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EAN : 9782709628136
233 pages
J.-C. Lattès (26/12/2005)
3.07/5   46 notes
Résumé :
La Fédération des États-Unis d'Afrique prospère avec ses centres boursiers, ses mégalopoles, ses savants et ses artistes réputés, indifférente au sort des millions de réfugiés de la sanglante et désolée Euramérique qui se pressent à ses frontières ou viennent s'échouer sur les plages d'Alger et de Djerba. Le chemin vers cette terre promise africaine, Maya l'a déjà emprunté, il y a bien longtemps. Elle a été arrachée à la misère et à la faim par un homme providentiel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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L'idée conductrice est brillante, renverser les rôles et faire du continent africain la grande puissance mondiale. L'Amérique et l'Europe n'ont pas eu la chance de se développer, et ce depuis Mathusouleyman. C'est donc « avec un grand rire nègre ou rabelaisien » selon ses termes, qu'Abdourahman A. Waberi nous dit le monde « tel qu'il boite » dans un conte à la Voltaire, propre à nous faire réfléchir sur notre monde d'Européens.
Depuis les favelas de Zurich, où la mortalité infantile, le sida et la prostitution font rage, les organisations humanitaires érythréennes essaient de pallier aux maladies diverses, le kwashiorkor, la lèpre, le glaucome ou la poliomyélite, sans parvenir à
empêcher ces pauvres caucasiens de vouloir franchir le détroit, et essayer de rejoindre, sans y parvenir vu la différence infranchissable, les goldenboys de Tananarive.
Waberi, tout naturellement, puisque les sapiens sont nés en Afrique, cite le nom en amharique : Denkenech (langue de l'Éthiopie), pour parler de Lucy.
Il évoque pour notre plus grand plaisir le parcours de Kankan Moussa, l'homme le plus riche du monde, depuis l'ancien empire du Mali jusqu'au Caire, emportant avec lui pour les distribuer entre deux à huit tonnes d'or.
Il cite les écrivains Nurrudin Farah, Chinua Achebe ou Emmanuel Dongala, tous récipiendaires du prix Lalibela. Ils boivent du Néguscafé, dégustent des McDiop et boivent un thé au Tropicana, vont dans le 34 · étage du Steve Biko Centro, ou à l'université Hamadou Kourouma, en prenant l'autoroute.


Malheureusement, deux biais font boiter le propos jusque là brillant. Des phrases et des phrases de poésie pure (la poésie n'est malheureusement pas ma tasse de néguscafé et ses pages ne m'ont pas intéressée, mais peuvent faire le délice d'amateurs de jolies phrases) s'adressant à Maya, qui s'avèrera Normande de naissance, et adoptée par un couple africain, qui l'ont fait sortir de la misère boueuse.
Deuxième biais, Waberi s'empare de tableaux européens pour les africaniser. La Joconde devient Mouna Sylla, chef d'oeuvre de Gustavo Mbembe, l'Origine du monde, du même peintre, commanditée par Khalil Bey, ambassadeur ottoman à Addis Abeba, est gardé dans le musée Mongo Beti de Massawa.
Enfin, une sorte de frénésie fait dévier vraiment l'auteur, traitant René Caillié de « pauvre hère », puisqu'il a parcouru deux mille kilomètres à pied pour arriver à Tombouctou, Lacan de petit proxénète, ridiculisant Ryszard Kapuscinky, qui ergote sur sa Pologne et « exerce à présent ses talents de chapardeur et de conteur occasionnel dans le square Soweto, à deux pas de la banque de Carthage ».

L'auteur décrit l'Europe comme elle devait se trouver au Moyen Age. Ni l'Afrique est aussi pauvre de la manière qu'il dessine l'Europe, ni la terre est réduite à des habitants blancs ou noirs. Il fait d'ailleurs une exception en parlant du conseiller fédéral du Canada, un fier aborigène.
Pourtant, la lecture est agréable, et puisque ce livre se veut une sorte de comédie sérieuse, l'objectif est atteint par la description d'un Paris où les servantes montent à longueur de journée des seaux d'eau dans une salle de bains collective remplie de vermine.
J'ai ri, j'ai relu et ri de nouveau. Et bien pensé aussi à notre monde.

