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EAN : 9782070374748
373 pages
Gallimard (14/06/1983)
4.15/5   359 notes
Résumé :
Dans les Hauts forestiers de Bourgogne vit un chemineau truculent surnommé La Gazette. Paré d'attributs bizarres, il joue les prophètes et se dit "pape des escargots" et immortel. Il mendie mais apporte en échange sa bonne parole. La Gazette va être mêlé incidemment au destin de Gilbert, un jeune paysan qui se révèle exceptionnellement doué pour la sculpture. Ensemble et à l'écart du monde moderne ils vont vivre les aventures singulières réservées aux inspirés et au... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Derrière chaque phrase, derrière chaque mot d'Henri Vincenot se cache le secret de la Vie. La lecture de ce roman est une cure de jouvence. le lien à la Terre-mère est rétabli. On retrouve toutes les valeurs que la société moderne a étouffé, le respect de la nature qui nous a accueilli, élevé et nourri, le dur labeur qui donne une valeur ajoutée à nos possessions, la religion druidique qui donne un sens aux choses inexpliquées, les relations humaines vraies.
Henri Vincenot est un humaniste et un naturaliste, « un conteur des champs » comme il le dit lui-même. Il est le père de la véritable écologie qui devrait tous nous inspirer surtout par les temps qui courent. Son propos n'a jamais été autant d'actualité.
« le pape des escargots » est l'histoire de cette France profonde, oubliée, bourguignonne à travers deux personnages principaux, Gilbert, le sculpteur au talent divin et La Gazette, le vieux druide qui parcourt les campagnes et conservent le savoir de ses ancêtres les gaulois.
Un roman riche d'enseignement, à découvrir absolument.
Editions Denoël, Folio, 375 pages.
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La France est une création du monde capitaliste comme une autre. Certains livres se chargent de nous le rappeler. Avant la France, il existait des régions avec leurs patois, leurs coutumes, leurs villages. Sans doute des trucs de consanguins, j'idéalise pas la chose, mais quand je me souviens de ces étranges personnes que je fréquentais lors de mes heures de boulot, qui précipitaient s'acheter le midi un plat surgelé au monoprix pour aller le faire réchauffer au micro-ondes de leur salle de pause, je crois que ça ne devait pas être pire de baiser son frère ou son cousin. A chaque époque ses tares et ses merveilles.


Le pape des escargots se promenait en Bourgogne à l'époque où cette région se prenait encore pour un pays à part entière, à l'époque où Paris semblait si éloignée qu'aller à la capitale faisait courir le risque de dégénérescence aux expatriés. le discours est parsemé de pointes d'argot dans un langage volubile. Bref, le pape prend sous son aile le jeune Gilbert qui n'en fout pas une dans les champs et dans la maison. Il préfère passer du temps à sculpter dans le bois, inspiré par on ne sait quelle source mystique qui laisse sa propre personne complètement à part, simple réceptacle d'un art divin qui infuse ses gestes et sa personnalité.


Le pape des escargots, autrement dit la Gazette, comprend que l'inspiration du Gilbert vient de Dieu lui-même et il le prend sous son aile pour qu'il réalise des sculptures bibliques destinées à rénover une ancienne chapelle. Malheureusement, des connards de la capitale en viennent à passer par-là et veulent s'approprier le talent de Gilbert pour se faire de la tune dans leurs petites galeries d'exposition minables. Ils séduisent Gilbert en lui promettant de lui payer son école d'art, son appartement et ses vivres en échange des superbes sculptures qu'ils s'attendent à le voir produire. Oui mais la sculpture inspirée ne s'inspire pas des cours taxidermiques donnés par des socialos dans des écoles moisies. Dans la capitale, Gilbert dépérit, loin des fluides énergétiques de la grande Vouivre et entouré de chaudasses qui se trimballent en Porsche tandis qu'elles manifestent pour une quelconque cause tiers-mondiste. Aujourd'hui encore, ce portrait de la capitale ne sonne pas faux mais disons que si autrefois il existait encore des régions, une Bourgogne, une Savoie, une Bretagne par exemple, il n'existe maintenant plus rien de tout ça et la France se soit de se parisianiser à échelle plus ou moins lente.


