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3/5   1 notes
Résumé :
Contes philosophiques et exotiques, L’orphelin de la Chine : Ces contes philosophiques et cette tragédie en alexandrins ont en commun que, pour la plupart, ils campent des personnages et des actions qui se déroulent dans l’antiquité, en Afrique ou en Asie. Mais ne nous y trompons pas : c’est bien à ses compatriotes et contemporains que s’adresse Voltaire sous cet habillage exotique. On pourrait d’ailleurs lui reprocher son ethnocentrisme – qui est celui de son époqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
On lit ce que dit Asséli:
“C'est ce fier Gengis-Kan, dont les affreux exploits
Font un vaste tombeau de la superbe Asie. “
Et l'on croit lire une pièce de Racine que l'on ne connaissait pas ... Que nenni ... C'est Voltaire qui nous offre ces jolis alexandrins, à l'égal de ceux qu'il met dans la bouche d'Idamé: “Tout semblait, je l'avoue, esclave auprès de lui ; Et lorsque de la cour il mendiait l'appui, Inconnu, fugitif, il ne parlait qu'en maître. Il m'aimait ; et mon coeur s'en applaudit peut-être”

Dans le désert littéraire quel fut mon ennui !
Je demeurai longtemps errant dans Césarée,
d' où j'allais à Pékin, retrouver Temuji, que voltaire fit un homme de bonté...

Surprise ce dénouement! Quand Voltaire se faisait écrivain de romans de gare...
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
« Vraiment, vous avez fort bien opéré : vous avez séparé votre monde en deux, et vous avez mis un grand espace d’eau entre les deux hémisphères, afin qu’il n’y eût point de communication de l’un à l’autre. On gèlera de froid sous vos deux pôles, on mourra de chaud sous votre ligne équinoxiale. Vous avez prudemment établi de grands déserts de sable, pour que les passants y mourussent de faim et de soif. Je suis assez content de vos moutons, de vos vaches et de vos poules ; mais, franchement, je ne le suis pas trop de vos serpents et de vos araignées. Vos oignons et vos artichauts sont de très bonnes choses ; mais je ne vois pas quelle a été votre idée en couvrant la terre de tant de plantes venimeuses, à moins que vous n’ayez eu le dessein d’empoisonner ses habitants. Il me paraît d’ailleurs que vous avez formé une trentaine d’espèces de singes, beaucoup plus d’espèces de chiens, et seulement quatre ou cinq espèces d’hommes : il est vrai que vous avez donné à ce dernier animal ce que vous appelez la raison, mais, en conscience, cette raison là est trop ridicule, et approche trop de la folie. Il me paraît d’ailleurs que vous ne faites pas grand cas de cet animal à deux pieds, puisque vous lui avez donné tant d’ennemis et si peu de défense, tant de maladies et si peu de remèdes, tant de passions et si peu de sagesse. Vous ne voulez pas apparemment qu’il reste beaucoup de ces animaux-là sur terre : car, sans compter les dangers auxquels vous les exposez, vous avez si bien fait votre compte qu’un jour la petite vérole emportera tous les ans régulièrement la dixième partie de cette espèce, et que la sœur de cette petite vérole empoisonnera la source de la vie dans les neuf parties qui resteront ; et, comme si ce n’était pas encore assez, vous avez tellement disposé les choses que la moitié des survivants sera occupée à plaider, et l’autre à se tuer ; ils vous auront sans doute beaucoup d’obligation, et vous avez fait là un beau chef-d’œuvre. »
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LES DEUX CONSOLÉS

LE grand philosophe Citophile disait un jour à une femme désolée, et qui avait juste sujet de l’être : « Madame, la reine d’Angleterre, fille du grand Henri IV, a été aussi malheureuse que vous : on la chassa de ses royaumes ; elle fut prête à périr sur l’Océan par les tempêtes ; elle vit mourir son royal époux sur l’échafaud. – J’en suis fâchée pour elle », dit la dame ; et elle se mit à pleurer ses propres infortunes.

« Mais, dit Citophile, souvenez-vous de Marie Stuart : elle aimait fort honnêtement un brave musicien qui avait une très belle basse-taille. Son mari tua son musicien à ses yeux ; et en-suite sa bonne amie et sa bonne parente, la reine Élisabeth, qui se disait pucelle, lui fit couper le cou sur un échafaud tendu de noir, après l’avoir tenue en prison dix-huit années. – Cela est fort cruel », répondit la dame ; et elle se replongea dans sa mélancolie.

« Vous avez peut-être entendu parler, dit le consolateur, de la belle Jeanne de Naples, qui fut prise et étranglée ? – Je m’en souviens confusément », dit l’affligée.

« Il faut que je vous conte, ajouta l’autre, l’aventure d’une souveraine qui fut détrônée de mon temps après souper, et qui est morte dans une île déserte. – Je sais toute cette histoire », répondit la dame.

