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EAN : 9782843370458
214 pages
Anne Carrière (08/04/1998)
3.88/5   28 notes
Résumé :

Avril 40 : à la ferme de la Belle-Maria, en Côte-d'Or, le père Ernest attend le retour de son fils parti au front. Le garçon de ferme François, réformé, fait tourner l'exploitation avec l'aide du vieux Vatican et de la jolie Sidonie. Mais le fils espéré ne revient toujours pas et, bientôt, aux longues files de réfugiés succède l'armée allemande. L'Occupation s'installe. C'est à 29 ans que l'auteur de La Billebaude écrivit ce roman demeuré inédit, chroniq... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ouvrage posthume d'Henri Vincenot, la seconde guerre mondiale vue depuis un petit village de Bourgogne. L'entrée dans le conflit, la débâcle puis l'occupation, tout cela vécu par les habitants d'une ferme, à leur niveau loin du front.
L'angoisse pour les prisonniers ou ceux dont on n'a pas de nouvelles, la promiscuité avec l'occupant, la collaboration pour certains, tout cela rythmé par les travaux saisonniers. François, commis de ferme est le personnage central du récit.
C'est un roman de terroir, qui nous renseigne sur certains aspects de la vie à cette époque à la campagne, de la condition de ces commis d'avant la modernisation de l'agriculture, à l'avenir bien restreint, du début de la lutte des classes pour obtenir de meilleures conditions de vie.
Bon livre à l'écriture simple, qui respire la campagne.
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Henri Vincenot, selon les dires de sa propre fille en préface de « du côté des Bordes », aura écrit trois volumes sur la période de l'occupation, avec « le livre de raison de Claude Bourguignon », écrit en 1942 et publié en 1953 suivi de « Walter, ce boche mon ami », publié en 1954…

« du côté des Bordes », son premier roman écrit en 1941 ne sera publié qu'en 1998, sept ans après sa mort…

Nous sommes en 1940, à la ferme de la Belle-Maria, en Côte-d'Or. Vivent là les fermiers, Ernest et sa femme, morts d'angoisse sans nouvelles de leur fils parti au front. Vivent également là deux « domestiques de culture » (des garçons de ferme : le Vatican et François Charmot, le narrateur réformé) et la belle Sidonie.
Comme chacun le sait, l'affrontement sera de courte durée entre les belligérants et jettera toute une population sur les routes, accompagnée d'éléments de l'armée française en déroute… Viendra l'armée d'occupation qui occupera fermes et châteaux ; et bien entendu la ferme de la Belle-Maria…qui sera bien obligée d'accueillir le châtelain, propriétaire, avec femme et enfants.

Henri Vincenot écrivit ce premier roman en 1941 : une chronique douce-amère retraçant les premiers temps de l'occupation en Bourgogne ; douce par les évocations d'une nature généreuse entre Morvan et les Côtes, et amère par la démonstration d'une nature humaine capable du meilleur comme du pire…
Du fermier prêt à tout pour tirer son fils du stalag ou il est prisonnier à la malheureuse qui « fricotte » déjà avec l'occupant, de la naissance du marché noir jusqu'aux premiers signes de révolte en passant par l'occupant « pas si mal élevé » que ça, Henri Vincenot nous peint une galerie de portraits tous plus plausible les uns que les autres, dans une France en manque de bras pour les travaux des champs.

Ajoutons à cela une ode à la terre nourricière… A la Bourgogne. Un ouvrage à conseiller à tout celui qui a connu l'odeur du foin qu'on rentre dans la touffeur d'un été… même en temps de paix.
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Du côté du pays où les hommes vivent.

