Premier tome d'une série annoncée (Le second est prévu pour septembre 2017).
Il pleut depuis 8 mois. Kosh et Lou, 14 ans, s'aiment depuis leur première rencontre. Mais il faut évacuer et les parents ne sont plus là. On embarque les petits frères et la petite soeur encore bébé et c'est parti pour un sea-movie dans une ambiance post-apocalyptique où le plus fort et le plus malin survivra. Les autres…
A chaque ligne, je ne pouvais m'empêcher de faire le parallèle avec l'excellent Déluge de S. Baxter. Mais à chaque ligne, je me disais aussi que le public cible n'était pas le même.
Partons donc du principe que c'est de la littérature pour ado.
L'ambiance post-apocalyptique est bien restituée. La bonté et la bassesse de l'humanité, les vol et les viols. L'auteur n'élude pas la question même s'il édulcore la scène. On reste dans le classique, le plus dangereux dans un monde post-apo est l'homme lui-même.
Le roman possède une belle dynamique à base d'amour, d'amitié et de liens fraternels. On appréciera le fait que l'amour entre les deux adolescents est quasiment entendu. Pas de longues digressions sur les émois naissants et les tergiversations propres à cette classe d'âge dans les livres associés.
On pourra regretter surtout au début, un petit manque de gravité, d'ambiance résignée. Les jeunes semblent presque heureux de partir pour une aventure sympathique. Heureusement ils vont vite déchanter.
Je trouve le choix de situer l'action dans un lieu imaginaire un peu dommage. Un vrai lieu, documenté aurait augmenté le réalisme de l'aventure à mon avis.
Enfin, Kosh, 14 ans, It's a bird... It's a plane... It's Superman. Bref un poil trop sans peur et sans reproche (le pire, le coup du requin) manque de crédibilité alors que les autres personnages sont plus conformes à ce qui pourrait être une réalité.
Mais au final, un agréable divertissement, mené sans temps mort.
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♫Il pleut, il mouille, c'est la fête à la grenouille♪
Super, seulement voilà, tout le monde n'a pas la faculté d'adaptation du batracien voué, de toute façon, à finir dans une assiette, les gambettes ointes de beurre aillé et de persil. Mais chut, c'est une surprise.
L'humain est un terrien. Par définition, la flotte, c'est pas son truc.
Y a bien eu un gars un peu célèbre qui dompta, en son temps, le déluge en le chevauchant prestement, fièrement perché sur sa barcasse, mais n'est pas Noé qui veut.
Bref, il flotte depuis des lustres.
Quelqu'un, là-haut, a dû oublier de couper le robinet.
Les digues pètent une à une.
Les fleuves débordent.
Les piscines privatives intérieur/extérieur fleurissent à vue d'oeil.
Et pas l'ombre d'un joint d'étanchéité en vue !
La terre agonise.
Waterworld étend sa domination liquide et Kevin répond aux abonnés absents.
Dans cet enfer diluvien, quatre gamins vont devoir très rapidement se farcir le guide de survie pour les nuls.
Bonne surprise que ce premier opus initiatique aussi plaisant à lire que distrayant.
Bien loin des sirupeuses sagas élevant aux rangs de demi-dieux décérébrés moult ados énamourés dans la panade, Les Pluies aura su évoquer sobrement les liens unissant ces naufragés climatiques et leur évolution dictée par le déluge d'emmerdes semblant leur coller aux cuissardes de la première à la dernière page.
Le scénario, forcément anxiogène, aurait pu se laisser bercer par les flots.
Mais que nenni, dans un souci d'intensité dramatique plus que louable, Villeminot n'aura de cesse, à l'instar de Skippy le grand gourou, de rebondir et d'infliger de nouvelles épreuves à nos mousquetaires qui n'en demandaient pourtant pas tant.
Petit bémol quant à la faculté d'adaptation et d'à-propos de Kosh, leader charismatique de ce groupuscule. Un gamin qui a forcément les miquettes mais capable d'autant de sang-froid et de présence d'esprit, je m'incline bien bas.
Les Pluies aurait pu prendre l'eau, boire la tasse.
Il préfigure d'une série en cours hautement recommandable.
Grand merci à Babelio et aux éditions Fleurus pour ce scénario catastrophe méchamment arrosé. Santé!