Gilbert va vite fuir ce monde de merde pour retrouver sa Bourgogne et suivre son propre chemin, emmerdant aussi bien la capitale que les arriérés du pays, évitant les pièges de la bigoterie et de la pédérastie. S'il a réussi, c'est seulement parce que le monde moderne n'avait pas encore eu le temps de bouffer sa cervelle pour en prendre le contrôle. N'essayez pas de faire comme Gilbert, vous n'y arriveriez pas.
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L'évêque de la nature,
Quel enthousiasme, quel allégresse à la lecture de ce livre.
Chaque coin de page recèle un trésor de joie simple, comme au détour d'une friche ou d'un vallon. Tous les mots respirent la gaiété d'une campagne aujourd'hui disparue. le bon sens de ses habitants, la générosité dans les rapports humains et dans le travail. L'exhaltation de l'homme baigné et bercé dans son environnement. Celui dont il est issu, comme une sculpture de son marbre. Redevable envers les siens et sa terre, Respectueux de son passé comme de son avenir. Un livre qui est une fenêtre ouverte sur le monde de Vincenot. le bourdonnement des abeilles, la chaleur du soleil de Bourgogne et le sucre du miel vous griserons l'âme.
Le pape des escargots c'est la Gazette, personnage haut en couleurs, fantasque et généreux. Sorte de barde des monts, Druide de la nature. Celui-ci pense trouver en Gilbert son succéseur.
Gilbert est un sculpteur autodidacte,naturel et inné. Prodigieux talent qui se dévoue à la sculpture de personnages biblique. Cela afin de restaurer une chapelle, élevée sur un ancien autel celte.
Vivant en hermite entiérement dévoué à son art.
Mais Gilbert, attirer par la réussite et la cupidité, se laisse envoûter par le miroir aux alouettes de deux escrocs qui décèlent en lui un énorme potentiel de sculpteur, ainsi qu'un manne finacière.
Quittant sa Bourgogne pour monter à Paris, Gilbert va faire l'apprentissage du vice, et en homme plein de bon sens, s'apercevra assez tôt que cette vie n'est pas la sienne. Faisant la rencontre d'un compagnon sculpteur, Gilbert va suivre celui-ci au travers d'un voyage initiatique, qui va l'amener à restaurer des cathédrales.
Chemin faisant il va se rapprocher de son village natal et retrouver l'amour perdu des yeux, mais non du coeur.
Ce roman n'a rien de gothique malgré la présence de cathédrales. Païen par endroits,iconoclaste en tout cas.
Vincenot s'est dépeindre habilement et sans foiritures les paysages ruraux et les états d'âmes de ses habitants.
Un voyage formidable au travers d'un temps que les moins de vingt ans ....
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L'histoire débute très vite avec l'étrange La Gazette, dit le pape des escargots qui prédit beaucoup de choses notamment sur le jeune Gilbert qui aime sculpter. Mais ça ne plait pas à tout le monde, il ferait bien d'aider son oncle, ce n'est pas cette lubie qui va l'aider à gagner son pain… Pourtant, deux individus l'emmènent à Paris pour exploiter le potentiel de Gilbert. Malheureusement, loin de sa Bourgogne natale, le jeune homme est un peu perdu...
Ça fait longtemps que ce titre m'intrigue, je l'ai vu à des brocantes, chez des amis, en librairie… Finalement, j'ai sauté le pas lorsque j'ai vu l'adaptation du livre en BD dans la maison de campagne familiale de Bourgogne lors de nos vacances. J'avais longuement hésité parce que le dessin m'avait rebuté, surtout les visages des personnages. Cependant, le dessinateur Gipez arrive bien à rendre les envolées des prédictions de la Gazette, les monuments du paysage bourguignon surtout églises et cathédrales, le parler de la région… Toute une ambiance, j'ai envie de la redécouvrir en lisant l'oeuvre originale d'Henri Vincenot et en visitant les monuments de la région…
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J'ai fini le pape des escargots d'Henri Vincenot .
Sans une chaine de lectures, il est fort probable qu'il aurait accumulé des années de poussière à venir encore car il ne m'a jamais tenté .
