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EAN : 9782258136151
360 pages
Presses de la Cité (07/04/2016)
3.19/5   29 notes
Résumé :
Au commencement, il y a ce pays que le narrateur découvre en rencontrant Marie-Claire, qui deviendra sa femme. La Charente, comme une Toscane française. Là-bas, au milieu des vignes et sur les bords du fleuve, il a rendez-vous avec Toinou dans sa ferme. A quatre-vingt-douze ans, cette femme a une énergie impressionnante. Sa mémoire est intacte, sa voix colorée par la terre de ses origines. Elle est née dans ce Périgord noir où les paysans ont brûlé le seigneur du ch... >Voir plus
Que lire après Y avez-vous dansé, Toinou ?Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Dans la chaleur de l'été une très vieille femme et un jeune homme se retrouvent chaque après midi dans la pénombre d'un hangar.
Elle c'est Antoinette, dite Toinou, lui c'est l'auteur. Elle parle et lui l'enregistre.
Pour lui, Toinou tire le fil de sa mémoire et raconte sa vie, une vie de labeur à s'occuper du manger des drôles, du mari, des bêtes, à se préoccuper des sous et à marcher des kilomètres et des kilomètres... Il n'y a guère qu'au bal que Toinou trouve un peu de bonheur, oublie ses soucis car elle est " folle à danser". Une vie pas particulièrement malheureuse mais pas heureuse non plus, une vie qu'elle ne voudrait pas revivre, foutre non ! Les souvenirs qui lui viennent pêle-mêle, Toinou les évoque dans une langue simple, colorée d'un patois pas toujours simple à comprendre mais qui pour l'auteur lui rendent la Charente et la vie plus belles.
Un joli moment de lecture sans mièvrerie, avec plutôt quelques brutalités propres au monde paysan, qui m'a fait agréablement redécouvrir la littérature de terroir.
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Voilà une lecture bien agréable et émouvante, un beau témoignage de la vie dans la campagne charentaise au siècle dernier. Toinou, femme de tête et de coeur se confie au narrateur et lui raconte ce qu'a été sa vie, entre travail et misère, ignorance et sagesse, dans un milieu où il était difficile d'être une femme, prise au piège entre les grossesses, les accouchements qui ne se passaient pas toujours très bien, les enfants à elever et le très dur labeur des campagnes. Après voir quitté le village de Vendée où eut lieu l'atroce et mémorable assassinat d'un jeune noble (que raconte d'ailleurs très bien Jean Teule dans son livre "mangez-le si vous voulez") Toinou jeune mariée s'installe avec son mari en Charentes qu'ils rejoignent après une longue marche à pied. Et là elle y vivra la vie des femmes de son époque, travail, travail et encore travail, entre coups du sort et chagrins dont elle se relèvera toujours avant de mourir centenaire, entourée et aimée des siens. C'est avec beaucoup d'humanité, de chaleur et de respect que l'auteur raconte cette vie qui force l'admiration en dépit de son apparente banalité. Voilà un texte qui aurait beaucoup plus à ma belle-mère qui aurait pu s'y reconnaître et que j'ai savouré avec tendresse.
Un bon moment de lecture. Merci à Babelio et aux éditions des Presses de la Cité pour ce livre, lu dans le cadre d'une Masse Critique.
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J'ai fini ce livre avant mon départ en vacances et j'ai repoussé la critique. Je ne sais pas vraiment que dire de ce livre.

En 2 mots, le livre parle de Toinou. Un enseignant, gendre de Toinou, se lance dans le projet d'écrire sur elle, tout du moins de connaître mieux Antoinette Besse, son passé, son histoire. Si bien qu'on finit par penser à sa propre vie personnelle, à ses propres grands-parents.

J'en suis d'autant plus sensible car l'intrigue se déroule en Charente, département de ma naissance. En effet, les éditions des Presses de la Cité se spécialise dans une région en fonction de l'origine de l'auteur.

