[ Livre reçu par l'intermédiaire de Libfly. Je remercie Yomu, et les éditions du Jasmin pour leur confiance.]
Il était une fois un enfant.
Il était une fois un enfant à équidistance de la guerre et de la paix. Un fils du désert venu chercher sa survie dans cette ville que l'on nomme " la perle blanche de l'Afrique ". Une ville qu'on appelle aussi Mogadiscio...
Un enfant qui a des rêves. Un enfant qui a un destin. Car cet enfant, est
l'Eclaireur.
Aman - dont le nom veut dire Paix - a perdu son père dans les guerres de son pays, la Somalie. Il vit en nomade parmi les siens. Il rêve de prendre les armes pour protéger sa famille, pour venger son père et pour défendre son clan.
Mais son clan a d'autres rêves pour celui qui est le petit-fils d'Harumi - dont le nom veut dire Eclaireur -Car Aman est destiné à poursuivre son oeuvre : Celle de protéger les traditions orales de ses ancêtres par le conte et le chant. de parcourir le désert en nomade, en poète pour chanter, conter, transmettre et faire vivre la tradition.
Mais Aman doit fuir une attaque menée par on-ne-sait-qui contre son clan. A l'ultime extrémité de ses forces, il rejoint la ville. Il rejoint son oncle avec un but : Recevoir le poignard d'Harumi... Et mener sa guerre pense-t-il. Malgré l'opposition farouche de son oncle, il s'engage comme soldat. Il s'enrôle avec son meilleur ami, le frère de la fille qui a fait chavirer son coeur. Il devient un de ces désespérés qui combattent le ventre et les yeux vides. Les dents noircies par les feuilles de khat, puissant narcotique qui chasse la peur, la faim, la paix.
Aman oublie
l'Eclaireur. Il recherche la mort de ses ennemis plutôt que de célébrer la vie de son peuple. de ces groupuscules qui se battent pour une maison, pour une place dans " la perle blanche de l'Afrique ".
Un récit simple.
Un récit simple, qui touche au coeur.
On espère faire entendre notre voix. La lier à celle des ancêtres pour qu'elle atteigne le pauvre Aman avant qu'il ne sombre entièrement. Consumé par le sang et les torpeurs narcotiques, on désespère de le voir déchoir...
… Et on se souvient de ce proverbe africain : " Un homme sage qui disparaît, c'est une bibliothèque qui brûle "…