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EAN : 9782749145129
168 pages
Le Cherche midi (21/01/2016)
2.71/5   7 notes
Résumé :
Nous sommes à Paris au XVIe siècle. Du haut de la chaire, Jean Boucher apostrophe, exalte, terrifie les fidèles. Sa parole est une arme, qui appelle à mettre à mort tous les hérétiques. Docteur en Sorbonne et curé de Saint-Benoît, à la tête des Seize, il attise par ses sermons la fureur du peuple. Bientôt, la journée des barricades – la première dans l'histoire de Paris – oblige Henri III à prendre la fuite. Maîtres des lieux, les Seize rêvent de remplacer la monarc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
A Paris au 16ème siècle, les religieux poussent la population à se rebeller grâce à leurs sermons. Cela entrainera la journée des barricades et le roi prendra la fuite. Ces mêmes religieux créeront le "clan" des XVI afin d'instaurer une disctature théocratique, pour cela ils seront prêt à tout, aux pires exactions.

Un roman plein de cruauté, de manigances, ou les religieux se sentent supérieurs à tous; ou la main de Dieu se pose partout (famine, peste,...) Tout est prétexte , aux religieux pour asseoir leur pouvoir. Ces mêmes religieux qui expliquent leur sévérité dans le fait même de sauver les hommes, mais qui sont incapables de compassion et de tolérance. le "groupuscule" des XVI fera une vraie chasse aux hérétiques.

La période historique traitée par l'auteur est sans doute celle que je connais le moins de l'histoire de France. J'avoue qu'en lisant la quatrième de couverture je m'attendais à autre chose : plus à une critique cynique de l'époque qu'à une histoire "réaliste".

Je me suis un peu perdue au cours de ma lecture à cause de la multitides de noms de personnages. Au final, je suis sortie dégoutée par ce siècle si intolérant et si peu enclin à l'humanisme. L'auteur a réussi a démontrer que l'homme interprète encore une fois les textes religieux à sa façon pour asseoir sa domination sur le peuple voir même sur la royauté.

Un livre qui n'est pas déplaisant mais qui plaira sans doute plus aux "historiens" qu'à moi.

Je remercie Babelio et les editions du cherche midi pour cet envoi (masse critique)
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La haine fut notre pain, et nous l'avons donnée en nourriture au peuple...tout est dit ou presque sur les prêcheurs de guerre, les intolérants, les fanatiques, les prêtres de la haine qui vont pendant des années mettre à mal l'Europe en général et en particulier le Royaume de France. Les Guerres de religions vont en effet, à plusieurs reprises diviser les français entre Catholiques et Protestants. A une époque comme la nôtre où l'intolérance religieuse et le terrorisme font l'actualité, il est bon de rappeler que ce ne sont pas les apanages d'une seule religion et que toute foi porte en elle la menace potentielle du fanatisme... Pour ce qui est du roman en lui-même j'ai aimé qu'il se base sur les chevilles ouvrières des événements : les prêtres et leur manipulation du petit peuple pour arriver à leurs fins plutôt que sur le point de vue des "Grands", je déplore pourtant la sécheresse du ton presque clinique qui ne m'a permis, à aucun moment de m'attacher aux protagonistes...mais peut être est-ce dû à la brièveté du roman? Un livre intéressant , donc, et pour l'envoi duquel je remercie Babelio et les éditions du Cherche Midi mais qui manque un peu de corps, de sentiments pour vraiment me séduire, dommage certains passages laissaient espérer mieux d'autant que l'écriture est très belle et limpide.
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Le « Conseil des Seize » est un mouvement constitué de prédicateurs et de bourgeois ligueurs, financé par les Guise et soutien actif du parti ultra-catholique. Il désirait l'abdication du roi Henri III et la mort d'Henri de Navarre, successeur potentiel d'Henri III, sans descendance, tous deux perçus comme des hérétiques.

Nous suivons donc ce mouvement de l'intérieur, par l'intermédiaire des mémoires d'un moine capucin Pierre Tison, enfant de son époque, qui grandit dans cette atmosphère délétère de haine, qui retrace tout son parcours, suivant fidèlement son maître Jean Boucher, jusque dans l'exil final. Symboliquement, l'auteur le fait naître le 1er mars 1562, jour du massacre de Wassy qui marqua le début de la première guerre de religion en France. Il est témoin de l'extase mystique qui saisit sa mère lors du massacre de la Saint-Barthélémy tandis que son père participe activement à la tuerie. Deux ans plus tard, il perd la parole subitement, après avoir vu la tête tranchée et mutilée de Gabriel de Montgomery (par ailleurs assassin involontaire d'Henri II). Avant de la retrouver tout aussi subitement lors de la journée du 12 mai 1588, quand les bourgeois ligueurs chassèrent Henri III de Paris. Voici bien là un miracle, la preuve que Dieu est du côté des ligueurs et des Seize !