Une Borde est de par chez nous, un petite exploitation agricole, à priori à l'écart du bourg. C'est dans l'une de ces fermes que Vincenot place son récit, il relate la vie d'un commis de ferme. Valeureux, courageux, ne posant pas le manche après la cognée. Sastisfait de son état, plein d'allégresse, François évolue au sein d'une famille agricole qui l'a recueilli, étant d'état orphelin. Les travaux vont bon train, mais nous sommes en 1940. Les jeunes conscrits, ces fils de famille, partent vers l'inconnu. Puis l'armée d'occupation vient prendre ses quartiers dans le village et la borde. La cohabitation se passe plutôt bien, et là se trouve le talent de Vincenot. C'est qu'au sein de ces espaces bourguignons, il va placer une histoire d'hommes et de femmes, dépliant méticuleusement les caractères des uns et des autres, comme un papillon ses ailes en sortant du cocon. Car cette occupation va faire sortir les uns et les autres de leur chrysalide, les révéler. Les maîtres, les serviteurs, les soldats, les femmes, la cohabitation de ce beau monde va mettre en action des événements impensables à l'aube de la guerre. Tel cet homme prêt à manger son chapeau pour sauver son fils, telle cette fille papillonnante devenue grosse d'un allemand. Bref une belle histoire de terre, d'hommes, sans manichéisme de la part de l'auteur. Il y a des bons et des salauds des deux côtés. La gageure du livre était de tracer le trait complaisant d'une armée d'occupation sans verser dans la collaboration. Vincenot y parvient, la Bourgogne offrant un cadre de répit aux âmes mises à mal par la guerre. Une parenthèse qu'ouvre Vincenot pour nous dire à plusieurs reprises que les hommes restent ce qu'ils sont, les instruments de leviers plus puissants qu'eux, et que parfois un cadre, une rencontre, une circonstance peuvent changer le regard de manière définitive. Encore faut-il avoir le privilège de pouvoir les vivre. du côté des bordes est l'un des premiers livres de Vincenot, qui trace là le sillon qu'on lui connaît et qu'il ne fera qu'approfondir au cours de son oeuvre. Ironie du sort, ce livre fut édité à titre posthume. Merci Monsieur Vincenot de nous avoir offert des livres où les hommes ont le front haut, l'immense richesse de cette dimension que nous avons égarée sur la route du progrès : le bon sens. Un livre plein d'humanité.
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Pour moi, Henri Vincenot, est le pape des écrivains...
Les sensations liées au regard qu'il porte à son environnement, un émerveillement quotidien et les joies simples, contrastent avec l'époque traversée si bien décrite, cette année 40, début de la guerre. Tout y est si bien décrit. Tout le monde devrait le lire ou l'avoir lu.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il ne savait pas rêver. Chez les gens des villes, la fibre poétique est morte. Ils ne savent ni se chercher, ni se trouver; ils tentent plutôt de se fuir, de se griser de bruits et de sensations qui leur viennent de l'extérieur, et voilà ce qui les porte, leur misère aidant, à l'agitation sociale. Nous, au contraire, les domestiques de la campagne, ceux de la vieille école, nous nous cherchons au cours des longues soirées, nous nous trouvons et nous jasons interminablement avec nous-mêmes. La solitude, l'obscurité, l'ennui n'ont plus de prise sur nous que sur un vrai poète, qui sait se contenter de son rêve.
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La Défaite, la Victoire, la Haine, la Bravoure, ce sont des choses qu’on lit dans les livres. Les pauvres petits qui se font tuer ne seront des héros que dans cent ans, sous la plume d’un grand écrivain.
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Chez nous, la culture s’apprend avec le calendrier. On ne plante les patates qu’à la Saint Georges, le 23 avril. Donc le 23 avril de l’année 1940, le patron nous emmena planter les patates.
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Videos de Henri Vincenot (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henri Vincenot
23 juin 1989 1125 vues 01h 22min 21s
Pour cette 676 ème émission, Bernard Pivot a choisi sept invités pour nous inciter à lire quelques romans français et étrangers pendant la période des grandes vacances: - romans anglais, avec Frédéric FERNEY (journaliste, proposant "Le négociateur" de Frédéric Forsythe), et Auberon WAUGH (fils du romancier britannique Evelyn Waugh et romancier lui même, pour "La fin d'une époque" d'Evelyn Waugh et "Bagages enregistrés" d'Aauberon Waugh) - un roman espagnol, avec Olivier ROLIN (pour "La joyeuse bande d'Afzavara" de Manuel Vasquez Montalban) - romans des Etats Unis, avec Philippe LABRO (qui présentent "Dalva" de Jim Morrison et "Privilège" d'Eduard Stenard) et Michaël Korda (pour son roman "La succession Bannerman") - -et des romans français, avec Félicien MARCEAU (pour son dernier titre "Un oiseau dans le ciel") et Claudine VINCENOT-GUIHENEUF (fille d'Henri Vincenot qui a préfacé un ouvrage inédit de son père "Le livre de raison de Claude Bourguignon" et qui conseille la biographie de Jean Louis Pierre intitulée "Vincenot") - Claudine Vincenot-Guiheneuf parle longuement de son père (avec un extrait d' Apostrophes de 1978, où Henri Vincenot parle de son roman "La billebaude"), Philippe LABRO évoque la biographie de Jackie Kennedy Onassis, Michaël Korda (auteur et éditeur) que Bernard Pivot présente comme l'observateur privilégié de la jet society new yorkaise, raconte le sujet de son livre (la vie et la mort d'un milliardaire américain) et exprime son plaisir d'écrire, lui qui est éditeur depuis plus de trente ans; Frédéric Forney présente Frederic FORSYTHE, auteur de best sellers qui adore "fabriquer des histoires" ("Le négociateur" se passe dans un futur proche au cours d'une crise pétrolière menaçant les grandes puissances), tandis que Philippe Labro vante deux écrivains américains mal connus en Europe. Puis Bernard Pivot laisse la parole à Auberon WAUGH en lui confiant: "Après Shakespeare, c'est votre père que j'aurais aimé interviewé" (l'écrivain britannique en profite pour raconter de nombreuses anecdotes sur son père qu'il admirait et redoutait) , puis c'est au tour de Félicien MARCEAU d' expliquer le sujet de son dernier livre, et enfin à Olivier Rolin de disserter sur le roman de Montalban.
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