3.5/5
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Tout d'abord je tiens à dire que je déplore que certains sites marchands aient gardé la première version communiquée de l'éditeur de la quatrième de couverture. Celle-ci en dévoile beaucoup trop sur l'histoire ! (jusqu'à la moitié du livre ! Et c'est, pour moi, inadmissible!) L'éditeur s'est repris et à finalement imprimé une quatrième de couverture qui n'en dévoile pas tant. Je tiens aussi à vous dissuader de regarder le booktrailer qui vous spoilera tout ce que ce premier choix de quatrième de couverture ne vous a pas spoilé ! En somme, je vous conseille de vous en tenir à cette dernière et définitive version qu'exceptionnellement je vous joins :
Kosh sortit sous le déluge, courut le long de la rue nationale. Les rares voitures en stationnement avaient déjà de l'eau au ras de leurs caisses. le courant était fort. Quand il arriva au nord du village, il comprit que c'était foutu. Il n'y avait plus de pont, ici non plus. le tablier, le parapet apparaissaient encore parfois dans la boue écumante. Rien de plus. L'eau rugissait et roulait à hauteur du haut des digues. de l'autre côté, sur l'autre rive : plus de prairie, plus d'herbe - juste un fleuve immense large comme un bras de mer. On est coupés du monde... Il revint en courant vers la maison. Que faire ? L'eau pouvait-elle monter jusqu'aux étages ? - On va à l'église. Suivez-moi ! - À l'église ? demanda Lou. - Ouais, dans le clocher. C'est l'endroit le plus haut du village. Pressez-vous, l'eau arrive...
Une quatrième beaucoup moins mièvre que le premier choix (que je ne vous joins pas pour ne pas vous spoiler) et beaucoup moins révélatrice (merci) et donc beaucoup plus mystérieuse.
Un très bon livre. l'auteur a imaginé un dérèglement climatique extrême et tout ce que ça peut engendrer. On va suivre des adolescents dans leur périple semé d'embûche. C'est avant tout un livre de survie, d'apocalypse, les conditions de vie sont atroces tout comme l 'être humain qui dans la peur et le désespoir devient un tyran, un pirate ou encore un tueur ou un violeur.
Le livre est fait en cinq parties, les deux premières forment la première moitié du livre. J'ai vraiment beaucoup aimé la troisième partie de ce livre (qui est épistolaire) elle est tellement différente qu'elle nous fait prendre un autre cap. On est bien évidement toujours dans la même histoire avec le même contexte et avec nos personnages, mais on le vie d'une manière complètement différente puisque l'écriture est différente ainsi que le pronom personnel. Les trois dernières parties m'ont beaucoup plu (pas que les deux premières ne m'aient pas plu mais les lettres m'ont beaucoup touché) La tournure des événements est bien emmenée et plausible. C'est vraiment à ce moment là que j'ai pris un réel plaisir à être en immersion dans l'histoire.
Nous avons là une bonne histoire qui tient la route et une imagination originale. Imaginer ces pluies incessantes depuis 9 mois et les conséquences que cela peut produire sur le long terme sur notre écosystème et sur nous humain, sur la vie tout simplement. C'est fort, il fallait y penser et pourtant il ne fallait pas aller chercher bien loin finalement... C'est tellement concevable . À l'heure actuelle nous détruisons la nature petit à petit, le temps et les saisons sont déjà bien déréglés par rapport à ne serait-ce que 20 ans en arrière et ça ne peut qu'aller en empirant malheureusement. Alors pourquoi pas? Pourquoi ce scénario serait-il si imaginaire que ça ? Je pense qu'il n'est peut être pas si loin d'une éventuelle réalité future... Si ce n'est pas la pluie ça sera peut-être le soleil? Une chose est sûre le dérèglement climatique ira de mal en pis. Une histoire crédible.
De bonnes descriptions et de bons personnages. Les conditions de survie sont vraiment compliquées. L'auteur a pensé à tout ce que ce dérèglement climatique impliqué. Que ce soit au niveau santé, vie quotidienne, hiérarchie, paysage....etc
Il y a notamment le passage avec Chiloé, Noah et Kosh en canoë qui m'a marqué. C'était décrit de façon très juste . On visualise parfaitement la situation. Et l'auteur nous montre et nous fait ressentir des choses qui sont logiques mais auxquelles on n'avait pas nécessairement pensé de façon aussi poussé. Un belle plume.
Au niveau des personnages, j'ai détesté Chiloé. Elle a été horripilante pour moi. J'avais envie de lui mettre des baffes tout le temps. Je ne me suis absolument pas attachée à elle. Les autres en revanche je les ai tous apprécié. Que ce soit Kosh, Lou, Noah ou Malcom et bien sûr Ombre. Même à son petit niveau elle a su me toucher. Ce sont tous de beaux personnages haut en couleur avec une vraie personnalité.
