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EAN : 9782070377190
384 pages
Gallimard (03/03/1986)
3.56/5   31 notes
Résumé :
Un jeune homme, élève de l'Ecole coloniale, revient passer l'été en Bretagne. Lors d'une veillée, il tombe amoureux d'une jeune fille inconnue qui disparaît sans qu'il ait pu lui parler. Dès lors commence une quête de la Demoiselle, fille d'officier suivant les déplacements de son père, jusqu'au Maroc au moment des soulèvements du Tafilalet. Le jeune homme, blessé pendant cette guerre coloniale, retrouvera celle pour laquelle il s'est gardé, mais le charme est rompu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
On connait tellement bien Henri Vincenot, en tant que Bourguignon d'origine (lui et moi ...) et son amour du terroir, des traditions, que l'on attend tout, sauf ce genre de roman de sa part. Et pourtant il nous a déjà démontré qu'il savait écrire bien d'autres textes que des romans de "terroir", de tradition.
Une fois de plus on se laisse avoir. (Il parle même de Bretagne - pas de concurrence, j'adore aussi)
Cette quête initiatique, universelle mais si poétiquement proposée nous dévoile sous un angle différent un GRAND auteur.
Et aux yeux tellement pétillants, quand il s'exprime sur son oeuvre.
Autant vous dire que je reste accro !
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Ce récit est un éloge de l'amour entre un homme et une femme sublimé par la chasteté, effectivement.
Vincenot, je dois dire le regretté Vincenot, l'irremplaçable, nous livre un récit de son meilleur cru. La scène symbolisant la défloration au travers de la rencontre des deux mains des amoureux est sublime. Il fallait y penser, et avoir le talent de Vincenot pour la mettre en mots. le livre nous happe dès le départ, par le climat légendaire, les êtres authentiques de la Bretagne celte, les embruns, les roches et la mer. Vincenot qui dépeint si bien la Bourgogne, met le même talent à dépeindre la Bretagne puis le Maghreb. Un humaniste plein de talent qui arrive à faire philosopher sur l'amour un Berbère, un légionnaire et un soldat de l'armée française. A ce niveau ce n'est plus un écrivain, c'est un Enchanteur. On peut ne pas être d'accord avec l'auteur sur ses prises de position sur la femme, les juifs, les celtes, mais on doit lui reconnaître le talent de conteur. A la lecture du livre, écrit en 1985, je me suis demandé si Vincenot ne se ferait pas traiter de raciste de nos jours. Alors qu'il ne fait que révéler le bon sens qui présidait à la morale de nos anciens. La scène de la motorisation des bateaux est merveilleuse de prophétie. de plus Vincenot nous livre toujours ses pensées au travers de personnages bourrus, authentiques ce qui rend leur raisonnement encore plus sympathique. Un bon, très bon Vincenot.

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Ce livre est un immense hommage à la Bretagne et à la Femme qui est placée si haut sur son piédestal que le jeune homme ( démarque de Vincenot ) doit s'imposer , comme le preux chevalier , moults épreuves et sacrifices pour la mériter ...
Voilà un idéal en totale contradiction avec les canons de l'hédonisme actuel et les pratiques vantées par certaines romancières lubriques que je ne souhaite pas citer .
Nous sommes dans le registre du romantisme et de l'amour courtois . Ce qui pourrait sembler paradoxal quand on se souvient de la truculence et de l'impression d'épicurisme que dégageait le regretté Vincenot , l'extraordinaire barde bourguignon , chantre de la celtitude disparu en 1985 avec ses moustaches à la gauloise , ses magnifiques gilets chamarrés et son sourire malicieux .
L'intrigue est digne de la Princesse de Clèves ou de Roméo et Juliette : le "jeune homme" tombe éperdument amoureux d'une "jeune fille"entraperçue lors d'une veillée traditionnelle bretonne . Il ne parvient pas à lui parler . Il entame alors une longue et chaste quête qui l'amènera au Maroc en pleine guerre du Rif où il récoltera une blessure assez peu glorieuse . Finalement , il la retrouvera pour s'apercevoir qu'elle ne correspond plus à son rêve et épousera sa marraine de guerre , une charmante bretonne , elle aussi . Celle pour qui il était fait et avec laquelle il accomplira la fameuse "oeuvre de chair" c'est à dire la procréation qui n'a rien à voir avec la fornication mais que Vincenot présente comme un acte sacré qui nous fait participer à l'oeuvre divine même de façon infinitésimale .
Le style est limpide , aisé , agréable . On ne s'ennuie pas un instant et les personnages sont attachants et bien rendus , dans leur idéalisme ou leur trivialité .
Bien sûr , on n'est pas obligé d'adhérer aux principes de l'auteur pas plus qu'à ses idées celtisantes , mais on ne peut s'empêcher de rester ébahi devant sa culture et se poser bien des questions sur nos dérives actuelles .
Un tout petit reproche : en linguiste passionné , Vincenot abuse un peu du " breton dans le texte" ( traduit plus loin ) au point de sembler presque plus bretonnant qu'un Pierre Jakez Hélias !
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Ayant lu ou relu en moins d'un an "Le pape des escargots", "La pie saoule", et "l'Oeuvre de chair", je vois en Vincenot certes un conteur bourguignon (ou breton à l'occasion), mais aussi un moralisateur, contempteur de la grande ville et de ses vices, une forme d'écologiste avant l'heure sans les déviances actuelles, en témoigne son existence spartiate (voir le hameau de la Pourrie qu'il a rebati de ses mains).