Coucou, Isa, mon inspiratrice.
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C'est l'idée à la base de ce livre qui m'a poussée à le lire. Imaginez un peu : le monde contemporain dominé non par la superpuissance américaine et sa petite soeur européenne, mais par une fédération réunissant tous les états d'Afrique, regroupés sous la bannière du Grand Capital, tandis que les autres continents sont frappés par la misère et des guerres sans fin. Imaginez des vagues de réfugiés, non pas syriens, afghans ou somaliens, mais français, belges, canadiens ou suisses, à l'assaut de la Méditerranée, espérant accoster, non à Lampedusa ou à Kos, mais à Tripoli, Tanger ou Alexandrie. Voilà un postulat de départ qui promettait, me semblait-il, une analyse originale (et donc intéressante) et peut-être même amusante de nos liens avec le continent noir.
Par la technique de l'inversion, l'auteur a donc tenté de donner corps à une fable sur les rapports Sud-Nord, riches-pauvres. Je dis « tenté », parce qu'au final, j'ai trouvé tout cela assez inabouti, un canevas peu étoffé dans lequel l'auteur semble se contenter, purement mais trop simplement, de renverser les rôles, sans autre originalité que quelques références à l'élite culturelle et politique africaine, et quelques « traductions » de marques populaires dans nos contrées (McDiop, Néguscafé, Papesy,…), et sans faire passer de message compréhensible (en tout cas pour moi). Et, comme pour donner un peu de densité à un récit plutôt décharné, l'auteur y greffe une quête des origines : Maya, jeune fille française adoptée des années auparavant par un riche médecin africain, la sauvant ainsi d'une vie d'indigence, sait que sa mère biologique est toujours vivante, et part à sa recherche dans un Paris dévasté. Mais la sauce ne prend pas, le mélange entre d'une part, poésie et onirisme, et d'autre part un humour un peu forcé qui finit par en perdre son comique, n'est pas harmonieux. le tout donne une impression de confusion, on ne sait pas où on va, ni ce que l'auteur a voulu dire : portrait acide du capitalisme sans doute, célébration de la culture africaine, mais veut-il critiquer l'Euramérique et s'en « venger » en lui infligeant le sort actuel de beaucoup de pays d'Afrique ? ou se moque-t-il des dirigeants africains qui finissent par tomber dans les mêmes excès que leurs homologues occidentaux ? Je n'y ai pas vu très clair, et je me suis beaucoup ennuyée, ce qui est difficile à pardonner à un livre… Décevant.


Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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Ce livre commence en force. Dès le premier chapitre, on y explore les États-Unis d'Afrique. Fédération superpuissante où tout se déroulerait si bien, si ce n'était pas de ces satanés réfugiés blancs qui débarquent sans prévenir sur les côtes.

La plume est hilarante, le ton rabelaisien. On y apprend que le Québec est en guerre contre le midwest et que le premier ministre autochtone du Canada se défend de créer un État d'apartheid qui infériorise les blancs.

Mais voilà, au cours de la lecture, le ton devient pompeux. le livre n'a pas vraiment de fil conducteur, tout est dans le désordre, on saute du coq à l'âne constamment. le chaos joyeux des premiers chapitres devient un brouillard opaque.

