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EAN : 9781104142049
96 pages
Kessinger Publishing (04/03/2009)
2.82/5   28 notes
Résumé :
"C'est le sort de toutes les conversations de passer d'un sujet à un autre."

Cette phrase, écrite à la fin de L'Homme aux quarante écus, en résume bien la forme. Ce n'est pas tout à fait un conte, encore moins un roman, mais plutôt une suite d'historiettes et de dialogues où Voltaire, sous des dehors facétieux, a jeté à peu près tout ce qu'il avait sur le coeur.

Paru en février 1768, L'Homme aux quarante écus offre en effet un véritab... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
L' homme aux quarante écus est une suite d 'histoires brèves où Voltaire décrit la société où il vit et dénonce les injustices sociales surtout envers les agriculteurs et trouve injuste la façon dont ils sont imposés. Sur un revenu annuel de quarante écus, l' agriculteur doit verser la moitié c'est-à-dire vingt écus. Par contre les rentiers qui ont bénéficier de terres par héritage, les cultivent sans verser aucun écu ! Révoltante et injuste pratique ! Cette dernière a fait que les gens se dirigent vers d'autres métiers plus lucratifs.
Dans ce conte Voltaire s'en prend violemment à l'Eglise et à ses serviteurs qui vivent en parasites sur le dos du peuple et qui ne sont d'aucune utilité à la société.
En lisant Voltaire, on apprécie toujours sa vivacité, sa verve et son ironie habituelle .
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Un homme cultive ses quatre arpents de terre ( environ deux hectares ), qui lui donnent quarante écus de rente ; c'est l'homme aux quarante écus ( André ). Il représente la moyenne des revenus des Français de 1768, selon "le Géomètre", qui dialogue avec ce paysan.
Dans ce conte philosophique, Voltaire valorise le cultivateur qui produit des biens, mais André ne comprend pas pour quoi le manufacturier et tous les "intermédiaires" gagnent beaucoup plus que lui. Cette injustice flagrante, que lui explique le Géomètre, n'est pas la seule soulignée par notre philosophe ; les 90.000 moines de France sont des "déserteurs de la nation" : ce sont des bouches à nourrir qui ne produisent rien et qui s'enrichissent sur le dos des "contribuables", grâce à la dime. C'est une "sainte usurpation".
D'ailleurs, avec le nouveau système d'impôts, c'est comme si le paysan ne travaillait que sur deux arpents, vu qu'il reverse la moitié de son revenu à l'Etat !
.
Cependant, après héritage, André devient "Monsieur André", et se construit une bibliothèque. En lisant, il s'ouvre l'esprit, et peut discuter avec divers "savants" dont un médecin qui lui apprend l'histoire de la vérole, "maladie des chrétiens" qui aurait été ramenée par Christophe Colomb, et qui toucherait beaucoup de soldats, mais aussi des prêtres. Monsieur André devient un peu Voltaire, et, en revoyant l'affaire Calas, pense que les lois sont produites non pas par la vérité, mais viennent des préjugés, et elle vont même de concert avec la torture ; avec un homme de loi, André s'interroge : "Comment un magistrat peut-il, sans honte, visiter une prison où il a lui même jeté des hommes ?"
Monsieur André, devenu riche, invite des personnes diverses à souper ; celles-ci, bien que de religions diverses, sont tolérantes, car ce sont des "gens d'esprit", et tous se posent des questions sur la chute de Rome, ou la lutte entre la Raison et "l'obscurantisme " ecclésiastique...
Bref, du bon Voltaire, quand on sait qu'il a polémiqué pendant vingt ans avec l'ex-jésuite Nonotte, membre de cette formidable Compagnie de Jésus, qui est loin de n'avoir fait que du bien, Compagnie approuvée en 1540, bannie de France en 1763, et enfin dissoute en 1773.
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Conte philosophique, critique de la société à l'époque De Voltaire.
L'auteur nous dresse la vie d'un agriculteur dit "l'homme aux 40 écus". Son nom fait référence à l'impôt que doit payer un agriculteur sur ses terres, pour pouvoir les cultiver. Il doit donner la moitié de ses recettes à l'Etat français, 20 écus, en grande partie pour le financement de guerres à l'étranger.
L'homme, qui ne peut pas payer, se retrouve en prison, puis finit par être libéré. Il va alors discuter avec différentes personnes, qui vont lui apprendre des choses sur l'économie du pays et les inégalités dans la taxation des richesses :
- ceux qui ont hérité sous forme de rente, c'est à dire d'argent direct, ne sont pas imposables, alors qu'ils n'ont aucun mérite dans le gain de cet argent,
- un géomètre/scientifique va lui apprendre les différents calculs des impôts , et l'estimation de la durée de vie d'un homme en fonction de ses descendants et de ses biens : l'importance d'avoir femme et enfants pour vivre mieux ; la loi du commerce : le paysan surtaxé alors que ceux qui utilisent ses matières premières pour créer et vendre d'autres produits ne sont pas taxés ("ce serait payer deux fois l'impôt") ; comparaison avec les autres pays (la Suisse, système équitable, peu de taxes)
- un carme qui lui refuse l'aumône, alors que l'église, non taxée, possède des rentes grâce aux fidèles
- le contrôleur général des finances finit par lui rendre justice.

