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EAN : 9782909808611
719 pages
Bibliothèque de l'Image (22/11/2004)
4.58/5   30 notes
Résumé :
Sélection des principaux passages du Dictionnaire raisonné de l'architecture de Viollet-le-Duc.
Que lire après Encyclopédie médiévaleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Une encyclopédie ne se lit pas, elle se consulte pour enrichir ses connaissances, et pour ce qui concerne "l'Encyclopédie médiévale" d'Eugène Viollet-le-Duc, elle m'aura procuré des dizaines d'heures d'études passionnées sur le thème de l'histoire militaire médiévale ou pour être plus précis, sur l'équipement militaire, les armes, les protections et leurs utilisations.
Je n'évoquerai donc pas les parties relatives à l'architecture, au mobilier, aux outils ou à l'habillement même si je n'ai pas pu m'empêcher d'en regarder les illustrations.
Ce qui fait l'attrait et l'intérêt de ce magnifique ouvrage outre son exhaustivité en terme d'informations tient surtout à ses très nombreuses illustrations de qualité, et pour ce qui me concerne ce livre est véritablement magnifique et unique.
J'ai donc pu apprendre nombre de choses sur tous les types d'armes utilisées au moyen-âge, au passage contrairement à ce que l'on voit dans les films, l'épée n'est pas l'arme la plus employée par le chevalier sur le champ de bataille, la lance d'abord, puis la masse ou le marteau de guerre étant bien plus "efficaces" quand il s'agit de "fausser" l'armure de l'adversaire ou "démolir" les fantassins.
Armes d'hast, épées, fléaux, masses ou marteaux mais aussi arbalètes ou engins de sièges ainsi que l'équipement permettant de se protéger avec les différentes formes de casques ou de heaumes, les hauberts, gantelets et l'équivalent pour protéger la monture ou destrier avec les harnois et autres protections.
J'ai été particulièrement impressionné par l'historique exhaustif (et illustré bien sûr) des épées depuis celles des gaulois (dont le fer était de si médiocre qualité qu'elles se courbaient en combattant et qu'ils devaient redresser avec le pied) jusqu'aux épées damasquinées de la renaissance.
J'ai beaucoup apprécié nombre de précisions ou anecdotes comme de savoir que la "miséricorde" (dague à la lame très fine) était ainsi nommée car elle obligeait le combattant vaincu qui la voyait sur sa gorge à crier "miséricorde" pour avoir la vie sauve.
En fait je retrouve avec ce livre la même fascination que je ressentais enfant devant les livres d'histoires.
Livre qui me permet d'apprécier à leur juste valeur les superbes collections d'armes d'hast que je vois parfois lorsque je visite des châteaux comme dernièrement à Murol.
Un ouvrage assez unique et un bonheur pour tous les passionnés d'histoire médiévale.
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Il fut un temps où les ouvrages d'Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) : son Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIème au XVIème siècle et son Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carolingienne à la Renaissance étaient considérés comme la Bible des amoureux de l'art médiéval, du moins dans les domaines concernés : architecture et mobilier.
Après une période de redécouverte du Moyen-Âge où Prosper Mérimée et Victor Hugo, entre autres, jouèrent le rôle de pionniers, Viollet-le-Duc se fit connaître comme restaurateur de lieux emblématiques de l'architecture religieuse et du bâti militaire de l'époque médiévale laissés à l'abandon et peut-être voués à la destruction s'il n'y avait eu la vigilance d'individus sensibles et cultivés pour nous éviter la perte sèche de cette partie de notre patrimoine. Mais Viollet-le-Duc ne se contenta pas de remettre en état les monuments pour le sauvetage desquels il intervenait : il ajouta et plaqua sur ces édifices toutes une série d'éléments sortis de son imagination, ne craignant pas de faire "plus vrai que vrai" et d'outrepasser son rôle dans la réhabilitation des constructions que l'on voulait préserver. Il n'est pas exagéré de dire qu'il inventa son propre Moyen Âge, ce qui se remarque surtout dans l'aspect décoratif, les formes, les figures, les détails architectoniques et stylistiques, mais aussi quelquefois dans l'aspect général des grands ensembles. À se demander s'il avait le souci du réel ou si le réel et l'authentique ne pouvaient pas, à ses yeux, s'accommoder d'une "redéfinition" et d'une transposition sans complexe à partir de la vision que le XIXème siècle finissant et que l'architecte lui-même avaient de ce Moyen-Âge avec lequel on cherchait à renouer, autant par effet de mode que par respect de la chose telle qu'elle était et qu'elle avait été.
C'est avant tout avec un œil d'architecte très bien informé des choses du passé mais qui maîtrisait aussi parfaitement les conceptions modernes et les utilisations de matériaux de son époque que Viollet-le-Duc se permit d'agir, pour nous proposer ce mélange de formes pures et d'ajouts de son cru, et il ne craignit pas de résumer sa pensée en l'exprimant avec force en une formule devenue célèbre : "Restaurer un édifice, ce n'est pas l'entretenir, le réparer ou le refaire, c'est le rétablir dans un état complet qui peut n'avoir jamais existé à un moment donné".
Il eut non seulement l'ambition d'attacher son nom à cette œuvre d'architecte et de laisser sa marque dans la pierre, il accompagna aussi tout ce travail matériel d'un travail intellectuel qui reflète pareillement ce qu'il a fait et qui l'inscrit durablement dans ce qu'il a trouvé et qu'il réaménage. De sorte qu'il ne faut pas regarder les Dictionnaires écrits de sa main et illustrés par lui comme des "ouvrages scientifiques" sur l'architecture et le mobilier du Moyen Âge, mais bien plutôt comme les conclusions tirées d'une expérience des choses du passé revisitées par un homme de l'art du XIXème siècle. Imaginait-il ce qui pouvait avoir été dans la manière dont il fit les choses et dans les gestes décrits et les résultats obtenus ? Ce ne sont pas les secrets des tailleurs de pierre d'antan qu'il nous livre dans les Dictionnaires que résume cette Encyclopédie médiévale, mais plutôt ses propres secrets de "reconstructeur" un peu fabulateur, en confondant parfois les deux choses, sciemment, tantôt avec raison et tantôt en exagérant, avec audace.
On lui doit énormément, et on peut l'admirer, tout en gardant une certaine lucidité.