J'ai refermé le livre au deux tiers en réalisant que je n'avais pas de plaisir et que je serais bien incapable de résumer ce que j'avais lu.
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"Il est possible que cette histoire familiale, ressassée, convulsive, racontée dans le désordre vous donne du fil à retordre. Retrouvez votre âme d'ange et tout rentrera dans l'ordre."
Nous sommes dans une uchronie dont le point de divergence semble se situer vers la fin du Moyen-Âge. On voit fugacement passer le vrai Mansa Moussa au 14ème siècle, quand l'immense richesse de son Empire du Mali faisait rêver les Européens… et ensuite, une immense ellipse nous amène dans un 21ème siècle parallèle.
Le monde y est dominé par les États-Unis d'Afrique, riches, développés, entrés les premiers dans le capitalisme avec le commerce du "bois d'ivoire" aux 16ème-17ème siècles : la traite des Blancs, vous l'aurez compris.
La misère règne en Europe et en Amérique du Nord, et les pauvres Suisses ou Canadiens déshérités, face à l'aide insuffisante des ONG somaliennes ou algériennes, tentent par tous les moyens d'émigrer vers les côtes africaines.
Dans cet univers parallèle, on suit la jeune Maya, une artiste d'origine normande, adoptée par un couple de riches Érythréens et qui s'interroge sur ses racines. La narration alterne entre l'histoire de Maya et les considérations géopolitiques.
Waberi s'est bien amusé à bâtir ce monde en négatif (au sens photographique) : les rues, les places, les universités portent les noms d'Amadou Kourouma, Amadou Hampâté Bâ, Myriam Makeba. Au musée on peut admirer "L'origine du monde" par Gustavio Mbembe ou le mystérieux sourire de Mouna Sylla. On mange au McDiop, on va au café Sarr Mbock, la concurrence est effrénée entre Africola et PapeSy.
Tout cela est très drôle, mais chargé de sens, aussi. Je me suis souvent arrêtée dans ma lecture pour y réfléchir à deux fois. L'écriture n'est pas fluide, non plus, mais souvent "convulsive", lyrique, poétique, ésotérique.
Écriture poétique, parfois ça veut juste dire qu'on n'a pas compris où l'auteur veut nous amener, mais que le voyage nous a bien plu.
"Retrouvez votre âme d'ange et tout rentrera dans l'ordre."

Challenge Globe-trotter (Djibouti)
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'Afrique de Abdourahmane Waberi est différente. Elle est riche et prospère. Les autoroutes vont de Dakar à Djibouti, et de Tanger au Cap. La poste fédérale achemine le courrier par voitures électriques. Aux Etats-Unis d'Afrique

Ce roman permet de rêver et de s'amuser. «J'ai inversé les choses», a expliqué
Dans ce nouveau 0monde, les harragas sont européens venant s'échouer «sur les plages de Djerba ou dans la baie bleu cobalt d'Alger». «Ces pauvres diables sont en quête de pain, de lait, de riz ou de la farine distribués par les organisations caritatives afghanes, haïtiennes, laotiennes ou sahéliennes», écrit-il. «Je me suis dit que la Méditerranée pouvait être traversée à l'envers», a-t-il noté. Ainsi, Yacouba, «né dans une insalubre favela des environs de Zurich», vient vivre à Asmara, la capitale des Etats-Unis d'Afrique.
Mais pourquoi Asmara, l'actuelle capitale de l'Erythrée ? «Par provocation, j'ai choisi cette ville parce qu'elle est moins connue que Addis Abeba et par parallélisme aux USA. le centre historique des Etat-Unis est l'Est, entre Boston et New York. Asmara, à l'allure à peu près italienne, n'est pas une ville historique», a-t-dit, ajoutant n'avoir jamais visité cette cité. Et, il ecrit : «Un professeur de la Kenyatta School of European and American Studies, éminent spécialiste de l'africanisation, le concept en vogue dans nos universités qui donnent le “la” à la planète entière, soutient que les Etats-Unis d'Afrique ne peuvent plus accueillir toute la misère de la Terre». Manière à lui de se moquer de cette Europe qui aujourd'hui fortifie ses murs contre «l'invasion» des migrants et des sans-papiers. «Les nouveaux migrants propagent leur natalité galopante, leur suie millénaire, leur manque d'ambitions, leurs religions rétrogrades(…) en un mot, ils introduisent le tiers-monde directement dans l'anus des Etats-Unis d'Afrique», se plaît-il à noter. La presse parle dans ce monde-là de «péril blanc» : «White Trash, back home !», crie le Lagos Herald. A sa manière, Abdourahmane Waberi ridiculise la théorie contestable de l'Américain Samuel Huntington sur «le choc des civilisations» où il est question de périls «vert et jaune».