Et au final , grâce à cet engagement j'en ressors plutôt contente .
Même si point trop n'en faut , au risque d'indigestion .
A travers un personnage haut en couleurs comme on le devine aisément avec le titre , Vincenot , avec son talent de conteur inimitable , nous balade dans les Hauts lieux de Bourgogne , dans la verte campagne , dans les cathédrales et les églises romanes , dans le parler du cru qui râpe aux encoignures , qui chante dans l'outrance d'une voix d'ivrogne-prophète-Gazette druidique syncrétique , poête troubadour , prophète en son pays , fou du roi mais pas de la reine ( misogynie atavique oblige ), hors du temps et de la raison des temps modernes , visionnaire , "entourloupeur" parce c'est plus marrant , érudit d'un mélange bizarrement digéré d'une science venue du fond des âges , de celle qui ne s'acquiert pas dans les livres mais se transmet dans un cercle fermé , mythomane une chouille ou plus , manchot quand ça lui chante (souvent , ça protège de la pioche ) , lyrique plus qu'il n'en faut , sorcier -joueur- hâbleur -mendiant -troubadour .
Alors non ce n'est pas juste une histoire de terroir .
Non plus un conte initiatique .Ni une fable pour faire rêver rêver au coin du feu .
C'est une potée Bourguignonne , qui tient au corps , en apparence foutraque , mais puissamment enracinée dans divers savoirs , loin de notre inculture numérique , surgie de ces sources cachées que seuls les initiés peuvent interpréter .
Amateurs d'architecture et de sculpture , précipitez-vous , c'est le fil directeur de cette fable trublionne .
Et puis quand même les miracles Lève toi et marche sont au rendez-vous , qu'on en appelle à Dieu ou à Diable ou à La Vouivre , il serait dommage de passer son chemin !
J'essaierai de vous recopier des extraits , c'est décoiffant .
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Citations et extraits (61) Voir plus Ajouter une citation
- Le 20 juin on a emmené le Banniche Gautherot à l'hôpital!
- Quoi donc qu'elle avait?
- Une dépression nerveuse, qu'ils disent. Faut dire qu'elle s'était fait mettre la télévision l'année dernière...
- La télévision? Mais quel rapport, Gazette?
- Rapport cause à effet: En une seule année, dans sa boîte à images, elle a assisté à deux cents grèves; dix-huit révolutions, cinquante-deux coups d'Etat, vingt-deux tremblements de terre. Elle qu'avait jamais rien vu, elle a pas pu supporter.
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- […] Un, deux, c’est la proportion du Temple de Salomon.
-Le Temple de Salomon ?
-Oui, tu sauras tout ça en temps voulu, compagnon. Il ne faut pas mettre terme avant prémisses ! Mais remarque bien que le rectangle de proportion « deux, un » a une diagonale égale à la racine carrée de cinq ! Et si l’on majore cette diagonale d’une largeur de rectangle et que l’on divise par deux, on a quoi, je te le demande ?
-On a… on a… ânonnait Gilbert, ahuri.
-On a 1,618 ! et 1,618, qu’est-ce que c’est, compagnon ?
-C’est… c’est…
-C’est le Nombre d’or, c’est la limite de la série de Fibonacci ! […] 1,618/0,618 = (1 + 1,618) = (1,618 x 1,618) = 2,618. Et 2,618, multiplié par le rapport douze dix, appelé rapport d’Osiris, donne ?
-Je… je… répétait Gilbert le souffle coupé.
-Donne Pi ! Oui compagnon, trois unité quatorze cent seize ! La constante universelle ! La clé du cercle et de la sphère ! la clé du monde ! la résolution de la table ronde… Et le rapport d’Osiris, qu’est-ce que c’est gamin ? C’est l’intervalle musical de tierce ! Do mi ! Do mi ! […] Le rapport « deux, un », c’est donc la racine de transformation d’une surface angulaire en une surface circulaire ! C’est la quadrature du cercle !
