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Pepe Carvalho tome 10 sur 16

Claude Bleton (Traducteur)
EAN : 9782757806524
224 pages
Points (08/01/2009)
3.43/5   44 notes
Résumé :
Le Labyrinthe grec nous entraîne dans une Barcelone désossée par les travaux des Jeux Olympiques. Tout le clan Carvalho est au rendez-vous : Charo, la pétillante prostituée, compagne des bons et mauvais jours, Biscuter, l'assistant à la fois secrétaire et cuisinier, Bromure, l'informateur fidèle.

Plantant le détective Pepe Carvalho comme «un homme qui interroge, qui observe, qui examine» avec tous les ingrédients du roman noir et les intermèdes gastro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
"Chercher un Grec, peut-être deux,et protéger d'elle même une dévergondée,celà risquait de faire beaucoup" ressasse Pepe Carvalho, le célèbre détective de la série policière culte du romancier (journaliste,poète et essayiste) espagnol Manuel Vasquez Montalban.
Alors que Barcelone bouillonne des préparatifs des Jeux Olympiques, deux enquêtes sont menées de front dans le labyrinthe grec. La première est commanditée par Claire Delmas, une sublime directrice de musée française dont les yeux sont des "pierres précieuses qu'aucun géologue n'avait encore répertoriées" et le reste est à l'avenant (c'est dire combien Pepe Carvalho est sous le charme de cette beauté fatale et c'est dire aussi que me voilà charmée, d'entrée de jeu, par le style imagé et les brillantes trouvailles de Manuel Vasquez Montalban), une Claire possessive qui recherche, au côté de Georges Lebrun "directeur de développement de la télévision française cultivé blasé et au jeu trouble, l'artiste peintre et homme de sa vie qui s'est enfui avec son amant.
La deuxième demande émane du directeur des Editions Brando. Elle concerne sa fille une mineure "dévergondée" en rapport avec des dealers.
Ce n'est pas tant le côté polar qui est mis en évidence ici car si enquête il y a,elle se perd un peu dans le labyrinthe des ruelles d'une Barcelone en pleine reconstruction et dans les méandres d'une usine désaffectée; si meurtre il y a,il intervient fort tardivement; c'est l'ambiance du milieu d'artistes côtoyés (ex: "un concepteur d'artichauts" à la "voix de chien perplexe": traduire un sculpteur d'art moderne), celle de la faune originale ou choquante qui évolue autour de Pepe Carvalho (drogués en tout genre,éditeur cocaïnomane, sidéen,homosexuels,petite amie prostituée,cuisinier ex-délinquant..) et Carvalho lui-même "détective atypique".
Carvalho, à l'instar d'un Sherlock Holmes anglais jusqu'au bout des ongles, est un monstre de la littérature espagnole incontournable.
Ici, on visite Barcelone (pas assez à mon gré,mais bon!) comme dans L'ombre du vent de Carlo Ruiz Zafon, mais Carvalho le subversif "sort son révolver" si on lui parle philo et "brûle les livres" dés qu'il en voit un. L'humour au second degré prédomine et Manuel Vasquez Montalban le met à toutes les sauces, car Carvalho est un fin gourmet. Pas du tout venant à l'italienne:du Brunetti passe à table (au propre et au figuré de Donna Leon), mais des "baroqueries" culinaires qui mettent l'eau à la bouche (au propre et au figuré aussi).Carvalho est là et son cuisinier secrétaire Biscuter ("esclave digne du Fu-Manchu") aussi pour nous en convaincre.
C'est donc plus le côté farfelu et déjanté des personnages,des dialogues et les citations brillantes qui ont ici retenu mon attention.Il m'a semblé aller de perle en perle sans jamais me lasser.
Vite un nouveau Manuel Vasquez Montalban! Son grand prix de la littérature policière étrangère obtenu en 1981? Pourquoi pas?
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Vasquez Montalbán revisite dans cette nouvelle le mythe du labyrinthe et du Minotaure, le détective Pepe Carvalho se muant en Thésée des temps modernes dans le Pueblo Nuevo, une zone industrielle de Barcelone. Une épigraphe de René Char l'annonce ainsi : « mais l'angoisse nomme la femme qui brodera le chiffre du labyrinthe ». C'est dire que la métaphore du fil d'Ariane sera cryptée… en quelque sorte et que la monstruosité ou la dualité de celui ou de ceux qui sont retranchés au centre du labyrinthe formés par les entrepôts prendront un sens auquel le lecteur n'était peut-être pas préparé. Si j'ajoute qu'il y a aussi une dose de Peter Pan et de Wendy dans les péripéties, vous aurez toutes les clefs en mains pour cette lecture… que je vous recommande.

