AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782358871044
383 pages
La manufacture de livres (20/08/2015)
3.83/5   9 notes
Résumé :
Simon Carrière, policier, a planté le gyrophare sur le toit de sa voiture, seule alternative pour se rapprocher au plus près d'une scène macabre. Toute la cité est bloquée et tous ses habitants présents : jeunes encapuchonnés et pères de famille en une masse compacte, encore sous le choc, mais près à en découdre. Les femmes et leurs enfants aux fenêtres ou hululant depuis les balcons : une jeune fille du quartier vient de se suicider...Le capitaine Humbert enquête l... >Voir plus
Que lire après ChiennesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Dijon, ville moyenne sans histoire, ce n'est pas pour rien q' on l'appelle la belle endormie. Pourtant l'été indien s'annonce brulant en Bourgogne, disparition, suicide et meurtre de jeunes filles dans la cité, gendarmes et policiers vont devoir bosser ensemble pour mettre fin à la terreur que font régner une bande d'affreux sociopathes. Drogue, viol, prostitution, l'amour tarde chez les adolescents dijonnais.

Polar au style étonnamment réaliste. Phrases courtes, absences de psychologie et pourtant des personnages forts, une équipe de flics qui avancent, trébuchent et souffrent devant les atrocités dont ils sont témoins. Polar engagée pour la cause des femmes, femmes victimes d'un univers machiste et patriarcale archaïque, polar rugueux et cru comme un film de Pialat, Marie Vindy est chroniqueuse judiciaire, son écriture sèche et hachée donne à son récit rageur une vérité rare.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          210
Ce roman se situe dans la cite de Dijon, il nous parle des Caïds, trafiquants de drogues notoires et connus des services de police. Les filles, quant à elles, subissent la loi de la Cité et en sont les boucs émissaires… Elles se font enlever, violer et parfois tuer afin de prouver que les plus forts ce sont ces caïds ! le viol devient une arme de destruction et permet de faire taire les plus récalcitrants face au déshonneur ! Ce qu'elles subissent est alors nié, seul compte le fait que personne ne le sache. Les parents deviennent, à leurs corps défendant, complices de ces atrocités.
La police, quant à elle, malgré toute sa bonne volonté, est dépassée, impuissante! Comment faire son travail, quand tout le monde se tait ? Ceux qui osent dénoncer sont frappés, menacés et parfois reniés par la famille, malgré le drame subi.
Ce livre, d'une grande intelligence, met en avant ce que tout le monde préfère éviter de savoir, le viol ! Il reste dans nos sociétés un sujet de honte, les victimes ne parlent pas ou peu par culpabilité. Rares sont celles qui osent porter plainte et dans les cités où les familles sont majoritairement musulmanes c'est pire encore ! Même non consentant, le rapport sexuel reste est un sujet de déshonneur ! Nous avons le sentiment, en lisant ce livre, que nous sommes restés aux siècles derniers. Cela fait froid dans le dos de voir ces victimes, rejetées de la société, mises de côtés par soucis de confort. La vie, dans les Cités, loin d'être paradisiaque, montre à quel point aussi les jeunes sont souvent démunis. Ils sont retirés de leurs familles parfois et vont de foyers en foyers compliquant ainsi la réinsertion. La drogue, les trafics attirent alors les adolescents sans repère, sans reconnaissance. Cela devient donc un moyen de s'affirmer, de se faire respecter ! le récit apporte donc un éclairage sur l'intégration, la vie en cité et l'incapacité de la Police à faire régner l'ordre !
Les personnages et l'histoire sont là très bien travaillés le vocabulaire précis et vivant de telle sorte que cela fasse vrai, les mots sont froids, acérés et violents… On s'attache aux policiers et aux victimes et on déteste ces caïds, qui pour dominer, écrasent les autres…Car c'est de cela qu'il s'agit principalement dans le livre. La domination des plus forts sur les plus faibles, notamment les femmes rabaissées au terme de chiennes, et qui doivent se plier ou être humiliées ! Dire que l'on est au 21ème siècle et trouver encore ce type de comportement archaïque laisse pantois!
Ce livre mérite largement d'être lu, car il met en lumière le viol et ses conséquences sur les victimes, la peur de parler et surtout le courage de la police. Elle doit faire face au silence et tenter par tous les moyens d'aider les victimes, moyen qu'elle n'a pas mais qu'elle cherche. Marie Vindy ne donne pas de solution, car il est très dur de donner des leçons ; mais montre de façon très précise les failles de notre système. Elle nous met ainsi face à notre responsabilité face à ces jeunes sans avenir, dans une société trop permissive et de laisser pour compte. Ce livre laisse sans voix, à terre, attéré ! Assurément un de mes gros coups de coeur de cette année !
Commenter  J’apprécie          50
Dans une cité de la banlieue de Dijon, le policier Simon Carrière doit enquêter sur le suicide d'une jeune fille. Parallèlement, le capitaine Humbert est confronté à la disparition d'Aude, qui a manifestement été exécutée pour une affaire de drogue. Une intrigue qui reprend les personnages croisés dans Une femme seule et cavale(s) et qui se déroule au sein de la gendarmerie nationale.
