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Alan Bestic (Collaborateur)Jenny Plocki (Traducteur)Lili Slyper (Traducteur)
EAN : 9782290324219
409 pages
J'ai lu (01/11/2004)
4.52/5   158 notes
Résumé :
Le 14 avril 1944, deux jeunes gens, Rudolf Vrba et Fred Wetzler se sont évadés d'Auschwitz. Ils n'ont qu'une hâte : témoigner. Il faut faire vite. Le 25 avril leur "Rapport sur les camps de concentration d'Auschwitz-Birkenau-Maïdaned" est transmis au chef de la communauté juive de Hongrie, puis au Pape, à Roosevelt, à Churchill. On sait la suite : en Hongrie, sur un million de juifs, quatre cent mille seront assassinés. Le monde libre a tardé à réagir. Vrba fut inte... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Témoignage choc d'un homme qui a passé deux ans dans le camp d'Auschwitz et qui a réussi à s'enfuir.

Ce livre poignant se compose de deux parties : un récit et un rapport établit par l'auteur, Rudolf Vrba (p 371 à 409).

Toute la première partie (p1 à 370) est donc le récit de ce jeune résistant Hongrois, Rudolf Vrba, (matricule 44 070) et de son ami, Fred Wetzer, qui ont passé près de deux ans dans le camp d'extermination d'Auschwitz parce qu'ils étaient juifs. Et ces hommes ont réussi à s'enfuir.

Poignant ce livre est car il nous décrit la vie dans le camp, les sélections, le travail. Il témoigne aussi de l'extraordinaire force de caractère de ces hommes qui résistent : survivre pour témoigner.

Leur évasion leur a permis de révéler la barbarie nazie.

Ainsi, dès qu'il a pu gagner le maquis en Tchécoslovaquie, Rudolf Vrba rédige un rapport sur le camp d'extermination : il dessine une esquisse d' Auschwitz I et de Birkenau avec l'emplacement des chambres à gaz et des crématoires. Ce n'est pas rien...

Il expliquera aussi le fonctionnement du camp avec sa hiérarchie, le classement des détenus (identifiés par des triangles de couleurs différentes). Il dressera même la liste des convois avec le nombre et la nationalité des détenus entrés, (ce qui révèle une mémoire phénoménale).

L'auteur mettra en garde contre le projet des Nazis qui était de liquider tous les Juifs hongrois.

Le document fut remis le 25 avril 1944 au chef de la communauté juive de Hongrie qui doute de la véracité tellement il trouvait que c'était énorme. Puis aux Alliés, qui doutent eux aussi. Vous devinez la suite ?

C'est malheureusement en vain que Rudolf Vrba a témoigné : quatre cent mille Juifs hongrois seront assassinés. Et Rudolf est entré dans la Résistance.

Dans ce récit, Rudolf s'en tient aux faits et rien qu'aux faits. Une véritable leçon d'humanité, de courage, de force.

Il ne m'a pas laissé indifférente. le style littéraire était agréable à lire si ce n'était un livre décrivant les pires noirceurs humaines.

Note : le rapport de Rudolf Vrba a figuré parmi les pièces d'accusation au procès de Nuremberg.

Tous les chiffres donnés se sont révélés exacts sauf celui sur le nombre des déportés français : 76 000 au lieu de 150 000, comme il l'a écrit.
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Un livre sur un jeune hongrois qui va réussir à survivre et même s'enfuir du camp d'extermination d'Auschwitz. Il décrit son quotidien et le quotidien horrible et révoltant des autres personnes du camp que se soit les prisonniers, les kapos, les surveillants, les chefs...
Les convois qui arrivent, la sélection et le classement des détenus qui n'ont pas tous le même rang, le passage à l'infirmerie qui annonce une piqure et la mort certaine, les travaux, les sévices, les quelques moments d'espoirs, les déchirements, les craintes, LA PEUR omniprésente.
On suit comment on arrive à tenter de survivre avec les rares rations de nourritures (soupes, pain) , les quelques "avantages" que l'on peut avoir en s'y prenant bien et en ayant de la chance avec un petit réseau, des combines.
Il passe par Auschiwtz, Birkenau et pendant toute sa période dans les camps, il note tout (les convois avec les effectifs, les nationalités, les plans des locaux, etc...) avec comme espoir de s'évader de faire savoir ce qui se passe ici pour y mettre fin.
Il réussit à sortir avec un ami mais la liberté est encore loin, il faut encore passer des frontières, éviter les patrouilles et les habitants pas toujours "surs" et enfin arriver à faire admettre que ce qu'il dit est vrai !!!
La fin du livre contient les fiches de rapports qu'il a tenu et qui serviront au procès de Nuremberg. Impressionnant.
Un livre dans la lignée de Primo Levi et "Si c'est un homme".
A lire et faire découvrir.
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Voilà que je referme le livre, il m'est difficile de me défaire de mes impressions après cette lecture.
J'avais précédemment eu l'occasion de découvrir Si c'est un homme, de Primo Levi, encensé par la critique et souvent décrit comme LE témoignage à lire sur l'enfer des camps de concentration.
Et bien j'ai trouvé « je me suis évadé d'Aushwitz » bien plus réussi, tant du point de vue du contenu, que de la mise en forme et de la réalité du discours.

