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EAN : 9782290344354
92 pages
Librio (02/12/2004)
3.58/5   150 notes
Résumé :

« Ce qu'il y avait de plus admirable à Babylone, ce qui éclipsait tout le reste, était la fille unique du roi, nommée Formosante. Ce fut d'après ses portraits et ses statues que, dans la suite des siècles, Praxitèle sculpta son Aphrodite et celle qu'on nomma la Vénus aux belles fesses. Que de différence, ô ciel ! de l'original aux copies. Aussi Bélus était plus fier de sa fille que de son royaume. Elle avait dix-huit ans : il lui fallait un époux digne d'e... >Voir plus
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Conte philo.
Il était une fois, il y a trèèèèèèèèèèèès longtemps, un roi Bélus de Babylone.
Il voulait marier sa fille, la belle princesse Formosante, 18 ans, à un roi. Il demanda à trois rois puissants, « candidats », de venir se confronter à des épreuves ; celui qui gagnerait serait l'élu.
Vint un berger gangaride, Amazan, remarqué par sa beauté et son oiseau fabuleux.
Naturellement, il surpassa les trois rois, et Formosante en tombe amoureuse…
.
Puis cela ressemble à un conte des mille et une nuits, et Formosante essaie de rattraper Amazan, peiné par un « baiser tactique » de la belle, et qui la fuit. On « visite » plein de pays, de la Chine à l'Angleterre, et Voltaire, en quelques semaines, passe de la Babylone de l'antiquité aux pays du XVIIIè siècle gouvernés par des monarques éclairés. Mais c'est un conte !
Enfin, après maintes péripéties, la poursuite se termine à Séville, où Voltaire en profite pour régler ses comptes avec les inquisiteurs qu'il appelle anthropokaies ( brûleurs d'hommes ).
.
Au XVIIè siècle, Pascal attaquait les jésuites pour protéger les jansénistes ; il semblerait qu'au XVIIIè siècle, après la condamnation de Port Royal par Louis XIV, les jansénistes deviennent fous, « convulsionnaires », accomplissent des miracles, et donc Voltaire les attaque aussi.
Ce conte
se termine en règlement de comptes !
D'habitude je ne lis pas les « auteurs périphériques » qui commentent l'oeuvre, mais là, je fais une exception, et c'est avec pertinence que Véronique le Quintrec écrit :
« En huit paragraphes assassins, l'auteur s'attaque à ses contemporains [ des écrivaillons qui lui font du tort ] ; on passe donc du merveilleux oriental en un temps aussi éloigné que vague, à l'actualité française, quelque peu diabolisée ».
.
J'ai bien aimé ce conte qui se lit tout seul malgré le grand savoir de l'auteur, et qui attaque ironiquement l'intolérance religieuse, « mépaqueue » 😊
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"La Princesse de Babylone" est un conte De Voltaire, qui vaut surtout par son caractère distrayant, lié à la maîtrise du style d'un Voltaire au sommet de son art, qui maîtrise parfaitement son style, à la fois beau et plaisant.
Si le caractère philosophique est ici un peu léger, s'il n'y a pas les réflexions philosophiques de "Zaïde", de "Candide", c'est tout de même un texte intéressant, de par l'intrigue qu'on aime suivre et le côté "couleur locale" du texte.
Voltaire est toujours distrayant et ses contes semblent avoir été écrits avec esprit et malice.
Décidément, j'aime Voltaire !
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Ce conte philosophique est d'abord une histoire d'amour contrariée, des intrigues aussi, et aussi des traîtrises. C'est aussi un voyage à travers le monde, les cultures, les modes de vie, à une époque indéterminée, les deux protagonistes de l'idylle voulant se rejoindre tout au long d'un long périple. Voltaire prêche la tolérance, l'ouverture d'esprit et se moque de la religion et des travers qu'il rencontre dans différentes nations. Personne n'est épargnée dans cette histoire où le fantastique à une large place (Phénix renaissant réellement de ses cendres).
Un classique agréable à lire, bien écrit.
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Un conte philosophique orientaliste de l'une des figures les plus célèbres du XVIIIème siècle.
La forme oblige, l'arrière-plan des Mille et une nuits est agrémenté d'hyperboles à n'en plus finir avec l'ironie acide De Voltaire.
Si beaucoup des idées que ce court récit contient sont pleines d'intelligence et résonnent aujourd'hui encore avec beaucoup de justesse, j'ai regretté l'aspect de "déjà lu" avec ce voyage d'Amazan, jeune berger dépassé par le bel avenir qui lui est soudainement promis avec la belle princesse Formosante. Difficile en effet de ne pas se souvenir des structures, thématiques et personnages similaires utilisés par l'auteur dans Candide et Zadig.
Enfin, malgré ce manque de surprise, je ne peux pas nier la qualité du texte en lui-même.
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La princesse de Babylone est un conte philosophique oriental publié en 1768. le challenge multi-défis de Babelio, m'a donné l'occasion de sortir ce livre (pourtant très fin) de ma PAL. La princesse Formosante, pleine de grâce et d'esprit, est âgée de dix-huit ans. Son père, le roi Bélus, estime qu'il est temps de lui choisir un époux. Trois prétendants font alors leur apparition à la Cour de Babylone : le roi d'Égypte "monté sur le boeuf Apis, et tenant en main le sistre d'Isis"; le roi des Indes paradant dans son "char traîné par douze éléphants" et le roi de Scythes juché sur un "tigre superbe qu'il avait dompté, et qui était aussi haut que les plus beaux chevaux de Perse."

