Quand ils tuaient et violaient les gens, les Birmans suivaient une stratégie contre -insurrectionnelle. Elle reposait simplement sur détruire, brûler et raser. Cortès avait procédé ainsi contre les Aztèques au 16 ème siècle , détruisant résolument leur capitale maison par maison, brûlant tout ce qu'il pouvait, abattant le reste pierre par pierre, créant un désert que ses ennemis ne pouvaient utliser. Mais c'était d'une dureté un pêu trop aveugle. Il fallait raffiner légèrement, afin de sauvegarder les pions utiles dont on disposait. D'où la procédure plus subtile que les révolutionnaires français avaient dirigé contre les Chouans à la fin du 18 ème siècle, les impérialistes français contre les Algériens au 198 ème , les fédéralistes mexicains contre les zapatistes au début du 20 è, et les Américains contre les Vietnamiens plus tard encore. C'est alors qu'ils y recouraient, dans les années 60, que Ne Win l'avait introduite. Il l'appelait" les 4 suppressions" : supprimer la nourriture, supprimer les fonds, supprimer le renseignement, supprimer le recrutement.
Qui sont-ils, ces hommes étranges partis de rien? Lénine, Staline, Hitler et Mao ont tous, de manière terrifiante, émergé de l'obscurité , et même ( à la seule exception d'Hitler) de l'exil. Je n'ai jamais rencontré Pol Pot, et il y a toutes les chances pour que je n'y parvienne jamais, aussi dois-je tenter de le comprendre de loin. Sur la base des actes qu'il a commis,, il est raisonnable de l'admettre dans la compagnie des avant-gardistes que j'ai cités, dont Lénine et Mao sont les plus sympathiques, mais pas sans tâches. Quand Pol Pot, pendant tant d'années dans la jungle, se coupa de son frère et de tous les autres, sauf ceux qui pensaient comme lui, ruminant et complotant , ses pensées couraient-elles sur les mêmes rails que celles de Staline en Sibérie?
Il y a un autre aperçu que Robert Tucker ,le biographe américain de Staline, a repris des travaux de Karen Hurney sur la névrose. Il suggère que le traitement brutal de Staline par son père , en particulier les rossées qu'il infligeait au jeune garçon, comme à sa mère, et en sa présence , a donné naissance à l'angoisse fondamentale , au sentiment d'être isolé dans un monde hostile, qui peut conduire un enfant à développer une personnalité névrotique. Cherchant un terrain solide sur lequel édifier une sécurité intérieure , quelqu'un qui dans son enfance, a fait l'expérience d'une telle angoisse peut naturellement chercher cette sécurité en se formant une image idéalisée de lui-même , puis en l'adoptant comme étant son identité véritable.
Et vous savez, nous sommes un sous-groupe des Karen. Les Karen , ce sont les Karen blancs, ils ont leur Union Nationale Karen. Nous sommes les K aren rouges, les Karenni. Certaines de nos femmes sont des Longs Cous. Et nous ne combattons pas , comme les Karen et les Shan , juste pour la participation économique au régime. Nous combattons pour l'indépendance.
Fromm fait valoir qu'un certain degré de narcissisme peut être considéré comme une maladie professionnelle chez les dirigeants politiques, en rapport avec leur conviction d'accomplir une mission providentielle , leur affirmation d'etre infaillible et leur monopole du pouvoir. Quand de telles affirmations sont élevées au niveau par un Hitler ou un Staline au sommet de leur pouvoir, toute contestation sera perçue comme une menace envers l'image qu'ils se font d'eux-mêmes , aussi bien privée que publique, et ils réagiront en n'épargnant rien pour la réprimer...
"Le Monde n'existe pas", un polar publié chez Gallimard où fiction et réalité se rejoignent. Fabrice Humbert, son auteur, nous en parle. Après "Autoportraits en noir et blanc" (Plon, 2001), "Avant la chute" (Passage, 2012) ou encore "Eden Utopie" (Gallimard, coll. "Blanche", 2015), ce troisième roman se situant entièrement ou en partie aux États Unis. le journaliste Adam Vollmann voit s'afficher un soir sur les écrans de Times Square le portrait d'un homme recherché qu'il reconnaît : il s'agit d'Ethan Shaw, le bel Ethan, celui-là même qui, qui vingt ans auparavant, était la star du lycée, et son seul ami. Il est désormais accusé d'avoir violé et tué une jeune Mexicaine. Refusant de croire à sa culpabilité, Adam retourne à Drysden, où ils se sont connus, pour mener l'enquête. Un polar, forme à laquelle l'auteur est très attaché, qui aborde la thématique de l'identité, la question des vies possibles, des choix déterminants de l'existence, du bien et du mal... autant de thèmes que l'on retrouve tout au long de son oeuvre.
La Grande table Culture d'Olivia Gesbert – émission du 23 janvier 2020
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