AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9781092016148
Jigal (15/02/2014)
3.89/5   22 notes
Résumé :
Kamel, vingt et un ans, armé pour la guerre sainte, s’apprête à verser le sang de l’ennemi. Bientôt un jeune militaire est sauvagement assassiné dans les toilettes de la gare Saint-Charles à Marseille. Sabrina, trente-cinq ans de déprime et d’obsessions, claque la porte de son HLM de Valenciennes. Un peu plus tard, la complice du pédophile Jean-Marc Ducroix est égorgée en Belgique, aux portes d’un couvent. Grégor, trente ans d’usine, vient de se faire licencier sans... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Trois heures avant l'aubeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
3,89

sur 22 notes
5
4 avis
4
6 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
1 avis
A Marseille, de retour du Pakistan, Kamel effectue sa première mission: il égorge un jeune militaire.
A Vannes, la volaillerie Foux se délocalise: Grégor, ouvrier depuis 30 ans n'accepte pas et décide de se venger.
A Valenciennes, Sabrina apprend que Ducroix , assassin avec sa compagne d'une dizaine d'enfant 15 ans auparavant devrait être mis en liberté conditionnelle, elle décide d'aller tuer la femme du tueur récemment libérée

Nous suivons ces trois affaires en simultané: ce sont des "copier coller" de l'affaire Merah, de Dutroux, et de la fermeture de la volaillerie Doux
Mais ces trois affaires vont se rejoindre et c'est là que ça devient marrant

Si vous tracez un trait entre Valenciennes, Vannes et Marseille, vous obtenez un beau triangle et, si vous calculez le centre de ce triangle, vous connaitrez l'endroit où les protagonistes vont se rejoindre...3 heures avant l'aube ( d'où le titre, vous pigez?)
Comme le djihadiste, l'ouvrier et la ch'ti n'ont pas fait math sup, c'est simplement un concours de circonstance (selon l'auteur) qui les réunit.
Mais il y a encore plus rigolo : un des méchants a , comme arme, un scorpion très venimeux (mais rassurez vous, il ne porte pas son arme à la ceinture !) et un des flics devine l'histoire des triangles en écoutant un historien sur France Culture!

Bon, je sais ce que vous pensez : on a compris, c'est un navet, t'avais qu'à lire autre chose .
Ben non, pas si nul et pas si simple.
En fait, monsieur Vincent ( c'est son petit doigt qui me l'a dit) a pleinement conscience des incohérences de son récit, il a voulu écrire un polar symboliste , genre Mallarmé,( mal armé pour un polar? C'est moyen) qui veut démontrer que le djihadisme, les délocalisations, et les crimes sexuels sont au coeur de la France.

En résumé, si, par Toutatis, ce livre vous tombe sur le crâne, vous pouvez le lire.Si vraiment vous êtes intrépide, vous pouvez l'emprunter à la bibli mais, quant à l'acheter...C'est une autre histoire!

Commenter  J’apprécie          200
Trois heures avant l'aube, trois destins diamétralement opposés, trois histoires basées sur des faits de société d'une actualité brulante, trois cent pulsations à la minute à la lecture de ce roman.

Gilles Vincent a concocté avec brio une intrigue en utilisant ce qui se fait de mieux dans les domaines du polar et du thriller. Un récit qui met en mots les maux de notre société actuelle (dérives djihadistes, pédophilie, délocalisation), trois thèmes qui n'ont rien en commun si ce n'est une vraie perte de valeurs. Mais le roman est également une formidable course contre la montre, qui n'a pas rien à envier aux thrillers modernes.

Un mélange improbable, instable, explosif. de quoi péter à la figure de l'auteur et éclater en plein vol ! Et pourtant, L'auteur réussi son pari avec une étonnante maîtrise.

Ce n'était pourtant pas gagné d'avance, tant il semblait compliqué de faire le lien entre ces trois trajectoires antagonistes. Gilles Vincent appuie là où ça fait mal, très mal dans notre société actuelle, mais sans jamais utiliser un quelconque ton moralisateur. Les faits sont balancés brut, chacun y fera son affaire.

Parce que l'intelligence de ce roman est de ne jamais sortir de son créneau, au risque de lasser. Gilles Vincent a décidé de nous proposer une histoire nerveuse et le récit va vous ballotter tout du long, sans aucun moment de répit (le roman est juste un tout petit peu trop court, 225 pages).

On suit le tout de manière assez hallucinée, tension à son maximum, l'objet entre nos mains crispées qu'on refuse de lâcher avant la fin.