« Eh bien ! donc, je vais vous apprendre ce qui est arrivé à une autre grande princesse à qui j’ai montré la philosophie. Elle avait un amant ; comme en ont toutes les grandes et belles princesses. Son père entra dans sa chambre, et surprit l’amant, qui avait le visage tout en feu et l’œil étincelant comme une escarboucle ; la dame aussi avait le teint fort animé. Le visage du jeune homme déplut tellement au père qu’il lui appliqua le plus énorme soufflet qu’on eût jamais donné dans sa province. L’amant prit une paire de pincettes et cassa la tête au beau-père, qui guérit à peine, et qui porte encore la cicatrice de cette blessure. L’amante, éperdue, sauta par la fenêtre et se démit le pied ; de manière qu’aujourd’hui elle boite visiblement, quoique d’ailleurs elle ait la taille admirable. L’amant fut condamné à la mort pour avoir cassé la tête à un très grand prince. Vous pouvez juger de l’état où était la princesse quand on menait pendre l’amant. Je l’ai vue longtemps lorsqu’elle était en prison ; elle ne me parlait jamais que de ses malheurs.

– Pourquoi ne voulez-vous donc pas que je songe aux miens ? lui dit la dame. – C’est, dit le philosophe, parce qu’il n’y faut pas songer, et que, tant de grandes dames ayant été si infortunées, il vous sied mal de vous désespérer. Songez à Hécube, songez à Niobé. – Ah ! dit la dame, si j’avais vécu de leur temps, ou de celui de tant de belles princesses, et si pour les consoler vous leur aviez conté mes malheurs, pensez-vous qu’elles vous eussent écouté ? »

Le lendemain, le philosophe perdit son fils unique, et fut sur le point d’en mourir de douleur. La dame fit dresser une liste de tous les rois qui avaient perdu leurs enfants, et la porta au philosophe ; il la lut, la trouva fort exacte, et n’en pleura pas moins. Trois mois après ils se revirent, et furent étonnés de se retrouver d’une humeur très gaie. Ils firent ériger une belle statue au Temps, avec cette inscription :

À CELUI QUI CONSOLE.
(p28)29)
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LETTRE À M. J. J. R. C. D. G.

J’ai reçu, Monsieur, votre nouveau livre contre le Genre humain ; je vous en remercie. Vous plairez aux hommes à qui vous dites leurs vérités, et vous ne les corrigerez pas. On ne peut peindre avec des couleurs plus fortes les horreurs de la Société humaine, dont nôtre ignorance et nôtre faiblesse se promettent tant de consolations. On n’a jamais tant employé d’esprit à vouloir nous rendre bêtes. Il prend envie de marcher à quatre pattes, quand on lit vôtre ouvrage. Cependant, comme il y a plus de soixante ans que j’en ai perdu l’habitude, je sens malheureusement qu’il m’est impossible de la reprendre : et je laisse cette allure naturelle à ceux qui en sont plus dignes que vous et moi. Je ne peux non plus m’embarquer, pour aller trouver les Sauvages du Canada ; premièrement parce que les maladies dont je fuis accablé me retiennent auprès du plus grand Médecin de l’Europe, et que je ne trouverais pas les mêmes secours chez les Missouris : secondement, parce que la guerre est portée dans ces pays-là, et que les exemples de nos Nations ont rendu les Sauvages presque aussi méchants que nous. Je me borne à être un Sauvage paisible dans la solitude que j’ai choisie auprès de vôtre patrie, où vous êtes tant désiré.
Je conviens avec vous que les Belles Lettres......
'p144/1.....)
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HISTOIRE D’UN BON BRAMIN

« Je voudrais n’être jamais né. » Je lui demandai pourquoi. Il me répondit : « J’étudie depuis quarante ans, ce sont quarante années de perdues : j’enseigne les autres, et j’ignore tout ; cet état porte dans mon âme tant d’humiliation et de dégoût que la vie m’est insupportable. Je suis né, je vis dans le temps, et je ne sais pas ce que c’est que le temps ; je me trouve dans un point entre deux éternités, comme disent nos sages, et je n’ai nulle idée de l’éternité ; je suis com-posé de matière ; je pense, je n’ai jamais pu m’instruire de ce qui produit la pensée ; j’ignore si mon entendement est en moi une simple faculté, comme celle de marcher, de digérer, et si je pense avec ma tête comme je prends avec mes mains. Non seulement le principe de ma pensée m’est inconnu, mais le principe de mes mouvements m’est également caché : je ne sais pourquoi j’existe ; cependant on me fait chaque jour des questions sur tous ces points ; il faut répondre ; je n’ai rien de bon à dire ; je parle beaucoup, et je demeure confus et honteux de moi-même après avoir parlé. (p38/39)
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LES AVEUGLES JUGES DES COULEURS

DANS les commencements de la fondation des Quinze-Vingts, on sait qu’ils étaient tous égaux, et que leurs petites affaires se décidaient à la pluralité des voix. Ils distinguaient parfaitement au toucher la monnaie de cuivre de celle d’argent ; aucun d’eux ne prit jamais du vin de Brie pour du vin de Bourgogne. Leur odorat était plus fin que celui de leurs voisins qui avaient deux yeux. Ils raisonnèrent parfaitement sur les quatre sens, c’est-à-dire qu’ils en connurent tout ce qu’il est permis d’en savoir ; et ils vécurent paisibles et fortunés autant que des Quinze-Vingts peuvent l’être. Malheureusement un de leurs professeurs prétendit avoir des notions claires sur le sens de la vue ; il se fit écouter, il intrigua, il forma des enthousiastes : en-fin on le reconnut pour le chef de la communauté. Il se mit à juger souverainement des couleurs, et tout fut perdu. (p64)
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