The Unknown Volume 1

Il s'agit à l'origine d'une minisérie en 4 épisodes éditée par BOOM! Studios et parue en 2009.

Cat Allingham est détective privée et l'une des meilleures au monde. Elle a écrit plusieurs livres racontant ses enquêtes et elle jouit d'une certaine notoriété. La scène d'ouverture la montre incapable de trouver le sommeil et victime d'une hallucination visuelle. Un appel de la police de Los Angeles lui permet d'aller faire autre chose : exercer ses talents de manière caustique sur la scène d'un crime. À peine a-t-elle démêlé l'écheveau d'indices qu'elle recrute un videur d'une boîte pour lui servir de garde du corps et d'aide à la réflexion. Cat Allingham a été contactée pour faire la lumière dans une disparition qui sort de l'ordinaire. Une boîte en forme de cercueil bourrée de nano-circuits a disparu du dôme en titane dans lequel elle avait été enfermée pour être bombardée de toutes les particules imaginables par la science actuelle. Il s'agit du premier acte criminel quantique. de prime abord, beaucoup de questions surgissent. Quelle était la véritable nature de cette expérience ? Quel était son objectif ? Pourquoi une forme de cercueil ? Et puis beaucoup de questions se posent à propos du personnage principal. Quelles sont ces hallucinations ? Pourquoi est-elle aussi pressée ? Comment fait-elle pour débusquer toutes les supercheries ?

Mark Waid n'est pas le premier venu parmi les scénaristes de comics, et j'étais curieux de savoir quel type d'histoire il souhaitait raconter. Il s'agit d'une nouvelle série conçue comme une suite de minisérie (si les lecteurs sont au rendez-vous). le point de départ est très intrigant : cette jeune femme est dans une situation délicate et elle dispose de capacités déductives et logiques impressionnantes, sans être impossibles. L'objet de cette série est de confronter un esprit rationnel à des événements en apparence surnaturels. Encore que Mark Waid vende assez vite la mèche sur l'existence ou non du surnaturel dans cette histoire. le deuxième centre d'intérêt réside dans le développement de la relation entre Cat et James Doyle (hommage peu subtil au père de Sherlock Holmes), son garde du corps. La romance n'est pas au rendez-vous, mais les chamailleries non plus. Toutefois Mark Waid est très loin d'installer une relation entre 2 adultes, il reste à la surface des choses et des émotions. Et c'est là que le bas blesse : il reste également à la surface du concept de la raison contre la possibilité d'autre chose. le scénario est rapide, il intègre de multiples éléments et situations, mais au final très peu aboutissent. Je me demande encore ce que venait faire dans le train cet olibrius en robe de mandarin avec des ongles comme des griffes.

La superbe couverture du tome est réalisée par Erik Jones. Elle est très jolie, mais assez trompeuse car Cat Alligham n'utilise pas d'arme à feu (il faut supposer qu'un pistolet en couverture, ça fait vendre). Les dessins intérieurs sont réalisés par Minck Oosterveer, un hollandais. Par la force des choses, cet illustrateur a un style à la croisée de la bande dessinée franco-belge et des comics américain. Il imprime une marque légèrement simplifiée avec une touche de cartoon pour les visages. Ce dessinateur a un coup de crayon très sûr pour croquer des personnages qui restent bien en mémoire et pour leur attribuer des expressions faciales parlantes. Les compositions des pages sont agréables et variées. La présence des décors varie en fonction des séquences de manière peu compréhensible. Certaines pages offrent un décor dans chaque case, même si l'action se situe au même endroit ; d'autres au contraire sont totalement dépourvues de décors sans raison apparente. Et puis Oosterveer a parfois du mal à mettre en image les ambiguïtés du scénario. Il faut bien avouer que quand le scénariste vous demande de dessiner des créatures surnaturelles de telle sorte à ce qu'elles puissent apparaître à la fois crédibles et à la fois une fumisterie, à dessiner, ce n'est pas toujours facile. C'est même l'une des particularités de ce médium : l'image permet de dire beaucoup de choses, mais elle en montre aussi énormément et il faut un illustrateur très doué pour réussir à suggérer avec ambiguïté.

4 épisodes de 22 pages, c'est finalement trop peu pour se faire un avis. Cat Allingham est très sympathique et a un fort potentiel pour devenir une vraie personne avec une certaine profondeur psychologique. le tandem qu'elle forme avec James Doyle peut se développer pour former une relation complexe, mais pas dans ce tome en tout cas.