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EAN : 9782847345209
Tallandier (16/04/2009)
4.75/5   4 notes
Résumé :
Portraitiste de réputation européenne, Élisabeth Vigée Le Brun (1755-1842) est l'auteur de Souvenirs originaux tant par le contenu que par la forme. À mi-chemin des mémoires et de l'autobiographie, elle retrace l'histoire de sa carrière tout en élaborant une représentation de soi à une époque où la représentation de l'identité de l'artiste est en pleine mutation. Témoin de l'histoire de son temps, elle y inscrit sa propre destinée avec le souci visible de restaurer ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
À 74 ans, Élisabeth Vigée le Brun commence la rédaction d'un recueil de "Souvenirs" que son entourage lui a demandé. Elle a été témoin et actrice d'un monde qui a sombré à la révolution, puis d'un monde nouveau passant par l'Empire, la Restauration, et la monarchie de Louis-Philippe. Elle sera publiée de son vivant.
L'ouvrage est un curieux assemblage de mémoires, lettres, conseils, poèmes, notices de personnages, listes de ses tableaux.

L'instigatrice et la première destinataire des "Souvenirs" est la princesse Kourakina qu'elle a connue à Pétersbourg, et retrouvée à Paris où elle vécut après la révolution. "Il était tout à fait impossible de la voir deux fois sans l'aimer". Elle passa un implicite contrat épistolaire avec elle évoqué comme le rappel d'une conversation : "Ma bien bonne amie, puisque vous avez exigé que je vous dise tout".

De part la longévité de l'artiste, ces "Souvenirs" sont d'une grande richesse. Sa réputation était internationale, elle était devenue la portraitiste de l'Europe.

J'ai pris beaucoup de plaisir, avec la visite de l'exposition du Grand Palais à Paris en 2016, à la lecture des "Souvenirs" d'Elisabeth dont j'ai retrouvé dans les lignes la fraîcheur des coloris de sa palette et la grâce du regard qu'elle portait sur ses modèles.

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Bien qu'il soit difficile de lire des mémoires, il faut sans cesse faire attention aux défauts du temps. J'entends par là la déformation des souvenirs, de la réalité et des transformations volontaires destinés à la postérité. Cependant, ces mémoires réservent une belle et intéressante lecture!

La mémorialiste restitue son époque avec la même grâce que ses tableaux nous révèlent un temps qui ne reviendra plus. Vigée le Brun est une royaliste. Critiques acerbes envers les révolutionnaires, l'Empire de Bonaparte et leurs amis. En revanche, éloges constante des grands aristocrates et des figures royales. Des défauts qui n'en sont pas moins intéressants car entre leurs lignes ils laissent un précieux témoignage. La transition et la nostalgie de l'Ancien Régime.

J'ai particulièrement aimé les chapitres avant la Révolution dans ce Paris qui court à sa perte. Ceux de ses voyages en Italie et en Russie. le lecteur vagabonde dans des sociétés extrêmement intéressantes où l'art est porté à ses instances les plus hautes! de plus, la mémorialiste nous offre des récits de voyage extrêmement précieux! J'étais cahutée dans cette voiture qui ne pouvait pas retourner en France. Sous mes yeux, les plus incroyables trésors de l'Europe. Artistiques et naturels. le Laocoon. Un couché de soleil sur le Vésuve. Les ruines pompéiennes commençant à sortir de terre... le froid mortel de Saint-Petersbourg. L'ombre de Catherine II. Je ne serai vous cataloguer ici tous les souvenirs précieux qui m'ont marqués. Parce que quand elle parle des autres, quand son esprit est loin des tourments de la France : elle est plus que jamais sincère et honnête.

Enfin, je ne sais pas si on peut s'attacher à sa personne, je ne sais pas si on peut s'attacher à un mémorialiste en général d'ailleurs... Néanmoins, je conseille cette enrichissante lecture à tous ceux qui s'intéressent au XVIIIeme, à la chute de l'Ancien Régime, aux Arts et aux amoureux de Vigée le Brun.
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Très jolie recueil de mémoires, particulièrement bien rédigé dans le style de son époque. de belles descriptions de lieux et personnages viennent ponctuer un récit passionnant. J'ai surtout apprécié la première partie consacrée à l'ancien régime, qui nous dresse le portrait vivant et haut en couleurs d'une société disparue. Les écrits de madame Vigée le Brun sur cette période sont empreints de regrets, et d'une nostalgie sincère pour un mode de vie et des amis perdus.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
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Quelques conseils pouvant être utiles aux femmes se destinant à la peinture du portrait.

