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Roger-Pol Droit (Préfacier, etc.)Jean-François Chermann (Préfacier, etc.)
EAN : 9782020849432
160 pages
Points (11/05/2006)
3.7/5   47 notes
Résumé :
" A la fin du mois d'août 2001, alors que je suis installée dans mon bureau, ma vie bascule.
" Finis l'assurance de durer toujours, le confort d'une vie... Mais dans l'expérience violente qui consiste à affronter l'idée de sa propre disparition, on apprend aussi beaucoup. La vie est une maladie mortelle. Mais c'est la vie. Un récit écrit à quatre mains par Marie Desplechin et Lydie Violet, couronné par le prix Médicis essai 2005.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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"La vie est une maladie mortelle.Mais c'est la vie" constatent Lydie Violet et Marie Desplechin dans La vie sauve récit autobiographique, écrit à deux voix, concernant la tumeur au cerveau qui a frappé la première de plein fouet. Récit à deux sur les ressentis de Lydie, écrit en son nom à mi chemin entre la lucidité et le cynisme.
Mais qu'il doit être doux de manier tranchant humour noir et autodérision (ex: elle s'affale et sa vie "tombe par terre" en même temps, "je suis un vieillard dans un corps de blonde", "Mère Nature bricole ses ADN"..) lorsqu'on subit douleurs,biopsie,diagnostic,opération,chimio....
C'est avec lucidité que Lydie Violet, jolie quadragénaire,attachée de presse chez Grasset, comprend qu'elle doit "vivre avec l'ennemi en place".
C'est sans complaisance qu'elle dresse le bilan de ses échecs amoureux, des maladresses de l'entourage, de l'incompétence de certains médecins, de son agressivité latente, de la douloureuse acceptation, des connaissances sans intérêt..
Car il y a un avant et il y a un après maladie..
Et c'est, avec tendresse, qu'elle pense au soutien de sa soeur, aux encouragements d'amis,à l'amour de ses enfants, à l'ami Aimé l'inconnu qui lui veut du bien,aux paroles bienveillantes du neurologue, au livre écrit à deux, aux futurs rêves à réaliser...car tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir.;;;
Mais ainsi qu'on s'en aperçoit, avoir une grave maladie remet pas mal de pendules à l'heure et incite à profiter de l'instant.... même virtuel!
Un récit émouvant et courageux, même si le lecteur se sent quelque peu voyeur après lecture!
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J'ai été particulièrement émue par la lecture de ce petit livre (154 pages) écrit à quatre mains par Lydie Violet et Marie Desplechin, livre que je vous recommande pour le courage qui en ressort et la valeur universelle de ses messages.

De quoi est-il question ?
En 2001, Lydie Violet (qui est alors âgée de 38 ans et attachée de presse au sein d'une grande maison d'édition) bascule brutalement dans une autre vie - celle de la maladie incurable - et, selon ses médecins, n'a plus que quelques années à vivre (c'est un cancer très rare qui s'est niché dans son cerveau : un oligodendrogliome).

Dès lors, elle cherchera à se battre avec tous les moyens dont elle dispose pour retarder autant que possible l'échéance fatale et espérer, ainsi, voir grandir ses enfants, ou pour le moins, les préparer au mieux à son départ. Face à la maladie qui forcément isole, elle sera amenée, à reconsidérer ses priorités mais aussi la valeur de ses relations personnelles et professionnelles via le prisme de ce qu'elle vit au quotidien.

Considérant l'intérêt cathartique de l'écriture de soi, mais aussi l'intérêt pour d'autres personnes potentiellement concernées de partager l'expérience vécue, son amie et auteure Marie Desplechin lui propose de l'accompagner dans l'écriture de LA VIE SAUVE (il sera publié en 2005).

C'est ainsi que par de brefs chapitres très réalistes, on entre dans le quotidien de Lydie et dans ses ressentis et analyses de la situation vécue. L'écriture est concise mais dans le même temps détaillée au niveau descriptif (décors , atmosphères, regards, gestes, odeurs...). Chaque chapitre fait l'effet d'un flashback (retour sur images) précis sur telle ou telle thématique : le bonheur, la nostalgie, l'ennemi, l'hôpital, etc. C'est court, distancié et en même temps terriblement percutant, tant ça transpire d'humanité. Sans toutefois tomber dans un pathos dérangeant et voyeur.
Certes, il y a de nombreuses ellipses, mais la somme de ces différents flashbacks, particulièrement bien choisis, donne à voir une réalité somme toute globale et suffisante pour se sentir informée, sensible au propos et forcément en empathie avec les auteures.

J'ai particulièrement aimé, les préfaces du livre : celle de Roger-Pol Droit qui donne son point de vue de philosophe sur ce nécessaire don ubiquité que la personne malade doit, pour survivre, pouvoir développer ; celle du Pr Jean-François Chermann qui souligne combien le courage mis en oeuvre par les malades est une leçon de vie pour lui et pour tous ; et enfin celle de Erik Orsenna, écrivain, qui met l'accent sur la complicité entre Lydie et Marie dans la création de ce récit.

J'ai particulièrement aimé le fond et la forme très aiguisée de ces petits chapitres qui, par la voix mêlée des deux auteures, donnent à voir tout ce que la maladie incurable perturbe dans le quotidien d'un malade et à vivre, de l'intérieur : les questionnements, les doutes, les abandons, les pertes... mais aussi les nombreux courages pour dépasser sa condition de malade incurable et tenter de faire en sorte que chaque minute gagnée sur la maladie vaille le coup d'être vécue.