Même si les ficelles utilisées ne sont pas neuves, l'adjonction de ces faits de société qui parleront à tout le monde, est une vraie plus-value, bien mis en avant par une écriture alerte et expressive.

Trois heures avant l'aube, ou le trait d'union qui cimente les univers du polar et du thriller et ralliera les suffrages des amateurs de ces deux genres littéraires.
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          190
Marseille, Bouches-du-Rhône, Kamel, jeune homme embrigadé par des fous furieux sans scrupules est prêt à verser le sang des infidèles, des impurs. Un jeune militaire est retrouvé mort dans les toilettes de la gare Saint-Charles.
Scotché. Littéralement scotché à mon bouquin je fus. Gilles Vincent ne m'a laissé aucun répit, de la première phrase à la dernière
A partir de trois histoires totalement opposées et loin les unes des autres, il bâtit un polar implacable très actuel, très inspiré de l'actualité : les délocalisations qui entraînent des débordements, les affaires Dutroux et Merah, tristement célèbres. On sent bien qu'elles se rejoindront à un moment ou un autre, mais le lien est si ténu qu'il est très difficile à deviner. Je préfère ne point trop en dire parce que le suspens du roman s'il tient à la résolution des trois enquêtes, tient aussi à leur regroupement que personnellement, j'ai trouvé excellemment bien mené, à la fois très prosaïque et un rien irréel, lié au hasard.
Aïcha Sadia, la commissaire marseillaise de Gilles Vincent est sur l'enquête la plus grosse, celle qui traque Kamel, le djihadiste : je l'avais déjà rencontrée dans Beso de la muerte, je la retrouve avec plaisir, bon elle moins, parce que là, elle est sur un gros morceau qui la touche personnellement. Ce qui est bien dans les livres de G. Vincent (au moins les deux que j'ai lus, mais je ne compte pas en rester à ce chiffre ridicule), c'est que son héroïne ne prend pas toute la place : chaque personnage est primordial, autant les malfrats, quelles que soient leurs motivations, que les flics qui les traquent. le capitaine le Cam de Vannes (pour Grégor) ou le lieutenant Fred Pichon de Valenciennes (pour Sabrina) ont autant d'importance qu'Aïcha, de même pour les membres de son équipe qui sont très présents. Les polars de Gilles Vincent outre leur rapidité, leur rythme effréné (pour celui-ci au moins) sont avant tout des romans basés sur l'humain, les raisons qui les poussent à passer d'un côté ou de l'autre de la loi. Il ne juge pas ses personnages ni leurs choix, il a même un très beau paragraphe sur la manière dont Dounia la petite amie de Kamel s'est convertie à l'islam et s'est voilée, il en aura aussi de plus durs à l'égard de la même religion : il ne juge pas, raconte les histoires de vies de ses personnages, des faits, des pensées, des questionnements sur soi sur les autres finalement des portraits très complets des uns et des autres.
L'écriture de Gilles Vincent donne le rythme rapide, des phrases courtes, parfois nominales, des dialogues assez fréquents mais pas trop longs, du vocabulaire simple et efficace, des passages violents, d'autres beaucoup plus lents, pour un bouquin que l'on ne lâche pas. Un polar français extrêmement maîtrisé et soigné, mené de bout en bout par un auteur de haut niveau qui m'a laissé un peu étourdi une fois la dernière page lue. Amateurs de polars efficaces, ne passez pas votre chemin ! Si vous n'aimez que les polars états-uniens (ce qui est déjà une pure hérésie), laissez-vous faire et vous verrez que les Français n'ont rien à leur envier !
Lien : http://lyvres.over-blog.com
Commenter  J’apprécie          60
– Au Nord-Ouest du Pakistan, Kamel, jeune djihadiste Français visionne la vidéo d'un attentat suicide. Il a terminé sa formation et doit être renvoyé en France où lui sera assignée sa mission. Quelques jours plus tard, un jeune militaire est retrouvé égorgé dans les toilettes de la Gare St Charles à Marseille.
– A Valenciennes, Sabrina, jeune femme dépressive, entend à la radio que le pédophile belge Jean-Marc Ducroix pourrait demander sa libération conditionnelle. Elle ne peut l'admettre. Quelque jours après, Nadine Richard, complice et épouse de Ducroix, est retrouvée égorgée près du couvent où elle avait trouvé refuge.
– Dans le Morbihan, Gregor Morvan, vient d'apprendre qu'il se retrouve sur le carreau suite à la délocalisation de l'entreprise de volaille pour laquelle il travaillait depuis trente ans. Pour marquer les esprits, il décide de frapper un grand coup en enlevant le patron.