L'homme se marie et donne naissance à un enfant.
Il demande au géomètre comment sont faits les bébés : le scientifique lui explique les différentes querelles à ce sujet, puis suit un débat sur les moines qui selon eux n'apportent aucune richesse à l’État.
Enfin il rencontre un chirurgien pour un bond historique sur l'origine de la vérole.
L'homme aux quarante écus est désormais M. André, et organise des dîners pour réconcilier les ennemis entre eux, après les avoir fait débattre.

Voltaire évoque son œuvre Candide.

Le sujet, toujours d'actualité des siècles après, est intéressant mais m'a parfois perdue de part les nombreuses références historiques.
Voltaire nous conte la vie de l'époque, les inégalités entre les différentes classes
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Une lecture plutôt difficile.

Ce livre est constitué de plusieurs dialogues, chapitres sans réel lien. Ce qui rend ce conte philosophique assez dure à suivre.
Si les idées sont intéressantes, j'ai parfois eu du mal avec les exemples de personnages ayant réellement vécus servant de référence aux discours. En effet, ma connaissance de l'époque n'est pas au point et c'est sans doute une carence importante si l'on veut être capable d'apprécier cette oeuvre.

Sur le fond, il n'y a rien a redire et l'argumentation tient la route et ne semble pas contestable puisque pleine de bon sens.

Voltaire dans ce conte décrit sa société et n'hésite pas à critique la façon dont ils sont imposés. Il critique également la vie monastique car celle-ci ponctionne l'argent des ouailles alors qu'elle ne rend aucun service à la société.

C'est vraiment une lecture qui s'adresse à un public averti, je pense que pour cette fois je dois admettre que je n'ai pas été à la hauteur pour en tirer toute la substance.
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Loin d'être mon oeuvre préférée De Voltaire... Il le dit - où plutôt, le Narrateur le dit - il est devenu vieux et peut se permettre d'insister sur ce qu'il a déjà présenté. On retrouve donc des thématiques et des combats chers à Voltaire, comme la lutte contre l'intolérance religieuse et le fanatisme, une forte d'anti-cléricalisme envers les Jésuites, une allusion à Calas... Ces combats sont justes, oui, et on ne répètera jamais assez l'importance de la liberté d'expression...
Néanmoins, il n'apporte pas d'arguments nouveaux, dans la mesure où il "s'auto-cite", faisant lui-même référence à Candide par exemple, reprenant ses exemples passés. A lire, ce n'est pas le plus agréable.
Dans l'ensemble, cela donne justement presque une impression de catalogue, comme si L Auteur voulait rassembler toutes ses idées et théories. On passe ainsi de la lutte contre la vérole à une critique littéraire contre "Jean-Jacques", à une dénonciation de l'esclavage à une attaque contre les moines. J'ai ressenti une impression de fourre-tout.
Le début est moins connu en revanche, Voltaire n'a pas beaucoup écrit me semble-t-il sur ces aspects : ce sont des théories économiques. On retrouve en souriant des concepts qui résonnent avec la politique française, comme la théorie du ruissellement - évidemment pas indiquée nommément ainsi, mais c'est l'idée : les dépenses des plus riches profitent indirectement aux plus pauvres - ou des critiques face à l'impôt, dans la mesure où, proportionnellement, les plus riches en payent beaucoup moins. Ce n'est toutefois pas très clair, pas exposé de façon méthodique.
Cependant, mon passage préféré est celui qui m'a le plus surpris et m'a le plus fait rire - et énervée aussi : comment fait-on des enfants ? quel est le rôle de l'homme et de la femme dans la conception ? faut-il que la femme est du plaisir pour enfanter ? ...
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Ma mémoire me représenta alors l'aventure épouvantable des Calas : une mère vertueuse dans les fers, ses filles éplorées et fugitives, sa maison au pillage ; un père de famille respectable brisé par la torture, agonisant sur la roue, et expirant dans les flammes ; un fils chargé de chaînes, traîné devant les juges, dont un lui dit :" Nous venons de rouer votre père, nous allons vous rouer aussi."
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Un vieillard, qui toujours plaint le présent et vante le passé, me disait : Mon ami, la France n' est pas aussi riche qu' elle l'a été sous Henri IV .Pourquoi ? C'est que les terres ne sont pas si bien cultivées, c'est que les hommes manquent à la terre, et que le journalier ayant enchéri son travail, plusieurs colons laissent leurs héritages en friche .
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Nos préjugés sont anciens, notre morale est nouvelle ; c'est que nous sommes aussi pénétrés de nos sentiments qu'inattentifs à nos idées ; c'est que l'avidité des plaisirs nous empêche de réfléchir sur nos besoins, et que nous sommes plus empressés de vivre que de nous diriger : c'est en un mot, que nos mœurs sont douces, et qu'elles ne sont pas bonnes.
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Un jésuite irlandais, déguisé en homme, d'ailleurs grand observateur et ayant de bons microscopes, fit des anguilles avec de la farine de blé ergoté. On ne douta pas alors qu'on ne fît des hommes avec de la farine de bon froment.
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Ce n'est donc point par haine contre les moines que vous voulez les abolir ? C'est par pitié pour eux ; c'est par amour pour la patrie. Je pense comme vous. Je ne voudrais point que mon fils fût moine ; et si je croyais que je dusse avoir des enfants pour le cloître, je ne coucherais plus avec ma femme.
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