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Sébastien Foissier (Éditeur scientifique)
EAN : 9782081201361
108 pages
Flammarion (11/05/2007)
3.82/5   19 notes
Résumé :

Jeannot et Colin sont deux amis auvergnats. Les parents du premier font fortune et voici Jeannot promu " marquis de la Jeannotière ". Fort de ce titre, il méprise Colin et gagne la capitale pour y briller dans la bonne société. Là, bien des déboires l'attendent.Le Scythe Babouc, quant à lui, est chargé par le génie Ituriel d'une mission d'observation dans Persépolis ; qui ressemble à s'y méprend... >Voir plus
Que lire après Jeannot et Colin - Le monde comme il va Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Voici deux petits contes philosophiques assez différents par la forme mais qui se rejoignent sur la peinture qu'ils font l'un et l'autre de la vie parisienne dont Voltaire était le témoin (et l'acteur un peu aussi).
J'ai vraiment un grand coup de coeur pour "Le Monde Comme Il Va" tandis que "Jeannot Et Colin" me ravit moins.
Alors commençons par le plaisant, très plaisant, Monde Comme Il Va. Voltaire nous emmène par la pensée sous les foudres de l'ange exterminateur Ituriel qui se fait un devoir de juger et peut être même de condamner la cité persane de Persépolis. Pour ce faire, il a besoin d'un avis éclairé qui lui dictera le châtiment qui convient à cette ville dont les excès divers sont venus jusqu'à ses séraphiques oreilles. le personnage mandaté pour effectuer cette analyse des moeurs persanes (vous noterez le clin d'oeil à Montesquieu) n'est autre que le scythe Babouc (les observateurs attentifs y reconnaitront Voltaire lui-même et dans Persépolis, nulle autre que Paris).
Babouc chemine donc dans cette ville aux mille facettes et vole de désillusions en enchantements inattendus. Tantôt il est tenté d'enjoindre Ituriel de tout détruire, tantôt il est forcé de reconnaître qu'il est frappé par la grâce et le génie, qui germe parfois au milieu même du vice qui l'avait de prime abord refoulé.
C'est donc une vision très mesurée que nous offre Voltaire par les yeux de Babouc, le monde comme il va et l'homme comme il est, avec ses aspects détestables et abjects mais aussi avec ses petites perles disséminées ça et là.
Selon lui, la vie parisienne et mondaine est, par certains côtés, absolument répugnante, par d'autres, fascinante. Que dire à Ituriel ? de ne surtout pas jeter le bébé avec l'eau du bain. À méditer.
Tournons-nous maintenant du côté de Jeannot et Colin. Il s'agit là d'un des nombreux écrits auxquels Voltaire s'est livré parce qu'ils étaient à l'honneur ou à la mode en leur temps. Ici, un conte à morale. Je dois reconnaître que sans être mauvais ou inintéressant, l'auteur y excelle moins qu'ailleurs. La morale semble tomber comme un cheveu sur la soupe et le véritable propos tenu dans le corps du conte n'y a pas grand-chose à voir.
Deux enfants provinciaux, Jeannot et Colin, se nouent d'amitié durant leur jeunesse. Les parents du premier sont de riches commerçants, ceux du second de fort modestes paysans. Les succès financiers de la famille Jeannot sont tels et si subits que les parents, croulant sous la fortune, achètent un titre de marquis à leur fils et l'emmènent se dégrossir l'entendement à Paris. Élevé au luxe et à l'oisiveté, au mépris de ses origines et de ses primes rencontres, Jeannot chemine dans le monde, avec sa bourse à la main. Toutes portes lui sont ouvertes jusqu'au jour où les revers de fortune le ruinent complètement. Comme par magie, toutes les portes se ferment et Jeannot se voit réduit à un avenir de mendicité.
Et c'est dans ce misérable état, au seuil de l'indigence qu'il croise à nouveau la route de son ancien ami Colin, qui lui, semble s'être constitué une petite situation par le fruit de son labeur. Que lui réserve cette rencontre, c'est ce que je m'autorise à ne vous point dévoiler.
En guise de conclusion, j'applaudis sans limitation le Monde Comme Il Va et suis plus mesurée sur Jeannot Et Colin, mais ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
On vous a trompé quand on vous a dit que je vous avais vendu ce que vous avez pris chez moi quatre fois plus qu'il ne vaut : je vous l'ai vendu dix fois davantage, et cela est si vrai que, si dans un mois vous voulez le revendre, vous n'en aurez pas même ce dixième. Mais rien n'est plus juste ; c'est la fantaisie des hommes qui met le prix à ces choses frivoles ; c'est cette fantaisie qui fait vivre cent ouvriers que j'emploie ; c'est elle qui me donne une belle maison, un char commode, des chevaux ; c'est elle qui excite l'industrie, qui entretient le goût, la circulation, et l'abondance. Je vends aux nations voisines les mêmes bagatelles plus chèrement qu'à vous, et par là je suis utile à l'empire.
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Vous avez lu des choses bien méprisables, lui dit le sage lettré ; mais dans tous les temps, et dans tous les pays, et dans tous les genres, le mauvais fourmille, et le bon est rare. Vous avez reçu chez vous le rebut de la pédanterie, parce que, dans toutes les professions, ce qu'il y a de plus indigne de paraître est toujours ce qui se présente avec le plus d'impudence. Les véritables sages vivent entre eux retirés et tranquilles ; il y a encore parmi nous des hommes et des livres dignes de votre attention.
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Notre premier ministre et celui des Indes protestent souvent qu'ils n'agissent que pour le bonheur du genre humain ; et à chaque protestation il y a toujours quelque ville détruite et quelques provinces ravagées.
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Babouc monta sur son chameau et partit avec ses serviteurs. Au bout de quelques journées, il rencontra vers les plaines de Sennaar l'armée persane, qui allait combattre l'armée indienne. Il s'adressa d'abord à un soldat qu'il trouva écarté. Il lui parla, et lui demanda quel était le sujet de la guerre. " Par tous les dieux, dit le soldat, je n'en sais rien. Ce n'est pas mon affaire : mon métier est de tuer et d'être tué pour gagner ma vie. "
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Une jeune veuve de qualité, leur voisine, qui n'avait qu'une fortune médiocre, voulut bien se résoudre à mettre en sûreté les grands biens de monsieur et de madame de La Jeannotière, en se les appropriant, et en épousant le jeune marquis.
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