Au fil des pages, j'ai plusieurs fois été prise de nausée, de dégout sincère ressenti par tant d'injustice, de cruauté !

Je ne peux décrire les sentiments ressentis avec plus de détails, mais ce témoignage est l'un des meilleurs à mon avis…
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Ce livre est un document précieux à double titre car trop rares sont les évadés de camps de concentration qui ont laissé un témoignage aussi remarquable par la précision des détails, et surtout exceptionnel que le rapport soit parvenu jusqu'aux alliés, bien que le résultat attendu par les auteurs n'ait pas été à la hauteur de leurs espoirs, on s'en doute !
Il est surtout indispensable de préciser que l'évasion de Rudolph Vbra (de son vrai nom Walter Rosenberb), avec son ami de block, Fred Wetzer, n'a été possible à réaliser que grâce à leur position privilégiée dans le camp. Au moment de son évasion, Rudi était secrétaire de block, situation qui lui permettait de circuler à l'aise dans le camp, d'avoir des relations avec les chefs de blocks, certains kapos, et autres détenus ayant des responsabilités et des renseignements importants à fournir, et surtout d'avoir accès à une nourriture plus conséquente que les détenus ordinaires qui mourraient de faim, sous les coups, de maladie ou d'un travail épuisant.
Matricule 44 070 à Auschwitz, (arrivé le 30 juin 1942-évadé le 10 avril 1944), Juif Slovaque, Rudi était jeune, résistant, intelligent, il parlait l'Allemand couramment, le Russe et le Polonais en plus de sa langue natale le Tchèque. Il a aussi, fait indéniable, bénéficié de la providence à plusieurs reprises. C'est ainsi, certains individus doivent être élus, protégés. Avant Auschwitz, il a été détenu à Maïdanek, volontaire à la demande des SS pour aller travailler dans une ferme (qui était en fait un transfert pour Auschwitz) il a sauvé sa peau. Tous les prisonniers du camp (dont don frère) y ont été massacrés, certains en creusant eux-mêmes les tranchées qui seront leur propre tombe. Il a été battu presque à mort par un SS et ne doit sa vie qu'à l'aide d'un kapo qu'il n'avait pas dénoncé de vol, même sous les coups. Il a guéri du typhus grâce à des aides du réseau de connaissances qui ont pu le cacher et fournir des médicaments : infirmier, médecin, chef de block. Il a échappé à la mort certaine en arrivant trop tard au rendez-vous pour une évasion avec un ami, Charles Unglick, qui lui s'est fait abattre d'une balle dans la poitrine.
Son évasion avait aussi un double objectif : en sortant de cet enfer, bien sûr recouvrer la liberté, et en témoignant de la mise à mort systématique des juifs, alerter et faire cesser les déportations prévues de Hongrois. Une réalité peu croyable en effet pour chaque individu « normal ». le comité de protection des juifs, dont le Dr Rudolf Kastner était responsable, avait lu le rapport Vbra-Wetzer, mais que c'est-il passé ? Pourquoi seulement 600 000 juifs ont pu échapper au train de la mort ? « Kastner savait avec précision d'après mon rapport d'avril 1944 ce qui était prévu pour un million de ses compatriotes juifs. Il garda le silence et le résultat fut que 400 000 d'entre-eux allèrent innocemment et passivement mourir dans les chambres à gaz ».
Chacun appréciera !

Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Lu il y a des années, pour mon concours !
une vraie claque !
et des débats-cas de conscience aussi :
-comment survit-on et se reconstruit-on après tout ça ?
-comment expliquer que les Alliés savaient ce qui se passait et ont choisi de plutôt terminer la guerre que bombarder les camps de la mort ? Combien de gens auraient pu être sauvés ? et en même temps, la réalité vraie d'un tel processus était-elle concevable par les décideurs de l'époque (alors qu'à notre époque encore des gens nient ce qui s'est passé) ?
Un témoignage à ne pas manquer !
d'aucuns diront : encore un ?
Certes il y en a d'autres et beaucoup, mais chacun apporte des éléments supplémentaires, et malgré toutes ces lectures seuls ceux qui l'ont vécu connaissent réellement ce qui s'est passé.... A l'heure où les derniers survivants ont atteint un âge très avancé ou ont disparu, ces témoignages sont essentiels pour ne pas oublier !)
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Auschwitz n'est pas seulement une leçon pour le monde, c'est aussi un avertissement que tous les hommes devraient examiner de très près avant de condamner.