En effet, voilà Pepe Carvalho chargé par une française particulièrement séduisante de retrouver son amant disparu, une jeune peintre grec ; la jeune femme est accompagné d'un ami venu couvrir les préparatifs des futurs jeux olympiques de 1992 pour une télévision française. En même temps, un père de famille inquiet de la vie dépravée que mène sa fille demande au détective de la surveiller. Les deux enquêtes et surtout les deux personnages féminins, Claire et Beba, entrainent Carvalho dans les milieux interlopes de la ville, parmi les artistes et les homosexuels, les dealers et les drogués.
Pepe Carvalho n'est plus tout jeune et sa condition physique s'est un peu détériorée ; certaines escapades deviennent donc un peu laborieuses. Il a de plus en plus de mal à tout mener de front et Biscuter, son assistant, se voit confié des missions qui le sortent de sa cuisine. Charo, sa petite amie, se sent délaissée et ne va pas se laisser traiter ainsi sans réagir.

Les amateurs de ce détective hors norme retrouveront avec plaisir les passages culinaires et culturels qui font sa marque de fabrique et une fin en demi-teinte qui laisse place à l'interprétation de chacun. L'amour est le mobile des deux affaires, la drogue un moyen d'aider à vivre ou à mourir : entre sordide et beauté Carvalho conclut qu' « il y a des femmes qui vous engloutissent, comme les bouches d'égouts ».
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J'aime Manuel Vasquez Montalban, j'aime son personnage de Pepe Carvalho, je passe toujours d'agréables moments en leur compagnie. Cependant, je suis un peu restée sur ma fin, faute peut-être, de me sentir proche du thème abordé.
Pepe vieillit, Pepe ne se sent plus aussi réactif qu'avant face aux enquêtes qui lui sont confiés. Il a perdu son meilleur indicateur, et n'a pas envie de le remplacer. Il évite Charo, et même Biscuter se retrouve disqualifié dans son emploi d'assistant. le temps passe et emporte avec lui la Barcelone populaire, pour faire placer à une Barcelone moderne, apte à accueillir les jeux olympiques. Les souvenirs de la dictature passée semblent aussi s'en aller, pour laisser la place à une jeunesse désoeuvrée, des artistes en manque d'inspiration, des femmes abandonnées.
Alors oui, Pepe Carvalho est davantage mené par l'enquête qu'il ne la mène. Il voit jusqu'où l'argent et le pouvoir peuvent aller, et ce n'est pas très beau. Mais il le savait déjà. Reste à savoir s'il pourra sauver le plus important pour lui.
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Moi non plus, je n'ai pas aimé ce polar autant que les autres ...En fait, je ne suis pas tout à fait rentrée de Barcelone. J'y avais emporté ce court roman dans mon baluchon, où il est question d'une très belle française, Claire, qui loue grassement les services de Pepe Carvalho pour retrouver son mari, un peintre grec en cavale avec un jeune ami.
Elle est accompagnée dans sa quête d'un autre français, Lebrun, vraisemblablement homosexuel, qui recherche aussi le bel Alekos, mais sans doute pour un autre motif. Parallèlement, Pepe Carvalho se voit confier la surveillance pas toujours discrète d'une jeune fille légèrement nymphomane.
Tout ceci se déroule en 1991, en pleins préparatifs des Jeux Olympiques : on éventre les friches industrielles qui vont faire la place au village des athlètes, on suit Carvalho et Biscuter dans les rues sombres des quartiers chauds de Barcelone, on s'arrête pour s'alcooliser chez Boadas, on échoue chez un couple de "vieux" qui organisent des soirées payantes place Medinaceli, juste derrière le Passeig de Colom et la sculpture du homard doré....on se perd dans la fumée des bars gays de l'autre côté de la Rambla.
Comme souvent, il ne se passe pas grand chose d'inattendu, mais la langue est superbe, et la traduction remarquable.
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Je n'ai pas du tout aimé ce livre : l'enquête avance sans encombre, sans suspens. Et le comble pour un roman d'enquête de 200 pages, c'est quand l'auteur nous pond des recettes de cuisine qui n'en termine plus, et qu'il enchaine avec ...le repas !!!
Pour ceux qui aime le roman policier, ce livre est à classer dans la catégorie "livre de recettes".
Ferait parti des livres " à NE PAS emporter sur une île déserte".
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Beatriz Brando Matasanz, dite « Beba », mineure, a été repérée à trois reprises dans les rues avoisinant la place de l’Arc-du-Théâtre, manifestement à la recherche de drogue, cocaïne de préférence, en quantités correspondant à sa consommation personnelle, c’est la raison pour laquelle nous nous sommes contentés de la suivre, par routine, afin de parfaire nos connaissances du réseau des petits dealers. Son fournisseur habituel est Belisario Bird, alias Palomo, de nationalité hondurienne, lié au clan Perla, qui exerce habituellement ses talents dans le rectangle compris entre les rues Barberá, San Olegario, Arc-du-Théâtre et les Ramblas.
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Pour la première fois, Carvalho remarqua un air décontenancé chez M. Lebrun qui photographiait du regard les quatre coins de la pièce, et les photographies obtenues ne cadraient pas avec la conversation sur les vins qu’il venait d’entendre entre le détective et ce bout d’homme. Le premier instantané avait saisi un bureau délabré des années quarante, pour ainsi dire rescapé d’une liquidation de décors appartenant à un producteur de films d’Humphrey Bogart. Le deuxième avait repéré tous les défauts de la toilette de Carvalho, amalgame de soldes choisis à la va-vite, devina M. Lebrun ; quant à Biscuter, il avait du s’habiller pour la dernière fois un jour interminable des années cinquante et ne s’était plus jamais séparé de ses habits, même pour les laver. Il est vrai que la propreté et la taille de l’étrange assistant pouvait laisser croire qu’on le mettait directement à la machine à laver sans le déshabiller. La troisième photographie, par delà le rideau, avait retenu l’image d’un recoin où coexistaient le réfrigérateur, une douche, la cuvette des WC, un grabat et la petite cuisinière au gaz butane. La quatrième photographie les concernait tous : comment pouvait-on prendre un verre de pouilly-fumé dans un cadre pareil, servi par un esclave digne de Fu Manchu ?