A mon sens, Il se situe au-delà des auteurs régionalistes, par son sens de la formule, l'importance accordée à la spiritualité, la préoccupation pour des thèmes nouveaux.

Prenant fait et cause pour la défense de la ruralité, il sait toutefois ne pas s'y cantonner.
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Ouvrage très intéressant quand il parle de la Bretagne, des Bretons Bretonnants et des Gallos, du monde Celte, l'intrigue est très poétique, il s'agit pour l'essentiel de la quête du personnage principal pour trouver "la Femme" comme il l'appelle. le seule bémol que je mettrais, c'est que je l'ai trouvé un peu trop moraliste par moments; la critique de la modernité est parfois un peu trop appuyée à mon goût sans être très originale.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Si on ne fauche jamais, si on ne pioche jamais, on est obligé, pour se bien porter, de faire des tas de contorsions qu’on appelle “culture physique”… Mais ce sera tantôt le lot de toute l’humanité mécanisée !
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... Et son regard me fixait. Deux grands yeux mauves, me semble-t-il, immenses et tristes.
Je me sentis pénétré et remué jusqu'au tréfonds.
Était-elle là depuis le début, ou était-elle entrée pendant que Marc'harit nous tenait en transes ? Je n'aurais su le dire. Je ne pourrais non-plus soutenir qu'elle était belle. Elle était. Voilà tout ce que je peux dire. Elle était. Seule. Rien n'existait autour d'elle, ni avant, ni ici, ni ailleurs. Nous n'avions pas d'âge, ni l'un ni l'autre. Et j'aurais parié qu'elle me fixait, immobile, en dehors du temps et de l'espace.
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"Comment dire? Ce n'est pas la coutume de la Légion! Le colonel Brillin-Savarat, lorsqu'une mère maquerelle demande à faire suivre un régiment de la Légion par ses femmes, jette le dossier à la corbeille en disant: Qu'est-ce qu'on a à foutre de femmes à la Légion? Tout le monde sait bien que les légionnaires s'arrangent entre eux!...
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La femme, quoique avide de tes germes virulents, est le temple de l'espèce, elle est le calice où se transmute ta semence sacrée, et toi, tu en fais le cloaque de tes regrettables incontinences...
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Il me regarda par dessus ses lunettes, ce qui prouvait qu'il n'en avait pas besoin pour juger les hommes et qu'il s'en servait plutôt pour se mettre en embuscade.
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Videos de Henri Vincenot (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henri Vincenot
23 juin 1989 1125 vues 01h 22min 21s
Pour cette 676 ème émission, Bernard Pivot a choisi sept invités pour nous inciter à lire quelques romans français et étrangers pendant la période des grandes vacances: - romans anglais, avec Frédéric FERNEY (journaliste, proposant "Le négociateur" de Frédéric Forsythe), et Auberon WAUGH (fils du romancier britannique Evelyn Waugh et romancier lui même, pour "La fin d'une époque" d'Evelyn Waugh et "Bagages enregistrés" d'Aauberon Waugh) - un roman espagnol, avec Olivier ROLIN (pour "La joyeuse bande d'Afzavara" de Manuel Vasquez Montalban) - romans des Etats Unis, avec Philippe LABRO (qui présentent "Dalva" de Jim Morrison et "Privilège" d'Eduard Stenard) et Michaël Korda (pour son roman "La succession Bannerman") - -et des romans français, avec Félicien MARCEAU (pour son dernier titre "Un oiseau dans le ciel") et Claudine VINCENOT-GUIHENEUF (fille d'Henri Vincenot qui a préfacé un ouvrage inédit de son père "Le livre de raison de Claude Bourguignon" et qui conseille la biographie de Jean Louis Pierre intitulée "Vincenot") - Claudine Vincenot-Guiheneuf parle longuement de son père (avec un extrait d' Apostrophes de 1978, où Henri Vincenot parle de son roman "La billebaude"), Philippe LABRO évoque la biographie de Jackie Kennedy Onassis, Michaël Korda (auteur et éditeur) que Bernard Pivot présente comme l'observateur privilégié de la jet society new yorkaise, raconte le sujet de son livre (la vie et la mort d'un milliardaire américain) et exprime son plaisir d'écrire, lui qui est éditeur depuis plus de trente ans; Frédéric Forney présente Frederic FORSYTHE, auteur de best sellers qui adore "fabriquer des histoires" ("Le négociateur" se passe dans un futur proche au cours d'une crise pétrolière menaçant les grandes puissances), tandis que Philippe Labro vante deux écrivains américains mal connus en Europe. Puis Bernard Pivot laisse la parole à Auberon WAUGH en lui confiant: "Après Shakespeare, c'est votre père que j'aurais aimé interviewé" (l'écrivain britannique en profite pour raconter de nombreuses anecdotes sur son père qu'il admirait et redoutait) , puis c'est au tour de Félicien MARCEAU d' expliquer le sujet de son dernier livre, et enfin à Olivier Rolin de disserter sur le roman de Montalban.
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