Avant de commencer, causez avec votre modèle ; essayez plusieurs attitudes, et choisissez non seulement la plus agréable, mais celle qui convient à son âge et à son caractère (ce qui peut ajouter à la ressemblance), faites de même pour sa tête : placez-la de face ou de trois quarts, cela ajoute plus ou moins à la vérité des traits, surtout pour le public ; le miroir peut aussi décider à ce sujet.
Il faut tâcher de faire la tête (le masque surtout) dans trois ou quatre séances d’une heure et demie chaque, deux heures au plus ; car le modèle s’ennuie, s’impatiente (ce qu’il faut éviter) son visage change visiblement ; c’est pourquoi il faut le faire reposer, et le distraire le plus possible.
Tout cela est d’expérience avec les femmes ; il faut les flatter, leur dire qu’elles sont belles, qu’elles ont le teint frais, etc., etc. Cela les met en belle humeur, et les fait tenir avec plus de plaisir. Le contraire les changerait visiblement. Il faut aussi leur dire qu’elles posent à merveille ; elles se trouvent engagées par là à se bien tenir. Il faut leur recommander de ne point amener de sociétés. Toutes veulent donner leur avis, et font tout gâter. Quand aux artistes et aux gens de goût, on peut les consulter ? Ne vous rebutez pas si quelques personnes ne trouvent aucune ressemblance à vos portraits ; il y a tant de gens qui ne savent point voir.
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Si l’on doit peindre une gorge, éclairez-là de façon qu’elle reçoive bien la lumière ; les plus belles gorges sont celles dont la lumière n’est point interceptée, jusqu’au bouton qui se colore peu à peu à l’extrémité ; les demi-teintes qui font tourner le sein doivent être du ton le plus fin et le plus frais ; l’ombre qui dérive de la saillie de la gorge doit être chaude et transparente.
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C’est en l’année 1778, ma chère amie, que j’ai fait pour la première fois le portrait de la Reine, alors dans tout l’éclat de sa jeunesse et de sa beauté. Marie-Antoinette était grande, admirablement bien faite, assez grosse sans l’être trop. Ses bras étaient superbe, ses mains petites, parfaites de formes, et ses pieds charmants. Elle était la femme de France qui marchait le mieux. […] Mais ce qu’il y avait de plus remarquable dans son visage, c’était l’éclat de son teint. Je n’en ai jamais vu d’aussi brillant, et brillant est le mot ; car sa peau était si transparente qu’elle ne prenait point d’ombre. Aussi ne pouvais-je en rendre l’effet à mon gré : les couleurs me manquaient pour peindre cette fraîcheur, ces tons si fins qui n’appartenaient qu’à cette charmante figure et que je n’ai retrouvés chez aucune autre femme.
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Souvenir d’Elisabeth Vigée Le Brun sur la comtesse Skavronskaïa :

Je me souviens qu’elle m’a conté que, pour s’endormir, elle avait une esclave sous son lit, qui lui racontait tous les soirs la même histoire. Le jour, elle restait constamment oisive ; elle n’avait aucune instruction, et sa conversation était des plus nulle ; en dépit de tout cela, grâce à sa ravissante figure et à une douceur angélique, elle avait un charme invincible.
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A cette époque de ma vie, j’étais laide. J’avais un front énorme, les yeux très enfoncés ; mon nez était le seul joli trait de mon visage pâle et amaigri. En outre j’avais grandi si rapidement qu’il m’était impossible de me tenir droite, je pliais comme un roseau.
[…]
Mademoiselle Boquet avait alors quinze ans et j’en avais quatorze. Nous rivalisions de beauté (car j’ai oublié de vous dire, chère amie, qu’il s’était fait en moi, une métamorphose et que j’étais devenue jolie).
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Videos de Louise-Élisabeth Vigée Le Brun (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louise-Élisabeth Vigée Le Brun
Elisabeth Vigée le Brun est sans doute l'artiste la plus connue de l'expo "Peintres femmes". Elle a été la portraitiste de Marie-Antoinette et l'une des rares femmes admise à l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture. Ça n'a pas empêché son oeuvre d'avoir été régulièrement discréditée par la critique depuis 200 ans. Margaux Brugvin vous explique tout dans ce troisième épisode de notre série !
---- Série de 5 vidéos réalisée dans le cadre de l'exposition "Peintres femmes, 1780-1830. Naissance d'un combat" au Musée du Luxembourg. PROLONGATION DE L'EXPO JUSQU'AU 25 JUILLET 2021.
Pour en savoir plus : https://museeduluxembourg.fr/fr/agenda/evenement/peintres-femmes-1780-1830
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