Ce minuscule fascicule d'une soixantaine de pages m'a littéralement transporté sur une onde dont la puissance, l'aura poétique, (insoupçonnablement accessible pour moi) fut génératrice d'une jouissance incantatoire inversement proportionnelle à l'épaisseur de cet ouvrage.
Tellurique !...
Quel bonheur de lecture.
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Le R de ta machine à écrire Olivetti tapait plus bas, amputait ton bonheur, enlevait au mots une fenêtre
D'autres lettres suivirent, pattes sales d'un corbeau. Elles dansaient dans un grenier de chagrin. elles auraient pu t'éloigner d'une destruction, déposer quelques graines sur la page, se soumettre au poignard de la bougie
Il fallait recommencer une douleur dont la raison était lointaine.
Tu voulais qu'elle frémisse encore au-dessus d'un mur, à l'intérieur d' une phrase, et qu'elle réduise à néant la suffisance des êtres et des paroles, des petites fatalités qui innocentent le monde.
Tu jetais des poignées d'herbe dont le cœur s'étoilait, espérant que, de l'éphémère et de son rognement, pouvaient se déduire une autre loi, l' éblouissement d'un parfum.
Salon du Polar "Les Grands Espaces"