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— Mais c’est magnifique ! Vous êtes libres ! Vous êtes jeune ! Vous avez du talent !… Euh… Bien sûr, vous accusez encore une grande maladresse… Euh… et un souci de la réalité… euh… qui nuisent grandement à l’expression des valeurs subconscientes… euh… ainsi qu’à la prise de conscience d’une dimension nouvelle… euh… nécessaire dans le contexte actuel… euh… pour sublimer les valeurs essentielles… euh… et donner un relief métaphysique…
— Ta gueule ! hurla tout à coup la Gazette, qui venait d’empoigner sa verge d’Aaron et en faisait un terrible moulinet. Ta gueule !… Surveille tes phrases Satan !… Contrôle tes mots qui ne veulent rien dire ! Ça peut prendre auprès des « évolués », mais ici, dans la grandeur des friches et des bois, ça ne vaut pas une vesse-de-loup ! Pas même une merde de blaireau !...
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Quand un couple est réussi, le roman d’amour ne finit pas avec le mariage. C’est justement à ce moment-là qu’il ne fait que commencer. Il durera jusqu’à la fin des corps. Et encore, au cimetière du village, seront-ils tous deux rassemblés.
La lune de miel dure toute la vie, ou alors il n’y a pas eu de lune de miel. Et s’il n’y a pas eu de lune de miel ça prouve, croyez-moi, que les deux époux sont des imbéciles… ou des désaxés, car la lune de miel est la pâtisserie la plus facile à réussir.
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On le voyait partout, mais son secteur se rétrécissait, car à l'ouest, il butait maintenant sur les chantiers de l'autoroute qui coupaient en deux comme un mauvais coup de sabre, ses pays préférés.
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Videos de Henri Vincenot (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henri Vincenot
23 juin 1989 1125 vues 01h 22min 21s
Pour cette 676 ème émission, Bernard Pivot a choisi sept invités pour nous inciter à lire quelques romans français et étrangers pendant la période des grandes vacances: - romans anglais, avec Frédéric FERNEY (journaliste, proposant "Le négociateur" de Frédéric Forsythe), et Auberon WAUGH (fils du romancier britannique Evelyn Waugh et romancier lui même, pour "La fin d'une époque" d'Evelyn Waugh et "Bagages enregistrés" d'Aauberon Waugh) - un roman espagnol, avec Olivier ROLIN (pour "La joyeuse bande d'Afzavara" de Manuel Vasquez Montalban) - romans des Etats Unis, avec Philippe LABRO (qui présentent "Dalva" de Jim Morrison et "Privilège" d'Eduard Stenard) et Michaël Korda (pour son roman "La succession Bannerman") - -et des romans français, avec Félicien MARCEAU (pour son dernier titre "Un oiseau dans le ciel") et Claudine VINCENOT-GUIHENEUF (fille d'Henri Vincenot qui a préfacé un ouvrage inédit de son père "Le livre de raison de Claude Bourguignon" et qui conseille la biographie de Jean Louis Pierre intitulée "Vincenot") - Claudine Vincenot-Guiheneuf parle longuement de son père (avec un extrait d' Apostrophes de 1978, où Henri Vincenot parle de son roman "La billebaude"), Philippe LABRO évoque la biographie de Jackie Kennedy Onassis, Michaël Korda (auteur et éditeur) que Bernard Pivot présente comme l'observateur privilégié de la jet society new yorkaise, raconte le sujet de son livre (la vie et la mort d'un milliardaire américain) et exprime son plaisir d'écrire, lui qui est éditeur depuis plus de trente ans; Frédéric Forney présente Frederic FORSYTHE, auteur de best sellers qui adore "fabriquer des histoires" ("Le négociateur" se passe dans un futur proche au cours d'une crise pétrolière menaçant les grandes puissances), tandis que Philippe Labro vante deux écrivains américains mal connus en Europe. Puis Bernard Pivot laisse la parole à Auberon WAUGH en lui confiant: "Après Shakespeare, c'est votre père que j'aurais aimé interviewé" (l'écrivain britannique en profite pour raconter de nombreuses anecdotes sur son père qu'il admirait et redoutait) , puis c'est au tour de Félicien MARCEAU d' expliquer le sujet de son dernier livre, et enfin à Olivier Rolin de disserter sur le roman de Montalban.
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