Le roman, qui emprunte aussi à l'essai, se veut politique et polémique, «sérieux et léger». «J'ai travaillé sur le négatif», dit-il, se référant à une technique des photographes. Il y a également de la musique avec cet hommage appuyé au King du Reggae. «Bob Marley fait partie de la culture populaire africaine. Cet artiste est un point commun entre un Algérien et un Malawite. Je suis devenu professeur d'anglais en écoutant Bob Marley», a-t-il confié.
A travers des noms de rues, de lieux, de bâtisses, le romancier a établi «une cartographie» des cultures du Continent. le long des pages, il cite Abebe-Bikila, le coureur éthiopien, Habib Bourguiba, l'ancien président tunisien, Chéri Samba, le peintre congolais, Farid Belkahia, plasticien marocain, Nelson Mandela, l'ancien chef d'Etat sud-africain, Kateb Yacine, le romancier algérien et Kankan Moussa, roi malien du Moyen-Âge. A travers le personnage de Malaïka la Normande, prénom qui signifie «anges» en arabe, il immortalise Myriam Makeba dont l'une des plus célèbres chansons fut Malaïka justement. le texte n'est pas construit d'un seul bloc. «Je ne voulais pas rester dans la même tonalité.
En perspective c'est le monde a' l'envers .Un roman qui nous permet de s'amuser et rêver