[…]

En Espagne, presque plus personne n’utilise le mot « cabinet » pour désigner les cabinets. En Espagne, presque plus personne n’appelle les choses par leur nom. Presque tout le monde dit « lavabo », qui est un mot pasteurisé pour le mot français « toilettes ». Les gens à la page d’aujourd’hui veulent oublier qu’ils chient, qu’ils pissent, qu’ils baisent et qu’ils meurent.

[…]

Carvalho eut soudain l’impression qu’on lui injectait une dose de peur dans les veines. Dix ans plus tôt, il aurait assumé son mensonge, le corps prêt à se défendre de toute agression. Maintenant, il vivait dans un déphasage perpétuel entre la forme et le fond, comme si son corps et son esprit se désintéressaient de sa musculature au moment d’affronter la violence d’autrui. Tu te fais vieux, songea-t-il et ce n’était pas très indiqué pour comparaître devant cet homme jeune et athlétique, dans presque tous les sens du terme.
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Fut un temps où j'étudiais la philosophie:on m'avait appris que l'essentiel était d'ôter les voiles de la déesse car sous le dernier était la vérité.Je crois que cette technique s'appelle aletheia,à moins que ce ne soit simplement une manière comme une autre de croire qu'il reste encore des nus mystérieux.
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-Il faut bien apprendre à aimer et à vivre.
-C'est un proverbe ou un vers?
-Un boléro.Une chanson.
-C'est vrai qu'il y a des chansons très profondes.
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L'homme est un animal rationnel rongé de remords,et qui se complait à les créer,lentement,en accumulant ce dont il va se repentir,des gestes,des silences,comme ceux qui s'installaient entre lui et Charo.
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