Les Nazis, il est vrai, ont créé une machine monstrueuse mais ce faisant ils ont démontré avec une minutie teutonne jusqu'à quelle profondeur l'homme peut tomber.

Faisons en sorte que ces méthodes ne soient plus jamais imitées, que plus jamais des êtres humains d'aucune nationalité ne dégradent leurs semblables.
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Je ne peux pas oublier Auschwitz. Mais je ne peux pas non plus oublier le pays des Beethoven, Mozart et Mendelssohn, Kant et Hegel, Goethe et Thomas Mann, Einstein et Heisenberg, même s'il m'est parfois difficile de croire que le même pays ait pu produire les sommets de la barbarie et les sommets de l'humanisme.
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« Le voyage n’avait pas été mauvais et la plupart des victimes étaient en assez bonne forme physique. Une femme se détachait du groupe, elle avait une allure enjouée, arpentait la rampe, son manteau de fourrure jeté sur les épaules, elle tenait par la main ses deux enfants élégamment vêtus.
Le jeune Tchèque l’observait, peut-être avec pitié, peut-être aussi avec une certaine nostalgie pour la société brillante qu’elle représentait. Il la vit passer devant un Obersturmbannführer et l’entendit dire à son fils à voix haute et presque gaie :
— Mouche ton nez, mon chéri. C’est un officier allemand !
Il perdit tout contrôle, s’avança vers elle et marmonna :
— Imbécile, dans une demi-heure tu seras morte !
Elle s’arrêta net, le regarda fixement et son beau visage s’affaissa. Puis elle tourna les talons et se dirigea tout droit vers le SS. Montrant le détenu du doigt, elle dit d’une voix aiguë :
— Ce… prisonnier dit que nous allons mourir. Qu’est-ce que cela signifie ? Que se passe-t-il ? Que faites-vous… ?
Le SS l’interrompit poliment, presque en s’excusant :
— Voyons, madame, calmez-vous. Il ne va rien vous arriver.
Vous tuer ? Pensez-vous honnêtement que nous autres Allemands sommes des barbares ?
Elle se retourna pour faire face au détenu tchèque, arborant un air condescendant, méprisant, mais il n’était plus là. Il avait été emmené derrière les wagons par deux SS qui l’avaient tué prestement avec un pistolet silencieux, ne dérangeant personne – excepté le détenu bien sûr. »
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« Je dus pourtant m’assoupir jusqu’à ce que je sente Josef me secouer :
— Rudi, murmura-t-il, réveille-toi, je n’ai plus mon pantalon, on me l’a volé.
Son pantalon, son pain ! Un voleur avait réussi à le subtiliser sous sa tête pendant qu’il s’était, comme moi, endormi. Vite et sans bruit, nous descendîmes et on trouva le pantalon jeté sur le sol. Josef fouilla dans les poches sans dire un mot. Je pouvais à peine distinguer son visage mais je compris que son pain avait disparu et instinctivement je serrai plus fort le mien que je n’avais pas lâché. Le block 18 était un repaire de loups affamés et implacables. »
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« Je regardais fixement cette chute d’eau scintillante et me tournai vers le mécanicien qui s’appuyait hors de la cabine, flegmatique, ne prêtant aucune attention au train étrange venu de nulle part. Je lui tendis par la fenêtre un de nos bidons et lui demandai
-Voulez-vous le remplir d’eau s’il vous plaît Monsieur ?
Nous étions si près l’un de l’autre que nous aurions pu nous serrer la main mais il n’avait pas l’air de le vouloir, bien au contraire, il continua obstinément à fixer l’horizon. Je jetai un coup d’œil le long des voies et je vis que les SS qui surveillaient le train ne regardaient pas de notre côté ; je lui dis en insistant :
— Allons, l’ami, donne-moi de l’eau.
Continuant à regarder droit devant lui, il finit par me dire sans tourner la tête :
— Je ne vais pas me faire fusiller pour vous autres, bande de salauds!
En y réfléchissant aujourd’hui je peux comprendre son attitude. Des ordres précisaient que tout civil surpris en train d’aider les gens des convois serait immédiatement fusillé et les SS n’hésitaient jamais. Une balle dans la nuque est un prix élevé à payer pour remplir d’eau un bidon. »
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Video de Rudolf Vrba (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rudolf Vrba
Interview de Rudolf Vrba qui s'exprime en anglais
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