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EAN : 9782226249777
448 pages
Albin Michel (06/11/2013)
4.02/5   42 notes
Résumé :
« Je rêvais de retrouver la trace et l'image d'un saint Louis à l'humanité sensible, un saint Louis de chair, à figure humaine. Le temps, en l'élevant au-dessus de nos natures, lui a peut-être rendu un mauvais service. Il m'a imposé d'aller puiser aux sources les plus authentiques. Là où repose le trésor des paroles vivantes, laissées par les premiers témoins. Ceux qui ont vraiment connu le roi Louis IX, qui l'ont approché, accompagné depuis l'enfance jusqu'au trépa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Je reproduis ici la critique que j'ai publiée de ce livre sur le site Novopress :



Philippe Villiers, le roman de Saint Louis, ou le passé comme remède à la négation de nous-mêmes.

Après Charrette, le « Roi de la Vendée », Philippe de Villiers – loin de la caricature médiatique qu'on lui inflige depuis des années et qui le réduit à un idiot au sang bleu, sûrement pour le châtier d'être un français de conscience ( ?) – se frotte à un autre personnage de notre roman national : Louis IX (1214-1270), entré dans la postérité sous le nom fameux de Saint Louis, après sa canonisation en 1297.
Sans se prétendre l'égal de Jacques le Goff, dont la biographie du même roi parue en 1996 fait autorité et qu'il affirme « indépassable », Villiers, sur le mode du pseudo-mémoire, nous propose un récit plein d'enseignements politiques et spirituels, d'une grande fluidité et d'une exemplaire érudition – dont témoigne la bibliographie en fin d'ouvrage. Et pour mieux nous plonger dans l'ambiance médiévale, l'auteur dissémine çà et là dans le texte les accents de l'époque, sans jamais alourdir son style, à la fois propre et concis, apparentant sa démarche d'écriture à celle « d'un moine copiste qui tente de faire revivre Saint Louis pour notre temps ».

Evitant les poncifs dithyrambiques ainsi que les accusations faciles et anachroniques –, Villiers prend le parti de retracer humainement l'existence de ce roi, toutefois hors du commun, qui se rêvait en Galaad recouvrant le Saint-Graal. Une formidable et aventureuse vie nous est contée, depuis Poissy-le-Châtel – actuelle ville de Poissy – où le futur souverain naquit vraisemblablement le 25 avril 1214, jusqu'à sa fin tragique au pied des remparts de Tunis, le 25 août 1270.
Du roi bâtisseur – nous ayant légué des merveilles de pierre telles la Sainte-Chapelle et l'abbaye de Royaumont – au chef de la septième croisade provoquant sa captivité en Egypte, nous découvrons un homme qui ne subit pas l'Histoire mais au contraire la rencontre sans jamais lui abandonner ses croyances intimes.

Saint Louis, édifié par sa mère Blanche de Castille, sait que le pouvoir est une tâche sacrée et non un blanc-seing. Loin de l'orgueil démesuré de Louis XIV ou de la désinvolture d'un Louis XV, il se consacrera scrupuleusement à ses devoirs de roi : favorisant l'unité du royaume ; rendant une justice plus équitable ; à la fois ferme et diplomate avec ses vassaux ou les souverains d'Europe ; protecteur, enfin, de la foi catholique, ce qui aura raison de sa vie à Tunis, lors de la huitième croisade.
Avec ce Roman de Saint Louis nous pénétrons dans ce monde méconnu – souvent obscurci par ignorance – du Moyen Age à travers un personnage qui ne s'y est pas seulement frayé un passage, mais qui en constitue, dans l'imaginaire collectif et de fait, un élément essentiel, au même titre que les cathédrales gothiques.
Quelquefois – et cet avis n'engage que moi ! – Philippe de Villiers auteur laisse poindre l'autre Philippe : l'homme politique contemporain d'une époque dépouillée du sens de la Nation dans sa dimension civilisationnelle et culturelle. Sur le compte de qui doit-on en effet mettre cette fine réponse de Thomas d'Aquin à Louis IX, qui lui demande s'il existe un « gouvernement idéal » ? le futur saint – il ne sera canonisé qu'en 1323 et proclamé docteur de l'Eglise en 1567 – dit ceci : « Oui : un gouvernement qui participe du régime monarchique dans la mesure où un seul est placé à la tête ; de l'aristocratie, dans la mesure où un certain nombre d'entre les meilleurs sont chargés des fonctions publiques ; de la démocratie, c'est-à-dire de la puissance du peuple, dans la mesure où les gouvernants peuvent être pris dans les rangs du peuple. D'ailleurs, ce peuple ne doit plus obéissance au prince lorsque le prince commande des choses injustes. le peuple n'est pas fait pour le prince mais le prince pour le peuple. Sous le regard de Dieu. » Tout un programme !
Dans tous les cas, s'il n'est pas moine, Villiers a réalisé là un travail de bénédictin ! Il s'est abondamment documenté et entouré de savantes personnes pour un projet dont le résultat insuffle de l'élan romanesque à notre Histoire, la dynamise sans la pervertir. Quoique le passé de la France soit « révolu » pour certains malveillants – banni de l'école pour nombre de ses chapitres, quand ils ne sont pas réécris à des fins de propagande ! –, il n'en existe pas moins dans la plus petite parcelle du territoire national et a, de ce fait, toute légitimité à s'exprimer.