J'ai, enfin, particulièrement été touchée par l'ajout qui a été fait dans l'édition de la collection Points, de quelques lettres de lecteurs et lectrices qui réagissent à la lecture du livre. Là encore, c'est tellement fort. En peu de mots, l'essentiel est dit. Et les lecteurs que nous sommes se trouvent ainsi confortés dans l'idée que oui, ce livre de partage d'expérience était absolument nécessaire pour Lydie Violet, mais aussi pour toutes les autres personnes qui sont amenées à le découvrir.

A noter :
alors que qu'on ne lui donnait que quelques années à vivre, Lydie Violet est parvenue à déjouer tous les pronostics : elle est finalement décédée le 23 juillet 2015, soit quatorze années après l'annonce de son diagnostic.



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Lydie Violet grâce aux mots combinés de Marie Desplechin, vient nous faire partager notre humanité commune: ses peurs, ses doutes mais aussi ses espérances. Comment faire quand la mort a frappé à sa porte et a fait disparaître à tout jamais l'illusion que nous sommes immortels? Lydie Violet a décidé parce qu'elle ne peut faire autrement de continuer sa route avec entêtement. Elle aime et peut-être plus fort les hommes qui accepteront de la caresser en connaissance de cause, fume du cannabis pour oublier ses douleurs et rêver sa vie, lutte avec les médecins qui l'inondent de leur savoir. C'est un sacré de bout de femme avec qui je suis sûre j'aurai aimé partagé des fous rires et peut-être aussi écouter son silence avec les yeux qui brillent. Lydie n'est plus et pourtant reste ce petit opuscule qui la fait vivre encore et je dirai toujours. Je pense alors à ses enfants qui liront, sans doute, avec plus d'émotions, ce coeur en partage qui continue de battre au delà-du temps.
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C'est bête, c'est simple et c'est terrible. Comme le livre. Sauf que le livre donne de l'espoir.
C'est superbe et j'ai pleuré souvent. Cela m'a rappelé un événement triste de ma vie : la perte d mon grand-père avec qui j'avais une relation privilégiée. Il a été emporté en 6 mois par cette saloperie, faisant de la période de noël un moment pas très joyeux et mélancolique. Mais je m'égare revenons en au livre.
Ce petit livre, que d'aucuns considèrent comme pleurnicheur vu son sujet, est en fait tout le contraire. Si les auteures (car écrit à quatre mains) ne passent pas sous silence les moments de questionnement et de désespoir, c'est aussi un hymne au combat pour la vie et la connaissance de soi et des autres. A recommander comme lecture aux malades qui veulent mieux se suivre, se comprendre, au personnel soignant, aux familles et amis des malades pour mieux vivre avec la maladie et la mort, qui sont aussi partie de la vie et ne la font que mieux apprécier.
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Deux femmes écrivent ensemble la nouvelle vie d'une seule, sa vie avec une tumeur incurable, à évolution lente, au doux nom d'oligodendrogliome. Les petites choses qui prennent de l'importance face à cette énormité qui ne doit pas tout prendre, le regard qui change sur tout, la peur, la colère, très contenue mais très perceptible, et cette solitude implacable où se retrouve la mère de deux jeunes enfants, qui négocie (avec qui ? avec quoi?) le temps qu'elle pourra encore leur consacrer. Je me rends compte, en parcourant le livre pour retrouver le nom de cette fichue tumeur, que j'ai oublié de nombreux passages. Ben oui, je l'ai tenu à distance, m'en suis soigneusement d »fendue, parce que ce que vit cette femme est terrible, et que cette solitude où je la mets, comme probablement des milliers d'autres, Marie Desplechin a voulu la partager. Et ça, c'est magnifique.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Certains pensent que c'est la souffrance qui sépare les êtres. Nous savons que c'est la vie qui isole. Être, c'est être tout seul. Aussi, nous ne nous jetons pas stupidement les uns sur les autres, tirant la langue et bâtant de la queue, comme de bons chiens enthousiastes. Nous nous regardons à distance et avec amitié. Nous nous parlons avec économie et avec porte-voix. Nous sommes des naufragés, plantés sur nos îles minuscules. Mais nos îles sont voisines.
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L'avenir, justement, il va devenir de plus en plus proche. Il va même se rapprocher à une vitesse affolante. Il va va se coller à moi de si près qu'on pourra bientôt à nous enfermer tous les deux dans un petit mouchoir. L'avenir je me souviens, était un champ ouvert et vaste, au fond duquel je devinais des entiers qui partaient dans l'ombre.
Désormais l'avenir est un trésor....
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Il s'y connait en mots.Il n'a pas peur de ceux qui informent.Il sait que c'est le réel qui flingue,pas les mots pour le dire.Il ne se protège pas derrière le lexique.Je comprends tout ce qu'il dit.Il dit:
Je serai toujours là pour vous.
Il dit Je serai toujours là pour vous,et j'ai moins peur.Il me tient chaud.A lui,je lui confierai tout.Cette chimio que je refuse,ces questions qui me réveillent,ces combats indispensables et minuscules que j'engage tous les jours.Il écoute.
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Nous n'en avons jamais parlé. On sait peu de choses du malheur des autres. Chacun sa pudeur. La souffrance des gens ne s'affiche pas sur leur visage ( j'ai moi-même à l'occasion une mine excellente). Ce qui ne se voit pas s'entend en revanche très bien: une assurance tranquille préside à nos conversations. Les bleus ont, eux, le regard qui s'affole. Ils se répandent en protestations, ils confondent les encouragements et les stupidités, ils fondent en larmes. A la fin, ils s'enfuient, exténués. Ils courent se réfugier, en soupirant, au paradis des immortels.
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Il serait bon,certainement de pouvoir pleurer.Mais il existe des souffrances trop profondes pour que les pleurs puisse les emporter.Des souffrances qui ne se partagent pas,ni ne se déracinent.
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