A partir de ces trois histoires si différentes, prenant racine dans des lieux très éloignés, Gilles Vincent nous embarque dans une enquête folle, rythmée, sans aucun temps mort. Au fur et à mesure du roman, et de l'avancée de chacune des enquêtes que l'on suit en parallèle, des points communs vont se faire jour, improbables ponts et connexions dus au hasard. Ces trajectoires de ricochet finiront par devenir lignes de fuite, toutes tendant vers le même point, trois heures avant l'aube, ultime délai avant l'inéluctable.

L'intrépide commissaire Aïcha Sadia, que nous connaissons depuis quelques romans déjà, est concernée au plus haut point par cette enquête : le djihadiste meurtrier n'est autre que son neveu Kamel, dont la famille avait perdu la trace depuis plusieurs mois.

Chacun des acteurs de l'histoire a une belle épaisseur psychologique et fait partie intégrante de ce puzzle si savamment ordonné. Au fil de ses romans, l'auteur entretient toujours une tendresse toute particulière pour ses personnages. Les flics et leur univers personnel sont intimement mêlés à l'intrigue, ce qui nous les rend encore plus proches, et plus réels.
On sent également de la part de l'écrivain une grande bienveillance pour les gens « ordinaires », ces Français moyens de tous horizons, pour lesquels la vie n'est pas toujours facile.

L'accent est mis aussi sur l'humain, sur ce qui fait que l'on peut basculer un jour d'un côté ou de l'autre, par la persuasion basée sur l'affectif plutôt que sur la contrainte , comme le montre cet extrait plein de douceur:
»Lui apprendre à lire sans la peur des mots, à quitter ses rangers qui lui meurtrissent l'arc du pied. Abandonner le cuir des blousons, guérir sa bouche du métal qui la blesse. Accepter de nouer ses cheveux contre la nuque, de savourer la douceur du foulard, apprendre à maîtriser la colère, lui trouver d'autres cibles…. La sentir s'adoucir au fil des semaines, aimer la caresse du voile sur ses joues…. En faire une soeur, une complice, une presque fiancée. Deviner en elle la guerrière, l'envie de se battre et de tout sacrifier. »
Et, en contrepoint à cette douceur, l'auteur met dans la bouche d'Aïcha des mots très durs pour décrire le combat dans lequel s'est engagé Kamel. :
« Parce que la politique, la vraie, c'est pas à coups de grenades, mais à coups de mots, de débats, de dialogue. Par contre, égorger un type de vingt-trois ans dans les chiottes d'une gare, tuer une mère et sa gamine de huit ans à bout portant, mitrailler des gens, planqués derrière leur siège, les exécuter comme des bêtes terrorisées, ça, Kamel c'est bien plus que de la merde… C'est la honte absolue, la négation de toute humanité. »

Gilles Vincent, à travers ce roman, ne prend pas parti, il ne s'érige ni en juge ni censeur. Il se borne, de façon drôlement efficace, à nous raconter une histoire, qui prend sa source dans des évènements qui ont marqué l'actualité récente. (Comment ne pas faire le lien avec Marc Dutroux, les volailles Doux et l'affaire Mohammed Merah ?).
Gilles Vincent a un talent indéniable de conteur d'histoires. Avec cet ouvrage, entre polar et thriller, qui marie avec une grande habileté les règles du polar classique avec l'actualité la plus brûlante, l'auteur signe là encore un excellent roman… Et on en redemande !
Lien : https://thebigblowdown.wordp..
Commenter  J’apprécie          20
Des trajectoires désespérées mais ô combien humaines….

En très peu de pages, avec un froid réalisme, Gilles Vincent installe trois destins. Trois chemins, trois déchirements, trois choix de vie qui n'ont rien en commun, si ce n'est leur propre chaos qui finira par les rassembler au coeur d'un même lieu.