Quant à l'antisémitisme de Louis IX – terme du XIXe siècle et donc « intransportable » au XIIIe ! –, on pourrait reprocher à l'auteur de ne pas s'appesantir sur la réalité de la persécution des juifs sous ce règne ; mais s'attarde-t-on souvent sur les accointances de Mitterrand avec le régime de Vichy ou ses repas intimes avec René Bousquet quand « on » lui consacre une énième biographie ?! Louis IX s'opposait au judaïsme dans une perspective religieuse et non raciale.
A ce propos, Jacques le Goff, qui fait référence en la matière, déclarait en 1996 à l'Express qu'il s'agissait : « d'un antijudaïsme, de nature essentiellement religieuse. Louis IX, profondément chrétien, n'aime pas ces juifs qui ont refusé de reconnaître le Christ. Il condamne le Talmud parce que celui-ci, à ses yeux, dit des horreurs sur Jésus et présente la Vierge comme une gourgandine ! le roi, par ailleurs, n'aime pas ces gens qui constituent un corps étranger à l'intérieur du royaume qu'il cherche à unifier. Il est vrai que Saint Louis a été déconcerté par ce problème. “Les chrétiens ont un chef, se dit-il, c'est l'évêque. Les juifs n'ont personne, je dois donc être l'évêque des juifs : les punir quand ils se comportent mal, mais aussi les protéger quand ils sont injustement attaqués...” Il reste que Saint Louis a bien été un persécuteur des juifs. »
Et au sujet du port obligatoire de la rouelle – morceau de tissu circulaire et d'une couleur voyante porté par les juifs sur leurs vêtements en signe distinctif –, le Goff explique :
« C'est l'Eglise qui a pris cette décision au quatrième concile du Latran, en 1215. Saint Louis a longtemps refusé de l'appliquer, notamment par souci d'intégration des juifs à la communauté nationale. Mais il a cédé, à la fin de son règne, à la pression des juifs convertis de son entourage, dont le rôle fut extrêmement néfaste. »
Oubliant ces stériles et possibles querelles à faire à l'auteur, c'est un pari gagné pour Philippe de Villiers, puisque son voeu était de restituer un : « Saint Louis à l'humanité sensible, un Saint Louis de chair, à figure humaine. »

En conclusion, je laisse le mot de la fin à Henri Martin, dont la définition de Saint Louis me plaît : « le souvenir de saint Louis a bien longtemps protégé ses descendants, et a consacré, en quelque sorte, la royauté française pendant des siècles. Et, quoique saint Louis ait participé au terrible égarement du Moyen Age sur le principe de persécution, le monde moderne a confirmé le jugement des hommes d'autrefois sur celui qui fut le meilleur des rois de France. Aucun homme n'a cherché plus sincèrement le bien, et n'a conformé avec plus de fidélité ses actions à sa croyance. » (Henri Martin, Histoire de France populaire).

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J'avais lu à sa sortie le roman de Charette de Philippe de Villiers. J'avoue que mes impressions sur ce livre furent mitigées. Cependant, étant donné que je m'en tiens rarement à une première et mauvaise appréciation, j'avais prévu de lire le roman de Saint Louis. C'est maintenant chose faite. J'avoue sans peine que je suis vraiment très content de l'avoir lu. Nous sommes vraiment en présence d'un livre qui mérite d'être étudié par le plus grand nombre.



