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EAN : 9782070362943
256 pages
Gallimard (05/01/1973)
3.62/5   50 notes
Résumé :
«Madame de porta soudain ses mains à ses oreilles et, l'air égaré, s'écria :
- Ciel ! Je n'ai plus mes boucles d'oreilles ! Elles ont dû tomber pendant la valse.
- Non, non, vous n'en aviez pas ce soir, lui affirmèrent toutes les personnes qui l'entouraient alors.
- Si, je les avais, je les avais, j'en suis sûre, dit-elle et, cachant toujours ses oreilles dans ses paumes, elle courut à son mari :
- Mes boucles d'oreilles ! Mes deux cœurs ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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En apprenant la mort de Danielle Darieux, je me suis rappelée son excellente prestation dans "Oscar et la dame en rose" alors qu'elle avait déjà un âge certain et encore tellement de joyeux dynamisme.
Ils ont rappelé son film "Madame de" que je n'ai pas vu mais qui m'a rappelé un excellent souvenir de lecture en dernière année de lycée en compagnie de notre professeur de français qu'on appréciait beaucoup et qui nous faisait découvrir la littérature française de façon très variée.
C'est ainsi que nous avions lu "Madame de" et par miracle, l'exemplaire Folio est toujours dans ma bibliothèque tout jauni bien entendu car ma dernière année de lycée date de 1973-1974. Comment existe-t-il toujours? C'est presqu'un mystère...Le roman est suivi de Julietta que nous n'avions pas lu.
"Madame de " décide de vendre une paire de boucles d'oreilles que son mari lui avait offertes pour leur mariage.
Elle déclare les avoir perdues mais son mari découvre la supercherie.
Le roman se passe au début du 20ème siècle au temps où mari et femme se vouvoyaient, ne partageaient pas la même chambre, se trompaient en toute discrétion mais tout ceci déclenchera un drame quand même.
Je me souviens d'un roman au ton léger, agréable écrit par Louise de Vilmorin que le professeur nous avait présentée comme une auteure mondaine.
Je vais continuer à garder l'exemplaire du roman et pourquoi pas regarder le film en souvenir de la grande actrice à la longévité remarquable.
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Louise de Vilmorin reste sans doute dans la mémoire collective plus comme une égérie, la fiancée de Saint-Exupéry, la compagne de Malraux, la brillante mondaine qu'un véritable écrivain. Elle a pourtant écrit une poésie qui a eu ses admirateurs, dont Poulenc qui l'a mise en musique, elle a connu des succès de libraire, en particulier cette Madame de , dont Max Ophüls a tiré un film merveilleux, avec une Danielle Darieux resplendissante dans le rôle titre, qui permet probalement au livre de n'être pas oublié.

Le roman, paru en 1951 est fort bref, grâce à une trame resserrée et à une écriture dégraissée, économique sans être sèche, basée sur la formule, souvent à la limite du bon mot qui synthétise l'essentiel avec juste une expression. Rien de délayé ni d'inutile : le lecteur est directement mis en phase avec le coeur de l'intrigue. Ce qui, avec l'ironie toujours présente, évite un sentimentalisme facile, dans un récit qui pourrait être mélodramatique.

Mme de est la “star” des salons chics, la plus élégante, celle qui donne le bon ton, enfin ce qu'il est supposé être. Cela a un prix, et Mme de a des dettes. Qu'elle décide d'éponger en vendant un bijou précieux, des boucles d'oreille-diamants en forme de coeur, offertes par son mari. Elle prétend les avoir perdues son mari est mis au courant de la vente par le bijoutier, affolé par l'annonce du vol supposé dans les journaux. Dans sa vie mondaine, Mme de rencontre un bel ambassadeur, qui lui fait la cour. Elle en tombe amoureuse, semble-t-il pour la première fois. Il veut lui offrir un cadeau, par suite de circonstances invraisemblables mais cruelles, il est en possession des fameuses boucles d'oreille. Il lui en fait cadeau, Elle ne lui dit pas qu'elle en fut la propriétaire, mais prétend pouvoir les présenter à son mari comme le cadeau d'une riche cousine. Elle feint de les avoir retrouvées. le mari n'est évidemment pas dupe, et l'ambassadeur apprend la vérité, qui termine son amour. Mme de se meurt de chagrin.