François Sarindar
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Jamais je n'ai éprouvé avec autant de force l'influence de la télévision que depuis que je ne l'ai plus et depuis que je vis retiré au milieu de gens - retraités abandonnés, chômeurs de longue durée - qui n'ont plus que cette saloperie pour seule compagnie. Et c'est là que ce pauvre Guilluy, la mascotte des bobos de droite, n'a rien compris avec ses statistiques pathétiques: ce qu'il appelle (stupidement, mais toute promotion commence par un gimmick, c'est le B-A, BA de la pub) la "France périphérique" est dix, cent, mille fois plus conditionnée et abrutie que le reste. C'est elle, la France d'Hanouna. Illettrée, parfois analphabète (un secret qui fait mal), incapable donc de lire un bouquin, sans intérêt pour le passé ou l'avenir, son rythme et ses "pensées" sont des décalques exclusifs du Télé 7 jours de Monsieur Lagardère. Ce n'est pas de là que viendra la lumière.

Aussi, comme je le disais, jamais je n'ai ressenti avec autant d'acuité les effets de la télévision que depuis que je ne l'ai plus. Ainsi, quand 15 fois dans la journée, en parlant au cantonnier, à des collègues professeurs, à d'autres agriculteurs (les moins atteints parce qu'ils bossent, eux, et n'ont pas le temps pour les conneries), au médecin, à des retraités, j'entends EXACTEMENT le même avis "éclairé" sur des sujets auxquels ces braves gens n'entendent RIEN, je sais que c'est la télé qui parle par leur bouche. C'est étonnant ce phénomène de boîte noire. On a réussi à faire des Français des machines de Turing.

Donc, la dernière connerie en date, suite à l'incendie criminel de Notre-Dame (criminel? alarme! il a dit la vérité; il doit être exécuté!), c'est le mantra:"Oh, la flèche c'est point grave, Violé le Duque c'était d'la marde, t'façon". Patrick Drahi, Xavier Niel, Vincent Bolloré, Serge Dassault et consorts, sortez de ce corps.