Ce livre est un réel roman policier.  On est là dans une histoire de Keuf. Marie Vindy nous propose un roman policier pur jus, un roman policier de procédure comme on dit. C'est-à-dire que l'on va suivre pas à pas, l'enquête des flics, des condés comme si on y était. On remonte peu à peu avec eux les pistes, on récolte les témoignages, les indices, les preuves…On fait à leur côté un travail de fourmi afin de confondre les coupables.
En plus d'être un roman policier procédural, Chiennes est aussi un roman noir. Noir et social vous l'aurez compris. Mais aussi un véritable plaidoyer social
 Il est ici question de misère, misère sociale certes, mais aussi misère affective, misère culturelle, misère éducative…. Comment se construire quand aucun modèle ni familial, ni structurant n'est là pour vous soutenir. Quand le seul modèle c'est le fric, et surtout le fric facile. Celui qui donne une position sociale. Celui qui confère le pouvoir. Comment se construire sans structure familiale, avec des parents défaillants, des parents eux même délinquants ou comment exister face à une autorité trop rigide voire injuste. Une éducation à la chlag où l'écoute et l'amour n'ont point leur place. Comment devenir un homme citoyen quand les règles sont viciées dès le départ.
Oui mais la misère explique-t-elle à elle seule toutes ses dérives, toutes cette violence.
Sans doute pas…
 Ici certains de nos protagonistes n'ont aucune valeur morale. Difficile de rentrer en empathie avec eux. Cela en fait des boucs émissaires faciles pour déverser notre rancoeur contre leur bêtise crasse. Et de là à basculer dans une certaine généralité, il n'y a qu'un pas. Entre angélisme et pharisaïsme difficile de ne pas tomber dans les extrêmes.
Ici la femme n'a aucune valeur si ce n'est celui de Chienne. Aussi je ne comprends pas que ce mot « Chienne » soit devenu dans la bouche de certain une insulte. Moi qui vis en meute, je vois bien comme nos chiennes sont le ciment du groupe, comme elles sont fidèles, aimantes et solidaires entre elle. Plus que les mâles, elles font preuve de courage et surtout de tempérance et d'équité. Non vraiment, ces abrutis qui nous traites de chiennes n'en vraiment rien compris au monde canin. le chien est un animal social par excellence
Entre la prostitution de jeunes filles mineures, les viols en réunion, les tournantes dans les cités. La possession du corps des femmes comme arme de guerre. Et puis se titre Chiennes, à lui seul il est porteur de soumission totale donc sexuelle aussi. Trop de questions se sont bousculées et se bousculent encore en moi après la lecture de ce roman âpre, poisseux mais réaliste que ça en fait mal. 
J'étais loin de me douter qu'à Dijon, ville bourgeoise s'il en est, il existait des quartiers sensibles. Des cités comme dans nos banlieues, des Tarterets, des 4000…
Et bien, Marie Vindy, nous fait voir l'envers du décor et la cité des ducs de Bourgogne prend un autre visage.
Il y a chez Marie Vindy, un petit côté Simenon. Dans sa façon de poser le décor, de rendre une atmosphère, de jouer avec l'empathie du lecteur. Comme chez Simenon, tout n'est pas ni tout blanc, ni tout noir. Elle se pose en catalyseur des mots de la société. Elle en démonte aussi les rouages mais par petites touches subtiles. Elle appuie là où ça fait mal pour réveiller nos consciences mais en nous laissant le choix de la solution. Elle n'est ni juge, ni bourreau.
Voici bien une lecture que je vous recommande, lecture addictive qui a suscité en moi de forts sentiments de contradiction. Je crois même que par moment je ne me suis pas totalement reconnue. J'ai été poussée dans mes extrêmes, mes discordances, mes dissonances. J'ai été bousculée, malmenée. Révoltée aussi.
Révoltée car Marie Vindy a vu juste, et sa vision m'est insupportable.
Je ne peux pas croire que la condition de la femme, dans notre démocratie et en ce 21e siècle soit celle que ces morveux veulent bien lui attribuer.
Révoltée…Alors, mesdames et messieurs, aux armes et qu'une nouvelle fois le droit des femmes deviennent une priorité nationale.
 Mais cette lecture est nécessaire voire salvatrice.
Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          20
L'auteure ne fait pas dans la dentelle , ici rien n'est cousu de fil blanc mais plutôt de fil noir bien noir .... Sale , ignoble ,répugnant, impensable.... L'auteure nous brode un portrait plus vrai que nature de ce que l'on peut malheureusement trouver dans les quartiers sensibles..... Dans les cités dijonnaises ça craint pour les nanas rebeu..... Les méchants sont de sorties , leurs sales gueules avec .... Et même si les keufs tentent de faire leurs boulots , rien n'est simple et le mal explose.......
Un roman scénario.... Très visuel .... Oú chaque vie est décortiquée que tu sois flics ou voyous, victime ou bourreaux......
Pas de place pour la douceur.... C'est ni blanc ni noir mais très noir ....
Les filles dérouillent, parfois putes mais jamais soumises .....
Oui j'écris Trash mais bon voilà c'est pas un roman d'amour... Autant que vous le sachiez.... Et le pire dans tout ça , c'est que cette fiction Existe !!!!!
La drogue, les tournantes , la prostitution, les violences de toutes sortes et qui n'en finissent pas d'augmenter, même dans les beaux quartiers....
Alors foncez découvrir ce roman témoignage et ouvrez les yeux, ça se passe peut-être près de chez vous et en cas oú réagissez ...!!!!!