C'est un étrange récit, complètement en dehors du temps. Déjà, parce qu'il n'est pas daté dans la livre. Ensuite, parce qu'au moment de sa parution, en 1951, il n'était plus de saison. Pour mieux situer les choses, c'est aussi l'année de parution du Barrage contre le Pacifique de Duras. le deuxième sexe était sorti deux ans plus tôt. Et là, nous sommes dans des salons aristocratiques, où le seul souci d'une femme est de paraître, de briller en société, très loin de toutes les contingences matérielles. D'ailleurs Max Ophüls a choisi de situer son film au tournant du XIXe et du Xxe siècle, bien avant la parution du livre de Louise de Vilmorin. le livre oscille entre une ironie savamment maîtrisée, qui utilise le sens de la formule précédemment évoqué, et un vrai sens du tragique. Parce que c'est bien une tragédie à laquelle nous assistons, bien qu'elle se joue dans un somptueux décor, et qu'il ne s'agit surtout pas de parler de tragédie. Dans le monde de Mme de les apparences sont ce qu'il y a de plus important, et paraître souffrir est une faute de goût, et cela est impardonnable, bien plus que de se mal conduire. La cruauté de M. de qui torture littéralement sa femme, garde à tout moment les bonnes manières de surface, qui permettent tout, contre lesquelles il n'y a rien à objecter.

Un livre brillant, et qui vaut la peine d'être lu, au final complémentaire du film d'Ophüls. Comparé parfois à La princesse de Clèves, qui sans aucun doute figure parmi ses modèles, il n'en a pas évidemment la stature, mais reste un excellent roman d'un auteur qui mérite qu'on s'y plonge.
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Je connaissais peu de chose sur Louise de Vilmorin, sinon qu'elle fut la maitresse d'André Malraux.
J'avais peur que cette facilité à se faire éditer sous entende une médiocre écriture.
Oh surprise ! agréable surprise.
Un beau style classique (rien à voir avec Ch.Angot...).
Une belle découverte dû au hasard.
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** Madame de, séduisante, intelligente et admirée de tous, ayant un mari aimant, connait quelques difficultés d'argent mais décide de ne rien dire à son mari. Elle vend alors des boucles d'oreille à un joailler, cadeau fait par son époux au lendemain de leur mariage. Très vite, elle ment à son entourage et simule un vol ; toutefois, le bijoutier ne peut être complice plus longtemps de cette trahison et raconte la vérité à Monsieur de. Arriveront alors des obstacles, des personnages et d'autres mensonges qui pousseront cette pauvre femme à la fin...Cette nouvelle est très touchante, j'ai aimé la fragilité du personnage principal, de cette jeune femme qui, pour un mensonge, ne se remettra jamais. Bref, une jolie histoire à lire ! **


** Julietta, autre lecture envoutante, que je conseille à tous ! Louis de Vilmorin nous raconte le destin de Julietta Valendor, jeune fille de dix-huit ans, promise à un prince âgé d'une cinquantaine d'années, mais qui doute de cet amour depuis que celui-ci l'a embrassée. Lors d'un voyage en train pour rejoindre le prince d'Alpen, Julietta, accompagnée par sa mère, va être bouleversée à jamais : alors que son voisin de cabine descend à l'arrêt de Poitiers, Julietta découvre une boîte en or à côté d'elle ; paniquée, elle quitte le train et part à la poursuite de cet inconnu. S'ensuit alors une histoire d'amour romanesque entre ces deux jeunes gens rencontrés par hasard mais qui ne se sépareront jamais...
J'ai vraiment passé un excellent moment, pleine de sympathie pour ces personnages attachants et aimant ce style toujours alléchant de ce livre que je considère comme un vrai petit bijou ! **

A lire !
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Recueil de deux nouvelles écrites par Louise de Vilmorin, autrice méconnue qui a principalement écrit des poèmes. La nouvelle Madame de a été adaptée au cinéma avec Danielle Darrieux.
Femme plus connue en tant que mondaine, elle fût l'ex d'Antoine de St-Exupery et a terminé ses vieux jours avec André Malraux.

J'ai noté dans ces 2 récits quelques similitudes même si les 2 histoires ne sont pas identiques.
Dans Madame de, nous suivons Madame de, femme mondaine assez frivole et très dépensière qui, acculée de dettes, va mettre en place un scénario rocambolesque.
Julietta narre l'histoire d'une jeune fille promise à un monsieur plus âgé. Lorsque celui-ci l'embrasse pour la première fois, elle en ressent un tel dégoût qu'elle prend la fuite. Fuite au cours de laquelle elle va s'immiscer dans la vie d'un notable.