Kosh m'a impressionné par sa maturité, je ne m'attendais pas à un personnage aussi responsable.
J'ai su dès le début que l'auteur allait faire évoluer Noah de façon à ce qu'on s'attache à lui. Et en effet c'est ce qu'il s'est produit et ça m'a plu.
La relation de Lou et Kosh reste finalement très énigmatique. Ils ont tant de pudeur l'un envers l'autre que ça donne une part de mystère. Même s'il est évident qu'ils s'aiment très fort d'un amour inconditionnel.
Un bon moment de lecture, même si je me suis spoilée toute seule en lisant ce que je n'aurai pas du lire et en regardant ce que je n'aurai pas du regarder ! Lol
Le fait de connaître tous les événements principaux de la moitié du livre avant ma lecture m'a gâché un peu mon plaisir je dois l'avouer. Je pense que c'est d'ailleurs en parti pour cela que j'ai davantage apprécié le livre après la seconde partie.
Je ne lis jamais la quatrième de couverture avant ma lecture et ne regarde jamais les booktrailer avant non plus pour ne pas être spoilée! J'ai fais une exception et je le regrette, on ne m'y reprendra plus ! Lol !
Dans tous les cas, je serai au rendez-vous pour le 2ème et dernier tome.
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Une intrigue captivante et bien ficelée qui ne s’essouffle pas d’une miette. Violente par moment, cette histoire ne cesse de surprendre et on se délecte réellement de tous les imprévus que l’auteur a choisi de mettre sur le chemin de ses jeunes héros!
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Hier ton frère m'a demandé si on allait s'en sortir. Toi, tu me demandes comment. Ça fait une sacré différence.
Ça sent le retour à l'âge des cavernes…
J'espère qu'il y aura des truites laineuses, alors. Pour la chasse. Parce que les mammouths ne savent sûrement pas nager.
Il se leva, alla au parapet, sa couverture sur les épaules.
Les rafales le fouettèrent. Maudites pluies.
Les arbres émergeaient encore, les maisons au-dessus des fenêtres de rez-de-chaussée. Mais plus rien d’autre. Plus de champs. Plus de routes. Plus de voitures. Plus de magasins, plus d’école bientôt, plus de car scolaire, plus de terrain de foot pour les matchs du mercredi – plus de Nhattan. Une surface brune à peine tumultueuse, vague après vague, comme une marée. Il aurait voulu brandir le poing vers le ciel et vers ces nuages noirs. Mais il n’en avait pas la force. Même pas de colère, de révolte. Juste un profond, un immense, un existentiel découragement. Il baissa la tête, vaincu.
Il sentit une présence dans son dos, ne se retourna pas. Lou ?
J’ai enregistré ton frère et ta sœur sous mon patronyme, pour que nous ne risquions pas d’être séparés. Ils sont désormais Noah et Ombre Kamiesh, mon demi-frère et ma demi-sœur par le père. C’en serait comique si ce n’était à pleurer – la seule dont j’aie jamais imaginé qu’elle devienne ma famille, c’est toi. Tu sais parfaitement que je ne m’entendais pas toujours bien avec Noah, avant tout cela. Quant à Ombre, je ne suis pas très doué avec les bébés. Il va falloir que j’apprenne.
"Pourquoi avait-il de telles bontés envers eux? Pourquoi, ailleurs, les hommes étaient-ils prêts à se piétiner, se mordre, se griffer pour un ticket de départ?" p. 137
"T'écrire, c'est pour moi une façon d'espérer ne pas vous perdre tout à fait. Ne pas nous perdre." p. 165
"deux vagues géantes avaient balayé les terres après l'effondrement brutal des glaciers du Pôle et du Groenland sous l'action des pluies tièdes." p. 173
" 'Il faut que ns apprenions à nous adapter à notre milieu, plutôt que de vouloir le transformer [...] Si nous avions épousé la nature, peut-être ces pluies ne seraient-elles pas arrivées. ' Je lui ai fait remarquer que le rôle de l'activité humaine sur la catastrophe météorologique n'était pas avéré. 'Pas pour l'instant...' m'a-t-il répondu, sûr de lui et mystérieux à la fois." p. 194
Dans le cadre du cycle Visiteurs du soir, le Centre national de la littérature pour la jeunesse de la BnF propose des rencontres avec des professionnels du livre et de l'enfance. Cette séance accueille l'auteur de littérature jeunesse Vincent Villeminot.Rencontre animée par Jean-Marie Compte, ancien directeur du département Littérature et art à la BnF, et enregistrée le 15 décembre 2022 à la BnF I François-Mitterrand.