Une roman plus vrai que les infos bidons .... Très réaliste ... Trop ,
dans le sens où ça craint quand même un peu , beaucoup !!!!!
Une enquête édifiante, des flics qui lâchent pas l'affaire et n'en sortent pas indemnes eux-mêmes....
Un sacré bouquin, une écriture percutante, pas de place à la sensiblerie.... Alors âmes sensibles faites gaffe quand même....
À découvrir......ne fermez pas les yeux ....lisez ....

Commenter  J’apprécie          40
Ouf, voilà un livre que je ne suis pas mécontente de refermer ! Non pas qu'il soit mauvais, au contraire, tout y est tellement plausible que j'ai eu l'impression de lire un documentaire. Un récit effrayant qui relate une réalité insupportable.
Plongée au coeur de la cité de Dijon, auprès d'une poignée de racailles de la pire espèce qui se croient au-dessus de tout et de toutes, de ces pauvres gamines qui subissent viols, violences, qui se prostituent ou pire encore préfèrent en finir. Immersion dans une enquête oú gendarmes et policiers font équipe pour briser les silences (les familles qui se taisent et deviennent complices de ces maux) et pour faire tomber les meneurs de tous ces trafics et maltraitances.
Marie Vindy a une écriture saisissante et n'a pas peur des mots, elle n'épargne en aucun cas son lecteur, elle pointe du doigt les failles du système judiciaire, les faiblesses des parents à élever leurs enfants et dénonce toutes ces atrocités qui se passent prés de chez nous. Un livre choc, pas toujours facile à lire.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Humbert déplia une nouvelle fois le journal que Ladro avait emporté. Une double page était consacrée au suicide de la jeune Malika et à la nuit mouvementée qui avait suivi le drame. Comme d’habitude, Le Bien Public avait soigné ses titres : Nuit d’émeutes à Stalingrad après le suicide d’une adolescente. Une gamine qui se jette du septième étage, insupportable et terrifiant. Mais pour ce qui était de la nuit d’émeute, la fait-diversière Noëlle Rondot avait un peu forcé le trait. Humbert avait appris le matin même du colonel Flesch qu’effectivement une poignée de voitures avaient été incendiées ; il y avait eu des jets de pétards et quelques bandes d’excités vite dispersés par les CRS arrivés en renfort. Toute la SR 2, et particulièrement le groupe stups, savait également que deux ou trois individus influents du quartier n’avaient pas trop intérêt à entretenir la présence de cars de CRS et de patrouilles de la BAC 3 à chacune des entrées de la cité. La situation était visiblement tendue, mais les flics avaient tout de même réussi à rendre au quartier un calme relatif aux alentours de trois heures du matin. On avait connu pire comme guérilla urbaine…
Commenter  J’apprécie          10
– Quand est-ce qu’on pourra la voir… Malikaaaa… Malikaaaa !
La mère se remit à gémir de plus belle. Sa souffrance insupportable.
– Ce serait bien que vous fassiez venir un médecin. On peut appeler quelqu’un si vous voulez.
– Foutez-nous la paix, c’est ça qu’on veut maintenant ! Partez !
Il prononça une tirade en arabe et répéta :

