'est très intéressant par moments, mais je trouve que c'est tout de même très survolé sur certains points, en particulier au vingtième siècle, au cours duquel des visions différentes existent, sans oublier des aspects idéologiques, assez peu abordés. Il manque peut-être le choix d'un angle d'attaque précis, pour cerner un concept polysémique et très riche, qui ne peut être appréhender dans un livre de cette taille que de manière partielle.
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Sans surprise compte tenu du titre, l'auteur adopte un plan chronologique. Mais il prend soin de relier chaque siècle par les inflexions qui se font jour, notamment en subdivisant chaque partie en thèmes comme " émergence des hanches", " la découverte du fonctionnel", "le marché de l'embellissement" .
L'auteur se garde de toute prise de position quant à ce qu'est la beauté, se faisant simplement l'écho des définitions que chaque siècle en a faites: de la beauté absolue, unique, à des beautés présentées comme individuelles,... qui n'échappent cependant pas au poids des normes sociales.
Georges Vigarello nous fait voyager en partant d'une beauté centrée sur le haut du corps à la symétrie et l'impassibilité parfaite, à l'apparition des expressions , du mouvement. de même, il nous fait assister à l'évolution d' une beauté centrée sur des aspects particuliers (le regard, la chevelure.... ) à une beauté plus globale, du corps entier et de son harmonie.
Un des attraits de se livre est de s'appuyer sur de nombreuses références historiques, mais aussi d'illustrer les époques par une personnification par quelques femmes issues de romans et non d'art visuels, comme Nana de Zola, la garçonne Monique Lerbier de Victor Margueritte ou bien sur l'inévitable Odette de Proust ("le corps d'Odette était maintenant découpé en une seule silhouette, cernée toute entière par une "ligne", qui, pour suivre le contour de la femme, avait abandonné les chemins accidentés, les rentrants et les sortants factices, les lacis, l'éparpillement composite des modes d'autrefois, mais qui aussi , là où c'était l'anatomie qui se trompait en faisant des détours inutiles en deca ou au delà du tracé idéal, savait rectifier pour toute une partie du parcours aux défaillances de la chair aussi bien que des étoffes").
En conclusion Georges Vigarello fait ressortir la dichotomie entre l'impératif d'un bien être (et notamment de son apparence physique) et le poids des modèles sociaux qui s'imposent implicitement à toutes et tous: l'unicité de la beauté savante définie à coups de proportions idéales et de nombre d'or n'a finalement pas été vaincue, et s'est transformée en une norme plus puissante car largement intégrée inconsciemment!
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Il est des livres qu'il fait bon lire et celui-ci rappelle que la lecture-plaisir n'appartient pas au seul genre du roman. le tout à fait sérieux Histoire de la beauté: le corps et l'art d'embellir De La Renaissance à nos jours nous permet d'apprécier la plume fluide et simple de l'auteur, et c'est avec joie que j'ai pu voir la petite histoire et la grande histoire se rencontrer. Ainsi, les traités de beauté se mêlent à la correspondance, les magazines permettent les comparaisons entre les normes de telle ou telle époque et la publicité confirment une nouvelle manière de penser le beau.

Rapports au corps et entre homme et femme y sont évoqués, mais aussi rapport à l'artificiel. Si au début, la beauté est don divin, elle devient au fur et à mesure des révolutions dans la pensée le résultat d'un contrôle de soi. On passe alors en cinq siècles d'une beauté subie et centrée sur le visage et le buste à une beauté choisie où le corps prend toute sa place. Petit à petit, le corps se personnifie, le mouvement s'autorise et le désir s'affirme. Plus le temps passe, plus on le modèle.

Sans forcément aller plus loin dans le déploiement de la thèse de Vigarello, on constate déjà une évolution lente et significative de la beauté innocente et voulue naturelle du Moyen-âge à celle soumise au contrôle de soi et à l'obligation de correspondre aux canons de beauté actuelle associée à l'idée d'un certain bien-être. Les stéréotypes sont déconstruits au fur et à mesure, notamment le regard posé sur l'obésité ou sur les contours du corps. Grosse surprise, la cellulite n'a posé souci qu'à sa découverte en 1924. le corps s'observe de plus en plus, dans sa vie mais aussi comme reflet de ce que la société attend des hommes et des femmes.

C'est un livre qui continue après l'avoir fermé. Il se prolonge forcément dans le temps et pose la question de la beauté telle qu'elle sera vue tout au long de notre siècle (comment évoluer maintenant?) mais surtout interroge sur notre rapport au corps et à l'esthétique aujourd'hui, sur notre façon de voir le monde et le concevoir. Au delà du corps, c'est la place que l'on se donne qui devient sujet. D'une beauté noble, on passe à une beauté « accessible » donc exigée de toutes et tous. Ainsi, il n'est pas rare d'entendre: « prend une tenue qui te valorise et prend soin de toi pour devenir belle et donc heureuse ». Entre normes, hypocrisie et culpabilité.. bienvenue à notre époque.