Alors, pour mettre les choses au point: quand, sous la monarchie de Juillet (1830-48 pour les cancres), on a pris conscience que toutes les grandes oeuvres architecturales du moyen âge français allaient finir en tas de pierres, comme en Grèce ou en Egypte, le gouvernement a pris l'initiative de les sauver de la ruine. Prosper Mérimée, devenu inspecteur général des monuments historiques en 1834, demande alors à Viollet-le-Duc de s'occuper du mont Saint-Michel et de la cathédrale de Vézelay. Oui, c'est à Viollet-le-Duc que nous devons la sauvegarde de ces deux merveilles du monde. Pas tant d'la marde que ça, hein. Encore faut-i connoître. Bref, c'est pour Gégène le début d'une carrière passionnée qui sauvera de la ruine et contribuera à embellir - en harmonie avec l'esprit français - certains des plus beaux monuments connus. Mais cela seul n'est pas sorti de Viollet-le-Duc. Grand archéologue, grand architecte, grand écrivain, il a inspiré toute l'archéologie mondiale, toute l'architecture après lui (jusqu'à Guimard et Le Corbusier), et toute la littérature française. Alors, il aurait "péché par fantaisie"? Mais d'où parles-tu, cloporte? Avale cette citation de Duby que j'ai postée il y a quelque temps: "Transmettre une émotion devant les vestiges d'un passé relève de l'art. J'ai souvent dit que je ne croyais pas en l'objectivité de l'historien. Il doit être un homme passionné, il doit savoir se mettre en cause, car c'est alors qu'il fera le mieux comprendre les temps dont il parle."

"Viaulai le Duke, il été pa bon. Cé pa grave, pour la flaiche." Cette impression qu'une cour des Miracles de gnomes téléguidés pisse sur les pieds de la statue du Commandeur!

Je viens de terminer de relire L'Histoire contemporaine d'Anatole France, et rien ne me semble plus juste, à propos d'une masse de Français parfaitement indignes de leur patrimoine, que ce passage tiré de Monsieur Bergeret à Paris:

"Toute une ville, toute une nation résident en quelques personnes qui pensent avec plus de force et de justesse que les autres. le reste ne compte pas. Ce qu'on appelle le génie d'une race ne parvient à sa conscience que dans d'imperceptibles minorités."

Continuez à bouffer vos McDonald's et à "fêter Halloween". Et foutez la paix à Viollet-le-Duc, car c'est grâce à des hommes comme lui que la Civilisation a existé. Pas grâce à des hommes comme vous.
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Eugène Viollet-le-Duc est un architecte français né en 1814, connu pour ses restaurations de constructions médiévales ; telles la Basilique de Vézelay en 1840, la cité de Carcassonne et la cathédrale Notre Dame de Paris en 1843. En 1834, il deviendra professeur suppléant de composition et d'ornement à la ”petite école” de dessin, aujourd'hui nommé Ecole nationale supérieure des arts décoratifs. Puis, Il devint, en 1863, professeur d'histoire de l'art et d'esthétique à l'École des Beaux-Arts. Biographie succincte pour souligner ses connaissances accrues dans le domaine artistique et médiéval.

Cette encyclopédie en est la quintessence, une mine d'or du monde médiéval tant au niveau de l'architecture, du mobilier qu'au niveau des vêtements militaires et civils jusqu'aux outils, ustensiles de vie, instruments de musique, armes et machines de siège. Ce présent ouvrage, de 1440 pages, est un condensé du ”Dictionnaire raisonné de l'Architecture de Viollet-le-Duc” pour sa première partie, et du ”Dictionnaire raisonné du Mobilier” pour sa deuxième partie.