– Partez maintenant, partez ! Tous ! Laissez-nous !
Carrière recula jusqu’à l’entrée en faisant signe à la flic de le suivre. Saisissant la poignée de la porte, il lui dit à voix basse :
– Attendez quelques minutes et, quand il se sera un peu calmé, vous lui refilez la convoc. Expliquez-lui qu’il pourra se rendre à l’hôpital avec sa famille dès demain matin. Et qu’ensuite, ils doivent tous venir au commissariat.
Elle acquiesça de la tête, mécaniquement.
– De toute façon, on va faire tourner des patrouilles toute la nuit… s’il y avait le moindre problème…
– Ça va aller.
Carrière franchit le seuil, se ravisa :
– Tâchez d’obtenir tous les renseignements nécessaires : où était-elle scolarisée, quelles étaient ses amies proches, etc. Et si possible, une photo.
Commenter  J’apprécie          10
– Les parents sont dans l’appartement ? demanda Carrière au chef de patrouille qui s’était avancé.

– Oui, ils sont remontés, et ça n’a pas été sans peine. Il y a aussi une sœur, quatorze ans je crois. Les deux frères sont barrés, ils ne doivent pas être loin, mais on ne les a pas repérés.

Carrière baissa les yeux vers la bâche. Les hululements provenant des étages continuaient, les sifflets dans la foule, le crépitement des radios.

– On a l’ordre d’évacuer le corps avant que ça dégénère, continua le flic en tenue. Si vous voulez voir…

– Des photos ?

– L’IJ 1 est déjà passé. Ils ont fait le service minimum. C’est un suicide. La gosse a sauté… Faut qu’on dégage le corps.

Carrière sortit son smartphone, il fallait bien se faire une idée avant d’avoir le rapport officiel :

– Soulevez…

Une rangée de flics se positionna de part et d’autre du paravent improvisé, masquant les brèches qui offraient aux regards le corps sur le sol. Le chef tira sur les deux pans supérieurs de la bâche, Carrière prit une photo.

Dégueulasse.
Commenter  J’apprécie          10
Il avait bien fait de ne pas se pointer seul, ne serait-ce que pour franchir les quelques cents mètres qui les séparaient, lui et ses deux équipiers, du centre névralgique du drame. Ils marchaient au pas de course sans se préoccuper des allégations et menaces en tout genre qui fusaient. Avec Laure Fernandez à sa droite, Nicolas Berthot à sa gauche, Carrière, légèrement en avant, s’annonçait aux bleus qui tentaient de maintenir un périmètre de sécurité. Une bâche blanche recouvrait le corps, deux autres accrochées à une structure métallique de fortune protégeaient la scène des regards horizontaux, mais pas de la vue imprenable dont bénéficiaient les appartements en hauteur. Les trois policiers levèrent la tête dans un même réflexe. Le balcon du dernier étage, au septième, identique à tous les autres sur la façade hérissée de paraboles. Un silence sous les crânes, dur comme un coup de marteau.
Commenter  J’apprécie          10
Carrière suivit la flic dans l’entrée de l’appartement. Flottait une odeur de viande bouillie et de friture, des relents de corps et de douleur. Une cuisine sur la droite, un couloir en face, entre les deux un salon marocain. Les cris et les pleurs semblaient perdre peu à peu en intensité. La mère, assise sur un canapé aux motifs orientaux, la tête entre les mains, hoquetait encore doucement, soutenue par ses deux voisines dont l’une encerclait de son bras libre les épaules de la petite sœur. Le père se tenait debout, son regard sombre se figea dans celui de Carrière :
– Qui vous êtes ? Encore un flic ? Vous entrez chez moi… comme ça !
– Je suis vraiment désolé… Vraiment… Je suis le commandant Simon Carrière, de la brigade de protection de la famille. Je ne vais pas vous importuner plus longtemps. Mes collègues vont rester avec vous, le temps que tout rentre dans l’ordre dehors…
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Marie Vindy (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie Vindy
Marie Vindy Justice soit elle .L'écrivaine Marie Vindy raconte comment elle a écrit son dernier roman : Justice soit-elle (Plon, 2017) à partir de plusieurs faits divers.
autres livres classés : séquéstrationVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (22) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}