Landing

Un homme, une femme, lui sous une fausse identité, se rencontrent à New York. Il est photographe ou semble l'être, elle est une enseignante d'université impeccable et un peu coincée. Ils se croisent, leurs regards s'accrochent, il faudra une deuxième rencontre pour qu'ils se reconnaissent vraiment et acceptent de l'admettre. Il est Français et ils se sont connus là-bas, il y a longtemps.
Demain sera le 4 juillet, la police est sur les dents car des menaces pèsent sur ce jeune Président des États-Unis nouvellement élu qui évoque indiscutablement Obama.
Elle, Sally Mortenson, a une relation amicale avec Christina et un amant. Lui, soi-disant Philippe Alvarez est seul dans cette ville qu'il mitraille inlassablement.
Les personnages évoluent dans cette ville extraordinairement évoquée par l'auteur, labyrinthe fascinant, toujours en mouvement, où l'on se perd, où l'on se retrouve. La ville est un personnage important du livre. L'auteur détaille minutieusement les lieux, ce qu'on y fait, ce qu'on y voit, ce qu'on y mange.
Philippe, Zak de son vrai nom, a été poursuivi en France pour une histoire de photos d'enfants sous la douche. le doute persiste sur sa véritable innocence, il était peut – être effectivement assez malsain dans sa tête mais on n'en saura rien.
Ce qui le guette, c'est la dénonciation par Christina de ses agissements nocturnes devant le siège de l'ONU. Et c'est là que la police le mitraillera à coup de Taser. Cardiaque, il s'effondre. La presse va rapidement passer sur le fait divers, la police n'a rien à se reprocher, affaire classée. Sauf que la police française, puis la presse, racontent qui était au juste ce Alvarez: un documentariste de renom. le PPDA local (un certain Rick Byrd) après s'être largement félicité de l'efficacité de la police, conclut cyniquement à la mort de l'artiste qu' »il se moquait éperdument de ce qu'on disait sur le web ». Sally Mortenson, dont les racontars ont vite dédouané la police de toute « bavure », ne voit pas ce qu'elle a se reprocher.
Son fils, Christopher prend un billet pour la France, il veut découvrir ce pays, son pays? Celui de son père?

Obsession de l'attentat, cynisme et violence des policiers, désinvolture et pouvoir de la presse, personnages superficiels et inconsistants, le tout dans une ville qui broie, qui bouge, qui maltraite, qui fascine: un raccourci du monde?