La tentation d'une monarchie théocratique s'insinue peu à peu dans l'esprit des prédicateurs vainqueurs. Mais Paris est assiégé par les troupes du roi et d'Henri de Navarre. le manque de ravitaillement entraîne la famine, les morts s'accumulent et les maladies s'installent. de quoi décourager une population plus si certaine du bien fondé de leurs actes. Il faut à présent pour le conseil des Seize chasser les traîtres dans leur rang, ajouter de la barbarie à la violence.

Et Paris finit par tomber, le roi reconquiert sa ville. le dernier acte ? Armer la main d'un moine, l'abreuver de discours qui le transforme en chevalier de Dieu. le régicide est acclamé par une population extatique.

Mais le temps de l'exil est venu. Henri de Navarre a accédé au trône. Jean Boucher se réfugie dans le Brabant, toujours en compagnie de son fidèle Pierre Tison. Mais si celui-ci est vaincu, si il a le sentiment et l'intuition que leur heure est passée, son maître continue son travail de sape et ses sermons qui invitent au meurtre du faux converti, glorifie dans ses écrits Jean Chatel qui tenta d'assassiner Henri IV en 1594 et appelle de ses voeux un autre candidat au régicide. Et malgré les mains tendues du roi vers la paix, malgré les amnisties de ligueurs, Jean Boucher reste confit dans sa haine, convaincu d'agir pour la gloire de Dieu et de sa foi.

Pierre Tison le quitte. Il rejoint Paris. Que reste-t-il ? Rien. Strictement rien sinon des cendres…

Le roman met en exergue une phrase de Jean Bodin « C'est donc un couteau fort dangereux en la main d'un furieux homme, que l'éloquence en la bouche d'un harangueur mutin. » et rappelle ainsi que la parole est une arme que l'on peut mettre au service du pire, en attisant la peur et la haine, en entretenant l'intolérance d'un peuple apeuré.

C'est un court roman qui navigue dans une période complexe mais qui ne perd jamais son lecteur dans le labyrinthe de l'Histoire. On est plongé au coeur de la haine et des mécanismes du fanatisme, qui justifie tout, aussi bien leurs actes que les conséquences qui en découlent, par la main de Dieu. Une lecture intéressante et riche en enseignements.

Petit plus : le titre de l'ouvrage est une référence à Tertullien et à sa phrase « Satan est le singe de Dieu » en d'autres termes, celui qui revêt son discours d'une apparence divine pour mieux tromper les hommes qui l'écoutent.
Lien : https://enquetelitteraire.wo..
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Un livre tout à fait déroutant qui place le lecteur face à un narrateur ayant participé aux horreurs de l'extrémisme religieux. Contrairement aux apparences, nous ne sommes pas à notre période mais dans la France du XVIe siècle.
Des hommes regroupés en sorte de clan fermé de seize individus, prêts à tout pour exhortés la foule à la rebellion et à l'intolérance.

Un livre très court qui m'a pourtant semblé très long de part le style de narration qui ne m'a vraiment pas plus. J'ai eu l'impression de lire un livre d'histoire et non un roman. Trop ampoulé, souvent difficile à suivre. D'autant que l'antipathie des personnages présentés les tient fermement à distance du lecteur, ce qui est un frein pour moi.

Cette lecture fut donc laborieuse de mon côté, malgré l'intérêt poussé que j'ai eu pour le sujet.
Je dirais que ce récit plaira aux historiens en herbe ou de profession. C'est l'histoire vue du côté des méchants, ce qui est plutôt rare en littérature. Avec un point positif dans le fond, qui fait comprendre au lecteur que les guerres liées au fanatisme religieux ne date pas d'aujourd'hui.
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Sauf à vouloir en savoir un peu plus sur cette période sombre du XVIIème siècle, la Sainte Ligue et le fanatisme religieux, on peut se dispenser de lire cet opuscule que l'on ne peut pas qualifier de roman.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"Tenu dans la paroisse pour faible d'esprit, la tête ouverte aux quatre vents, le garçon balayait devant la porte de l'église, lorsque Pelletier, irascible, plein d'humeur dans ces jours difficiles, lui avait demandé ce qu'il faisait là :
-"Je balaie le dehors de l'Eglise, en attendant quie Dieu balaie le dedans."
Outré de l'insolence, Pelletier lui avait jeté un soufflet, ce à quoi l'autre avait répliqué par un coup de balai, en criant :
"Méchant curé, Dieu réformera son Eglise en commençant par les petits ! "
De là, Pelletier avait sorti son couteau."
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"- Dieu est le seul maître, le possesseur des fruits du ciel et de la terre. Les princes ne sont rien s'Il leur retire son pouvoir.
- Ainsi les Seize à la tête de la nation tiendront dans leur main le glaive du seigneur."
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