Maitrisant parfaitement les lignes sinueuses et torturées de la vie, l'auteur nous entraîne dans trois univers. Celui de Kamel, un jeune radicalisé, celui de Grégor, un ouvrier au bord du gouffre car son usine licencie et celui de Sabrina, une femme révoltée face à la pédophilie. Tous trois ne supportent pas ce qu'ils assimilent à de l'injustice. Marseille, le Morbihan, Valenciennes, trois coins de France, trois enquêtes, trois situations n'ayant, à la base, aucun point commun. C'était sans compter sur l'art de Gille Vincent qui ramifie et réunit au final ses trois trajectoires désespérées. Vous croyez que vous allez être perdus ? Que nenni ! Tout s'imbrique sans soucis et lorsque vous pensez que c'est terminé, que vous avez tout compris, un petit supplément vous rappelle que chez Jigal, les textes sont choisis et pèsent lourd.
Ce qui est écrit, c'est dur et c'est beau. Ça vous parle au coeur, douloureusement, mais ça vous met en émoi. Pourquoi ? Tout au long des pages, une tendre humanité transpire. On se dit que la résilience n'est pas loin, que le pardon finira par se faire jour, que …. mais ce n'est pas ça la vie, la vraie vie et si besoin le contenu des chapitres nous le rappelle….

- Ce qui me fait peur chez les gosses, c'est qu'on croit qu'ils nous ressemblent, mais en fait, on a tout faux.
- Et à qui ils ressemblent, alors ?
- A leurs blessures, patronne. Les gamins, c'est rien que des cicatrices maintenues en vie. Rien d'autre. Et ça, on a du mal à se le dire, parce que les blessures, c'est nous, les grands, qu'on en est responsables.

C'est avec des dialogues comme celui-ci, qu'on prend en pleine face les questions sous jacentes. Ne sommes-nous pas, nous les adultes, responsables de la trajectoire de nos jeunes ? Est-ce que le « ici et maintenant » n'est pas intiment relié à « là-bas et hier » ? Qu'a-t-on raté pour qu'ils prennent cette route qui n'est pas la bonne ? Qu'est-ce qui la fera bifurquer ? Kamel et sa compagne font partie de ces jeunes qui se cherchent et qui cherchent une voie, un idéal, une raison d'être… Ils sont capables de tout pour ne pas perdre la face mais parfois une rencontre et ……

Face aux événements que nous découvrons, tous les enquêteurs vont tenter une course contre la montre, essayer d'enrayer le destin avant que le jour se lève, sauver ce qui peut l'être encore. Avec des mots percutants, des phrases courtes, tout prend vie sous nos yeux. Sur quelques jours, Gilles Vincent nous offre une intrigue des plus abouties.

J'ai énormément apprécié ce recueil, je l'ai lu d'une traite. Aïcha, la commissaire, terriblement attachante dans sa force et sa fragilité, était là, tellement « vraie » à côté de moi. Je l'imaginais avec Sébastien et j'aurais aimé qu'elle soit réelle. Les autres enquêteurs m'ont interpelée, comme d'ailleurs tous les personnages du roman. L'auteur a une force d'écriture, qui, en peu de mots, donne un excellent aperçu psychologique de chacun. Il les rend tellement palpables qu'on a l'impression que chacun nous murmure sa détresse au creux de l'oreille. On voudrait presque les prendre par la main pour les emmener loin de tous ces bouleversements…. Et on reste là, terriblement impuissant, pourtant on veut encore espérer en l'homme….comme Aïcha dans les dernières pages. Alors avec elle, j'aime à croire que, peut-être, au bout d'une des routes de certains des protagonistes de ce roman, la terrible désespérance deviendra espérance….et que le ciel, si sombre, s'éclaircira…

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Lui apprendre à lire sans la peur des mots, à quitter ses rangers qui lui meurtrissent l'arc du pied. Abandonner le cuir des blousons, guérir sa bouche du métal qui blesse. Accepter de nouer ses cheveux contre la nuque, de savourer la douceur du foulard, apprendre à maitriser la colère, lui trouver d'autres cibles.(p.47)
Commenter  J’apprécie          10
Et ça la chavire, donne à sa vie le rythme chancelant d'un ballet désarticulé. Une chorégraphie dénuée de sens. Une ligne de fuite à laquelle elle sait ne pouvoir échapper. (p.223)
Commenter  J’apprécie          10
Il y aura les morts et les mutilés. Les blessures, le cartilage, le chaos. (p.11)
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Gilles Vincent (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gilles Vincent
http://www.passion-bouquins.com http://www.facebook.com/pages/Blog-Passion-Bouquins/327561607257926
Entretien avec Gilles Vincent, lauréat du Prix Cezam Inter CE 2014 avec Beso de la muerte, publié chez Jigal
autres livres classés : marseilleVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (54) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2817 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}