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critiques presse (1)
Chatelaine
06 août 2018
Le roman inverse brillamment les puissances mondiales et fait du continent noir le centre intellectuel et économique de l’avenir.
Lire la critique sur le site : Chatelaine
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Les enfants, d'où qu'ils viennent, n'appartiennent pas à leurs géniteurs, à leurs parents. Ils s'appartiennent, c'est tout. Ils enchantent nos âmes lasses. Ils naissent, glissent sur des parquets d'acajou ou se vautrent dans la poussière, grandissent, partent, font à leur tour des enfants qui ne leur appartiennent pas, puis meurent. Qu'ils dorment sous les dalles mauresques, dans des palaces dahoméens ou à la belle étoile ne change rien à l'affaire. Le lieu de naissance n'est qu'un accident; la vraie patrie, on se la choisit avec son corps et son coeur. On l'aime toute sa vie ou on la quitte tout de suite.
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Il est là, fourbu. Silencieux. La lueur mouvante d’une bougie éclaire chichement la chambre du charpentier, dans ce foyer pour travailleurs immigrés. Ce Caucasien d’ethnie suisse parle un patois allemand et prétend qu’il a fui la violence et la famine à l’ère du jet et du net. Il garde pourtant intacte l’aura qui fascina nos infirmières et nos humanitaires.
Appelons-le Yacouba, primo pour préserver son identité, deusio parce qu’il a un patronyme à coucher dehors. Il est né dans une insalubre favela des environs de Zurich, où la mortalité infantile et le taux de prévalence du virus du sida – un mal apparu, il y a bientôt deux décennies, dans les milieux interlopes de la prostitution, de la drogue et du stupre en Grèce, et devenu une endémie universelle aux dires des grands prêtres de la science mondiale réunie à Mascate, dans le preux royaume d’Oman – restent parmi les plus élevés selon les études de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), installée, comme chacun le sait, chez nous, dans la bonne et paisible ville de Banjul. Elle accueille également la crème de la diplomatie internationale censée décider du sort des millions de réfugiés caucasiens d’ethnies diverses et variées (autrichienne, canadienne, américaine, norvégienne, belge, bulgare, britannique, islandaise, portugaise, hongroise, suédoise,…), sans mot dire des boat people squelettiques de la Méditerranée septentrionale qui n’en peuvent plus de zigzaguer devant les mortiers et les missiles enténébrant les infortunées terres d’Euramérique. D’aucuns détalent, errent et s’épuisent, puis se rendent tout de go en attendant que le néant ne les fauche. Des prostitués de tout sexe, monégasques et vaticanesques mais pas seulement, s’échouent sur les plages de Djerba et dans la baie bleu cobalt d’Alger. Ces pauvres diables sont en quête du pain, du lait, du riz ou de la farine distribués par les organisations caritatives afghanes, haïtiennes, laotiennes ou sahéliennes. Des petits écoliers français, espagnols, bataves ou luxembourgeois malmenés par le kwashiorkor, la lèpre, le glaucome et la poliomyélite ne survivent qu’avec les surplus alimentaires des fermiers vietnamiens, nord-coréens ou éthiopiens depuis que notre monde est monde. Ces peuplades aux moeurs guerrières, aux coutumes barbares, aux gestes fourbes et incontrôlables ne cessent de razzier les terres calcinées d’Auvergne, de Toscane ou de Flandre quand elles ne versent pas le sang de leurs ennemis ataviques, Teutons, Gascons et autres Ibères arriérés, pour un oui ou pour un non ; parce qu’on reconnaît un prisonnier ou qu’on ne le reconnaît pas. Tous attendent une paix qui n’est pas de ce jour.
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Aucune analyse politique , aussi "juste" soit-elle, ne peut rendre compte du millième de ce que vivent les individus. Cela est vrai dans toute l'Europe occidentale. Mais ici, ce décalage devient proprement tragique. D'ou des secours, des remèdes, des solutions d'urgence.
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Seul l'oiseau vit de sa plume, pas les hommes dépourvus de plumage et surtout pas l'artiste qui fait son miel avec des bouts de chandelle et des bouts de ficelle. A quel prix estimer le regard d'un Cameron Quenum peignant au plus près le mystère de la vie, l'oeil à la racine des choses, cumulant les détails les plus intimes pour les brûler ensuite dans le feu sacré de son imagination ? Contre quoi troquer le verbe tonitruant du prêtre vaudou Papa Legba ou la magie compassionnelle du rabbin Haïm Melki s'extasiant devant la plus minuscule créature, la prenant dans ses bras, la choyant tout en marchant d'un pas hardi, faisant sonner sur les dalles ses légers brodequins ? Tu as toujours été du côté du pauvre, du fou, de l'ange, de l'enfant, du bègue, de l'exclu et de l'étranger au costume rayé. Observatrice boulimique, tu fais feu de tout bois et tires ton nectar de toutes les fleurs.
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La sonnerie du téléphone le tirera de sa somnolence. Il se lèvera, poussera la chaise de côté, ramènera l'eau bouillante sur la table, se servira en jetant un premier coup d'oeil par la fenêtre. Il portera à ses lèvres cette boisson amère, ses yeux glisseront sur la première page, s'arrêteront une poignée de secondes sur l'éditorial toujours mesuré d'Abel Mvondo. C'est à ce moment que tu feras ton apparition. Tu poseras un bisou sonore sur son front dégarni. Il soupirera d'aise, se plaindra aussi un peu.
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Vidéo de Abdourahman A. Waberi
Alain Mabanckou a quant à lui co-signé avec l'historien Pascal Blanchard, et l'écrivain Abdourahman Waberi, "Notre France Noire, de A à Z". Un abécédaire qui porte la vision d'une France que beaucoup ont oublié, aimeraient effacer ou se refusent à voir, une vision de la France que nous n'avons pas l'habitude de voir dans nos manuels scolaires. Quatre siècles d'une histoire aussi violente que fructueuse entre la France et les populations noires, entre domination et révolte, rencontres et échanges. Les auteurs signent une célébration et réhabilitation de la mémoire et de l'histoire des populations noires dans la France d'hier et d'aujourd'hui. 
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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