Bible très complète et surtout magnifiquement illustrée ; des châteaux aux manoirs, chapelles au cathédrales, maisons typiques et autres monuments fidèlement reproduits en grande taille, accompagnés pour certain d'un plan d'architecte précis ou de plan de coupe où l'on peux apercevoir l'intérieur meublé… Des personnages en costumes d'époque détaillés de gros plans et de descriptions exhaustives. Armes, armures et outils, accompagnés d'explications sur leurs fabrications et leurs utilisations. Une partie très riche présente les divers types de mobiliers et ustensiles existant à cette époque, des plus rudimentaires au plus raffinés accompagné là encore de descriptions. Il y a même quelques planches nous illustrant des pièces vivantes décorées de meubles et ornements où des personnages vaquent à leurs occupations.

Le moyen-âge ne nous a jamais paru aussi riche, élégant et raffiné. On a l'impression de redécouvrir cette époque qui semble beaucoup plus artistique et lumineuse que la trace laissée par nos souvenirs d'écoliers. Ouvrage pour tous les amoureux de la période médiévale, de l'architecture, des costumes ou tout simplement pour ses fascinantes gravures…
Lien : http://meserrancesculturelle..
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Je me sers de ce très bel ouvrage surtout pour ses illustrations, qui permettent de disposer de plans réalistes pour des scénarios de jeu de rôle par exemple, et également pour des allures de personnages, des costumes, ou armes, en gardant en tête que Viollet-le-Duc n'est certainement pas une source historique rigoureuse pour les historiens actuels.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Les cuisines

Nous n'avons pas une idée exacte de ce qu'étaient les cuisines et leurs dépendances chez les Romains. Étaient-elles enclavées dans les habitations comme de nos jours, étaient-elles disposées dans des logis séparés? Cette dernière hypothèse nous semble la plus vraisemblable. Il est à présumer d'ailleurs que les familles qui, à Rome, ne possédaient pas de nombreux esclaves et n'habitaient que des appartements loués, envoyaient dehors acheter chez les rôtisseurs et autres marchands de victuailles ce dont elles avaient besoin au moment des repas, ainsi que cela se pratique encore aujourd'hui dans la plupart des villes de l'Italie méridionale. Les Gaulois et les Germains, comme tous les peuples primitifs, faisaient leur cuisine en plein air. Grégoire de Tours parle de ces repas faits dans de grands hangars, dans ces barraques de bois que les rois francs élevaient là où ils voulaient résider pendant quelque temps; dans ce cas, les aliments étaient préparés dehors au milieu de vastes cheminées bâties en brique et en terre. Dans la tapisserie de Bayeux, on voit encore les gens de Guillaume faisant la cuisine en plein air; il est vrai que la scène se passe au moment du débarquement de son armée en Angleterre. Necham remarque qu'il était d'usage de placer les cuisines près de l'extérieur des habitations, le long du chemin ou de la rue. Il fallait alors traverser une cour pour passer de la cuisine à la salle à manger; les viandes étaient apportées embrochées, et on les dressait, dans la salle même, sur des buffets, avant de les présenter aux convives.
Dans l'enceinte des châteaux normands des XIe et XIIe siècles, on aperçoit souvent des aires circulaires de quatre à cinq mètres de diamètre dont quelques parties sont calcinées; nous pensons que ce sont là les cuisines primitives, qui n'étaient autre chose qu'une sorte de cloche de terre avec un tuyau à sa partie supérieure, et dans laquelle on allumait des feux pour faire rôtir ou bouillir des viandes. En conservant ces dispositions primitives, on les perfectionna.
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Videos de Eugène Viollet-le-Duc (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eugène Viollet-le-Duc
Exposition Notre-Dame de Paris, de Victor Hugo à Eugène Viollet-Le-Duc, à découvrir à la Crypte archéologique de l'île de la Cité à partir du 9 septembre 2020.
Ce film « Notre-Dame Éternelle » produit par Orange, partenaire de l'exposition, rend hommage à la beauté disparue de la cathédrale. À travers des images spectaculaires du lieu et des témoignages de tous horizons emplis d'émotions, le film invite à voir ou à revoir ce qui ne peut plus être vu : la flèche de Viollet-le-Duc, la nef, les statues, les vitraux, les cloches, sans oublier les façades gothiques qui font la majesté de Notre-Dame de Paris.
+ Lire la suite
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