A lire, pour comprendre et apprendre. A partager aussi, pour mieux saisir comment nos complexes sont construits, et comment ils traduisent ce que la société attend de nous.
Lien : http://sybabulles.wordpress...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
~ La beauté au XVIe siècle

Logique toute vertueuse, elle met en évidence les membres honorables et met hors du regard les membres dépréciés. "La nature induit les femmes et les hommes à découvrir les parties hautes et à cacher les parties basses, parce que les premières comme propre siège de la beauté doivent se voir, et il n'en est pas ainsi des autres étant seulement le fondement et la base et le soutien des supérieures".
(Le triomphe du haut)

La différence sociale s'imprimerait dans les formes mal dissimulées, le lourd, l'habit mal contrôlé. [...] Une différence marquante porte sur la ceinture et son resserrement. [...] La priorité donnée au haut du corps ne peut ainsi être dissociée d'une autre attention plus large : celle protée à la l'allure d'ensemble, à la légèreté et à la lourdeur.

Un usage du cosmétique se diffuse à la Renaissance, quoiqu'il en soit, malgré les réticences et les refus.

Le brusque développement poétique des "blasons du corps", dans les années 1520-1550, les poèmes consacrant des parties séparées, l'oreille, l'ongle, le nombril, le genou, confirment tout autant une esthétisation du dessous. [...] La démarche du blason révèle une culture libertine, ironique et érudite à la fois, raffinée même, élaborée aux marges du quotidien.
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~ La beauté au XIXe siècle

Les visages s'approfondissent avec la beauté romantique, les yeux, comme la pâleur, accentuent l'appel à l'âme, l'allusion à l'insondable. [...]Un trait domine cette esthétique du lointain : l'intériorité.
Une lente subversion de formes s'avère pourtant plus importante encore dans la beauté du XIXe s . Le "bas" acquiert, graduellement avec le siècle, une place qu'il n'avait pas. Les lignes physiques s'autorisent plus de présence : le corps insensiblement impose le "dessous". [...]Les formes féminines s'animent, affleurant les étoffes, dictant, au bout du compte, fût-ce tardivement, leur dessin au tissu.
[...]
Un autre changement [...] concerne la femme, ses libertés "nouvelles" ou supposées. Une figure le montre : la Parisienne, objet d'interminables commentaires et réflexions. [...] La capitale fabriquerait des êtres plus inventifs, plus attirants, assure aussi Balzac, alors que l'ennui de la province ferait "perdre à la femme sa beauté". [...] Les conséquences physiques sont notables : un contraste opposerait d'abord légèreté et lourdeur, vivacité et torpeur.
[...]
La "Gibson girl", jeune femme dont les tenues actives, les poses aériennes ont provoqué aux Etats Unis une intense identification. [...]Exemple décisif parce qu'il est aussi l'illustration de la progressive ascendance du modèle américain : sa diffusion en Europe, l'insensible correspondance entre succès économique et succès esthétique.
[...]
Il faut une image nouvelle de la femme encore pour ue le profil en S longtemps recherché apparaisse brusquement contrant ou désaccordé. La "fin" de la cambrure et du corset, au début du XXe siècle, est aussi la fin d'une femme "décor".
[...]
Un objet, en particulier, a gagné en importance dans la culture bourgeoise des toutes dernières décennies du siècle, aidant insensiblement à renouveler les gestes 'observation et de correction de soi : l'armoire à glace. Le meuble pénètre le salon, la chambre, le cabinet de toilette ou de bain ...
[...]
Un large marché de la beauté s'est constitué. Ce qui étend toujours davantage le thème de l'artifice, banalisant avec la fin du siècle l'image d'une beauté construite.[...]
Le grand magasin a créé ce cadre en révolutionnant le commerce des "nouveautés" à partir des années 1860.
[...]
Une institution inédite naît enfin avec le début du XXe siècle, confirmant cette vision plus unifiée de l'embellissement : l'institut des soins de beauté.
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~ La beauté au XXe siècle