Madame de est une nouvelle assez tragique, dramatique même si le cynisme est omniprésent.
Julietta est un peu plus léger, plus romanesque. C'est une lecture idéale à lire en été.

Dans ces 2 récits, le schéma de répétitions se fait ressentir, dans Madame de avec les bijoux qui apparaissent et disparaissent et dans Julietta avec ses questionnements du type: " je pars ou je reste".
Il y est aussi question dans ces 2 nouvelles de mensonges, de trahisons et de quiproquos, qui n'auront pas les mêmes conséquences pour les 2 héroïnes.

Il y est aussi fortement question de la question du renoncement. La difficulté pour Madame de de renoncer à un statut, à l'apparence et à tout ce que la mondanité lui octroie en termes de privilèges. Pour Julietta c'est le renoncement à une vie préétablie par sa mère, à une vie dont elle ne veut pas et à laquelle elle veut à tout prix fuir.

Une bien belle découverte que cette autrice dont je découvrirais avec plaisir les poèmes.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Dans un monde où le succès et le renom d'une femme dépendent moins de sa beauté que de son élégance, Mme de était, avec beaucoup de grâce, la plus élégante des femmes. Elle donnait le ton à toute une société et comme les hommes la disaient inimitable, les femmes réfléchies s'efforçaient de la copier, de s'apparenter à elle par un peu de ressemblance qui leur rapportait l'écho des compliments qu'on ne cessait de lui adresser. Tout ce qu'elle choisissait prenait un sens nouveau ou une nouvelle importance ; elle avait de l'invention, elle éclairait l'inaperçu, elle déconcertait.
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- Madame, en me décevant, vous avez atteint en moi un sentiment que vous aviez fait naître et que vous gouverniez. Vous l'avez réduit à prendre sa retraite : ne comptez plus sur lui.
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Guidé par un instinct plus puissant que le coeur, le séducteur exerce un don fatal qui le pousse à conquérir sans discernement et à se lasser de ce qu'ensuite il découvre.
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L'amour, en traversant les âges, marque d'actualité les événements qu'il touche.
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«  En amour, il ne s’agit pas d’aimer,
Mais de préférer » .
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Videos de Louise de Vilmorin (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louise de Vilmorin
Avec Diglee, Sophie Daull, Héloïse Luzzati, Laurianne Corneille & Marielou Jacquard
La poésie est loin de n'être qu'une affaire d'hommes ! Avec son anthologie très personnelle "Je serai le feu", Diglee nous emmène dans ce qui a été pour elle un voyage, une épiphanie : la découverte d'un matrimoine littéraire oublié et méconnu d'oeuvres de poétesses, principalement du 19e et 20e siècles. Cinquante femmes, devenues sa famille, dont elle exhume les écrits pour leur redonner une seconde vie. À l'image de l'autrice, la violoncelliste Héloïse Luzzati est une « passeuse ». Avec l'association Elles women composers, regroupant un collectif d'artistes, elle travaille à la réhabilitation du matrimoine musical et à la diffusion des répertoires de compositrices invisibilisées, effacées de l'histoire… Il n'y avait donc qu'un pas pour réunir ces deux univers artistiques en une création originale et inédite réalisée pour la clôture du festival Hors limites 2021, qui a pris la forme d'une lecture musicale dessinée, hautement poétique.
Mis en scène, incarnés et incantés par la comédienne Sophie Daull pour lesquels elle prête sa voix, les vers des poétesses Anaïs Nin, Marie Nizet, Marceline Desbordes-Valmore, Louise de Vilmorin ou encore Claude de Burine (re)trouvent leur correspondance musicale. Alternant entre duo ou trio, la violoncelliste Héloïse Luzzati, la pianiste Laurianne Corneille, et la chanteuse mezzo-soprano Marielou Jacquard jouent ces compositions inconnues de tou·te·s, sous la plume de Diglee qui, quant à elle, dessine en direct et redonne un visage à toutes ces poétesses injustement oubliées. __________ Une coproduction de l'Association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis, les bibliothèques de Montreuil et Elles women composers Une création réalisée dans le cadre du festival Hors limites 2022 et enregistrée à la bibliothèque Robert Desnos de Montreuil à partir de l'ouvrage "Je serai le feu" (La Ville brûle, 2021) de Diglee. Captation vidéo : Wael Sghaier & Thomas Dudan Production : Association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis Crédit photo d'illustration : Charlène Yves
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