Il existe plusieurs biographies historiques de référence consacrées au saint roi. Nous citerons plus particulièrement deux auteurs dont nous apprécions le travail : Jacques le Goff et Jean Richard. Nous pouvons pareillement convoquer le sieur de Joinville qui commit en son temps une oeuvre admirable : Vie de saint Louis. Cet ouvrage est à mes yeux, l'un des textes historiques les plus intéressants et les plus attachants que nous aient légués les Temps Féodaux. Ce témoignage de première main contribua grandement à la canonisation de Louis IX.



A la fin du présent ouvrage, dans une partie intitulée « note de l'auteur », Villiers indique les nombreux livres qu'il a étudiés pour commettre le sien. Ainsi, chacun sera libre de constater que la bibliographie et les sources sont conséquentes et variées. Tout le monde pourra y puiser les trésors nécessaires pour parfaire ses connaissances.



Villiers reconnaît sans peine, que pour lui, la somme de le Goff est « indépassable » et représente même « un monument ». Tout le monde ne partagera pas cet avis, mais il mérite d'être relevé pour embrasser la démarche De Villiers. Il écrit volontiers : « Je rêvais de retrouver la trace et l'image d'un Saint Louis à l'humanité sensible, un Saint Louis de chair, à figure humaine ». L'écriture à la première personne contribue à cette intimité qui nous rapproche du roi et de cette histoire magnifique tant admirée et contée par nos aïeux. Pourtant, Louis IX a beau être notre seul roi canonisé par l'Eglise catholique romaine, il semble aujourd'hui moins connu que d'autres figures de notre histoire nationale tels Philippe-Auguste, Jeanne d'Arc, Louis XIV, Louis XVI, Napoléon ou même De Gaulle



En partant de ce constat, j'espère vraiment que cette biographie permettra aux jeunes et moins jeunes de (re)découvrir ce grand personnage, archétype même du roi très chrétien, que beaucoup appellent de leurs voeux pour diriger notre pays. Saint Louis ne fut pas seulement ce roi épris de Croisade et voulant reconquérir le tombeau du Christ tombé aux mains des Infidèles. Il incarna surtout à merveille ce roi biblique, saint, juste, humain ayant constamment l'envie, le désir ardent de défendre le Bien Commun en établissant une justice digne de la bonté du Très-Haut.



Le récit s'ouvre par un texte magnifique dont nous ne dirons rien de plus, pour laisser aux lecteurs le grand plaisir de l'assimiler le moment venu. Autant l'écrire de suite, ce prologue nous jette littéralement dans le bain et l'ambiance de l'époque. Par conséquent, Villiers nous emmène sur les pas de Saint Louis, de Poissy à Paris, de Paris aux Provinces de France, des Provinces de France aux deux dernières Croisades. Nous le suivons dans sa jeunesse, au Sacre, quand il doit se battre contre ses Barons ou pacifier son royaume en l'administrant avec une fermeté empreinte de douceur, au point de devenir un modèle pour les princes chrétiens de toutes les époques qui suivront.



Nous voyons également le roi s'imposer comme arbitre de l'Europe, soumis au Pape pour les questions spirituelles mais intransigeant dès que les questions temporelles sont abordées. Il rend la justice sous un chêne à Vincennes, pardonne à ses ennemis, aux traîtres, et n'ambitionne que d'accomplir les Volontés du Très-Haut, comme il le récite quotidiennement en prononçant la prière du Notre Père…



Villiers s'attache à montrer le roi tel qu'il fut, sans jamais céder aux visions caricaturales propagées par des écoles de pensée - soit trop élogieuses soit trop critiques - méprisant la réalité historique. Lire sur Saint Louis, c'est rencontrer trois femmes qui comptèrent énormément pour lui : la Vierge Marie (sa maman du ciel), Blanche de Castille (sa mère terrestre) et Marguerite de Savoie (son épouse par la grâce de Dieu et des volontés politiques défendues alors par sa mère, la reine). Les rapports ne furent guère simples entre la mère et la belle-fille, mais ce mariage de raison d'état devint en réalité un véritable mariage d'amour…



L'écriture est fluide, vive et très agréable. Un gros travail de recherche a dû être effectué par l'auteur, car il emploie de nombreux mots et expressions de l'époque. Cet aspect renforce considérablement la proximité avec le narrateur et ce côté immersif fort instructif. le lecteur pourra être tenté plusieurs fois de croire qu'il tient entre ses mains les vraies mémoires de Louis IX. Les introspections régulières opérées par Villiers nous plongent au coeur même de la pensée royale. Elles éclairent sur ses doutes et ses volontés. Elles nous offrent aussi l'occasion de mieux saisir les échecs et les réussites du roi.