Ce qui m'a beaucoup amusé, c'est que je connais le "patois" charentais, en tout cas certaines expressions charentaises et je les ai retrouvées parsemer tout au long du roman : mettre les volets en tuile, faire précéder un nom par "queu", ou commencer une phrase par "ol" : olé quelque chose, ... J'y ai retrouvé d'ailleurs les fameuses "sorcières", qui sont en fait de petites tornades. En réalité, ce sont des expressions que j'essaye de ne plus utiliser, ici où j'habite actuellement, ces expressions ne sont pas utilisées.

L'auteur parle également de Hautefaye qui a été évoqué dans le livre de Jean Teulé, "mangez-le si vous voulez". Il reprend l'histoire et il interprète l'après évènement. Ainsi, Toinou a voulu quitter ce village car les villageois ne reconnaissaient pas ce qu'il s'était passé, c'était comme une sorte de tabou. J'avoue que cette partie-là m'a un peu plus intéressée car je voulais connaître les conséquences de cette histoire.

Pour résumer l'histoire, Toinou a été mariée très jeune, a connu la guerre, le travail de la terre, le manque d'argent, ... Il ne faut pas s'attendre à de grands rebondissements mais juste une biographie d'une personne qui pourrait être réelle. J'avoue ne pas savoir si Toinou a vraiment existé mais l'auteur a en tout cas su coller à la réalité de ce que de nombreuses personnes ont réellement vécu.


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Tout d'abord, je tenais à remercier Babelio et les éditions Presse de la Cité pour m'avoir fait découvrir ce magnifique roman du terroir et cet auteur si talentueux qu'est Yves Viollier. J'ai voyagé en Charente, cette Charente que je ne connais pas et qu'aujourd'hui j'ai envie de découvrir…

Antoinette, dite Toinou se livre lors d'une belle journée d'été où la chaleur est à son comble. Elle a décidé de témoigner, de conter son histoire à un jeune enseignant, amoureux de la Charente… C'est qu'elle a maintenant quatre-vingt douze ans Toinou… Elle va nous parler de son enfance, elle qui allait à l'école un jour par semaine, elle qui faisait des kilomètres et des kilomètres en compagnie des loups dont elle n'avait pas vraiment peur… Elle nous livrera son mariage aussi, à quinze ans avec François, que connait-on de l'amour à cet âge là ?Oh rien, mais c'est comme ça. Elle nous expliquera sa vie là-bas, son travail, parce qu'elle ne vit que pour ça… A 92 ans, Toinou ne sait pas tenir en place assise sur une chaise, oh que non…
Pourquoi a-t-elle accepté de parler ? Elle n'en sait trop rien, c'est comme ça, un point c'est tout.

Au début, j'avoue avoir eu peur de m'ennuyer, réellement, mais il en est tout autre chose… J'ai été séduite par cette histoire, séduite par cette écriture si douce, si belle qui m'a fait voyager dans cette Charente qui m'était encore inconnue il y a quelques jours… Après avoir fait quelques recherches sur l'auteur, je sais maintenant qu'il connait très bien la Charente et c'est pour cela que les détails sont si précis, si envoûtants… J'ai beaucoup apprécié aussi le patois utilisé tout au long du récit. J'ai trouvé, personnellement, qu'il donnait une valeur encore plus réelle à l'écriture. J'ai ressenti un énorme travail de la part de l'auteur dans ce livre, et à mes yeux, cela n'a pas de prix.

Concernant Toinou, il faut bien que je l'avoue, je me suis beaucoup attachée à elle. Elle n'était pas heureuse, mais pas malheureuse non plus. C'est la vie, c'est comme ça. Entre le mariage, les droles, le travail, l'argent, les soucis, arf que voulez-vous c'était comme ça. Et pourtant, elle ne recommencerait pas, foutre non ! Cette Toinou qui faisait passer tout le monde avant elle, toujours. Cette femme au grand coeur que tout le monde appréciait et qui nous raconte, sans trop savoir pourquoi comment était la vie au siècle dernier… Elle qui ne prenait jamais de bon temps et qui pourtant, adorait danser… Elle m'a fait penser à ma grand-mère, c'est peut-être, je dirais même sans doute, grâce à ça que je l'ai tant apprécié… Parce que Toinou et tous les siens m'ont transporté ailleurs, dans un autre monde, difficile et si simple à la fois… Je me suis mise à imaginer Toinou au cours de ma lecture…

