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EAN : 9782866563318
222 pages
Scala (28/10/2003)
4.57/5   7 notes
Résumé :
C'est avec simplicité, en effet, que Mme Vigée Le Brun raconte une vie qui pourtant fut exceptionnelle : artiste célèbre, admirée pour sa beauté et son esprit, voyageuse infatigable, elle eut une destinée peu commune. Fille de peintre, Elisabeth Vigée Le Brun se fait remarquer dès l'âge de quinze ans pour la qualité et la sensibilité de ses portraits. Les grands de la cour sont ses modèles. Un jour, elle rencontre la reine Marie-Antoinette et connaît alors le triomp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
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« Tu seras peintre mon enfant, ou jamais il n'en sera », dit à sa fille Elisabeth, le portraitiste Louis Vigée en se rendant compte de sa sensibilité artistique.

Née en 1755, Elisabeth Vigée le Brun, femme-peintre exceptionnelle est considérée comme une des plus grandes portraitistes du 18ème siècle.
À 23 ans seulement, son talent lui permet de devenir le peintre officiel de la reine de France Marie-Antoinette dont elle fait de nombreux portraits. En 1783, grâce à l'intervention de la reine, l'Académie royale de peinture la reçoit avec une peinture d'histoire, une allégorie, « La Paix ramenant l'Abondance » ce qui confirme son appartenance officielle à l'élite artistique française avec, le même jour, la réception d'une autre femme, Adélaïde Labille-Guiard.

Les vents mauvais de la révolution de 1789 vont obliger Elisabeth à s'exiler. Voyageant à travers toute l'Europe en plein bouleversement, de cour en cour, célèbre, elle ne va pas cesser de peindre les grands de cette époque. Revenue en France en 1802, elle continue à peindre jusqu'à son décès en 1842.

L'artiste a été témoin et actrice d'un monde qui a sombré à la révolution, puis d'un monde nouveau passant par l'Empire, la Restauration, et la monarchie de Louis-Philippe.
Le dernier portrait d'Elisabeth Vigée-Lebrun pourrait être ses « Souvenirs » écrits à 74 ans, durant les douze dernières années de sa vie, ultimes mémoires ou autobiographie. Elle sera publiée de son vivant. Nous retrouvons dans ses lignes la fraîcheur des coloris de sa palette et la grâce du regard qu'elle portait sur ses modèles.

En 2016 au Grand Palais à Paris, la première rétrospective en France de l'artiste se voulait un hommage à cette portraitiste virtuose.
Je montre quelques extraits de ses mémoires et cite des oeuvres dont les commentaires ont été écrits par l'artiste elle-même. Pour la plupart, celles-ci ont été peintes avant son arrivée à Rome âgée de 34 ans, à la toute fin de l'année 1789, en pleine révolution française.
Laissons la place aux souvenirs :

Je considère la toile « Autoportrait au chapeau de paille », de 1782, comme la plus lumineuse et la plus belle de l'artiste. Elle se raconte :
« Je trouvai chez un particulier le fameux « Chapeau de paille », chef-d'oeuvre de Rubens. Cet admirable tableau représente une femme de Rubens ; son grand effet réside dans les deux différentes lumières que donnent le simple jour et la lueur du soleil. Ce tableau me ravit et m'inspira au point que je fis mon portrait en cherchant le même effet. Je me peignis portant sur la tête un chapeau de paille, une plume, une guirlande de fleurs des champs, et tenant ma palette à la main. le portrait ajouta beaucoup à ma réputation. »

La même année, le superbe tableau de la « Duchesse de Polignac » est peint. La technique de l'ombre portée sur des visages aux regards voilés est fort ressemblante à son « Autoportrait au chapeau de paille » :
Durant la révolution, la duchesse de Polignac, confidente de la reine, était détestée. « Il n'est point de calomnie, point d'horreurs, que l'envie et la haine n'aient inventées contre la duchesse de Polignac. Ce monstre je l'ai connu : c'était la plus belle, la plus douce, la plus aimable femme qu'on pût voir. »

« Marie-Antoinette en chemise ou en gaulle », 1783 : « J'ai fait à diverses époques plusieurs portraits de la Reine. Un entre autres la représente coiffée d'un chapeau de paille et habillée d'une robe de mousseline blanche dont les manches sont plissées en travers, mais assez ajustées : Au salon, les méchants ne manquèrent pas de dire que la reine s'était fait peindre en chemise ; déjà la calomnie commençait à s'exercer sur elle.

L'un des plus beaux autoportraits d'Élisabeth : « L'artiste exécutant un portrait de la reine Marie-Antoinette », 1790 : « Aussitôt après mon arrivée à Rome, je fis mon portrait pour la galerie de Florence. Je me peignis la palette à la main, devant une toile sur laquelle je trace la reine avec du crayon blanc. » le tableau figure sur la couverture du livre.