Ce dernier aurait pu être moine, tant il méprisait les vanités de ce monde. Plusieurs fois, il apparut en public vêtu des humbles tuniques des tertiaires dominicains et franciscains. Il se posa même la question de renoncer à la couronne pour porter l'habit. Mais ses différents conseillers, dont sa mère et des clercs savants, lui ont rappelé ses devoirs de roi tout en lui expliquant qu'il ne devait pas penser à sa personne mais aux intérêts du royaume et de ses sujets. Sa naissance l'avait placé sur un très beau trône : il devait s'oublier. Louis IX acquiesça et se soumit volontairement aux enseignements des Cieux dans sa vie terrestre. Ainsi, il agit de la plus belle des manières…



Nous lisons donc avec intérêt le propos suivant De Villiers, qui se situe dans la dernière partie de l'ouvrage : « Ma plume a couru pour retranscrire, comme celle d'un scribe pressé, les chroniques aux encres anciennes. Je n'ai rien inventé. Ni les événements, ni les personnages, ni même l'insolite. Peut-être ai-je arrangé quelque détail, c'est tout ». de fait, il demeure important de lire ce livre en appréciant chaque mot, chaque tournure de phrase pour vraiment s'imprégner de cette époque, si particulière et fondamentalement passionnante, que les historiens nomment les Temps Féodaux.



Villiers conclut sobrement : « Ce livre est un simple témoignage de témoignages. Un travail de moine copiste qui tente de faire revivre Saint Louis pour notre temps ». A travers ce beau « témoignage » pour reprendre son expression, nous ne sommes guère surpris de déceler chez Villiers une déception profonde devant l'état catastrophique dans lequel se trouve la France aujourd'hui. Je le comprends parfaitement sur ce point-là ! A défaut d'avoir des lendemains meilleurs, ce roman nous permet, en nous replongeant avec délicatesse dans le règne du saint roi, de maintenir notre Espérance chevillée au corps…