Afin de départager les prétendants, on les soumet à l'épreuve de l'arc de Nembrod. Aucun des trois hommes ne parvient à le tendre. Seul un jeune homme inconnu, venu sur une licorne, réussit avec succès à tendre l'arc et à vaincre le lion. le jeune berger, nommé Amazan, vient d'une nation utopique : le pays des Gangarides, situé sur la rive orientale du Gange. Mais, à la suite d'un malentendu, le berger est convaincu que la princesse s'est abandonnée au roi d'Égypte. Désespéré, il entreprend un voyage à travers le monde. Formosante décide de partir à la poursuite de son bien-aimé avec l'aide du Phénix. Elle suit ses traces au Royaume des Gangarides, en Chine, en Scythie, en Angleterre, en France, en Italie, en Espagne...

A travers ce récit de voyage distrayant et inventif, Voltaire critique acerbement les religions, les régimes politiques et les moeurs de son siècle. Il amène également une réflexion sur l'amour et la fidélité. Un petit conte savoureux non dénué d'humour. J'avoue que les notes de bas de pages m'ont été parfois bien utiles pour saisir les références auxquelles l'auteur faisait allusion (notamment concernant les états traversés, les régimes politiques). J'ai apprécié ce petit livre surtout pour l'imagination déployée par l'auteur.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
C'était le monarque de la terre le plus juste, le plus poli, et le plus sage. Ce fut lui qui, le premier, laboura un petit champ de ses mains impériales, pour rendre l'agriculture respectable à son peuple. Il établit, le premier, des prix pour la vertu. Les lois, partout ailleurs, étaient honteusement bornées à punir les crimes. Cet empereur venait de chasser de ses Etats une troupe de bonzes étrangers qui étaient venus du fond de l'Occident, dans l'espoir insensé de forcer toute la Chine à penser comme eux, et qui, sous prétexte d'annoncer des vérités, avaient acquis déjà des richesses et des honneurs. Il leur avait dit, en les chassant, ces propres paroles enregistrées dans les annales de l'empire :
"Vous pourriez faire ici autant de mal que vous en avez fait ailleurs : vous êtes venus prêcher des dogmes d'intolérance chez la nation la plus tolérante de la terre. Je vous renvoie pour n'être jamais forcé de vous punir. Vous serez reconduits honorablement sur mes frontières ; on vous fournira tout pour retourner aux bornes de l'hémisphère dont vous êtes partis. Allez en paix si vous pouvez être en paix, et ne revenez plus."
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"Je suis vieux, je ne sais plus que faire, ni à qui donner ma fille. Celui qui la mériterait n'est qu'un vil berger, le roi des Indes et celui d'Egypte sont des poltrons ; le roi des Scythes me conviendrait assez, mais il n'a rempli aucune des conditions imposées. Je vais encore consulter l'oracle. En attendant, délibérez, et nous conclurons suivant ce que l'oracle aura dit : car un roi ne doit se conduire que par l'ordre exprès des dieux immortels."
Alors il va dans sa chapelle : l'oracle lui répond en peu de mots, suivant sa coutume : "Ta fille ne sera mariée que quand elle aura couru le monde." Bélus, étonné, revient au conseil, et rapporte cette réponse.
Tous les ministres avaient un profond respect pour les oracles ; tous convenaient ou feignaient de convenir qu'ils étaient le fondement de la religion ; que la raison doit se taire devant eux : que c'est par eux que les rois règnent sur les peuples, et les mages sur les rois ; que sans les oracles il n'y aurait ni vertu ni repos sur la terre. Enfin, après avoir témoigné la plus profonde vénération pour eux, presque tous conclurent que celui-ci était impertinent, qu'il ne fallait pas lui obéir ; que rien n'était plus indécent pour une fille, et surtout pour celle du grand roi de Babylone, que d'aller courir sans savoir où ; que c'était le vrai moyen de n'être point mariée, ou de faire un mariage clandestin, honteux et ridicule ; qu'en un mot cet oracle n'avait pas le sens commun.
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Mais où est Aldée-Amazan ? Où est mon parent, mon amant, mon roi ? Où est ma vie ? Quel chemin a-t-il pris ? J'irais le chercher dans tous les globes que l'Eternel a formés, et dont il est le plus bel ornement. J'irais dans l'étoile Canope, dans Sheat, dans Aldébaran ; j'irais le convaincre de mon amour et de mon innocence.
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On déplora la condition des hommes, que des monarques envoient par fantaisie s'égorger pour des différends que deux honnêtes gens pourraient concilier en une heure.
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Tout le monde avouait que les dieux n'avaient établi les rois que pour donner tous les jours des fêtes, pourvu qu'elles fussent diversifiées; que la vie est trop courte pour en user autrement; que les procès, les intrigues, la guerre, les disputes des prêtres, qui consument la vie humaine, sont des choses absurdes et horribles; que l'homme n'est né que pour la joie; qu'il n'aimerait pas les plaisirs passionnément et continuellement s'il n'était pas formé pour eux; que l'essence de la nature humaine est de se réjouir, et que tout le reste est folie. Cette excellente morale n'a jamais été démentie que par les faits.
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