Aucune définition de la beauté physique n'est possible assurent les traités d'aujourd'hui, trop sensibles à l'ascendance des préférences et des goûts individuels. [...]Une intense psychologisation des comportements associe toujours davantage esthétique physique et perception de soi. [...] Le corps mettrakt lui-même en scène sa propre liberté.
[...]
C'est sur un changement de silhouette que s'inaugure la beauté du XXe siècle : (...) lignes étirées, gestes allégés. [...] L'(...)allule glisse de l'image de la fleur à celle de la tige, de la lettre S à la lettre I. [...] Cette gracilité [...] prétend révéler l'autonomie dans les lignes du corps, illustrant une profonde transformation de la femme.
[...]
Le corps féminin intègre pour la première fois le signe physiologique de l'activité : le muscle visible, élastique, exercé, propriété jusque-là exclusive du masculin.
Plus profondément, c'est la référence au nu avec ses profils effilés qui devient dans l'entre guerres le critère dominant. Le dessous comme vérité du dessus.
[...]
Le recours au chiffre, l'insistance sur le moindre écart, pourraient avoir favorisé la vogue des concours de beauté. Les "reines" et les "miss" se multiplient dans l'entre-deux-guerres : Miss America en 1921, Miss France en 1928, Miss Europe en 1929, Miss Univers en 1930. L'adoption du mot "MIss" confirme au passage la progressive ascendance américaine dans ce qui devient culture de masse, diffusion à grande échelle de l'image, du film, du son.
[...]
Une chirurgie esthétique "pure" rejoint la chirurgie "réparatrice" réinventée avec la Première guerre mondiale.
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~ La beauté au XVIIIe siècle

Les Lumières, plus profondément, ont disjoint la vision de la beauté humaine de toute vision divine. [...] Non que le surnaturel soit nié, mais un réalisme s'est imposé. [...]Un aléatoire peut même s'installer, que souligne Voltaire jugeant difficile sinon illusoire toute tentative d'un traité du beau : "Demandez à un crapaud ce que c'est que la beauté... ? Il vous répondra que c'est sa crapaude avec deux gros yeux ronds sortis de sa petite tête, une gueule longue et plate, un entre jaune, un dos brun."

La beauté se révèle plus que jamais appartenir à un groupe, à ses gestes, à ses mœurs. Elle pourrait plus que jamais alors, comme l'éducation, varier avec les habitudes et les savoirs. Elle pourrait croître et se cultiver collectivement, comme décroître et péricliter par abandon. [...] L'idée d'une dégradation des formes humaines correspondant à la modernité. [...]La certitude nouvelle croise l'histoire naturelle : "L'espèce humaine dégénère en Europe". [...] L'Encyclopédie s'attarde au constat d'un abâtardissement des races. [...]D'où la nécessité, tuile à tous, d'un nouvel investissement sur la beauté. [...]
Les formes corporelles se perdraient par manque d'usage, par défaut de régime ou de tension. Le triomphe ici encore de la fonction : seuls les gestes efficaces pourraient favoriser la beauté; les autres, ceux des artifices et des cités, pourraient à l'infini la contrarier.
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La beauté démocratisée - Approcher les stars
Le cinéma a joué avec les corps, la lumière, l'écran, ses sens du spectateur portant au plus loin les attentes et les désirs du temps. Il a servi les réel par l’irréel, projetant ses silhouettes en "messagères de beauté".
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Vidéo de Georges Vigarello
Table ronde, carte blanche proposée par la CASDEN
Modération: Pascal BLANCHARD, codirecteur du groupe de recherches Achac
Intervenants: Laetitia BERNARD, journaliste à France Inter, Sandrine LEMAIRE, professeure agrégée en classes préparatoires à Reims, Thomas SNÉGAROFF, journaliste à Radio France et à France TV, Lilian THURAM, footballeur international, président de la Fondation Lilian Thuram, Georges VIGARELLO, directeur d'études de l'EHESS
Les Jeux Olympiques participent pleinement du processus contemporain de mondialisation et à chaque décennie on annonce « la fin des Jeux ». Quatorze pays étaient rassemblés à Athènes en 1896. Ils seront plus de 200 à Paris en 2024. Entre temps, l'espace olympique est devenu un lieu de combat politique permanent. Comme le sport avec sa médiatisation, c'est le premier espace pour porter un combat, engager un boycott, combattre pour les droits de l'homme en URSS et en Chine, lutter contre des invasions en Tchécoslovaquie, au Tibet ou en Ukraine, revendiquer contre le racisme, l'apartheid ou développer sa propagande (de l'Allemagne nazie à l'URSS, de l'Italie de Mussolini à l'Amérique…). le Covid, la guerre froide, la montée des extrêmes, la guerre froide, l'URSS et les spartakiades, le combat pour la parité, le tiers-mondisme et sa volonté de jeux alternatifs n'ont pas mis fin au modèle olympique qui a chaque fois va réussir à renaître de ses cendres. Que seront les Jeux dans l'avenir ? Sont-ils condamnés à disparaître sous la forme que nous connaissons ? Les enjeux démocratiques, la volonté des populations, les enjeux économiques et écologiques remettent en cause l'idée même de ces grands rendez-vous mondiaux autour du sport ? Depuis Tokyo et la crise de la Covid, la question se pose avec cette édition spectrale, sans spectateurs. Que seront les Jeux dans les prochaines décennies après le partage sans concurrence entre Paris et Los Angeles des Olympiades des 2024 et 2028 ?
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