Franck ABED
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Quand Philippe de Villiers entre dans la peau de Louis IX, à l'aube de sa mort, le 25 août 1270 à Tunis, et nous fait, à la première personne, le récit de sa vie, celui-ci prend une allure romanesque. Et pourtant tout est véridique dans le Roman de Saint Louis. L'auteur le précise : ”Je n'ai rien inventé. Ni les événements, ni les personnages, ni même l'insolite. Peut-être arrangé quelque détail, c'est tout. Ce livre est un simple livre de témoignages. Un travail de moine copiste qui tente de faire revivre Saint Louis pour notre temps.'' Un vrai travail de bénédictin de plusieurs années qui a amené Philippe de Villiers à compulser plus de 200 ouvrages. le résultat est époustouflant et ce livre devrait être recommandé par tous les professeurs d'histoire tant le récit est vivant et authentique. Un récit haletant et spirituel dans les deux sens du terme. Il n'en fallait pas moins pour servir un roi de France éminemment juste et humain, un Saint qui honore notre pays. On ne peut s'empêcher en lisant les 500 pages d'entendre la voix si particulière de l'auteur, d'apprécier son noble langage, la truculence de sa verve, son talent oratoire, son écrit raffiné. Impossible de s'ennuyer en parcourant ces pages chevauchées de main de maître.
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Il est des livres qui racontent, d'autres qui instruisent, certains qui élèvent, le Roman de Saint Louis, lui, se vit.
Ce très brillant Roman de Saint Louis livre, au milieu de la fureur du siècle, le chemin intérieur de celui qui fut l'un de ces très grands hommes d'état qui firent la France avec le Peuple contre les Barons. La leçon de Bouvines devint une règle capétienne : “Protège les faibles. Ils te protégeront. Ce sont les merciers et les meuniers, les crieurs à vin, les cervoisiers, les fripiers et les chaussiers qui ont fait tourner le soleil de la victoire. Ils te mandent de tenir justice sur haut et bas, sur pauvres et riches. ”
Philippe de Villiers a la rare délicatesse de laisser la place à Louis IX. Sa culture encyclopédique issue d'une bibliographie de 200 ouvrages et sa langue magnifiquement travaillée sont mises au service du capétien.
Les sentiments et les questionnements de l'homme de devoir pourront être considéré comme un exemple à suivre par le personnel politique trop souvent par trop rempli de lui-même pour entendre ceux qu'il entend conduire. Peut-être leur faudrait-il écrire eux-mêmes leur Miroirs des Princes pour aller au coeur de ce qu'ils apprirent en occupant leur fonction à l'intention de ceux qui leur succéderont.
Louis de Poissy naquit en 1214 en Août. Juillet fut marqué par la victoire de Bouvines fut le point culminant de l'extension du domaine royal par son grand-Père Philippe II (Philippe Auguste). Les communes libres renforcèrent l'Ost royal et furent les artisans de la victoire contre le Saint Empire Germanique et les Plantagenets.
Son père Louis VIII, le rappelle à ses devoirs en ces termes : “Prend garde, Louis : un enfant roi n'a pas d'enfance. Il entre en souci de sagesse dès l'onction baptismale.”
Roi en 1223, Louis VIII meurt 1226 laissant sa femme, Blanche de Castille avec un enfançon-roi. Les barons enhardis prennent une déculottée grâce, de nouveau, au Peuple. S'il reste encore des cerfs rappelons que si “il est impossible de vendre un serf. Il est impossible de ne pas vendre un esclave”. Puis le mariage avec Marguerite de Provence et enfin les croisades. Ce sujet sensible et polémique s'il en fut est au centre de la vie de Saint Louis. Philippe de Villiers s'en tire magnifiquement grâce probablement à la lecture d'ouvrages sur les croisades vues par les musulmans et une absence totale d'idéologie. Vous adorerez sa manière d'aborder le sujet.

Deux luttes se distinguent tant elles sont encore présentes aujourd'hui :
L'indépendance des Universités vis à vis du Pouvoir temporel. Sujet sur lequel la République aurait à beaucoup progresser.
La relation entre Temporel et Spirituel qui fut un marqueur entre les Rois de France et les Papes. Les Rois entendaient que les Papes respectent la parole du Christ : Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui lui appartient.
“Au seuil de mon règne, je sentais, hélas, que la confusion des deux cités, terrestre et céleste, avait conduit beaucoup d'évêque et d'abbés à se comporter comme des barons de la crosse, princes et autant de prélats. ”


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Il est des livres qui racontent, d'autres qui instruisent, certains qui élèvent, le Roman de Saint Louis, lui, se vit.
Ce très brillant Roman de Saint Louis livre, au milieu de la fureur du siècle, le chemin intérieur de celui qui fut l'un de ces très grands hommes d'état qui firent la France avec le Peuple contre les Barons. La leçon de Bouvines devint une règle capétienne : “Protège les faibles. Ils te protégeront. Ce sont les merciers et les meuniers, les crieurs à vin, les cervoisiers, les fripiers et les chaussiers qui ont fait tourner le soleil de la victoire. Ils te mandent de tenir justice sur haut et bas, sur pauvres et riches. ”
Philippe de Villiers a la rare délicatesse de laisser la place à Louis IX. Sa culture encyclopédique issue d'une bibliographie de 200 ouvrages et sa langue magnifiquement travaillée sont mises au service du capétien.
Les sentiments et les questionnements de l'homme de devoir pourront être considéré comme un exemple à suivre par le personnel politique trop souvent par trop rempli de lui-même pour entendre ceux qu'il entend conduire. Peut-être leur faudrait-il écrire eux-mêmes leur Miroirs des Princes pour aller au coeur de ce qu'ils apprirent en occupant leur fonction à l'intention de ceux qui leur succéderont.
Louis de Poissy naquit en 1214 en Août. Juillet fut marqué par la victoire de Bouvines fut le point culminant de l'extension du domaine royal par son grand-Père Philippe II (Philippe Auguste). Les communes libres renforcèrent l'Ost royal et furent les artisans de la victoire contre le Saint Empire Germanique et les Plantagenets.
Son père Louis VIII, le rappelle à ses devoirs en ces termes : “Prend garde, Louis : un enfant roi n'a pas d'enfance. Il entre en souci de sagesse dès l'onction baptismale.”
Roi en 1223, Louis VIII meurt 1226 laissant sa femme, Blanche de Castille avec un enfançon-roi. Les barons enhardis prennent une déculottée grâce, de nouveau, au Peuple. S'il reste encore des cerfs rappelons que si “il est impossible de vendre un serf. Il est impossible de ne pas vendre un esclave”. Puis le mariage avec Marguerite de Provence et enfin les croisades. Ce sujet sensible et polémique s'il en fut est au centre de la vie de Saint Louis. Philippe de Villiers s'en tire magnifiquement grâce probablement à la lecture d'ouvrages sur les croisades vues par les musulmans et une absence totale d'idéologie. Vous adorerez sa manière d'aborder le sujet.

