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Critique de beatriceferon


De Françoise Sagan, j'ai tout lu. Tout. Mis à part quelques rares pièces qui n'étaient plus éditées. J'ai consulté des ouvrages la concernant. J'ai vu des films et des documentaires. Aussi, quand j'ai découvert ce petit livre, j'étais intriguée. Paris, une ville que j'adore et cette curieuse petite bonne femme à la mèche sur l'oeil et à l'élocution précipitée, voilà qui promet un bon cocktail.
En quelques pages, Alain Vircondelet met l'accent sur les événements et les lieux importants de la biographie de Françoise Sagan. Tout en nous promenant dans la vie de l'écrivain, il nous emmène en balade sur ses traces. Et c'est hallucinant.
A moi qui ai en horreur jusqu'au mot « déménagement », la bougeotte de la romancière donne le tournis.
La voici à Carjac, dans le Lot, où elle est née. Elle y passe ses vacances en famille. La voilà à Cahors, Lyon, Saint-Tropez ou encore au manoir de Breuil, en Normandie, acheté sur un coup de tête, la seule propriété qu'elle ait possédée. Et puis, bien sûr, l'objet de cet opuscule, Paris. « Paris et le Lot seront les deux « poumons » de Françoise », écrit Alain Vircondelet.
Paris où vit sa famille, dans « un vaste appartement au 167, boulevard Malesherbes, dans le 17e arrondissement, tout près du parc Monceau » au « charme civilisé, proustien ». de Paris, Françoise Sagan a fréquenté plus d'un établissement scolaire, car, si elle est « une bonne élève, aimant particulièrement le français, rendant des rédactions et, plus tard, des dissertations de très bon niveau », elle apparaît quand même aux yeux du corps enseignant, comme « indocile et quelque peu séditieuse », « dilettante », « indifférente au monde extérieur, tournée vers la lecture, les romans, les écrivains de l'évasion », « impertinente, audacieuse, rebelle », des traits de caractère qui ne plaisent pas aux sévères institutions religieuses qu'elle fréquente dans les années 40. Aussi, très vite prend-elle « l'habitude de fuguer » et de partir « à la découverte de Paris en solitaire ».
La voici qui flâne le long de la Seine, puis sur la rive gauche. Certes, elle est inscrite à la Sorbonne, mais, « plutôt que de chercher désespérément une place dans les amphithéâtres bondés », elle « préfère lire au Luxembourg et rêvasser au club Saint-Germain-des-Prés ».
A dix-huit ans, avec le succès de son premier roman « Bonjour tristesse », « elle devient la petite Parisienne, la préférée des Français » courant « les vernissages et les soirées de gala , les dîners en ville et les nuits dans les caves ». On la voit hanter les Places Vendôme et de la Concorde, la Rotonde et la Closerie des Lilas, l'hippodrome de Saint-Cloud, le Théâtre du Gymnase ou le Vieux Colombier.
Elle rêve de « vivre dans l'appartement de Colette au Palais Royal ». Pourtant, ce Paris qu'elle adore n'est pas au coeur de son oeuvre, contrairement à « Marcel Proust ou Patrick Modiano, dont l'imaginaire rejoint la topographie de la ville ».
Il est surprenant de découvrir avec quelle virtuosité Alain Vircondelet nous emmène à travers la vie de Sagan, nous lance à sa poursuite dans mille lieux différents, nous fait croiser les gens qu'elle aime : Florence Malraux, Peggy Roche, Juliette Gréco ou François Mitterrand, évoque ses oeuvres principales et nous conte des anecdotes curieuses et divertissantes.
Tout un univers bruyant, coloré, composite, qui se trouve enfermé dans les 95 pages d'un si petit format (le livre fait à peine dix centimètres sur quinze!). Comment est-ce possible ?
Cela m'a emportée, ravie, grisée comme une coupe de champagne.
Je suis donc comblée d'avoir pu découvrir cet ouvrage grâce à l'opération Masse critique et aux éditions Alexandrines, auxquelles j'adresse mes plus vifs remerciements.
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