Pour terminer, je dirais simplement : « La nature fait les hommes semblables, la vie les rend différents » [Confucius].
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Magnifique roman du terroir, hommage à une vieille dame qui a traversé les années dans une Charente qui n'a pas été très tendre pour elle. Ce livre m'a enchantée, alors que je n'ai jamais mis les pieds dans cette région. Il sera d'autant plus passionnant, je pense, pour les amoureux de la Charente, de son cognac, de ses hameaux et de ses vignes. Ce roman illustre à merveille le contraste entre la vie à l'ancienne et le monde moderne. Toinou a vécu à la croisée de deux mondes, mais quelle vie ! Et on ne peut s'empêcher de penser qu'ils ne sont plus très nombreux, ceux qui ont traversé ce qu'a traversé Toinou. On apprécie d'autant plus ce travail de mémoire. Un seul petit bémol sur cette lecture : la relation de couple du narrateur qui apparaît de temps en temps par petites touches. C'est trop ou trop peu, l'entre les deux laisse perplexe.
Je remercie vivement les Presses de la Cité et Babelio de m'avoir donné l'occasion de découvrir ce livre.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Avec sa mère ,elles faisaient la lessive deux fois par an.Elles allaient à Javerlhac à la rivière. A cinq kilomètres !
Elles allumaient le feu sous une grande ponne ,un bassin en grès au Grand-Gillou .Elles mettaient le linge à bouillir,parce que les draps de lin tout ça, avec le temps y en avait vingt,trente.Et puis les chemises,les culottes.Le lendemain elles chargeaient tout ce linge que les boeufs transportaient au Bandiat. Et brosse que je te brosse!
Toinou esquisse le geste.
Elles brossaient les cols en toile de coton et les poignets des chemises.Elles lavaientt la toile .Et rince!......
....Toinou et sa mère brossaient des tas ,des mouchoirs,des essuie-mains.Y en avait des pleins sacs, trois, quatre grands sacs.Elles lavaient toute la journée !Et les boeufs retournaient chercher tout ça, le soir.
Elles utilisaient de la lessive?eh ben ,des cendres!Des cendres qu'elles avaient emportées dans des sacs.
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J'ai rencontré Antoinette Besse pendant l'été.
Nous passions nos vacances à Angeac, chez les parents de Marie-claire, au milieu des vignes.
Angeac est une île dans la vallée, entre les bras multiples du fleuve Charente.On franchit les dos d'âne des ponts de Vibrac, du canal ,du Petit Royan et du Brassiaud et on arrive à l'église, la place et les vieux tilleuls. L'épicerie-café Durand est à gauche.La maison des deux soeurs Aminthe et Marie en face.On tourne à droite. Et après deux cents mètres de route étroite entre les murs(le four à pain communal empiète un peu),on arrive chez les parents de Marie-Claire
Boisrond ,d'Angeac, c'est là.
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C'est alors m'a dit le père de Marie-Claire, la voix étranglée, qu'il a réalisé que le seul carré de terre que Toinou a jamais possédé en Charente était ce lopin de terre de cimetière partagé avec son mari, son fils et sa bru.
Ces combats, ces jours, ces chemins, ces nuits, ces levers, ces repas, ces défaites, ces pleurs d'enfants, ces épuisements, ces humiliations, ces souffrances, ces inquiétudes, ces espérances, ces réussites, ces rires, ces prières, ces appels, ces cris, ces recommencements.
Quelle différence entre elle et les morts importants dans la dentelle de leurs tombes-chapelles à côté de la sienne ? Toinou n'avait jamais eu de maison à elle en Charente. Mais, derrière le mur du cimetière, il y avait ce plateau, ces vignes, où elle avait tiré les bois, vendangé. Elle était chez elle.
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Elle m'a dit que les gens qui comptent pour chacun de nous continuent de nous accompagner toute notre vie. Ils hantent nos moments les plus banals, surgissent quand on ne les attend pas, nous aident, orientent nos choix, marchent avec nous, infiltrés jusque dans les semelles de nos souliers.
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Et j'ai toujours pensé que, si le bonheur existe, il est là, quelque part, parmi les mamelons des collines charentaises.
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