Deux luttes se distinguent tant elles sont encore présentes aujourd'hui :
L'indépendance des Universités vis à vis du Pouvoir temporel. Sujet sur lequel la République aurait à beaucoup progresser.
La relation entre Temporel et Spirituel qui fut un marqueur entre les Rois de France et les Papes. Les Rois entendaient que les Papes respectent la parole du Christ : Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui lui appartient.
“Au seuil de mon règne, je sentais, hélas, que la confusion des deux cités, terrestre et céleste, avait conduit beaucoup d'évêque et d'abbés à se comporter comme des barons de la crosse, princes et autant de prélats. ”


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Nos broignes écorchées souffraient de nos écartements. Choquant nos lances, frappant d'estoc et de taille des archers de paille en penailles et des épourails à moineaux, nous jouions à la quintaine, mon petit frère Robert et moi, sous les pruniers de Damas, dans les jardins du palais. Il allait sur ses sept ans. J'en avais neuf. C'était l'été, au mois de juillet 1223. Le temps était à l'orage. Soudain, notre mère nous envoya quérir; pour nous apprendre la nouvelle, qui déjà se répandait dans toutes les vallées d'églantiers et les vignes des bords de Seine comme une rumeur de vilaine foudre, prédite, à ce qu'on disait, par une comète ardente et chevelue, aperçue dès le cor du guet : "Le Roi est mort !"
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Beau fils, si Dieu t’envoie l'adversité, reçois-la en patience. S’il te donne la prospérité, alors remercie-le humblement. Aie le cœur débonnaire aux pauvres et aux affligés. Pour rendre la justice soit toujours loyal et roide à tes sujets, sans tourner à dextre ni à senestre, mais droit devant, et soutiens la querelle du pauvre jusqu’à temps que la vérité soit déclarée.
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Que faire aujourd’hui puisque l’Islam nous interdit l’accès aux Lieux saints ? — Disputer et libérer. Disputer pour rétablir la vérité sur le Christ mort et ressuscité et libérer le Saint-Sépulcre. Les chrétiens ne doivent pas refuser le partage des Lieux saints. Mais ne pas accepter qu’il soit impossible de se rendre en pèlerinage sans être détroussé, réduit en esclavage ou converti de force. Pardonnez-moi, Sire, si je vous parais indiscret, mais une question me brûle les lèvres : pensez-vous à repartir outre-mer ? — Oui, maître, j’y pense. Pour la raison que vous dites. Être croisé, ce n’est pas, pour moi, un simple passage, un moment de la vie, c’est le passage de toute une vie.
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Protège les faibles. Ils te protégeront. Ce sont les merciers et les meuniers, les crieurs à vin, les cervoisiers, les fripiers et les chaussiers qui ont fait tourner le soleil de la victoire. Ils te mandent de tenir justice sur haut et bas, sur pauvres et riches.
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J’entraîne aux fortifications tous les peuples chrétiens divisés, dont les prières s’expriment pourtant en des rites divers. Ainsi réunis, les Syriens, les Grecs, les Jacobites, les Maronites, les Nestoriens, les Arméniens, les Grégoriens – tous infiniment nécessaires en la Terre sainte pour le commerce, l’agriculture et les autres sortes d’industrie – viennent m’aider à bousculer les pierres et à monter les murs.
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