Dans ses « Souvenirs », Elisabeth Vigée le Brun écrivit quelques beaux conseils pouvant être utiles aux femmes se destinant à la peinture du portrait :
« Les ombres doivent être vigoureuses et transparentes à la fois, c'est-à-dire point empâtées, mais d'un ton mûr, accompagné de touches fermes et sanguines dans les cavités, telles que l'orbite de l'oeil, l'enfoncement des narines, et dans les parties ombrées et internes de l'oreille, etc. Les couleurs des joues, si elles sont naturelles, doivent tenir de la pêche dans la partie fuyante, et de la rose dorée dans la saillante, et se perdre insensiblement, avec les lumières occasionnées par la saillie des os, où les lumières doivent toujours être. »

La magnifique portraitiste s'éteindra âgée de 87 ans :
« J'espère terminer doucement une vie errante mais calme, laborieuse mais honorable. »

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Avez-vous voyagé en Italie avec le Président de Brosses ? Savez-vous ce que c'est de flâner dans les musées, les palais, les églises ? Vous plairait-il de quitter la France sous la Révolution et d'y revenir à la fin de l'Empire après avoir été reçu dans toutes les cours d'Europe, de celle de Naples à celle de la grande Catherine à Petersbourg en passant par Florence, Turin, Milan, Parme, Modène, Rome, Vienne, Prague, Dresde, Berlin et jusqu'aux septentrionales Memel et Moscou avant de rentrer à Paris en passant par Londres ? Si oui, partez en compagnie d'une artiste qui vous introduira auprès de tous les princes du monde qui basculait alors entre le XVIIIe (vous rencontrerez Voltaire en personne, si, si !) et le XIXe naissant avec Madame Récamier, Metternich ; mais aussi le Prince de Ligne, Paul 1er de Russie et Alexandre son tsar de fils, les Kourakine et les Ségur, les Murat et tant d'autres comme Joséphine de Beauharnais, Bellini, Bernardin de Saint-Pierre, la belle Madame Tallien, la duchesse de Berry, Bonaparte, Chamfort, Rivarol et plus de mille autres.
Bien sûr vous souffrirez les inconvénients des déménagements innombrables et des parcours sur des routes parsemées de cahots et de relais douteux, mais à peine arrivé, on vous fêtera, vous serez reçu à l'académie locale des beaux-arts, on vous suppliera de faire le portrait de celui ou de celle qui vous reçoit et de leurs charmants enfants, vous serez généreusement payé pour cela et pourrez ainsi poursuivre votre fabuleux voyage dans toute l'Europe.
Cette volumineuse --près de 900 pages-- édition critique des souvenirs de la célèbre portraitiste est très agréable à parcourir et très richement annotée.
le style d'Elisabeth Vigée le Brun est celui du passé simple, devenu si rare de nos jours, accompagné de nombreux superlatifs (surtout lorsque l'auteure décrit la beauté des femmes qu'elle peint, leur amabilité et leur teint) ; le récit contient de nombreuses anecdotes fort agréables à lire. le soir, vous irez dans le monde participer à de nombreux bals et tout au fil de votre lecture vous verrez peu à peu disparaître les perruques bientôt remplacées par une mode nouvelle qui envahira tous les salons européens.
Un beau voyage vous attend.
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Autobiographie de mon artiste préférée. Très bien écrite, on comprend bien sa psychologie, ses idées. C'est très vivant, on peut presque nous imaginer en étant là avec elle. Pour les amateurs du 18e siècle, ce livre est essentiel. C'est toujours très agréable de rencontrer des anecdotes de l'époque racontées de façon si détaillée.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
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Description par Elisabeth Vigée-Le Brun de son portrait de Madame Dubarry, ancienne favorite de Louis XV, qui terminera sa vie sur l’échafaud

"C’est en 1786 que j’allai, pour la première fois à Louveciennes, où j’avais promis de peindre madame Dubarry, et j’étais extrêmement curieuse de voir cette favorite, dont j’avais si souvent entendu parler. Madame Dubarry pouvait avoir alors quarante-cinq ans environ. Elle était grande sans l’être trop ; elle avait de l’embonpoint ; la gorge un peu forte, mais fort belle ; son visage était encore charmant, ses traits réguliers et gracieux ; ses cheveux était cendrés et bouclés comme ceux d’un enfant ; son teint seulement commençait à se gâter."

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Videos de Louise-Élisabeth Vigée Le Brun (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louise-Élisabeth Vigée Le Brun
Elisabeth Vigée le Brun est sans doute l'artiste la plus connue de l'expo "Peintres femmes". Elle a été la portraitiste de Marie-Antoinette et l'une des rares femmes admise à l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture. Ça n'a pas empêché son oeuvre d'avoir été régulièrement discréditée par la critique depuis 200 ans. Margaux Brugvin vous explique tout dans ce troisième épisode de notre série !
---- Série de 5 vidéos réalisée dans le cadre de l'exposition "Peintres femmes, 1780-1830. Naissance d'un combat" au Musée du Luxembourg. PROLONGATION DE L'EXPO JUSQU'AU 25 JUILLET 2021.
Pour en savoir plus : https://museeduluxembourg.fr/fr/agenda/evenement/peintres-femmes-1780-1830
#ExpoPeintresFemmes
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